ESTRELLA - BRAHMAN PARADISE

By joannaacnt

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« 𝐚𝐮𝐱 𝐞́𝐭𝐨𝐢𝐥𝐞𝐬 𝐪𝐮𝐢 𝐞𝐧𝐭𝐞𝐧𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐯œ𝐮𝐱, 𝐞𝐭 𝐚𝐮𝐱 𝐫𝐞̂𝐯𝐞𝐬 𝐞𝐱𝐚𝐮𝐜𝐞́𝐬. »... More

PLAYLIST
NOTE DE L'AUTEURE
prologue
chapitre 01
chapitre 02
flashback
chapitre 03
chapitre 04
chapitre 05
chapitre 06
chapitre 07
chapitre 08
chapitre 09
chapitre 10
flashback
chapitre 11
chapitre 12
chapitre 13
chapitre 14
chapitre 15
chapitre 16
chapitre 17
flashback
chapitre 18
chapitre 19
chapitre 20
chapitre 21
chapitre 22
chapitre 23
chapitre 25
flashback
chapitre 26
chapitre 27
chapitre 28
chapitre 29
chapitre 30
chapitre 31
flashback
chapitre 32
chapitre 33
chapitre 34
chapitre 35
chapitre 36
chapitre 37
chapitre 38
chapitre 39
chapitre 40
chapitre 41
chapitre 42
chapitre 43
chapitre 44
chapitre 45
chapitre 46
flashback
chapitre 47
chapitre 48
chapitre 49
chapitre 50
chapitre 51
chapitre 52
chapitre 53
chapitre 54
chapitre 55
chapitre 56
chapitre 57
épilogue
REMERCIEMENTS

chapitre 24

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By joannaacnt

Lewy

Je n'ai eu que le temps de rentrer chez moi pour prendre mes affaires, et me voilà déjà chez Raph. Nous sommes seulement avec Wade, Fanie et Noélie pour l'installation de la fête. Comme toujours, notre professionnel des soirées a sorti le gros lot. Des ballons, des tapis de glisse, des parcours avec des cerceaux, des cordes à sauter. Il y'a des longues tables collées pour faire je cite « Le parcours du combatshot » une pure invention de notre rigolo de service. La piscine est comme toujours remplie de bouées. Des lumières de partout et de l'alcool à gogo, ça c'est habituel.

Fanie s'occupe de faire à manger, pendant que Noélie prépare les tables d'apéro. Wade installe les enceintes, et Raph et moi installons le coin photo, puis l'estrade ou les gagnants auront l'honneur d'être applaudi.

C'est plutôt bête ce genre de soirée, tout le monde fini ivre mort ou totalement défoncé, mais nous bien sûr, ça nous éclate. Les jeux de l'année dernière m'ont laissé un très très mauvais gout car j'avais beaucoup trop bu et j'ai malheureusement fini aux urgences, avec Wade.

Ouais, le petit fait le garçon sage, mais lui aussi a eu son moment d'idiot fini. Nous nous sommes pris la cuite de notre vie, et je suis sur que c'est pour cela qu'il s'est calmé.

J'accroche les ballons sur ce qui nous sert de podium, et observe en coin Noélie qui dépose des bières sur les tables de bière Pong. Elle a coupé ses cheveux, ils sont toujours longs mais je vois bien la différence. Elle est jolie, mais je la sens triste.

Au fond, je sais que c'est ma faute. Elle est malheureuse avec moi, mais qu'elle reste car elle m'aime. Il n'y a rien de plus horrible.

Je ne fais aucun effort pour empêcher ça, et me comporte comme le plus gros des égoïstes qu'elle tente quand meme d'aimer.

Mais certaine personne ne sont pas faites pour être aimé, malheureusement, j'en fais partis.

-mec, j'espère que je vais gagner cette année.

Raph s'ouvre une bière et s'assoit à côté de moi. Torse nue, on peut voir ses tatouages dans le dos.

-Dans tes rêves, je vais gagner.

Il sourit et se retourne vers moi.

-J'ai mis Noélie dans mon équipe, tu ne vas pas la laisser gagner comme un gentil copain que tu es ?

-Oh que non, la compétition, c'est la compétition.

Et surtout, les gagnants peuvent demander ce qu'ils veulent à n'importe qui. Je dois gagner, juste pour ça. 

-Evite de finir à moitié mort cette année, me dit-il en frappant mon épaule.

-Ca ne risque pas.

Règle numéro un de ce soir, éviter de trop boire. Si je refais un coma, je pense que mes parents me foutent à la porte, et que Maria ne me regardera plus jamais.

Une fois tout installé, on se pose pour jouer à la play avec les mecs, pendant que les filles se préparent. Elles mettent un point d'honneur à passer en prioritaire, car elles prennent dix ans pour se faire jolie, même pour une soirée ridicule comme celle-ci.

