𝐹𝑎𝑦𝑦𝑒𝑑 - « 𝐿𝑒 𝐶ℎ𝑎𝑟...

By Azg__K

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Fayyed "minot" des quartiers Nord de Marseille qui essaye tant bien que mal et au fil des années, de sauver s... More

𝑈𝑛
𝐷𝑒𝑢𝑥
𝑇𝑟𝑜𝑖𝑠
𝑄𝑢𝑎𝑡𝑟𝑒
𝐶𝑖𝑛𝑞
𝑆𝑖𝑥
𝑆𝑒𝑝𝑡
𝐻𝑢𝑖𝑡
𝑁𝑒𝑢𝑓
𝐷𝑖𝑥
𝑂𝑛𝑧𝑒
𝐷𝑜𝑢𝑧𝑒
𝑇𝑟𝑒𝑖𝑧𝑒
𝑄𝑢𝑎𝑡𝑜𝑟𝑧𝑒
𝑄𝑢𝑖𝑛𝑧𝑒
𝑆𝑒𝑖𝑧𝑒
𝐷𝑖𝑥-𝑠𝑒𝑝𝑡
𝐷𝑖𝑥-ℎ𝑢𝑖𝑡
𝐷𝑖𝑥-𝑛𝑒𝑢𝑓
𝑉𝑖𝑛𝑔𝑡
𝑉𝑖𝑛𝑔𝑡 𝑒𝑡 𝑢𝑛
𝑉𝑖𝑛𝑔𝑡-𝑑𝑒𝑢𝑥
𝑉𝑖𝑛𝑔𝑡-𝑡𝑟𝑜𝑖𝑠
𝑉𝑖𝑛𝑔𝑡-𝑞𝑢𝑎𝑡𝑟𝑒
𝑉𝑖𝑛𝑔𝑡-𝑐𝑖𝑛𝑞
𝑉𝑖𝑛𝑔𝑡-𝑠𝑖𝑥
𝑉𝑖𝑛𝑔𝑡-𝑠𝑒𝑝𝑡
𝑉𝑖𝑛𝑔𝑡-ℎ𝑢𝑖𝑡
𝑉𝑖𝑛𝑔𝑡-𝑛𝑒𝑢𝑓
𝑇𝑟𝑒𝑛𝑡𝑒
𝑇𝑟𝑒𝑛𝑡𝑒-𝑒𝑡-𝑢𝑛
𝑇𝑟𝑒𝑛𝑡𝑒-𝑑𝑒𝑢𝑥
𝑇𝑟𝑒𝑛𝑡𝑒-𝑡𝑟𝑜𝑖𝑠
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𝑄𝑢𝑎𝑟𝑎𝑛𝑡𝑒-𝑛𝑒𝑢𝑓
𝐶𝑖𝑛𝑞𝑢𝑎𝑛𝑡𝑒
𝐶𝑖𝑛𝑞𝑢𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑒𝑡 𝑢𝑛
𝐶𝑖𝑛𝑞𝑢𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑑𝑒𝑢𝑥
𝐶𝑖𝑛𝑞𝑢𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑡𝑟𝑜𝑖𝑠

𝑄𝑢𝑎𝑟𝑎𝑛𝑡𝑒-𝑑𝑒𝑢𝑥

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By Azg__K


OMNISCIENT

Font-vert, Marseille, 
13h43, 13 août 2008

-

Yousra : Oui, j'en suis sure.

Djemaa : Saïd ?! T'est d'accord toi ??

Saïd : Oui laisse la.

Djemaa : Non elle partira pas je te le dit c'est pas toi qui décide

Saïd : Mais bien sûr c'est moi qui décide, si elle veut partir, elle part.

Djemaa se leva de son canapé en rouspétant et s'en alla en trombe dans la cuisine. Saïd souffla lourdement et leva son regard sur sa fille. Elle était assise les mains sur les cuisses et elle fixait le sol. C'était la première fois qu'il voyait sa fille aussi triste et il en savait pertinemment la raison.

Une semaine après sa discussion qui a tourné au vinaigre avec Fayyed, il avait retrouvé sa fille le soir avec les yeux rouges. Il savait qu'elle allait grandement en souffrir mais c'était pour elle. Il ne pouvait pas la laisser faire sa vie avec quelqu'un d'instable.

Il ne pouvait pas se comporter tel un père autoritaire et stricte en l'empêchant d'éprouver de la peine pour un garçon. Pour simple et bonne raison qu'il se sentait coupable de la voir dans cet état. Il savait que sa fille était droite. Et Saïd savait pertinemment au fond de lui que Fayyed était un homme bien pour sa fille. Cependant il y'avait beaucoup trop d'obstacles sur leurs chemin.

