Heyyy, long time no see 🧡
Bon, changement de plans. Je vous poste ce chapitre aujourd'hui, qui en soit clôture l'histoire. Cependant, j'ai encore une dernière scène que je n'ai pas finis décrire, mais je ne voulais pas vous faire attendre plus longtemps. Je vous la posterai donc la semaine prochaine en tant que chapitre BONUS (et un peu olé olé sur les bords😏)
Ce chapitre s'annonce encore une fois semé d'embûches (c'est ma spécialité, j'ai l'impression) ! Je vous laisse à la lecture. On se retrouve à la fin pour débriefer ❤️
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- Jiminie ? Tu es sûre de ne pas vouloir assister à la messe ?
La voix de sa mère résonne derrière la porte de sa chambre résolument fermée depuis maintenant deux jours. Il tourne le dos à la porte, à la culpabilité de mentir un « je ne me sens pas bien », et la réalité qui l'attend sournoisement au-delà de cette frontière.
Il remonte les couvertures sur sa tête, écoutant les pas feutrées de sa mère caressé la moquette alors qu'elle s'éloigne.
Après la découverte des activités illégales dans lesquelles trempaient Yoongi, Jimin était rentré chez lui, ignorant les regards inquiets de ses parents pour se diriger droit dans son lit et pleurer toutes les larmes de son corps.
Jimin était en train de tomber amoureux du pilote. Irrémédiablement. Il était prêt à mettre sa religion, ses convictions et ses peurs de côté pour pouvoir l'accueillir dans son cœur. Et Yoongi avait sauté sur l'occasion, avec ses yeux tranchants et ses lèvres porteuses de belles paroles. La lueur admiratrice dans ses yeux l'avait fait se sentir unique, la chaleur irradiant de son corps semblait le protéger du monde entier. Tout ça, pour se rendre compte trop tard que Yoongi était la menace dont il aurait dû se tenir éloigné.
Il sent ses paupières gonflées de peines papillonner de fatigue lorsqu'une sonnerie stridente vient interrompre son repos si attendu. Il roule sur le côté avec un grognement, la main tâtonnant à l'aveugle sa vieille table de chevet.
- Bonjour ? Il grogne dans le combiné, trop agacé pour tenter de supprimer l'évidente hostilité de sa voix.
- Hyung ? Tu dormais ?
Jimin soupire en reconnaissant le timbre inquiet de son ami Taehyung.
- Oui. Qu'est-ce que tu me veux ?
- Mais, Jimin. Il est 14 heures.
- Bon, écoute. Si tu m'appelles pour me donner des infos que je connais déjà, je vais raccrocher.
- Non, attend. Tu veux connaître une nouvelle info ?
Le silence qui s'ensuit est une preuve suffisante sur la potentielle tournure de la conversation, et Jimin est tenté de raccrocher avant qu'il ne soit trop tard.
- Pas sûr, il grogne en ouvrant un œil, puis l'autre.
- Écoute, ne m'en veut pas...d'accords ? Taehyung demande, la voix rauque et incertaine.
Jimin reste silencieux, une main posée sur son front.
- Bon...Jungkook et moi avons parlé.
Taehyung n'obtient aucune réaction, si ce n'est pour le looping imperceptible qu'exécute le cœur meurtri du chrétien.
- Il m'a dit qu'il était au courant pour la drogue, mais qu'il faisait confiance à Yoongi.
La colère que Jimin s'était efforcé de taire vient de nouveau colorer ses joues et serrer son cœur.
- Ok. Cela ne fait aucun sens, Jimin s'exprime pour la première fois depuis l'annonce de la fâcheuse nouvelle.
- Ce n'est pas mon rôle de t'expliquer le pourquoi du comment, Taehyung reprend après un moment. Mais sache que Yoongi n'a pas eu notre chance, Jimin. Aucun parent ne l'a guidé vers le droit chemin ou ne l'a soutenu financièrement quand il s'est retrouvé à la rue à ses dix-huit ans.
Jimin ne peut empêcher les images déchirantes qui lui affluent alors les pensées. Un jeune Yoongi, un air juvénile sur le visage, des joues rebondies et des yeux encore aveugles aux cruautés de ce monde, devoir être confronté aux principes hiérarchiques et impitoyables qui régissent les rues.
- Il n'a plus aucune raison de vendre de la drogue, maintenant, Jimin se convaincs finalement. Il tente d'alimenter sa rancœur envers le pilote, pas de lui trouver des excuses.
Taehyung soupire de l'autre côté du fil.
- Écoute, Yoongi doit participer à un championnat crucial dans deux semaines. Il ne s'est présenté à aucun entraînement et ne répond à aucun de ses appels. Son coach, un certain Namjoon, s'inquiète énormément, car Yoongi n'a jamais raté un seul de ses entraînements. Je pense sincèrement que vous devriez parler, Jimin.
Ce dernier ouvre la bouche avec l'intention de protester, mais la vérité qui est alors énoncée le laisse muet :
- Autant pour lui que pour toi. Vous devez en discuter. Et je ne parle pas de cris et de reproches. Essaye d'entendre ce qu'il a dire, au moins.
Jimin laisse ses paupières lourdes de fatigues retomber à leur place initiale.
- Tu dors ? Taehyung s'écrit subitement, sûrement offenser par le silence de son ami.
- Plus maintenant, le chrétien rouvre les paupières, son cerveau rejouant en boucle le scénario de l'entrepôt, encore et encore. La douceur de ses mains contre son corps, le goût de ses lèvres contre les siennes, puis la douleur dans son cœur et la violence de leur séparation.
Les événements lui semblent irréels, pourtant il ne peut s'empêcher de se torturer, se demander comment le pilote vie cette séparation de son côté. Il se demande, souhaite, que ce dernier soit dans un état aussi misérable que lui.
- Tu dois avoir raison, Jimin lâche après un moment de réflexion.
Taehyung a parlé le langage de la raison. Mais Jimin refuse d'endosser le rôle de l'adulte, pas après avoir été victime des conneries de Yoongi.
À lui d'assumer.
- Je refuse de faire le premier pas, cependant. S'il veut parler, alors qu'il le fasse.
Jimin ignore le petit ricanement qui plane jusqu'à son oreille.
- Toujours à vouloir se faire désirer, je vois.
Le chrétien hausse les yeux au ciel, mais ne fait rien pour contredire les paroles véridiques de son ami.
- Je transmettrais le message, princesse.
Jimin retient un juron et met fin à l'appel avant que Taehyung ne puisse lui faire une autre réflexion.
- Tous des idiots, ses garçons, Jimin grommelle en se retournant violemment entre ses draps.
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Le silence dans l'habitacle est si pesant que Jimin manque de rompre sa promesse personnelle et d'aborder le sujet fâcheux en premier.
Yoongi regarde droit devant lui, les yeux durs, mais pas de colère. De résiliation. Il conduit sans même réfléchir au prochain coup de volant ou la prochaine intersection. Il se dirige avec un but précis en tête, mais Jimin n'est plus sûre de pouvoir se fier aux instincts du pilote.
Il garde le silence, cependant, bien trop têtu pour vouloir briser le masque froid et distant qu'il a revêtu. Une carapace, une protection contre quelque soit le dénouement de cette entrevue.
Ils conduisent une bonne vingtaine de minutes vers Jimin ne sait où. Il tente de se repérer, mais il n'est pas vraiment familier avec Seoul. Il préfère rester dans son petit quartier, entre ses maisons délabrées et entrepôts abandonnés qui le font étrangement se sentir en sécurité.
