Nouvelle vie

By LillyAnnSummers

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Les évènements de notre vie, nous oblige parfois à changer. Alice Nevers entamait cette nouvelle vie, en espé... More

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By LillyAnnSummers

Le silence régnait dans la pièce, Alice avait les yeux ouverts et regardait la poitrine de sa fille se soulever à chaque bouffée que la machine lui donnait. Elle n'avait pas pleuré depuis de nombreuses heures, mais le poids dans sa poitrine était permanent. Elle prit la main de sa fille dans la sienne, et la caressa doucement. Elle n'avait plus qu'elle maintenant, et elle ne devait pas se laisser abattre, elle devait survivre pour elle. La porte de la chambre s'ouvrit doucement. Alice ne prit pas la peine de relever la tête, et continua de regarder la poitrine de sa fille. Une main dans ses cheveux, lui fit fermer les yeux. Elle pouvait reconnaître le toucher de son père, mais elle resta sans bouger.

-       Je suis désolé, ma chérie, murmura-t-il en posant un baiser sur le haut de son crâne.

Un sourire triste se dessina sur ses lèvres, il regarda sa petite fille qui avait un bandage sur sa poitrine. Il n'oublierait jamais l'appel qu'il avait reçu la veille. Quand il avait appris la fusillade au Palais de Justice et que des membres de sa famille étaient touchés, il avait pris le premier train et était arrivé rapidement à Brest. Il était arrivé à temps pour soutenir sa fille dans cette douloureuse épreuve. Ils avaient attendu de longues heures avant de pouvoir avoir des nouvelles de Maena, qui heureusement avait survécu à la fusillade. La seule chance qu'elle eût, était que la balle était ressortie, et que les premiers soins avaient vite été prodigués sur elle. Jacques fit le tour du lit, et s'approcha de sa petite fille. Il caressa les cheveux de Maena, avant de poser un baiser sur son front.

-       Le docteur Michael a dit qu'elle ne devrait pas garder la machine plus de quarante-huit heures.

Alice ne bougea pas, et continua de caresser la main de sa fille. Elle ne sentait pas la force d'affronter cette réalité, cette réalité où elle avait tout perdu. Elle ne pourrait plus jamais exercer son métier, sans avoir les images de ce qu'il s'était passées, constamment dans sa tête. Elle ne pourrait plus travailler dans un tribunal, sans revivre ce jour. Elle ne put stopper ses larmes, et les laissa glisser silencieusement le long de ses joues.

-       Alice, dit Jacques doucement en s'approchant d'elle.

Il la contourna, et se mit face à elle. Elle avait toujours la tête posée sur le matelas, et la main de sa fille dans la sienne. Il se baissa légèrement et passa une main sur sa joue. Il ne la vit pas réagir à son toucher.

-       Ma chérie, il faudrait que tu te reposes.

-       Je ne peux pas, chuchota-t-elle sans lâcher sa fille du regard.

-       Très bien, mais tu as besoin de prendre une douche, et de changer de vêtements.

-       Je ne peux pas, répéta-t-elle une seconde fois.

-       Je reste avec elle, je te promets de ne pas la quitter une seule seconde. La douche est juste à côté Alice. Tu n'en as pas pour longtemps. S'il y a un problème, je t'appelle.

De longues minutes passèrent avant qu'Alice ne relève finalement la tête. Elle regarda son père, mais elle ne le voyait pas vraiment. Elle était un automate, les seules choses qui occupaient son esprit, étaient sa fille et les images de son bureau, et tout le sang par terre. Elle laissa son père la prendre dans ses bras, et ferma les yeux en laissant de nouvelles larmes silencieuses couler. Elle se décala et embrassa sa fille avant de rejoindre la salle de bain.

Alice ferma la porte derrière elle, et s'approcha du miroir. Elle passa une main sur son visage pour effacer ses larmes. Elle souffla longuement, et observa le sang sur ses mains. Elle avait perdu tellement de sang dans le bureau. Alice ne se souvenait plus vraiment de ce qu'il s'était passé, une fois l'ambulance arrivée. Il lui avait pris sa fille, qui respirait difficilement. Il lui avait dit que tout allait bien aller, et lui avait demandé si elle était blessée. Elle avait hoché négativement la tête. Une personne l'avait aidé à se lever du sol, elle avait quitté le bureau avec ce qu'il semblait être des pompiers. Elle avait jeté un dernier coup d'œil dans la pièce, et avait quitté le corps par terre. Il n'y avait plus rien à faire pour lui, quant à la seconde victime, elle était en vie d'après les ambulanciers, mais grièvement blessée.