Yousra : Elle a peu être raison, en plus, t'est malade je pourrait pas m'éloigner la conscience tranquille. Laisse tomber oublie ça je-

Saïd : Non, si c'est pour ça je m'en remet je fait des chimios le traitement va marcher In sha'Allah.

Yousra : Mais je serait pas sereine, je veut pas être mal en allant la bas.

Saïd : Je te dit ne t'inquiète pas, et tu viendra les vacances on s'appellera aussi.

Djemaa était catégoriquement contre, à l'inverse son père trouvait que c'était une bonne idée. Rien de bien étonnant car il savait ce qu'il c'était passé et pensait que c'était le meilleur moyen pour qu'elle oublie Fayyed. Il pouvait en discuter avec sa femme et la convaincre d'accepter.

Yousra de son côté se leva silencieusement a son tour après avoir haussé les épaules puis retourna dans sa chambre. Elle s'allongea sur son lit, les bras entourant un coussin et contempla la blancheur du plafond. Il fallait qu'elle fasse un choix. Une école d'infirmière l'avait accepté à Marseille, cependant elle se souvenait avoir rempli un formulaire d'inscription pour une école d'infirmière en Belgique a Bruxelles. Et avec tout ce qu'il se passait, elle avait envie de renouveau.

Mais elle avait peur pour son père. Elle n'avait pas envie de quitter sa famille, ses amis et même sa ville. Cependant elle savait qu'elle allait être mieux loin de tout ça. Elle décida de se laisser cette nuit pour réfléchir. Même si au fond d'elle,Yousra savait.

Trois légers coups se firent entendre sur la porte de sa chambre. Elle ne bougea pas, les yeux dans le vague. L'esprit ailleurs.

Mehdi : Yousra ?

Elle se redressa en entendant la voix de son frère qu'elle voyait de moins en moins. Notre algérienne fronça les sourcils légèrement étonné, puis se força un sourire.

Yousra : Tu date.

Mehdi souffla un rire avant de s'assoir sur le lit de Djamila placé parallèlement à celui de Yousra.

Mehdi : C'est toi qui date. Ton frère préféré te manque ?

Yousra : Mmhh, on te voit rarement. Ça va le travail ?

Mehdi : Ouais j'en ai pas marre, c'est bien je passe des méchantes soirées et je vais un peu partout en France. Je me suis pas encore lassé.

Yousra : Tant mieux, je suis contente que t'arrive à garder un travail plus d'un mois.

Mehdi : Et encore un mois c'est beaucoup.

Yousra esquissa un sourire en coin. Elle était physiquement épuisé. Avec l'hôpital, son père et son énorme chagrin à cause de Fayyed. Elle avait l'impression que tout c'était retourné contre elle.
Mais elle devait garder la foi, et s'accrocher.

Mehdi analysa sa petite sœur et trouvait ses yeux tristement fades. Celle qui avait toujours cette joie au fond des pupilles. Comme si tout c'était éteint.

Mehdi : Tu va partir ?

Yousra : Je sais pas, je pense.

Mehdi : Maman veut pas.

Yousra : Elle veut pas juste parce ce que y'a que moi qui l'aide à la maison. Elle va devoir faire avec Djam et ça, ça la contrarie

Mehdi : Tu t'en fout. Papa va s'en occuper.

Yousra : J'espère, j'ai besoin de partir. Mais j'ai peur pour lui. J'ai l'impression de l'abandonner

Mehdi : Je vais être là, je vais réduire mes heures et rester à Marseille pour m'en occuper. Vas-y c'est tes études c'est important. Tu va enfin pouvoir partir de ce trou. Saisit tes opportunités. Tu t'est assez occupé des autres. Occupe de toi.

Yousra sentit son cœur se serrer et sa gorge se nouer. Elle eu du mal à déglutir et des larmes bordaient ses beaux yeux fatigués.

Son grand frère se releva et s'assied à côté d'elle en ouvrant ses bras pour qu'elle puisse plonger dedans. Elle le fit et laissa silencieusement couler ses larmes. Ils allaient lui manquer. Terriblement.

LE LENDEMAIN.

Angelina était dans la voiture du père de Yousra avec cette dernière. Elle tapotait ses doigts fins sur ses genoux assise côté passager alors que son amie était face au volant. Aucune d'elles ne parlaient.
Au fond d'elle, la gitane savait ce qu'il allait se passer elle lui en parlait depuis un moment.