Il se sent toujours insignifiant aux pieds de ses grands buildings, comme si ses monstres de verre et d'acier pouvaient à tout moment l'écraser sous leurs lourdes charpentes, telle une fourmi sous le pied impitoyable d'un enfant.
Jimin aime se sentir utile, reconnu à sa juste valeur, et personne ne lui prête attention lorsqu'il arpente ses rues chargées de monde et de bruits.
Mais bientôt, ils quittent la dense circulation de la ville pour une petite route de montagne plus calme, avec une vue et un coucher de soleil à en couper le souffle.
Jimin se penche vers le pare-brise, oubliant temporairement toute rancœur pour laisser les petits plaisirs de la vie lui gonfler le cœur.
Son quartier est un endroit plutôt sombre, toujours surplombé de lourds nuages et de pollution. Mais ici, ainsi en hauteur, les merveilles de la nature ne sont invisibles qu'aux yeux de ceux incapable d'en reconnaître la beauté.
Yoongi est peut-être l'un d'entre-deux, car ce n'est pas le fondu magnifique entre le ciel et la terre qu'il observe, mais les arabesques colorées des rayons qui viennent danser sur la peau halée de son passager.
Jimin choisit ce moment pour tourner la tête vers le pilote. Leurs regards s'accrochent un long moment, mais lorsque Yoongi tente l'ébauche d'un sourire, Jimin détourne les yeux et fait mine de regarder par la vitre.
Lorsqu'ils arrivent à destination, l'ambiance est un moins tendue, un peu plus supportable.
Jimin s'extrait du siège passager et se dirige vers le bord de la falaise, les pans de sa veste ramené contre son corps pour se protéger des fortes rafales de vent.
Yoongi le rejoint bientôt, chacun à une distance respectables l'un de l'autre, et tout deux observent la vallée qui s'étend aux pieds de la falaise. Autant Jimin déteste les grandes étendues, autant il ne peut nier la beauté de cet endroit. En contrebas s'étend la ville de Seoul, minuscule et grouillantes de petites formes qui lui rappelle combien l'homme est insignifiant face aux grandeurs de la nature.
Jimin relève les yeux vers le coucher de soleil, vers ce fondu irréel de rose, jaune et orange, et prend une grande inspiration, comme avec l'intention d'en capturer un fragment de sa beauté.
- Tu trembles, sont les premières paroles de Yoongi, sans compter le vague bonsoir qu'ils avaient échangé un peu plus tôt.
Jimin hausse les épaules, essayant d'ignorer l'inquiétude cachée derrière la remarque du pilote.
- Il fait un peu froid, mais la vue en vaux la peine.
Après cela, il se tait. Yoongi le regarde encore un moment avant de détourner le regard.
- Je viens ici lorsque j'ai besoin de réfléchir. C'est tellement tranquille, n'est ce pas ?
Jimin ne peut qu'approuver. Ils sont seuls, même la route longeant la montagne est déserte.
Le silence s'étend encore un moment, le sifflement des rafales de vent seul source de bruit entre eux.
- Nous devrions parler de ce qui s'est passé, se lance subitement le pilote.
Jimin, têtu ou un peu immature, hausse les épaules avec une nonchalance feinte.
- Je n'ai rien à te dire.
Comme pour punir le chrétien de son mensonge, une énième rafale de vent pénètre le tissu de son vêtement et le laisse tremblant de froid.
Le mouvement imperceptible ne passe cependant pas inaperçu aux yeux scrutateurs du pilote. Il penche la tête, comme évaluant ses chances de réussite, avant de se décider pour l'option audacieuse. Yoongi se rapproche tout en enlevant sa fidèle veste en cuir. Jimin ne réagit pas lorsque ses épaules tremblantes sont enveloppées par la chaleur du lourd vêtement. Il garde les yeux accrochés aux rayons mourants du soleil, le visage indifférent, mais le cœur lui martelant la poitrine. Jimin ne fait rien pour repousser le geste du pilote, mais il refuse toutefois d'enfiler les manches et de se laisser totalement submerger par cette odeur si familière, si addictive.
Il tente d'ignorer le sentiment de profond réconfort qui lui procure le simple vêtement, et la flèche de douleur qui lui transperce le cœur lorsque Yoongi recule.
Il doit sûrement penser que Jimin le veut loin de lui. Ö combien il aimerait que ce soit la vérité.
Hélas, la rancœur de Jimin ne semble jamais assez forte pour ne serait-se qu'égratigner la surface de sa bonté.
Jimin est un bon garçon. Une bonne personne. Il est surtout bien trop amoureux de Yoongi.
- Je tiens à m'excuser, le pilote continue, décidant d'ignorer l'hostilité du chrétien. J'ai été absolument égoïste, mais je craignais que tu prennes la fuite si tu apprenais la vérité.
Jimin émet un rire sans joie, aussitôt balayer par une énième rafale de vent. Le chrétien ramène inconsciemment les pans du blouson un peu plus près de son corps.
- Et pour une bonne raison. J'espère que tu comprends, quand même.
Yoongi s'empresse d'acquiescer.
- Je comprends. J'ai été un véritable idiot, mais je ne voulais pas...te perdre. Tu sais, pour avoir grandi sans personne, j'ai dû apprendre à ne penser qu'à moi dans l'optique de survivre. Je n'ai pas l'habitude de devoir protéger quelqu'un d'autre que moi-même.
Jimin reste silencieux un instant, pas très certains de savoir quoi répondre à de telles paroles.
- Je n'ai pas besoin d'être protégé, Yoongi. Je voulais simplement savoir que je pouvais te faire confiance.
Un nouveau silence s'installe entre eux, dorénavant libéré du poids du mensonge et des non-dits.
- Tu crois...pouvoir me refaire confiance un jour ? Yoongi demande, la voix muette, empreinte d'une incertitude que Jimin n'aurait jamais associé au pilote. Yoongi parait tellement confiant à chaque instant de sa vie que Jimin avait finit par le penser incapable de douter.
Son pauvre petit cœur gonfle d'affection, quand bien même sa raison tente de rejeter le sentiment.
- Est-ce une manière de me demander si nous pourrions reprendre les choses comme avant ?
Malgré les traits abattus du pilote, Yoongi n'attend pas une seconde pour acquiescer.
- Pas en sachant que tu vends de la drogue. Je ne peux pas faire du bénévolat auprès de pauvre âmes en détresse, et savoir que mon copain arpente les rues la nuit pour faire sombrer les personnes que j'ai tenté d'aider.
Une brise vient discrètement enlacer le chrétien, agitant par la même occasion les particules de parfum parsemant le cuir du blouson. Jimin inspire le parfum cruellement familier, les yeux fermés dans une tentative de chasser le doute que cette simple odeur lui apporte.
- Je ne peux pas, il décide finalement, le cœur meurtri mais sincère. Ce serait aller contre mes principes.
Yoongi inspire longuement, les yeux rivés droit devant lui.
- Pourquoi tu continues à vendre de la drogue ? Jimin trouve le courage de demander, ce questionnement infernal à l'origine de longue nuit blanche et migraines comme le chrétien n'en avait jamais connue.
Jimin se recroqueville inconsciemment sur lui-même, revêtant le bouclier capable de parer quelle que soit la réponse du pilote, une vérité qu'il n'est pas sûr de vouloir entendre, mais qu'il se sent tout de même obligé de savoir. De comprendre.