Une heure et demie plus tard, j'ai enfin accès à la salle de bain. J'attendais cette douche depuis le début de la journée. L'eau bouillante sur ma peau me fait un bien fou, et décontracte tous mes muscles tendus qui me tiraillaient le corps depuis que mes yeux se sont ouverts. Sous la douche, c'est comme une pause hors du temps.

La journée au musée m'a épuisé.

Alyah, a épuisé mon cerveau, comme toujours.

Notre discussion à remuée le couteau dans la plaie, cette plaie qui me consume tous les jours. Je me sens vide, seul. Tellement vide. Avant, j'aurais dit en colère, rempli de haine. Mais aujourd'hui, rien que du vide et un trou à la place du cœur. Ou alors il n'est juste plus capable de battre à nouveau.

La vie me fait mal, chaque jour, j'ai encore plus de mal à la supporter. La vie sans elle. La vie sans Lyviee. Une vie vide, que j'ai provoqué moi-même, car tout est ma faute.

Une vie bercée par les remords, les regrets, et la douleur.

Aujourd'hui, je ne supporte plus la présence humaine, je préfère encore la présence de poisson et de plante. De mes livres d'astronomie et de science. D'un télescope, ou meme d'une putain de clope.

Alyah a raison, je suis une âme perdue.

Elle a raison sur tout.

Comme toujours, elle fait tomber mes barrières avec la plus grande des facilités, et je ne pense pas que ce soit seulement car c'est une inconnue comme je lui ai dit. C'est surtout que c'est si rare qu'on s'intéresse à moi. Si rare qu'on creuse plus loin que tout ce que je montre.

On n'a jamais cherché à me voir, et elle, le fait avec tant de facilité et d'intérêt, passant au-dessus de mon comportement.

Elle ne s'arrête pas au connard que je suis, et cherche plus loin. Elle doit savoir qu'on ne nait pas mauvais, mais qu'on le devient.

Elle est si douce, c'est le terme parfait pour la décrire. Le seul.

Elle essaie de me montrer qu'elle me comprend, et qu'elle peut être un soutien, mais je préfère ne rien entendre. Quelqu'un me comprend, et ça fait un bien fou de ne pas se sentir complètement seul et idiot. Pourtant, ça me dégoute.

Je me demande à quel point elle a dû souffrir pour être aussi gentille. Car oui, on reconnait ceux qui ont souffert à leur façon de s'intéresser aux autres et à leur état d'âme. On le voit dans leur façon si naturelle qu'ils ont de vouloir aider les autres. Qu'est-ce qui pousse les psychologues à l'être hein ?

Il existe deux finalités, soit le psychologue, soit le psychopathe ou le malade qui se retrouvera en face de lui.

Le Joker a surement autant souffert que sa psychiatre, mais lui la tristesse l'a transformé en monstre, qu'elle, l'a poussé à les aider. Nous n'avons pas le même destin, pas le même cœur.

Je l'ai vu, je l'ai senti. Sa façon de me regarder à parler pour elle, et ça fait du bien. Pendant un instant, sous l'aquarium, je me suis sentie bien. Je me suis dit que peut être, elle pourrait être une bonne amie, que je pourrais l'apprécier.

J'ai longtemps hésité à l'amener là-bas, c'est un peu mon refuge, mon endroit secret. Mais je n'ai pas regretté une seule seconde une fois sur place, car c'est Alyah. J'aurais pu le deviner.

Ça lui a plu, elle a aimé, elle m'a écouté parler pendant des heures, et je sais que ça l'a intéressé. Pour une fois, j'ai été fier de moi car j'ai vu dans ses yeux qu'elle l'était aussi, enfin. J'étais content, car l'intérêt et la confiance qu'elle me porte me donne envie de ne pas la décevoir.

Etre en concurrence avec Alyah était intense. Je me levais avec un but, celui de gagner et la faire reculer. C'était palpitant.

Mais faire équipe avec elle, c'est surement l'une des meilleures choses qui puissent arriver à quelqu'un.

Plus je pense à elle et sa façon d'être avec moi, et plus je me dis que je n'ai aucune raison de la repousser, aucune raison de ne pas l'apprécier.

Et pourtant.

Il y'en a une, et elle bat toutes les raisons positives.

Je ne peux pas continuer avec Alyah, je ne mérite pas cette confiance, ni cette attention.

Epuisé mentalement, je sors de ma douche, et me prépare en vitesse car les invités arrivent bientôt. Ce sont des jeux, alors j'opte pour un t shirt et un short, car on ne sait jamais comment ça peut finir. L'année dernière, j'ai détruit une chemise en me vomissant dessus.

Oui, j'étais dans un état pitoyable. J'avais décidé de me mettre la mine de ma vie.

La main sur la poignée de la porte, je souffle un bon coup et me motive à supporter l'humanité qui m'entoure. Je vais quand même me servir un bon verre de whisky pour me donner de la force, ça, ça ne changera jamais.