Angelina : Tu voulais me parler ? Dit moi que c'est pas ce que je pense parce que-

Yousra : Angelina je peut pas. Je pourrait pas passer à autre chose. J'ai besoin de partir.

Angelina : Mais c'est pas en partant que tu va l'oublier !! C'est pas en allant dans un autre pays que tu va moins avoir de peine ! Tu te trouve des excuses.

Yousra : Peu être, mais j'ai l'occasion de passer l'éponge sur tout ça pendent trois ans. Je peut enfin passer à autre chose. Et ça vaut le coup d'essayer.

Angelina : T'a déjà essayé y'a quatre ans mais t'est quand même retombé. Ça va être la même chose.

Yousra : Je veut juste reprendre mes esprits, avoir les idées claires. Je veut découvrir d'autres gens, d'autres endroits. Je me sens mal ici. Surtout sachant que je peut le croiser de partout. S'il te plaît. T'est ma soeur, et je sais que tu me comprends.

Angelina tourna la tête vers la fenêtre en sentant ses larmes monter.

Yousra : Angelina ?

Elle se mit à regarder Yousra dans les yeux. Cette dernière sentit son cœur se briser en voyant des larmes le long de ses joues. Elle l'entoura alors de ses bras et les deux se mirent à pleurer.

Angelina : Reviens vite, tu va ma manquer. T'a intérêt a pas oublier de m'appeler tout les soirs !

Yousra ricanna en reniflant et continuant ses caresses sur le dos de sa meilleure amie.

Après avoir annoncé la nouvelle à Angelina, elle voulut l'annoncer à Kimia mais cette dernière c'était envolé pour Fomboni. Elle avait alors demandé à son frère de lui annoncer.

Yousra devait désormais voir Malek. Elle l'avait appelé en lui disant qu'il fallait qu'elle le voit. Ce dernier avait volé pour la rejoindre et était face à elle proche de la place de font vert.

Malek : Tu voulais me dire quoi ? Vite je stress.

Yousra : Je vais partir Malek.

Malek : Hein ? Mais partir ou ?

Yousra : Je t'avait dit que j'avait envoyé une candidature pour aller en école d'infirmière, en Belgique.

Malek : Ils t'on pris ?

Yousra : Oui.

Malek : Tu va y aller ?

Elle hocha la tête en analysant la réaction de son ami. Ce dernier écarquilla les yeux et fronça les sourcils juste après.

Malek : Ça dure combien de temps ?

Yousra : Trois ans.

Malek : Putain, mais quoi tu veut vraiment partir aussi loin ? Me dit pas que c'est à cause de lui ?

Yousra : Non non, j'ai juste besoin de m'éloigner et de découvrir autre chose. Je suis sur que tu me comprend.

Malek : Non je comprend pas, tu va te quiller à l'autre bout de la terre. Mais si ça peut t'aider à aller mieux et à oublier. Fonce. Mais fait attention, s'il te plaît.

Yousra souris sincèrement. Malek s'avança vers elle pour la prendre dans ses bras, elle répondit a son étreinte en fermant les yeux pour s'empêcher de pleurer. Ces derniers temps elle pleurait trop et avait même l'impression d'être bonne qu'à ça.
Ils allaient tous lui manquer. Et elle redoutait le fait de vivre seule dans un pays inconnu et très différent de sa ville natale.

Mais elle devait le faire. Elle le voulais au fond d'elle. Après que Fayyed l'ai littéralement laissé tombé, elle avait énormément de mal à comprendre pourquoi, mais après plusieurs jours de réflexion, d'insomnies et de tristesse elle avait compris que quelque chose lui était arrivé. Comme il y'a quatre ans à la mort de sa mère. Mais Fayyed n'était plus un adolescent. Si il y'avait un problème quelconque il devait au moins en parler ou la moindre des choses était d'avoir des explications.

Elle avait malgré tout cherché à savoir, elle savait que c'était contre sa volonté, elle le pensait fermement au début. Puis après maintes et maintes tentatives, notre algérienne compris qu'il ne voulait peut être plus être avec elle. Qu'elle ne lui convenait pas, qu'être en couple et aussi proche avec elle ne lui plaisait plus.

Lorsque qu'elle était arrivée à cette conclusion, son cœur s'était encore plus brisé. Certains peuvent trouver cela ridicule de se mettre aussi mal pour un homme. Mais Fayyed était dans son cœur. C'était comme si il faisait parti d'elle. Elle était tombé amoureuse et l'était depuis bien longtemps. Elle pensait enfin qu'il avait assumé à son tour ses sentiments.