Yoongi reste un moment silencieux, comme réfléchissant au choix de mots le plus judicieux.
- Ce...monde est radicalement opposée à celui dans lequel nous vivons au quotidien. Il est difficile d'en sortir, surtout lorsque nous n'avons aucun pouvoir dans la hiérarchie.
- Tu n'as aucun...pouvoir ?
Yoongi secoue la tête, avant de continuer sans hésiter un instant de plus pour se confier à Jimin. Il lui fait confiance. Il sait que Jimin ne viendrait jamais à le trahir, même s'il ne peut pas en dire autant de lui-même.
- Je travaille pour un réseau, en tant que dealer. Je n'ai aucun contact direct avec le fournisseur, je ne connais même pas son nom ni son visage. Je reçois chaque mois un point de rendez-vous sur un portable jetable, et je dois m'y rendre et récupérer la drogue qui a été déposée. Je suis chargée de faire de l'argent, et gagne un petit pourcentage du bénéfice que j'ai généré chaque mois.
Jimin lâche un souffle tremblant, la brume d'oxygène venant se mêler aux brises qui leur caressent la peau.
- Je suis au plus bas de l'échelle, Jimin. Je risque gros de quitter le business d'un coup, surtout après tant d'années dans le réseau. Ils ont des attentes envers moi.
Les paroles du pilote lui font le même effet qu'une gifle. Jimin se tourne vers Yoongi pour la première fois, sa soudaine inquiétude lui faisant oublier toute rancune passée.
- Comment peux-tu quitter le réseau, alors ?
Yoongi hausse les épaules, le geste nonchalant malgré la gravité du sujet.
- J'ai bien ma petite idée, mais je dois le faire seul.
Les yeux de Jimin s'écarquillent à l'idée que Yoongi doive traverser une telle épreuve sans personne pour l'épauler.
- Hyung, Jimin souffle doucement, si bas qu'il n'est pas sûr d'avoir été entendu.
Pourtant, l'éclat fugace d'espoir qui traverse les pupilles du pilote précédemment assombri par la tristesse confirme que Jimin s'est fait entendre. Il est évident que Yoongi à intercepter le message caché derrière son murmure presque silencieux.
- Tu l'as dit toi-même, Jimin. Il vaut mieux que je te laisse en dehors de ces histoires. Tu ne peux pas m'aider.
- Et les autres, alors ? Pilwon ? Hoseok ? Jimin demande, frustré que ses propositions rencontrent aussitôt un refus catégorique.
- Je mettrais en danger quiconque j'impliquerais dans l'histoire, Yoongi soupire tristement, et Jimin lui en veut énormément d'énoncer une vérité qu'il refuse d'accepter.
Même si Jimin en veut toujours au pilote, sa nature altruiste et les sincères sentiments qu'il lui porte l'amène à refuser que Yoongi puisse être en danger. Il doit pourtant se faire une raison. Il est impuissant dans toute cette histoire. Il ne devrait même plus faire partie de la vie de Yoongi.
Jugeant qu'il ne peut encaisser plus de cette douloureuse réalité, Jimin demande au pilote de le conduire chez lui.
Yoongi accepte avec un sourire triste, et le chemin du retour se fait dans le silence le plus total et dans l'obscurité la plus complète.
- Fais attention à toi, Jimin murmure une fois arrivée à destination, alors qu'il absorbe du regard les beaux traits de Yoongi.
Il tente d'ignorer le pincement dans son cœur alors qu'une pensée sournoise s'impose à lui.
C'était peut-être bien la dernière fois qu'il voyait le pilote.
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- N'oubliez pas de vous regrouper avec vos camarades pour vos travaux de fin d'étude. Le professeur prévient la classe avant de les congédier.
Jimin enlève la blouse blanche obligatoire durant les cours de pratique, regroupe le reste de ses affaires, puis fourre le tout dans son sac à dos.
- Jimin, une voix bien trop familière hèle alors qu'il s'apprête à franchir le pas de la porte. Il grince des dents, hésitant une seconde à simplement ignorer son camarade et à foncer au restaurant. Il est déjà en retard pour ses heures de travail.
Felix, un étudiant international et membre de son groupe l'approche avec le rouge aux joues. Jimin le suspecte d'avoir un crush, si l'on compte toutes les fois ou l'élève l'a approché avec une excuse bidon juste pour passer du temps avec lui.
- Je voulais te demander où tu en étais sur ton étude de cas ?
Jimin replace la bretelle de son sac sur son épaule.
- Désolée, je ne l'ai pas encore commencé. Mais ne t'inquiète pas, je le terminerai avant la date butoir. Tu peux compter sur moi, Jimin ajoute en tapotant l'épaule de son interlocuteur.
Le pourpre qui colore alors les joues de Felix s'assombrit comiquement, et Jimin doit retenir un gloussement amusé.
- Heu, je p-pourrais peut-être t'aider avec le tien...J'ai terminé le mien, donc...
- Non, ne t'inquiète pas pour moi, je vais me débrouiller.
Jimin se trouve assez cruel décrasser ainsi l'enthousiasme de son camarade, mais il ne compte pas non plus le bercer de faux espoirs. Avec un dernier signe de la main, Jimin s'éclipse avant que Felix ne puisse protester.
Il est obligé de courir après le bus sur plusieurs mètres avant que le chauffeur ne daigne s'arrêter, un froncement de sourcils réprobateurs sur le visage alors que Jimin passe les portes du bus. Jimin se courbe longuement en signe de remerciement, avant d'agripper la barre la plus proche, constatant que le véhicule est dorénavant bondé d'étudiants.
Il sent le bus démarrer alors qu'une séquence répétitive de vibrations s'enclenche dans la poche arrière de son Jean. Il dégaine son portable, fronçant les sourcils lorsqu'il constate le nom affiché à l'écran.
- Hoseok ? Il demande après avoir décroché l'appel. Malgré l'affection qu'il porte à son hyung, la seule fois où il avait pris contact avec ce dernier était pour lui souhaiter un joyeux anniversaire. Ils n'ont pas grand-chose en commun, tout simplement.
- Jimin ? Tu es disponible ?
La voix d'Hoseok semble contrariée, entravée par les lourdes respirations qu'il émet à travers le combiné.
- Heu, oui ?! Je suis dans le bus, je rentre chez moi.
- Et tu es infirmier, n'est-ce pas ?
La précipitation d'Hoseok ne peut être anodine. Jimin comprend que son Hyung est dans le pétrin, et sa nature altruiste le pousse à s'inquiéter autant que si le problème était le sien.
- Pas vraiment. Je suis en apprentissage, pourquoi ?
- Mais tu peux soigner des blessures ?
- Hyung...tu es blessé ? Jimin demande avec empressement, ne supportant plus le mystère qui entoure les paroles de son ami.
- Pas moi. Yoongi.
Les mots lui font le même effet qu'un coup dans l'estomac, expulsant tout l'oxygène de ses poumons.
- Y-Yoongi ? Il bégaye, soudainement effrayé. Gravement ?
- Je ne sais pas. Son arcade pisse le sang et il s'est fait tabasser le corps. Je ne sais pas s'il a quelque chose de casser, mais il est recouvert de bleu sur l'abdomen et le torse.
Jimin peut clairement entendre la détresse dans la voix de son ami, et à juste titre.
- Emmène-le à l'hôpital, Jimin s'écrit sans se préoccuper des regards de travers qui sont lancé dans sa direction.