Assis sous la véranda, je joue aux cartes avec Wade et des filles que je ne connais pas. Nous attendons vingt et une heure que tout le monde soit la, et les jeux pourront commencer.

Dans mon champ de vision apparait des visages familiers. Taric et Alyah sont arrivés. Perez porte un short de sport et un simple débardeur. Taric, connu pour son extravagance, a lui aussi compris le but de cette soirée, et porte un simple short et un t shirt. Ça ne sert à rien de se faire beau ce soir, personne ne sait comment ça pourrait finir.

Raph est déjà en train de la draguer, et elle lui sourit, comme toujours.

Le jour où cette fille ne sourira plus, il faudra s'inquiéter pour de vrai.

-C'est à toi mec.

Wade me donne un coup de pied, et je me reconcentre sur la partie. Je sens son regard me juger, et je sais aussi ce qu'il pense. Il lève les yeux au ciel et bois une gorgée de sa bière, se retenant de parler. Son regard à lui aussi se perd dans la foule, et le voilà encore moins concentrer que moi. Je suis ses yeux qui sont posés vers Alyah. Je rêve ou même lui la mate ?

Alors que je l'examine pour comprendre, les baffles envoient d'un coup violent la musique de la purge, et Raph monte sur une chaise tout sourire. Tout le monde crie, applaudit et siffle, car ils savent.

-Bienvenue aux jeux olympiques les gars !! Encore mieux que les vrais, hurle-t-il.

Tout le monde suit.

-J'espère que vous êtes prêt à vous battre et tout déchirer, car il n'y aura qu'une équipe qui gagnera.

Fanie amène un grand tableau devant lui pendant que les cris continuent.

-Voici les listes de chaque équipe. Que Dieu bénisse les nouveaux pères fondateurs et l'Amérique, une nation ressuscitée. Que dieu soit avec vous, mes ivrognes.

Il conclut sa phrase fétiche en levant sa bière devant la foule, et tout le monde fait la même chose en chœur, avant de voir les équipes.

Il y'a vingt équipe, deux s'affrontent, et chaque gagnant s'affrontent à leur tour, ainsi de suite. Les deux dernières équipes qui restent auront l'honneur de participer à la final, qui est le fameux parcours du combat shot. Douze shots pour chaque personne, un membre de chaque équipe s'affronte avec l'un de l'équipe adverse, et le plus rapide gagne. Celle-là est plutôt violente, et m'a valu mon entrée aux urgences.

A chaque épreuve, il y'a de l'alcool dans le lot, les finalistes arrivant au bout sont souvent déjà bien arrachés. Ce qu'on peut retenir, c'est que cette soirée n'a qu'un but ; se saouler.

Nous sommes bien des jeunes américains.

Au fond du jardin, je me prépare à la première épreuve, un simple jeu de carte. Celle-là, elle est pour nous. Je fais équipe avec Wade, Marylou, et d'autre personne que je connais seulement de vue. Nous remportons la victoire haut la main.

La deuxième épreuve est un jeu d'équilibre alcoolisé : le joueur boit un verre cul sec, puis doit tenir en équilibre sur une poutre. Ici, il faut miser sur la perte de l'autre, et espérer intérieurement qu'il tombe.

Encore une victoire.

Nous avons presque perdu une épreuve, celle de la corde à sauter. Nous sommes tombés sur des professionnels dans le domaine, c'était dur, mais heureusement qu'ils étaient tous trop bourré pour gagner.

C'est donc avec facilité que nous arrivons en demi final. Face à nous, nous retrouvons l'équipe de Raph, avec des visages inconnus mais aussi familier. Noélie, Taric et Alyah sont dans son équipe aussi.

Un instant, je croise le regard de Alyah qui joue avec la bretelle de son débardeur. Elle arque un sourcil, et me regarde de haut en bas.

Puis un sourire que je connais bien se dessine sur son visage, celui qui veut dire qu'elle va gagner. Qu'elle veut gagner, et mieux, m'écraser.

Je lui rends le même, en pire. Mon arrogance rajouterait même un clin d'œil, mais ça me vaudrait les foudres de Wade à mes côtés qui l'interprèterait mal.

Elle est à quelques mettre de moi et je vois bien ses joues roses sous ses taches de rousseurs, et ses yeux rougis. Comme tout le monde, elle a du bien boire, mais elle tient encore parfaitement debout, comme toute leur équipe. Mais la nôtre aussi, et la deuxième qu'on affronte, de même.

Ce n'est pas maintenant que je vais perdre.

Dans le bruit, tout le monde s'installe autours de nous dans le jardin, et la musique s'arrête. On se croirait à une réunion des alcooliques anonyme.

-Nous voilà au moment fatidique, celui qui désignera les deux finalistes !! crie Raph, en titubant.