Mais ce n'était qu'une désillusion. Et le retour sur terre était bien trop douloureux

Après avoir dit au revoir à des deux meilleurs amis, yousra roula jusqu'à chez elle et en chemin elle croisa Awadi. Ce dernier cria tout en levant le bras un sourire au lèvres. Il faisait chaud au quartier et nombreux étaient ceux qui marchaient torse nu, elle ricana en le voyant et en pensant à son père qui l'aurait sans doute insulté.

Yousra appuya sur le frein pour que stopper la voiture et le voir trottiner jusqu'à elle. Je remarque qu'il a coloré ses cheveux en blond c'était assez original mais là encore, son père ne l'aurait pas épargné. Il s'accouda a la fenêtre ouverte de sa voiture après avoir cogné son poing au sien.

Awadi : Wesh !

Yousra : Salut ça va ?

Awadi : Ça va tranquille tu va où comme ça ?

Yousra : Je rentre la, j'étais avec Angelina en plus y'a même pas trente minutes.

Awadi sourit et leva les yeux au ciel. Effectivement les deux s'étaient énormément rapprochés. Yousra pensait même qu'ils étaient en couple. Cependant cela devrai être compliqué avec le mari d'Angelina. Elle espérait que son amie trouve enfin le courage de divorcer. Mais divorcer rimait avec le fait de se faire renier. Angelina était dans une situation considérablement compliqué.

Awadi : Dans une semaine y'a le baptême à mon neveux. Viens ça sera à la salle du marché au puces. Dit a tes parents et à ton frère de venir aussi.

Le sourire de Yousra se fana et elle se racla la gorge. Awadi fronça les sourcils.

Awadi : Y'a quoi ?

Yousra : Je vais le dire à mes parents merci pour l'invitation, mais je pense pas pouvoir venir.

Awadi : Pourquoi wesh ?

Yousra : Je- je pars en Belgique.

Awadi : Mais pourquoi faire ? Elles sont mieux les plages à Marseille !

Yousra : Non, j'y vais pas pour les vacances, je vais aller vivre la bas le temps que j'ai mon diplôme d'infirmière. C'est en trois ans. Je doit y aller plus tôt pour m'installer etcétéra.

Awadi : Putain...

Awadi passa une main sur son crâne et fixa le sol. Il avait l'air d'être pensif devant Yousra. La première personne à qui il avait pensé en apprenant cette nouvelle était Fayyed. Elle allait s'en aller. Sans même lui dire ?

Awadi : Et- et tu l'a dit à-

Yousra : Non, ça serait bizarre. Il s'en fout. Je te fait confiance ne lui dit rien.

Awadi : Mais-

Yousra : S'il te plaît Awadi, je te demande juste de rien lui dire. Faut le laisser dans sa bulle faut surtout pas qu'il pense à moi.

Yousra avait ce ton ironique, le sénégalais hocha la tête.

Awadi : Alors fait attention si t'a un problème appelle moi, et fait moi signe quand tu décens à Marseille. Je dirait a ma mère de t'inviter à la maison.

Yousra sourit en hocha la tête.

Yousra : Faut pas que je pleure.

Awadi explosa de rire puis s'éloigna doucement un sourire au lèvres avant de lui faire un léger signe de là main. Elle l'imita et appuya sur l'accélérateur.
Dire au revoir à tout le monde et partir l'esprit à moite apaisé lui faisait extrêmement du bien.

-

Assise sur un banc de la gare les yeux rougis, autour de ses valise. Elle attendait que son train arrive. Elle avait dit à au revoir à sa famille quelques minutes plus tôt. Ils s'en sont ensuite allées les yeux trempés. Yousra ne réalisa pas encore ce qu'elle allait faire. Elle était si jeune et elle s'en allait si loin, a plus de 1000 kilomètres de sa ville de naissance. Sur son cœur il y'avait un poid. Elle avait dit au revoir à tout le monde sauf un.

Fayyed. En y repensant elle baissa les yeux sur les chaussures de la personne en face d'elle l'esprit vide et en même temps remplis de doute.

Elle avait trois assez grosses valises avec elle. Ses yeux étaient encore larmoyantes. Yousra n'avait jamais été séparé de sa famille, de sa ville. La jeune fille allait s'aventurer dans quelque chose d'inédit pour elle.