- Yoongi refuse catégoriquement. Il va être disqualifié des championnats nationaux qui arrivent, sinon.
Jimin reste bête un instant, la bouche ouverte sur une réponse silencieuse.
- Mais on s'en fiche de ça, Hyung. Force-le s'il le faut, il faut qu'il voie un médecin.
- Je ne peux pas, Jimin-ha. Je respecte son choix, mais il a besoin de soins médicaux, et je ne sais vraiment pas quoi faire. Il pisse carrément le sang.
Jimin passe une main tremblante de peur sur son visage marqué par la fatigue.
- Où est-ce que vous êtes ?
- L'appartement de Yoongi. Immeuble 268, dernier étage, appartement 49.
Jimin jette un coup d'œil au paysage qui continue de défiler derrière la vitre, reconnaissant par chance le quartier des affaires de Seoul au loin, l'adresse indiquée par Hoseok.
- Ne raccroche pas, je suis sur place dans cinq minutes.
Hoseok fait comme demandé, s'adressant parfois à une personne extérieure, que Jimin suspecte être Yoongi.
Jimin fonce une fois les portes ouvertes, recueillant un regard désespéré du chauffeur - il doit vraiment le prendre pour un fou - avant de débouler dans la pharmacie la plus proche. Il ne sait pas si Yoongi est équipée, donc il fait rapidement le stock de compresses, désinfectants, anti-douleurs et autres équipements qu'il juge nécessaire.
Il se précipite ensuite vers l'adresse indiquée, criant sur Hoseok d'être plus précis dans ses instructions parce que le quartier grouille d'intersections et de noms de rues. Les passants, ses hommes et femmes d'affaires tirés à quatre épingles, s'indignent du fou qui arpente leurs rues, cet énergumène pauvrement habillé et complètement paniqué.
- Hyung, je crois que j'ai trouvé. Je peux entrer ? Il demande, un peu impressionné, car le bâtiment 268 est en vérité une tour de verre de sûrement trente étages avec une réception et une sécurité accrue.
- Oui, rentre et prends l'ascenseur sur ta droite. La réceptionniste est au courant de ta visite, donc pas besoin de t'annoncer.
Jimin lève des sourcils impressionnés, mais suit les instructions sans plus hésiter. L'intérieur est couleur crème et imitation bois, tout brille et tout indique qu'une location ici doit valoir le prix d'un rein chaque mois.
Il se dirige discrètement vers l'ascenseur, osant à peine effleurer de ses talons usés le carrelage lustré à la perfection.
- Dernier étage ? Jimin demande, lorsqu'il remarque un boîtier et les inscriptions qui sont engravés à ses côtes.
Code d'accès requis pour penthouse 43, 47, et 49.
- Oui. 5662, pour le code. Dépêche-toi.
Jimin émerge aussitôt de son court moment d'hallucination. Il est rarement entouré par le luxe, et cet endroit respire la richesse. Mais un penthouse ? Jimin ne pensait pas que Yoongi puisse être aussi riche.
Il tape le code d'accès, et aussitôt, une voix synthétique l'accueil alors que l'ascenseur entame son ascension. Il trépigne d'appréhension sur la moquette de l'engin, se demandant dans quel état il va retrouver Yoongi. Et surtout, est-ce qu'il sera capable de le soigner ?
Il repousse ses préoccupations infondées alors que l'ascenseur s'ouvre sur un couloir dont la seule superficie doit être plus vaste que celle de sa maison. Il peut en tout cas dire avec certitude que les tableaux et autres sculptures décorant les murs de marbres noirs doivent valoir le triple de toutes ses possessions réunies.
Il toque à la porte de l'appartement 48, dont la surface arbore fièrement le nom: Min Yoongi. Ce nom qui a le don de faire naître une nuée de papillons dans le ventre du jeune chrétien.
- Pas trop tôt, Hoseok s'exclame en le poussant à l'intérieur, et Jimin ne voit même pas la vue époustouflante qui s'étend derrière les immenses baies vitrées, car toute son attention est tournée sur le corps gisant sur l'un des canapés gris aux arêtes arrondis.
Il se précipite vers Yoongi et se laisse tomber à genoux devant son corps dénué d'énergie. Le pilote est affreusement pâle, et la serviette qu'il tient appuyé sur son arcade est imbibée de sang. Il est tout de même conscient, ce qui est une bonne chose, mais l'éclat de douleur qui se reflète dans ses yeux suffit à paniquer le chrétien.
Il tente de supprimer le tremblement de ses propres mains alors qu'il tend une main pour repousser le chiffon, mais Yoongi réagit plus vite que la lumière. Il empoigne son poignet avec sa main de libre, l'empêchant ainsi de continuer, dans un geste qui laisse Jimin confus.
- Hyung, laisse-moi t'aider, Jimin souffle, si prêt du visage tuméfie, mais toujours aussi beau de Yoongi.
La lèvre inférieure du pilote est ouverte et gonflée, si bien que même parler paraît douloureux.
- Tu n'es pas obligé de faire ça. Je ne voulais pas t'appeler pour ne pas t'inquiéter, mais Hoseok ne m'a pas écouté.
La voix de Yoongi est réduite à un râle encore plus rauque qu'a l'accoutumé. Il semble lutter avec chaque mot qu'il prononce, et cela ne fait qu'ouvrir un peu plus le cœur meurtri du chrétien. Mon Dieu, mais qui ont bien pu lui faire une chose pareille ?
- Shhh, Hyung, il dit doucement, alors qu'il place deux anti-douleurs dans sa paume. Cela ne me dérange pas.
Il relève la nuque du pilote alors qu'il place les médicaments entre ses lèvres entrouvertes, puis le fait boire doucement du verre qui était posé sur la table-basse.
- Hoseok-sii, est-ce que tu peux m'apporter d'autres serviettes imbibées d'eau ?
Le concerné s'empresse d'obéir, paraissant plus qu'heureux d'être enfin utile.
Jimin profite de sa courte absence pour poser la question qui lui brûle les lèvres.
- Ce sont eux qui ont fait ça ? Il chuchote en désignant son corps meurtri. Les membres du trafic dont tu fais partie ?
Yoongi hoche la tête.
- Ils n'ont pas vraiment apprécié que je quitte le réseau sans raisons, Yoongi dit avec un rire sans joie.
- Tu as quitté le réseau ? Jimin demande, la voix montant dans les aiguë, dégoulinante d'un espoir innocent.
- Mmh, Yoongi se contente de répondre, car au même moment, Hoseok refait son apparition avec des serviettes en mains.
Il les dépose sur la table basse sous les instructions de Jimin, alors que le chrétien soulève le t-shirt du pilote, arrêtant de respirer dans l'appréhension d'une découverte qui s'annonce peu plaisante.
Malgré tout, malgré ses présomptions, il ne peut retenir un halètement lorsqu'il découvre l'entendu des dégâts. Sa peau est recouverte d'énormes hématomes là où elle n'est pas imprégnée par l'encre de ses tatouages. Jimin ne veut même pas commencer à imaginer la scène, le nombre de coups et de pieds qui ont dû percuter son corps recroquevillé par la douleur.
Yoongi doit être sacrement robuste pour rester aussi conscient et alerte, vu l'ampleur de ses blessures.
Il palpe le corps de Yoongi à la recherche d'une quelconque côte fêlée, ou une fracture qui nécessiterait une réelle consultation médicale. Heureusement, il n'en trouve pas une seule et il se concentre alors sur l'arcade sourcilière. Il vient nettoyer la plaie avec les serviettes mouillées, alors qu'Hoseok revient de la cuisine avec une tasse de thé fumante. Jimin le remercie vaguement, concentré sur sa tache, observant la blessure de plus près.