Bien sûr, tout le monde hurle et nous applaudit.

Raph attrape un verre qu'il remplit de tequila, puis un deuxième et un troisième. Dans le silence, il balaie la foule du regard, et tend un des verres en l'air.

-L'épreuve de la demie finale est simple ; l'allée de la tequila ! Chaque équipe doit se faire passer de bouche en bouche le contenu de ce verre, puis le dernier devra le recracher dans un autre. La dernière équipe qui remplit son verre est éliminée !!!

Il dit ça tout en tapant des mains, et tout le monde cri en applaudissant, pour nous encourager.

Mais moi, c'est vers Alyah que mon attention se porte tout de suite.

Je pense que personne ne connait ses petits soucis de phobie de microbe et saleté. Mais moi, je sais, et je jubile à l'idée qu'elle ne jouera pas, et qu'elle abandonnera. Elle ne fera jamais ça, je le sais bien. Je vois déjà un air de dégout sur son visage, pendant qu'elle dévisage Raph en ouvrant la bouche, outrée.

-Mais c'est deguelasse ?? dit-elle. Vous êtes fous ? C'est sale bande de dingue, vous êtes sales. Sales ! 

Elle appuie sur le mot sale et son air de dégout se transforme en un air de scandale.

-C'est le jeu guapa, répond Raph en souriant.

Elle le dévisage toujours, les sourcils froncés. Elle cède à la panique, ça se sent d'ici. C'est trop pour elle, c'est plus qu'elle ne peut supporter. Elle ne s'infligera pas une chose aussi déguelasse, je le sais.

-J'espère que tu as ton gel hydroalcoolique sur toi, lui dis-je d'un ton moqueur.

Personne ne peut vraiment comprendre à quoi je fais allusion, mais elle si. Elle me foudroie donc du regard. D'un regard sombre et mauvais, malgré ses iris chaudes et brillant.

-Si une personne refuse de participer, je demande à Raph sourire aux lèvres, l'équipe est éliminée ?

Mais avant même qu'il me réponde, Alyah le devance, pour me couper dans mon arrogance.

-Pourquoi ? Quelqu'un abandonne ? demande-t-elle en regardant tout le monde.

Les autres secouent la tête, puis elle se retourne vers moi, le visage sérieux, mais un petit sourire aux lèvres.

-Personne n'abandonne Lewy.

Je la regarde attacher ses cheveux dans un chignon mal fait, et les autres se préparent aussi à ses côtés.

Elle est vraiment sérieuse ?

Putain, je savais qu'elle n'était pas nette, mais là. Je vois d'ici ses mains trembler, et son pied frapper le sol dans un mouvement incessant. Elle panique, voilà tout, mais elle va le faire. Tout ça pour ne pas abandonner face à moi. Tout ça pour me faire taire.

Finalement, elle peut me faire la morale autant qu'elle le veut, elle est encore pire que moi.

Me voilà incapable de détourner les yeux d'elle. Elle a le regard dans le vide et elle inspire doucement. Pourquoi j'ai l'impression d'être le seul à voir qu'elle se force à faire quelque chose qui la rend malade ? Sont-ils tous aveugles ? Ou alors tous saoulent ?

Putain, elle est complétement dingue.

Un instant, j'hésite à la prendre par le bras et l'amener très loin d'ici, me rappelant son air de détresse au musée. A quel point elle a eu peur, pour des raisons que j'ignore, mais que je n'ai pas besoin de connaitre pour comprendre.

Le compte à rebours lancé, tout le monde se prépare, équipe alignée prête à recevoir la tequila en bouche. C'est vrai que c'est assez déguelasse. Mais le pire c'est pour les plus petits, car ils sont en fin de file et ont toute la bave de tout le monde.

Alyah est la plus petite.

-C'est parti !! hurle un inconnu pour nous donner le départ.

Je suis en deuxième, donc ça va vite pour moi. Tequila en bouche, je la passe à ma voisine. C'est vite fini. Face à nous l'équipe de Raph est efficace. Je vois Alyah cligner des yeux plusieurs fois, elle souffle un bon coup, et la fille d'à côté d'elle lui fait passer la tequila dans la bouche.

Elle ne vomit pas, c'est déjà ça, et recrache le contenu dans le verre tout de suite, dans une rapidité folle.

Miracle.

-Terminé !!! hurle un des arbitres. L'équipe de Raph et de Lewy sont qualifiées pour la final !!!

Tout se passe comme prévu.

Les gens crient, encore, sautent et la musique se lance à nouveau pour que l'ambiance festive reprenne un petit peu, avant la grande finale.

Nous avons cinq petites minutes de pause avant, et tout le monde en profite pour fumer, ou pour reprendre le cours d'une soirée normale.

Comme toujours mes yeux sont attirés par une lumière dans toute cette noirceur qu'est la foule, Alyah.