Alice retira ses vêtements, et se plaça dans la douche. Elle laissa l'eau chaude glisser sur son corps. Il était mort, elle se souvenait de cela. Elle avait attendu que le médecin lui donne de bonnes nouvelles, mais il n'avait rien pu faire. La balle ayant touché une artère qui lui avait fait perdre une grande quantité de sang. Elle avait été rattrapée par son père, et une seconde personne, mais elle ne souvenait plus de qui était avec elle.

Alice éteignit l'eau, attrapa la serviette et la mit autour d'elle. Elle se sécha et s'habiller avec les vêtements que son père lui avait ramenés. Elle essuya ensuite ses cheveux, et les coiffa en une queue de cheval. Elle s'approcha de nouveau du miroir, et s'observa. De grands cernes marquaient son visage. Elle souffla avant de quitter la pièce. Elle regarda son père qui parlait doucement à Maena, elle réfréna ses larmes et s'approcha d'eux. Jacques releva la tête, et fit un léger sourire à sa fille.

-       Ça t'a fait du bien ? demanda-t-il en prenant sa main.

-       Le médecin est passé ? demanda-t-elle en ignorant la question de son père.

-       Non.

Le silence régna dans la chambre un long moment, et Alice se plaça dans le lit à côté de sa fille. Elle fit attention à ne pas toucher à la machine. Elle plaça sa tête contre la sienne, et lui murmura qu'elle l'aimait. Jacques les observa un long moment. Il vit le sommeil gagner sa fille, et sa respiration ralentir. Il se leva du fauteuil et posa un baiser sur son front.

-       Je vais prendre tout en charge Alice, tu n'as pas à t'inquiéter, murmura-t-il en laissant les larmes glisser le long de ses joues.

Jacques jeta un dernier coup d'œil vers ce qu'il lui restait de sa famille, avant de quitter la chambre. Il savait que les prochains jours ainsi que les prochaines semaines allaient être très difficiles pour eux.

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La sonnerie de son téléphone sortit Alice de son sommeil. Elle souffla longuement, et attraper l'objet sur sa table de chevet. Elle avait dormi peu d'heures et le réveil était très difficile. Elle passa une main dans les cheveux de Maena avant de quitter la chambre. Elle répondit à son téléphone qui sonnait pour la seconde fois.

-       Oui, dit-elle doucement.

-       Madame Nevers, je suis en bas de votre immeuble.

-       Anthony, dit-elle confuse.

-       Je suis désolée Madame Nevers, je pensais que nous avions convenu huit heures. Peut-être que nous nous sommes mal compris.

-       Non, bien sûr que nous avons convenu huit heures. Il est déjà huit heures ? demanda-t-elle confuse.

-       Oui, dit-il légèrement gêné.

-       Je suis sincèrement désolée, je n'ai pas entendu mon réveil, dit-elle en se dirigeant vers la chambre pour réveiller sa fille. Vous pouvez m'attendre ?

-       Bien sûr Madame Nevers.

-       Merci Anthony, nous faisons au plus vite.

Alice raccrocha, et ouvrit la porte de la chambre. Elle n'aimait pas réveiller sa fille brusquement, mais elle ne pouvait pas se permettre de prendre du temps. Elle ouvrit les rideaux, et la lumière enveloppa la pièce. Maena était emmitouflée sous la couverture. Elle décida de lui laisser quelques minutes de plus, et partit prendre sa douche. Elle en ressortit dix minutes plus tard, elle n'avait pas le temps de faire ses cheveux, et se fit une tresse. Elle se plaça sur le lit, et posa un baiser sur le visage de sa fille.

-       Allez mon amour, je suis désolée, mais on n'a pas le temps ce matin, dit-elle en la prenant dans ses bras.

Son cœur se serra quand les pleurs de Maena enveloppèrent la pièce. Elle la porta jusqu'à sa chambre, et la posa sur son lit. Elle avait fait quelques cauchemars cette nuit, qui avait réveillé sa fille. Elle avait réussi à la rendormir à chaque fois, mais les matins après des nuits difficiles, étaient toujours plus compliqués pour Maena. Elle prit un jean, un tee-shirt et un pull et se dirigea de nouveau vers elle.

-       On est en retard, mon petit cœur. Je suis désolée, dit-elle en essuyant les larmes de sa fille qui ne cessaient de couler.

Maena laissa sa mère l'habiller, tout en continuant de pleurer. Après avoir habillé sa fille, elle la laissa dans sa chambre avec son doudou et rejoignit la sienne pour se préparer. Le duo quitta l'appartement une vingtaine de minutes plus tard. Alice sortit de l'immeuble, et trouva Anthony contre la voiture. Il ouvrit la portière et lui fit un sourire.