- Tu vas avoir une sacrée cicatrice, Jimin murmure, et la nouvelle illicite un grognement chez le pilote. Je peux te recoudre, mais ça risque de faire mal.
- Fais-le, Yoongi grogne sans hésiter, les traits durs et déterminés, sûrement sa manière à lui d'encaisser la douleur. Ne surtout pas l'a montré.
Jimin tente de dissimuler son appréhension, car même s'il croit en ses capacités, et qu'il a déjà pratiqué le geste qu'il s'apprête à exécuter plusieurs fois, il l'a toujours fait sur un mannequin. Et surtout pas sur l'homme dont il est amoureux.
- Je te fais confiance, Jimin, Yoongi lui dit subitement.
Les paroles inattendues le prennent de court, puis Jimin réalise que son appréhension doit être palpable. Il sait également que le pilote est sincère, et cela ne fait que stimuler un peu plus les battements cadencés de son cœur.
- Je suis désolée, mais je ne pourrais pas t'aider, sur le coup. Juste la vue d'une aiguille...
Hoseok laisse le reste de sa phrase en suspens, il est pourtant évident qu'il déteste l'édit objet de par le frisson qui le traverse.
Jimin le rassure, alors qu'il passe le fil dans l'anneau minuscule de l'aiguille, qu'il a plongée dans un désinfectant au préalable.
- Inspire, il conseille, et Yoongi obéi alors que Jimin plante la pointe aiguisée dans la peau fragile.
Yoongi siffle entre ses dents serrées, mais c'est bien la seule réaction qu'il daigne montrer. Il reste calme et immobile alors que Jimin travaille, les sourcils plissés par la concentration, mais le cœur lourd de devoir faire souffrir l'homme qu'il aime.
Il coupe le fil après avoir sécurisé les points de suture, puis vient recouvrir le tout de compresses.
- Voilà, le chrétien s'exclame, plutôt fier de ses points de suture. Ils sont propres et réguliers.
- Tu es tout recousu. Il faut nettoyer la plaie tous les soirs, et changer les compresses deux fois par jour. Évite également de faire des expressions du visage trop radicales, pour éviter aux points de suture de sauter.
Yoongi hoche la tête, mais Jimin n'est pas sûr qu'il l'ait écouté. Les yeux du pilote étaient rivés sur ses lèvres pendant toute la durée de ses instructions.
- Yoongi ? Il souffle, les joues envahie par une chaleur familières.
- Tu es sacrement sexy quand tu joues au docteur, Yoongi dit sans s'embarrasser de précautions, et les paroles audacieuses laisse le pauvre chrétien sans voix.
Il se sent rougir un peu plus en guise de réponse, faisant mine d'être subitement occupé pour venir cacher ses rougeurs.
- Je dois juste enduire tes hématomes de pommade et on sera bon, Jimin s'exclame, dans une pauvre tentative de faire diversion.
L'esquive du chrétien amuse le pilote au plus haut point. Il le trouve tellement adorable, ainsi réduit à un chaos de bafouillage incohérent et de gestes désordonnés. Pourtant, rien ne rend Yoongi plus fou que l'éclat appréciateur qui naît alors dans le regard de Jimin, que ce dernier tente de cacher derrière des yeux fuyants.
Jimin applique une couche généreuse de crème sur chaque hématome qui parsème la peau laiteuse du pilote, alors qu'Hoseok revient avec un t-shirt propre que Yoongi pourra enfiler après.
Jimin en profite pour observer les tatouages qui s'entendent sur le corps du pilote. Les arabesques d'encres noires au niveau de son cou forment des racines qui s'étendent jusqu'à son pectoral gauche, s'enroulant autour de son cœur comme si elles le protégeaient, ou bien le gardait prisonnier des ronces dont elles sont armées. La pulpe de ses doigts le démange de venir tracer chaque ramification dessinée sur le corps svelte en face de lui, mais Jimin se retient sagement. Quoique, il est sûr que Yoongi ne ferait rien pour l'arrêter.
- Voilà, Jimin dit finalement en reposant le tube de crème. Il aide le pilote à enfiler le t-shirt, avec l'aide appréciée d'Hoseok, car le pilote est bien plus lourd qu'il ne parait.
- Bon, Jimin reprend après s'être assuré que Yoongi est confortablement assis dans le nid de coussins et couvertures qu'il vient de créer. Tu dois probablement déjà le savoir, mais je te déconseille fortement de participer aux championnats.
Yoongi ne montre aucune réaction, si ce n'est pour le hochement de tête presque imperceptible qu'il donne en guise de réponse. Et même si Jimin s'attendait à cette réaction, cela ne l'empêche pas de l'énerver au plus haut point. Il le trouve totalement inconscient.
- Yoongi ? Je suis sérieux. Tes côtes ne sont pas fêlées, mais elles ont été fragilisées par les coups. J'ai peur qu'elles cassent avec les chocs.
- Je serais prudent, ne t'inquiète pas pour moi, Yoongi daigne cette fois répondre, mais ses yeux sont fuyant, et tout deux savent qu'il ment.
Il ne sera pas prudent, car il sera concentré sur son objectif de gagner la course. Et la prudence ne fait pas vraiment partie des qualitatifs attendues dans ce sport, Jimin en a été lui-même témoins.
- Tu peux à peine marcher, Yoongi.
Le pilote hausse les épaules, comme si l'idée n'était pas en elle-même un problème majeur.
- Je serais assis de toute façon.
- Et ton entraîneur ? Namjoon, c'est bien ça ? Il va se douter que tu ne vas pas bien, tu as l'arcade ouverte.
Le chrétien tente de refréner ses pulsions de colère, vraiment. Mais l'indifférence dont fait preuve Yoongi sur sa propre santé ne fait qu'accentuer progressivement sa frustration.
- J'inventerai une excuse. Ce n'est pas la première fois qu'il me verra dans cet état, de toute façon.
- Hein ? Jimin demande bêtement. C-comment ça, pas la première fois ?
Yoongi attrape la télécommande pour lancer la première émission qui apparaît à l'écran, et ce geste peut paraître totalement innocent, mais Jimin n'est pas bête, il en comprend facilement la réelle signification. Yoongi tente de fuir la conversation, comme il a tenté de fuir la vérité sur ses activités illégales. Hors de question qu'il reproduise une deuxième fois la même erreur. Hors de question que Jimin accepte de se faire traiter ainsi par l'homme qu'il aime.
Jimin fonce sans prévenir sur le pilote et lui arrache la télécommande des mains. Il ne manque pas le flash de surprise qui traverse le regard de Yoongi devant ce geste plutôt brusque, peut-être loin de l'attitude douce et réservée qu'il lui avait jusque-là montrée. Yoongi est sur le point de découvrir l'autre Park Jimin, celui qu'il ne vaut mieux pas tester.
Il éteint la télévision sous le regard perdu de Yoongi, puis se tourne vers lui, le surplombant de toute sa hauteur.
- Je veux une réponse quand je te parle.
Jimin n'aime pas du tout ce qu'il voit alors. Les traits de Yoongi se font aussitôt durs, froids. Distants. Comme s'il venait d'ériger un mur entre eux pour se protéger de Jimin ne sait quoi.