Je la vois s'éloigner de tous rapidement, et se diriger vers la maison vide. Je sais très bien ou elle va, et pour faire quoi.

Un coté de moi me dit d'y aller, mais l'autre plus fort, me dit que je n'en ai rien à cirer. Ce n'est pas mon amie. Alors je sors une cigarette, mais je mets un temps fou à l'allumer, les yeux rivés sur mon briquet qui me parait invisible.

-Et puis merde.

Pris par je ne sais quelle force, je la cale derrière mon oreille et me faufile dans la foule, en direction de l'intérieur.

C'est rare de ne trouver personne dans la maison, il fait sombre et chaud comparé à dehors, et la pièce est éclairée seulement par les lumières de la terrasse. Il n'y a aucun bruit.

Je descends doucement les marches, car je sais où chercher. Comme je me doutais, la porte de la salle de bain est fermée.

Je toque, même si je sais que le verrou est cassé.

-Alyah ? je demande.

Personne ne répond, pourtant j'entends l'eau coulée.

-Alyah j'espère que tu n'es pas en train de bouffer du savon hein ?

J'essaie de prendre un ton... agréable ? Moins connard ? Moins-je-te-provoque-sans-cesse ?

Aucune réponse.

-Si c'est que tu comptes faire, c'est une mauvaise idée tu sais. Ça ne se mange pas.

Je n'ai pas de réponse.

-Je te préviens, je vais rentrer Perez.

Elle n'émet aucune contradiction, alors j'ouvre la porte en espérant de toutes mes forces qu'elle n'est pas nue ou entrain juste de faire pipi.

Quand j'entre dans la pièce, c'est comme si je n'existais pas. Elle n'est pas nue, elle ne fait pas pipi, mais elle reste suspendue au-dessus de l'évier, et se frotte la langue avec je ne sais quoi.

Pas besoin de parler, elle ne m'entend pas dans cet état-là, je le sais quand je l'ai vu au musée, en pleine crise. J'ai moi-même des moments de détachages complets, obnubilés par mes pensées qui m'étouffent, qui me font sombrer et qui m'éloignent du monde.

Je me rapproche pour voir que c'est bien du savon qu'elle tient dans sa main.

Ce n'est pas vrai...

Directement, je lui arrache des mains, mais elle sursaute puis me repousse violement en reculant. Sa réaction est si inhabituelle qu'elle me perturbe. Avec la violence de son mouvement, le porte brosse à dent s'écrase au sol dans un bruit strident.

Eloignée de moi et adossée contre le mur, ses yeux me transpercent. Ils sont rouges, et je ne sais même pas si c'est de l'alcool ou pas. Ses mains elles, tremblent encore plus que tout à l'heure, mais elle les passe tout de suite derrière son dos.

Bordel mais qu'est ce qui a fait qu'elle soit comme ça ?

-Dégage de la, me dit-elle sèchement.

C'est la première fois qu'elle me parle comme ça, avec une voix aussi froide et violente. Bizarrement, ça me touche, me rendant compte que la violence et la froideur n'iront jamais à cette femme si douce.

Comme quoi, même elle a des limites.

-Alyah...

-Dégage Lewy, coupe-t-elle, sans crier.

C'est un ton fatigué, dépassé par tout ça.

Elle souffle et se passe une main sur le visage, avant de détourner les yeux et de frotter ses tempes pour se calmer.

Vu que je suis plutôt du genre à ne jamais écouter ce qu'on me dit, je me rapproche d'elle. Voyant qu'elle ne recule pas, comme je l'aurais cru, j'attrape son poignet et la tire vers moi.

-Viens là.

Maintenant face à l'évier, je suis juste derrière elle. Le regard qu'elle me lance dans le miroir est rempli de haine, et pourtant, un mélange de tristesse et de supplication l'accompagne.

-Tu as avalée du savon. Rince-toi la bouche.

Elle ne m'écoute pas, et me fusille encore plus du regard.

Elle est encore plus têtue que moi quand elle s'y met, comme si elle préférait mourir que de m'écouter.

-Tu sais que tu as plus de risque de choper de salle truc avec du savon, qu'avec de la tequila qui a tourné dans plusieurs bouches ? Vraiment Alyah, je te conseil de te rincer la bouche.

Elle baisse les yeux, puis fini par m'écouter et se pencher pour se rincer la bouche. Je me recule rapidement quand elle se baisse, évitant que ses fesses se collent contre moi. Je remarque seulement maintenant à quel point j'étais proche d'elle. Si je ne m'étais pas décaler nous aurions vécu un drame catégoriquement super gênant.

Quelques minutes passent, et elle finit par se redresser pour essuyer son visage trempé.

-Ça va ? je lui demande.

Un petit silence se fait sans qu'elle lève les yeux, puis elle finit par me regarder dans le miroir. Un petit sourire apparait sur ses lèvres, mais ce n'est pas celui que je connais. Son sourire est faux. C'est le sourire qu'on essaie de reprendre pour rattraper le coup.