-       Je suis sincèrement désolée.

-       Ne vous en faites pas Madame Nevers.

Alice hocha la tête, et entra dans la voiture. Elle embrassa Maena, qui ne pleurait plus, mais ne discutait pas, comme à son habitude.

-       Je suis désolée mon amour, de t'avoir réveillé. Nous te déposons à l'école, et moi, j'irais travailler d'accord.

Maena leva les épaules, mais garda la tête baissée. Elle serra fortement son doudou et mit son pouce dans sa bouche. Alice posa un baiser sur le haut de son crâne, et s'excusa une nouvelle fois. La voiture se gara devant l'école, une demi-heure plus tard. Anthony ouvrit la porte, et Alice sortit avec Maena dans les bras. La juge se dirigea vers l'entrée de l'école. Elle sonna, et une personne lui ouvrit la porte quelques secondes plus tard.

-       Madame Benoit, je suis désolée du retard.

-       Ce n'est pas grave, dit-elle en souriant. Ça va Maena ? demanda-t-elle en caressant sa joue.

-       Elle a eu une nuit assez agitée, et un réveil aussi.

-       Il n'y aucun problème, nous allons prendre soin d'elle.

-       Merci beaucoup. Je viendrais pour seize heures trente.

-       Très bien.

Alice posa un baiser sur la joue de sa fille, et la passa à la directrice de l'école. Son cœur se serra en entendant les nouveaux pleurs de sa fille, mais elle quitta tout de même l'établissement. Elle entra dans la voiture, et Anthony se dirigea vers le Palais.

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Alice parcourut le couloir et rejoignit son bureau. Elle ouvrit la porte, et fut surprise de trouver le commandant assis derrière son bureau. Elle tourna la tête en pensant trouve son greffier, mais il n'était pas là.

-       Où est Victor ?

-       Avec le Président, dit-il en jouant avec son téléphone.

-       D'accord. Vous pouvez vous lever ?

-       Vous étiez où ?

-       Ça ne vous regarde pas. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai du travail.

Fred rigola doucement, ce qui mit légèrement en colère Alice. Elle n'aimait pas que l'on se moque d'elle, et elle n'était pas d'humeur aujourd'hui. Elle ferma les yeux, et inspira longuement pour contenir sa colère. Elle ouvrit de nouveau les yeux quelques secondes plus tard, le commandant n'avait pas bougé et la fixait toujours.

-       Vous avez des nouvelles de l'enquête ?

-       Oui, on travaille nous, pendant que Madame dort, dit-il en se levant enfin. Alice prit place derrière son bureau.

-       Comme je vous l'ai dit commandant. Si vous ne souhaitez plus travailler avec moi, je ne vais pas vous retenir.

Le commandant ne releva pas aux mots de sa partenaire. Il avait discuté avec Victor après sa légère dispute avec elle, mais ce dernier n'avait pas pu répondre à ses questions. Il prit place dans le siège face à elle, et l'observa. Elle était en train de signer des documents.

-       On a résolu l'enquête vu que je vois que ça vous intéresse.

-       Au revoir commandant, dit-elle en ne levant pas la tête.

-       Bien. Je peux vous poser une question ?

-       Faites donc, dit-elle en le regardant.

-       Qui êtes-vous ?

-       Je vous demande pardon ?

-       J'ai fait des recherches sur vous, et il n'y a aucune trace de vous. Alors qui êtes-vous ?

-       Vous faites des recherches sur moi ? demanda-t-elle en colère.

-       J'aimerais savoir avec qui je travaille.

-       Partez commandant, tout de suite.

Ce dernier ne bougea pas, Alice se leva et le força à quitter son bureau. Il se tourna alors qu'elle le forçait à sortir de la pièce. Il retira le bras de sa juge, et s'approcha un peu plus d'elle.

-       Qui est Benjamin Bennett ?

Le cœur d'Alice rata un battement, et son visage se décomposa. Le commandant regretta rapidement sa question quand il vit les larmes dans les yeux de la juge. Il tendit une main vers elle, mais il reçut une gifle de sa part. Alice le poussa à l'extérieur, et ferma la porte derrière elle. Elle se laissa glisser par terre, tout en fermant les yeux. Elle ne put stopper les images du drame, ainsi que la nouvelle crise d'angoisse qui apparaissaient.

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« You : Salut. Stranger : Mauvais numéro. You : Je sais. » Début : 23 février 2017 Fin : 5 avril 2017