- Je t'ai déjà dit que je n'avais pas eu l'enfance la plus facile, Jimin. Namjoon me connaît depuis que j'ai seize ans. Il me voyait souvent amoché par les bagarres ou autres conneries que je faisais.
- Mais tu as presque vingt-trois ans, maintenant. Il ne va pas te croire.
- J'en fais mon affaire. Il ne me pose pas souvent de questions, de toute façon. Je ne suis pas sûr qu'il veuille savoir.
- Tu ne le sais pas ça, hyung, Hoseok reprend, jusque-là discrètement replié dans un coin du salon.
Yoongi lève les yeux au ciel, un long soupire lui traversant les lèvres comme si cette conversation l'ennuyait au plus haut point, et même si Jimin sait que la vérité est toute autre, il ne peut que saluer son jeu d'acteur irréprochable.
- Tu ne peux pas...
- J'ai pris ma décision, Yoongi interrompt la protestation du chrétien, la voie claquant l'air avec tellement d'hostilité qu'elle en laisse Jimin muet.
Il n'a cependant pas dit son dernier mot. Jimin refuse de rester assis et laisser le pilote détruire une à une les choses les plus précieuses que la vie lui a offerte. D'abord, une chance d'aimer, et maintenant sa propre santé ?
Jimin ramasse ses affaires, et sans un regard en arrière ou une parole supplémentaire, il quitte le bâtiment. Il peut sentir le poids d'un certain regard sur sa nuque losqu'il traverse la porte d'entrée, pourtant il refuse de céder et retourner auprès de Yoongi pour essayer de le convaincre une énième fois.
Il sait que toute négociation de sa part ne rencontrera que des refus catégoriques. Et même si son choix risque de lui coûter très cher, si Yoongi n'est pas capable de prendre soin de lui-même, alors Jimin le fera à sa place.
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- Namjoon-sii, enchantée, Jimin se lève dès qu'il aperçoit l'étranger qui s'avance vers lui.
Lhomme doit mesurer un bon mètre quatre-vingts, avec des épaules qui doivent faire deux fois la taille de Jimin. Le chrétien s'émerveille devant la puissance de sa poigne, alors que Namjoon serre sa main dans la sienne, tout deux se courbant devant l'autre avant de s'asseoir à la table du restaurant.
- Le plaisir est de même, Jimin-sii. J'ai entendu beaucoup de bien sur toi, et crois-moi quand je dis que cela est un exploit, car Yoongi n'est pas très bavard. Mais enfin, tu dois déjà le savoir.
Les paroles font rougir Jimin, et il attrape son verre d'eau fraîche dans l'espoir d'estomper la chaleur qui a envahi ses joues.
- Effectivement, j'ai eu l'occasion de remarquer, Jimin souffle, puis il lève la main pour appeler Taehyung lorsqu'il le repère naviguant entre les tables.
Son ami lui fait signe qu'il arrive, et Jimin reporte son attention sur l'inconnu qui lui fait face.
- Qu'avais-tu de si urgent à me dire, jeune homme ?
Le chrétien esquisse un sourire, même si ses mains tremblent d'appréhension. Malgré sa conviction qu'il fait le bon choix, le doute parvient toutefois à se frayer un chemin parmi ses pensées. Et s'il allait perdre Yoongi en agissant ainsi ? Et si, finalement, il ne reproduisait pas la même erreur que Yoongi ? Car même si ses intentions sont bonnes, il agit tout de même derrière le dos du pilote.
- Je...Yoongi s'est il présenté à ses entraînements ces derniers temps ?
Namjoon lui lance un regard en coin, comme s'il suspectait Jimin de quelque chose.
- Non, pas depuis deux semaines. J'ai tenté de le contacter maintes fois, mais il n'a répondu à mes appels que hier soir, cet emmerdeur.
Il n'existe aucune hostilité derrière les paroles de Namjoon, seulement l'ombre d'une inquiétude sincère qui indique que Namjoon est tout aussi perturbé par la situation que Jimin. Il semble profondément tenir à Yoongi.
- J'allais finir par débarquer chez lui. Mais bon, après il m'a expliqué la situation, et je peux maintenant comprendre sa position délicate.
- Qu'est-ce qu'il vous a dit ?
Namjoon s'esclaffe, au désarroi de Jimin qui ne comprend pas la réaction de son interlocuteur.
- Oublie les formules de politesse, Jimin. Je ne suis pas si vieux, tout de même.
Jimin pouffe derrière sa main. Namjoon doit approcher la trentaine, mais cela ne l'empêche pas d'être séduisant. Il le trouverait même à son goût, s'il n'était pas irrémédiablement tombé dans les filets d'un certain Min Yoongi.
- Il a enterré sa grand-mère paternelle la semaine dernière. Elle était le seul parent qui lui restait, donc je peux comprendre qu'il soit bouleversé.
- Mais..., Jimin reprend avec quelques secondes, confus. Yoongi n'est pas orphelin ?
- Bonjour, désolée pour l'attente, mais un de mes collègues m'a lâchement abandonné ce soir.
Taehyung arrive dans une furie de bonne humeur malgré la fatigue de fin de journée qui doit lui peser sur les épaules. Taehyung lui lance un client d'œil, lui faisant comprendre que ses paroles relevaient plus d'une douce taquinerie qu'un réel reproche. Jimin se sent effectivement coupable de laisser le service à Taehyung, alors qu'il devrait aussi travailler, mais c'est le seul créneaux horaire que Namjoon avait pu lui accorder.
Jimin ne peut cependant qu'apprécier la politesse et la réserve de Namjoon, alors qu'il remercie Taehyung pour son dure labeur. Il semble être une personne posée et avec qui Jimin se verrait bien avoir de longues conversations sur le sens de la vie.
Namjoon ne lui répond seulement lorsqu'il ont commander et que Taehyung à disparu en cuisines.
- Yoongi est effectivement orphelin. Il a toutefois des contacts avec certains membres de sa famille. Enfin...avait.
- Mais il...je croyais qu'il n'avait jamais connu sa famille.
- ha, je vois que Yoongi n'est pas aussi bavard avec toi que je le pensais. Puis après un silence durant lequel Namjoon semble peser le pour et le contre, il ajoute :
- Yoongi a perdu ses parents dans un accident de voiture à l'âge de huit ans.
Jimin ne sait pas comment réagir face à l'information. Elle lui ouvre le coeur, et il ne veut même pas commencer à imaginer la douleur et la détresse que Yoongi à du ressentir du haut de ses huit ans.
- Je....je ne savais pas. Il ne m'en a jamais parlé...
- Il n'est pas très bavard de base, mais il devient une carpe lorsqu'il s'agit de parler de ce sujet.
- Tu....sais pourquoi il a décidé de devenir pilote ? Jimin s'aventure, comprenant que s'il veut en apprendre plus sur Yoongi, ça ne sera sûrement pas auprès de ce dernier mais l'un de ses plus proche ami.
- Mmh, je sais qu'il possède une passion pour la mécanique depuis qu'il est tout jeune. J'ai d'ailleurs rencontré Yoongi lorsqu'il travaillait dans un garage.
Yoongi ne cesse de l'étonner. Lorsque Jimin pensait que le pilote ne pouvait être plus talentueux, voilà qu'il lui apprend une énième compétence. Ha oui, parce que Yoongi s'avère être un excellent rappeur, en plus d'être un véritable cordon bleu.
- II travaillait dans un garage ?
- Oui, tu dois connaître le propriétaire, Elio. Un brave homme.