Le sourire préféré de ceux qui ont l'habitude de faire semblant. C'est maintenant que ça me frappe.

Personne ne sourit autant que ceux qui font semblant.

Merde, Alyah.

-Oui. Désolée.

-Pourquoi tu t'excuses encore ? je lui demande doucement

Elle hausse les épaules et se retourne face à moi en se callant contre l'évier.

-Tu n'étais pas obligée de faire ça Perez.

-Je sais.

-Alors pourquoi tu as fait ça ?

Ses yeux me regardent furtivement, avant qu'elle les détourne en se mordant la lèvre.

-Aller, dis-le.

Son vrai sourire revient doucement, puis elle roule des yeux.

-Je préférais ça plutôt que de te donner satisfaction d'abandonner. C'est bon ? Content ?

-Pas vraiment. C'est moi l'idiot normalement, pas toi.

-Comme quoi tu me pousses à l'être.

Elle me sourit timidement, et un silence se fait, alors que je continue de la regarder pendant qu'elle détache ses cheveux, avant de les recoiffer en tresse.

-Merci, me dit-elle. Tu peux partir c'est bon.

-Tu es sur ?

Je ne sais pas pourquoi je lui demande, ni pourquoi j'ai envie de rester, mais c'est sorti tout seul. Elle me sourit avant d'hocher la tête.

-J'ai besoin d'être un peu seule.

Je peux comprendre qu'après ce genre de crise, elle veuille se retrouver en paix avec elle-même, mais au fond de moi, j'aurais aimé l'accompagner un peu dans sa détresse. Je lui lance donc un dernier regard pour m'assurer que tout va bien, et je fini par sortir de cette salle de bain ou je ne respirais presque plus.

Putain est le seul mot qui me vient en tête.

Mon cerveau est assommé de question auxquelles je n'ai pas les réponses.

Qui est-elle ?

Elle avait l'air si mal, pour le soleil qu'elle est habituellement. Si vulnérable.

Et pourquoi je n'avais pas envie de la laisser ?

Une fois dehors, la réalité brutale me refait face. La musique, les gens, la vie. Je suis la alors qu'elle est enfermée dans la salle de bain, seule avec ses pensées.

Seule.

Sans comprendre, j'aurais préféré y rester avec elle. Je sais ce que ça fait de se sentir abandonné par le monde, accompagné seulement de nos démons. Je sais ce que ça fait, de s'enfermer dans une salle de bain pour se couper du monde qui nous écrase. Pour tenter de souffler, pour ne pas craquer.

Je comprends trop bien ce que ça fait d'être seul.

Je m'allume enfin ma cigarette qui me fera un bien fou, alors que mes pensées à moi se réveillent. Je viens même à me demander si j'ai vraiment envie de gagner, et si j'ai bien fait.

L'alarme de la purge retentie, signifiant que la partie reprend. Tous les joueurs prennent place face à la table du parcours du combashot, entouré de tout le monde.

A peine je tourne la tête, Alyah est de retour. Un grand sourire aux lèvres, elle rigole avec Taric et d'autre personne.

Alors même elle fait semblant finalement ?

Quand elle croise mes yeux, elle se détourne très vite. Car je sais.

Ce soir, j'ai compris qu'elle aussi avait mal. Je me cache peut-être derrière mon arrogance, elle s'est derrière ses sourires. Comme quoi, chacun a ses faiblesses.

Raph reprend son discours, pour nous expliquer le jeu. Chacun son tour, on affronte un membre de l'autre équipe en buvant le plus rapidement nos douze shots.

C'est parti, les premiers membres se lancent. Je passe en quatrième, contre une fille que je ne connais pas. Mais très vite, Alyah lui glisse quelque chose à l'oreille, et elle change de place.

Alyah prend la sienne, puis me fait un grand sourire.

Pas n'importe qu'elle sourire. Un vrai. Un remplie de tendresse et de sincérité. J'aurais préféré son sourire narquois qui me nargue, car ce sont ces sourires la que je n'arrive pas à comprendre. Ceux qui tentent de me faire comprendre des choses que je ne suis pas apte à entendre.

Mais ce que je comprends c'est que je passerais donc contre Alyah. Elle picole pas mal, alors même si elle a un petit gabarit, je dois quand même me méfier.

Les tours passent, puis c'est à nous.

Pendant que les arbitres resservent les verres, en face de moi Alyah me défie du regard. Enfin.

-Je vais te laminer, dit-elle, très confiante.

-Alyah, moi vivant ? Jamais. L'alcool est ma religion.

-Tu blasphème, Lewy. Enfin bon, on pari ?

Elle rigole doucement en plongeant ses yeux rouges et brillants dans les miens. Je sais très bien à quoi elle fait référence, au test de sélection pour le projet.

Je lève les yeux au ciel et me reconcentre sur l'arbitre, sans rien dire de plus, et retenant mon sourire.

-C'est parti !!

Je fonce directement, sans regarder mon adversaire, car ce n'est pas la bonne chose à faire. J'enchaine les shots, ma gorge me brule, j'ai chaud, je sens presque que la nausée pourrait me prendre à tout moment, mais je n'arrête pas pour autant. Les gens autours hurlent pour nous encourager, ce qui me motive encore plus.

Ça fait un mal de chien, mais je l'ai fait. Je repose violement le douzième shot sur la table et me redresse enfin, la bouche grande ouverte pour la laisser prendre l'air.

C'est la douche froide.

Alyah me regarde, appuyée sur la table une cigarette déjà à la bouche, le sourire aux lèvres.

Tout le monde saute dans tous les sens, criant que je me suis fait laminer, ce qui est vrai. Ils applaudissent Alyah, qui me fait un clin d'œil.

-Toi vivant jamais c'est ça ?

Elle me tourne le dos et tape dans les mains de Taric et Raph, qui sont eux fous de joies.

Je viens de me faire rétamer, et pour de vrai. Je relève la tête, acceptant l'échec. Franchement ce n'est pas une fierté de boire autant aussi vite, je me demande ce qu'elle faisait en Espagne pour avoir cette descente de monstre.

Nous finissons le duel, et bien évidemment, mon équipe gagne.

Les filles sautent dans tous les sens, Marylou me saute dans les bras. Wade aussi. Nous avons enfin eu notre victoire de saoulard.

Quelle joie, quelle fierté. Wouhou, nous sommes les futurs alcooliques anonymes.

Je garde quand même en travers de la gorge ma défaite personnelle, et me répète que si nous avons réussi ce n'est pas grâce à moi du tout. En face de moi, Alyah me sourit, et applaudit comme tout le monde.

C'était aussi l'une des choses qui m'énervaient, chez elle. Ce n'était ni une mauvaise gagnante, et encore moins une mauvaise perdante. Elle acceptait l'échec, alors que moi, il me donnait envie de mourir.

Les gens se calment, et c'est le moment est venu de monter sur le podium, Raph, blasé de sa défaite, nous décerne quand même nos médailles et nos bouteilles de récompenses.

Saoulards idiots jusqu'au bout. Le pire, c'est que ça nous réjouit.

Il remonte vite en face de nous, en titubant encore plus que tout à l'heure, avec la fameuse liste. La liste de ce que chaque gagnant peut demander à qui ils veulent.

Cette année, elle fait deux pages, il faut croire qu'ils avaient beaucoup de requête dans mon équipe.

Moi, j'en ai qu'une seule.

Raph commence à les dicter, des cris de mécontentements se font, des rires, des applaudissements, la foule est déchainée depuis le début. Alyah rigole avec Taric. Je l'observe rayonner.

Je l'observe sourire, rire innocemment.

-Celui-là aussi est anonyme, alors j'imagine que la personne concernée comprendra seule, dit Raph.

Un.

-Alors....

Deux.

- « Je veux que tu te retires du projet, que je le fasse seul. »

Trois.

Personne ne réagit vraiment, car ce n'est pas croustillant comparé aux déclarations sexuelles ou autre, et sont déjà en train d'écouter le suivant qui vaut les hurlements de la foule. Mais la principale concernée elle, fait un tout blanc.

Alyah plonge ses yeux dans les miens dans la seconde qui suit, et je peux y lire de la colère, de la vraie.

A ce moment-là, je pense qu'elle me hait pour de vrai.

Son visage est fermé, elle serre les dents et les doigts autours de ses bras. Pendant plusieurs secondes, elle me fixe du regard sans cligner une seule fois des yeux, ce qui me fait limite flipper. Je pense qu'elle veut me faire ressentir à quel point elle est en colère, à quel point elle m'en veut, et surtout à quel point je la déçois Je ne détourne pas les yeux, assumant ce que j'ai dit, et ressentant tout jusqu'au plus profond de mon âme. Sa colère me paralyse, et sa déception appuie sur mes anciennes cicatrices.

C'est Taric qui coupe le contact en claquant des doigts devant elle. Elle sursaute, comme si elle avait fait abstraction du monde pour se concentrer sur moi et la haine que je lui inspirais.

Je la vois sourire à son ami. Un dernier regard noir à mon égard, et ils s'éloignent tous les deux dans la foule, rejoindre surement les danseurs.

Bizarrement, je me demande si c'était une bonne idée. En soit, ce n'est qu'un jeu stupide, elle pourrait très bien ne pas m'écouter et ne pas le faire. Mais rien que le fait de l'avoir demandé doit la rendre folle.

Putain, c'est maintenant que je me pose les questions sérieuses. C'est trop tard, les choses sont dites, la haine est là. Je sais très bien pourquoi j'ai fait ça.