Jimin ne peut qu'acquiescer. Il a développé beaucoup d'affection pour cet homme.
- Yoongi enchaînait les petits boulots dans l'optique de pouvoir se payer une voiture. Il avait 16 ans lorsqu'il a commencé à travailler au garage d'Elio, et lorsque je l'ai rencontré.
Namjoon marque une pause, un sourire se dessinant alors sur ses lèvres, comme s'il venait de se remémorer un souvenir qui lui tient à cœur.
- J'avais une vieille Hyundai à l'époque, qui ne valait plus rien. Le moteur ne cessait de tomber en panne, mais je ne pouvais pas me résoudre de m'en séparer. C'était celle de mon père, et même si ce n'était plus qu'un tas de ferraille, elle avait une immense valeur sentimentale à mes yeux. Mais chaque garage refusait de prendre en charge les réparations, car d'après eux, il n'y avait plus rien à faire.
- Je me suis alors rendu dans un petit garage de quartier, un peu désespéré, et c'est là que j'ai fait la connaissance de Yoongi. Il était le seul à lui avoir trouvé du charme. Il m'a dit qu'elle avait une âme, un vécu, et que c'est ça qui la rendait unique. Un gamin de seize ans, tu y crois ?
- Il m'a promis de réparer la panne, et même si je n'y croyais pas vraiment, j'ai tout de même décider de lui laisser une chance. Il était mon dernier recours, après tout. Je suis revenu une semaine après, et comme promis, la panne avait été réparée avec brio. J'ai compris à ce moment-là que Yoongi était un réel passionné. Il était fait pour ça, pour le challenge, le défi, la victoire.
- Je lui ai offert un poste dans le groupe automobile Bangtan que je venais tout juste de fonder. Il est resté sceptique un moment, car comme tu dois le savoir, Yoongi est prudent. Il donne très difficilement sa confiance. Mais il a fini par accepter, et à commencer une carrière en tant que mécanicien. Il a très vite escaladé en tant que pilote lorsque j'ai découvert son talent inné pour la course. Il conduisait, et conduit toujours, comme s'il n'avait rien à perdre. Il est prêt à tout une fois lancé sur le circuit, et c'est ce qui le rend redoutable.
Jimin voit bien la fierté éclairer les traits de son interlocuteur, et même s'il ne peut que rejoindre Namjoon sur ce point et saluer le courage du pilote, il peut également y déceler un comportement toxique. Obsessionnel. Pourquoi Yoongi a-t-il besoin de frôler la mort pour se sentir vivant ?
- Redoutable, mais également inconscient, Jimin ajoute.
Namjoon acquiesce lentement.
- Je ne peux que rejoindre ton point de vue. Mais Yoongi sait ce qu'il fait. Je pense qu'il essaye de se punir pour la mort de ses parents, à vrai dire.
- S-se punir ?
- Oui, se punir. Il ressent une espèce de culpabilité depuis l'accident. Ses parents sont morts en allant le chercher chez ses grands-parents. Il pense que ses parents seraient toujours en vie si lui ne l'était pas. Alors il se punit toujours et encore en défiant constamment la mort.
- Et vous cautionner ce comportement ? Vous le laissez se mettre en danger, alors même que vous connaissez ses intentions ?
Jimin se sent perdre progressivement patiente. Namjoon tient de toute évidence à Yoongi, alors pourquoi diable le laisse-t-il agir ainsi ?
- Je ne suis personne pour lui dire comment vivre, Jimin. Je peux le conseiller, le former de mon mieux pour lui éviter l'accident fatal, être présent lorsqu'il a besoin d'une épaule contre laquelle se reposer, mais je ne peux certainement pas interférer avec ses décisions. C'est un adulte, après tout.
- Un adulte ? Jimin s'emporte sans pouvoir dissimuler le mépris dans sa voix. Namjoon, sais-tu ce que cet adulte compte faire ? Il compte mentir sur le fait d'avoir été presque battu à mort à cause de ses activités ridicules, juste pour pouvoir assister aux championnats nationaux.
Voila. Jimin l'a dit. Il n'existe plus aucun retour en arrière. Et même s'il tente de se convaincre qu'il fait le bon choix, une petite voix lui dit qu'il vient juste de dépasser les limites de l'acceptable.
- Pardon ? Les sourcils de Namjoon se rejoignent en une moue perplexe. Battu à mort ?
- Pas...battu à mort. Il n'avait rien de casser, que des bleu et une arcade ouverte. Mais il ne peut pas participer aux championnats, c'est beaucoup trop dangereux. Il risque de se casser une côte, mais malgré mes conseils, il refuse catégoriquement de m'écouter. Je ne savais pas quoi faire, alors j'ai pensé à vous prévenir, pour que vous puissiez peut-être l'écarter de la compétition ?
- Le disqualifier ? Namjoon demande, aucun jugement ou mépris se cachant cependant dans ses mots.
- Heu, oui. Le disqualifier. Mais seulement parce que participer serait dangereux pour sa santé.
Les plats arrivent au même moment, et Taehyung doit remarquer la contrariété sur le visage de son ami, car il semble plus concentré sur Jimin que sur le service. Le chrétien lui fait un pouce en l'air, même s'il sait qu'il devra des explications à Taehyung, plus tard.
- Et bien, reprend Namjoon une fois Taehyung parti. Le règlement interdit tout pilote physiquement ou mentalement inapte à la course à participer aux championnats.
- Et vous pourriez lui interdire la participation ?
Namjoon semble hésiter une seconde avant de hocher la tête.
- Je pourrais, avec le certificat d'un médecin prouvant l'inaptitude de Yoongi.
- Mais Yoongi refuse de consulter, s'exclame Jimin avec une pointe de panique.
- C'est soit il consulte, soit il est disqualifié pour mauvaise conduite, dont crois-moi que son choix sera vite fait.
Les mots lui déclenchent une sueur froide. Jimin risque vraiment gros d'avoir agi ainsi.
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Q4: justifiez l'intérêt des examens à partir du moment où la tuberculose est confirmée.
Jimin voudrait s'arracher les cheveux. Son étude de cas est due pour la semaine prochaine, et madame Z supposément atteinte de tuberculose lui donne du véritable fil à retordre, pour ne pas dire qu'elle fait profondément chier. Jimin adore ses études d'infirmier, cependant. Mais la charge de travail est souvent difficile à gérer avec son emploi du temps déjà plein à craquer.
Et lorsque la sonnette retenti dans le petit salon, la visite inattendue ne fait qu'ajouter à son agacement actuel. Il ouvre la porte à la volée, revêtant toutefois un sourire forcé, car le pauvre facteur ne mérite pas de subir sa frustration.
Pourtant, il est très surpris de découvrir que la personne se tenant derrière la porte est tout sauf le facteur. À part si ce dernier a soudainement rajeuni d'une bonne vingtaine d'années, que les mèches grisonnantes envahissant d'habitude ses tempes sont maintenant d'un blanc immaculée, et repoussées en arrière par un éternel bandana noir.
- Yoongi, murmure Jimin en découvrant le visiteur sur le pas de sa porte. Que fais-tu ici ?
Le visage du pilote est fermé, aussi accueillant qu'une porte de prison, et Jimin comprend qu'il n'ait pas venu pour l'emmener faire un pique-nique dans un champ de coquelicot. Jimin devine qu'il a appris la fâcheuse nouvelle, et il se part aussitôt pour la suite des événements, qui s'annonce tout sauf agréable.