Car je suis faible.

Elle s'approchait trop de moi, et je la laissais trop faire.

Pire, j'avais envie qu'elle le fasse. J'avais envie qu'elle écoute mes peines et qu'elle voit mes blessures. Un instant je l'ai voulu, et j'ai compris que ça sentait mauvais.

Quand je me suis surpris à tout donner pour l'impressionner, pour ne pas la décevoir et qu'elle soit contente, je me suis rendu compte que ça ne pouvait pas le faire elle et moi. Elle fait ressortir des choses que je ne sais pas gérer.

Alors je préfère l'évincer, comme tous. Je suis mieux seul. Vraiment.

Certains pensent que nous jouons les héros blessés, en disant ca, mais non. Je sais juste mieux que personne que ma compagnie n'est pas celle que les gens méritent. Encore moins une femme aussi rayonnante que Alyah Perez.

Je descends enfin de l'estrade, et me dirige vers l'intérieur pour souffler un coup. J'ai besoin de me passer un coup d'eau sur le visage, l'alcool commençant à remonter violement.

Comme tout à l'heure, la maison est vide et silencieuse. Pourtant, dans le couloir quelqu'un m'arrête et me bloque le passage d'un coup, sorti de nulle part. Mais ce n'est pas n'importe qui. Forcément.

Ses yeux vert clair imbibés de rouge m'envoient des coups de feu. Alyah pointe son doigt devant moi, et ouvre grand les yeux. Comme toujours quand elle perd patience.

-Mais alors toi... oh toi !!

Je ne réponds rien, car il n'y a rien à dire.

-Lewy Jones tu es... tu es... putain tu es un vrai connard !! Arght !

-Tu le savais déjà ça non ?

-Mais ferme là un peu ! crie-t-elle.

Elle hausse le ton sans même le vouloir. Je ne l'avais jamais vraiment vu énervée comme ça, et comme toutes les émotions négatives, ca ne lui va pas du tout.

-Tu es un connard, un égoïste, un lâche. Moi qui pensais qu'on avait franchi un cap !! Tu parles !! Va te faire foutre !

Je hoche la tête lentement, et elle voit rouge. Elle arque ses sourcils et ouvre la bouche.

-Mais alors toi... très bien Jones, tu ne veux plus de moi ? Pas de soucis, je te laisse faire. Mais ne croit pas que j'abandonne le projet pour autant. Oh que nooon, Lewy.

Elle s'avance vers moi, me faisant reculer jusqu'à que je sois collé contre le mur. Elle s'arrête seulement à quelque centimètre de moi, et nos corps se toucheraient presque. Tellement concentrée sur sa colère, ça n'a pas l'air de la déranger du tout.

-Je vais faire le meilleur projet universitaire que Stanford n'aura jamais vu tu m'entends ? Je vais le faire de mon côté et t'éclater, dit-t-elle en posant son doigt sur mon torse violement.

Son ongle s'enfonce dans mon pectoral droit.

-Je vais te montrer ce que c'est de chercher la merde à une Perez. Tu voulais une concurrente plutôt qu'une alliée, tant pis pour toi, tu aurais préféré l'alliée.

Elle est si proche de moi que je sens son haleine imbibée de tequila, comme la mienne, et son souffle dans mon cou. Je vois sa poitrine descendre et remonter au rythme de ses respirations, elle est essoufflée d'avoir parlé aussi vite, j'imagine. Ses joues elles, sont rouges, et plus seulement de l'alcool, mais de colère.

Ses yeux n'avaient toujours pas quitté les miens, mais elle les baisse finalement. C'est rare qu'elle le fasse, d'habitude, c'est un acte de faiblesse pour elle.

Le doigt sur mon torse lui, se décolle lentement, mais c'est sa main entière qui le remplace. Un instant, elle ne bouge plus ne disant rien, et honteusement, des frissons se rependent dans tout mon corps au contact de sa paume.

Sa main ne bouge pas, toujours sur mon torse, et elle relève enfin les yeux vers moi.

Plus de colère, rien, elle s'est calmée, je le sais car son regard est plus doux, ou froid, à voir. Elle sourit en coin, et rigole surtout pour elle-même.

-Je suis si horrible que ça sérieux ? chuchote-t-elle contre moi.

Au bout de quelques secondes de silence, elle finit par se détacher de moi. La tête haute, elle croise les bras sous sa poitrine.

-Que le meilleur gagne, mais je te préviens, ce sera moi. Tu es peut-être bon, mais je serais encore meilleure que toi, sache-le.

Puis sans un regard de plus elle me tourne le dos.

Rien ne sort de ma bouche, alors que je sais que je devrais lui dire que non au contraire, c'est une perle qui justement, ne devrait pas perdre du temps avec moi.

C'est moi qui suis horrible.

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