- Je peux entrer ? Je pense que nous devrions parler.
La voix rauque du pilote est d'autant plus basse lorsqu'il parle, entravée par la noirceur accompagnant chacun de ses mots. Jimin déglutie difficilement, mais se pousse toutefois sur le côté pour le laisser entrer.
- Je peux te débarrasser de ta veste ? Demande Jimin, la voix frêle et les épaules voûtées.
Le pilote dégaine sa veste en cuir, puis la tend au chrétien avec un remerciement. Aussitôt, les effluves d'une odeur musquée dansent jusqu'aux narines de Jimin, et il ferme inconsciemment les yeux, reniflant discrètement une bouffée d'air chargée de ce parfum si addictif. Il pend ensuite la veste au mur, regrettant aussitôt d'être privé de son odeur, puis se dirige vers la cuisine rattachée au salon.
- Je peux te servir quelque chose à boire ?
- Oui, s'il te plaît.
Malgré l'évidente tension chez le pilote - ce dernier semble extrêmement tendu, ayant desserré la mâchoire que pour pouvoir parler - Jimin est rassuré de constater que Yoongi reste poli et composé.
- Un café ?
Le pilote hoche la tête, et Jimin se met aussitôt au travail, la machine à café apparaissant comme une diversion grandement appréciée sur le moment.
- Je pense que tu dois te douter de la raison de ma présence.
Jimin racle longuement sa gorge serrée par l'appréhension.
Oui, je crois savoir, croasse Jimin. Sa voix aurait pu être comique si la situation s'y prêtait.
- Qu'est-ce qui t'es passé par la tête, bordel ? La voix du pilote chute d'une autre octave. Il semble être hors de lui, et Jimin devine qu'il a dû apprendre la nouvelle dans la journée. Ce qui fait qu'il n'a pas pris le temps de se calmer et de refléter sur la situation avant de venir confronter le pilote. Ce qui fait que Jimin est dans la merde.
Il profite que la machine moule le grain pour faire face au pilote. Ce dernier se tient dans l'encadrement de l'arche qui ouvre sur la cuisine, les bras croisés sur son torse puissant. Ses yeux sont dénués de toute amabilité, et Jimin irait jusqu'à dire qu'il ne reconnaît plus le Yoongi attentionné et bienveillant dans le personnage hostile qui lui fait face.
- Je vois que tu peux à nouveau marcher. C'est déjà un progrès, s'aventure le chrétien.
- Jimin, ne détourne pas la question. Tu es celui qui me reprochait de fuir le conflit, et bien me voila, dit-il, se détachant de la porte en ouvrant les bras.
Jimin ne peut que confirmer les paroles du pilote. Même s'il s'attendait à une riposte de la part de Yoongi, il ne s'attendait pas à une confrontation directe comme celle-ci.
- Tu refusais de m'écouter.
- Donc tu as décidé d'agir dans mon dos ? De me mentir ?
Jimin s'esclaffe.
- C'est marrant venant de toi.
Yoongi referme la bouche autour de ses prochaines paroles, poussant sa langue contre l'intérieur de sa joue. Il tente de contenir toute parole qui pourrait s'avérer vexante, de toute évidence.
- J'ai été disqualifié de la compétition, Jimin. Tu sais combien j'ai travaillé dur pour cet événement ? Combien de personnes attendaient que je fasse mes preuves sur ce circuit ?
- Tu dis ça comme si c'était ma faute. La voix de Jimin se brise sur le sanglot qui lui comprime à présent la gorge.
- Mais, Jimin ? Tu es allé en parler à Namjoon. Tu n'avais aucun droit de faire ça.
- Je m'inquiétais pour toi, voilà tout. Je n'avais pas de mauvaises intentions, Yoongi.
- Tu...tu... Yoongi s'emporte avant de se raisonner. Il ferme les yeux, alors qu'il inhale une longue goulée d'air. Il semble être calmé lorsqu'il ouvre à nouveau les yeux.
Puis après un moment de silence insoutenable, il dit finalement :
- Je comprends maintenant la douleur que tu as dû ressentir lorsque tu as appris que je t'avais menti.
La phrase laisse le pauvre chrétien confus. D'un côté, il est heureux de voir que Yoongi semble être dorénavant ouvert à une discussion plus calme, et malheureux d'apprendre qu'il a blessé les sentiments de l'homme qu'il aime.
- Yoongi...
- J'ai quitté le réseau, Jimin. Pour toi, parce que je te veux dans ma vie. Plus que tout.
Le pilote franchi sans prévenir les quelques mètres qui les séparait, pour venir se poster juste devant le chrétien. Et même si Yoongi ne le touche pas, Jimin peut sentir la chaleur qui se dégage de son corps l'appeler - cette sensation grisante qui lui avait tellement manqué.
- Je veux être avec toi, Jimin. À condition que nous nous n'agissions plus jamais ainsi l'un envers l'autre. Plus de mensonges, plus de coups bas.
Les larmes de peine qui avaient afflué les yeux du chrétien se transforment en larmes de tendresses, alors qu'elles dévalent à présent la courbe rebondie de ses joues.
- Je suis tellement désolée, je te promets que je ne voulais pas te porter préjudice en agissant ainsi. Tu comptes tellement pour moi.
Le concernée attrape le visage de Jimin en coupe pour l'approcher du sien. Jimin arrête de respirer, le cœur battant follement vite pour l'homme qui le tient délicatement, comme s'il portait entre ses doigts le plus précieux des joyaux.
Ils cèlent ensuite leurs lèvres comme ils cèlent un pacte à travers ce baiser. Une promesse d'amour, de ne plus jamais laisser les épreuves de la vie les séparer à nouveau.
- Yoongi, Jimin gémit contre les lèvres qui caressent doucement les siennes. Je t'aime, Yoongi.
- Je t'aime, Yoongi s'empresse de répondre, et tout devient alors précipité, de leurs caresses fébriles aux bruits de plaisirs qui traversent leurs lèvres.
Le baiser s'approfondit alors qu'ils se débarrassent de leurs vêtements. Ils s'enlacent, explorant chaque recoin de la peau nue sous leurs paumes, recouvrant le corps de l'autre de baiser fiévreux.
Yoongi le guide jusqu'à sa chambre, le dépose délicatement entre ses draps, et le prend ici même avec la plus grande des délicatesses. Sa première fois n'est pas dénuée de toute douleur, mais Yoongi est tellement doux que Jimin ne peut que l'oublier, perdu dans le regard brûlant de l'homme qui le surplombe. Il ne trouve rien de plus jouissif que voir l'homme qu'il aime s'abandonner au plaisir, un plaisir que Jimin lui procure.
Ils atteignent leur paroxysme en gémissant le nom de l'autre, le cœur gonflé d'amour et le corps nourrit d'endorphines.
Jimin craignait de ressentir de la culpabilité, d'avoir ainsi failli à son devoir religieux. Il s'est abandonné à une passion doublement interdite, dite impure consommée avant le mariage et contre-nature avec la personne du même sexe.
Pourtant, rien ne lui a jamais paru plus naturel que l'union de leur deux corps. Pour dire, Jimin n'en est que plus amoureux du pilote.
Si péché aux yeux de la religion est si bon, alors il n'aura absolument aucun remord à péché encore et encore entre les bras de Yoongi.
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Une petit fin tout fluffyyy. Qu'est-ce que vous en pensez ?
On se retrouve dans quelques jours pour le chapitre BONUS ❤🌈