Après avoir attendu quelques minutes, l'heure pour elle de s'installer dans le train était arrivée. Elle ne voulait pas se prendre la foule. Une fois tout les bagages rangés dans les compartiments avec l'aide de personnes du train, Yousra souffla.

Elle était épuisé et son cœur battait à une vitesse incontrôlable. Elle était démaquillée et son visage était légèrement plus pâle même après avoir bronzé. Vêtue d'un débardeur à grosses bretelles, un jogging et une paire de baskets noir. Yousra n'avait pas voulu être mal a l'aise, surtout qu'elle avait le mal des transports sur une trop longue durée. Mais encore une fois il fallait qu'elle se fasse violence.

Une fois enfin assise. Elle attendait que le train se remplisse puis qu'il démarre. Il ne restait meme pas cinq minutes. Appuyé sur la paume de sa main, le coude posé sur l'accoudoir elle laissa ses yeux planer sur la gare et analyser quelques personnes avec ennui.

Au même moment Fayyed était debout. Face à ce train la respiration saccadée. Après avoir roulé comme un fou, s'être garé devant la gare au milieu de la route, il avait couru jusqu'au seul train en direction de Bruxelles. Il ne pouvait pas le croire. Il ne le croyait pas. Jusqu'à ce qu'il la voit.

Elle avait le teint terni, mais sa beauté lui réchauffait le cœur comme à chaque fois qu'il l'a voyait. Ses cheveux attachées en un chignon négligé, quelques mèches bouclées s'en échappait.
Lui la voyait parfaitement bien. Mais cette dernière ne remarqua rien bien trop préoccupée avec ses pensés.

Alors elle s'en allait ? Était-ce de sa faute ?
Il avait appris la nouvelle auprès d'Awadi qui, après plusieurs minutes de négociations avait enfin mit le mot sur ce qui le préoccupait. Awadi était incapable de garder un secret. Fayyed n'y croyait simplement pas. Mais après l'avoir fait juré, l'algérien c'était précipité à la gare. Il devait probablement ne plus avoir de points sur son permis après toutes les interdictions qu'il avait ignoré.

Il était conscient qu'il n'avait pas le droit d'être la. Après les mots qu'il lui avait balancé à la figure. A chaque jour il se rassurait en disant que tout était pour son bien. Mais il en souffrait tellement intérieurement. D'une part car il avait l'habitude de raconter ses problèmes qu'à une seule personne et qu'elle était sur le point de s'en aller. Lui était sur le point d'imploser. Mais d'une autre car il se sentait extrêmement vide. Comme si une partie de lui s'était arraché de son corps.

Il l'avait déjà quitté pour une durée de trois ans, mais ce n'était absolument pas la même situation. Il avait mal au cœur. Un gros pincement en la voyant toute seule, assise sur son siège la mine fatiguée. Fayyed avait envie de sourire en la voyant quand même belle. Mais il sentait sa gorge se bloquer en constatant qu'elle allait aussi mal.

Sa respiration s'accéléra et ne semblait pas se calmer même après avoir eu un temps de repos.
Il leva la jambe et s'avança doucement vers le train. 

Yousra plongea sa tête dans son gros sac à main qui contenait tout et n'importe quoi pour espérer retrouver une pince à cheveux. Une épingle dans une botte de foin.

Elle grogna silencieusement puis souffla en abandonnant. Elle releva ses mèches rebelles et les cala derrière ses oreilles. En levant les yeux. Elle crut défaillir lorsqu'elle plongea dans les beaux yeux de l'homme qu'elle aimait. Mais que faisait t'il ici ? Fayyed avala sa salive difficilement en continuant d'avancer.

Yousra sous le choque se leva lentement de son siège pour se retrouver débout. Face à Fayyed. Face à celui qui l'avait énormément blessé, à la raison pour laquelle elle avait besoin de s'en aller.
Il avait l'air amaigri et des cernes entouraient ses yeux fatigués, sa barbe avait poussé et ses cheveux également. Il avait l'air mal en point. Lui qui prenait toujours soin de lui, s'était laissé engloutir par la tristesse.

Fayyed s'arrêta sans quitter Yousra des yeux. Les deux ont par un regard, communiqué tout leurs sentiments. Mais la douleur s'était immiscé dans cette vague d'émotions. Et la. C'est le violent retour sur terre.

*Voie quatre, le train numéro 2637 a destination de Bruxelles va partir.*

? : Mademoiselle, asseyez-vous, le train va démarrer.

Yousra cligna plusieurs fois les yeux, elle tourna la tête vers la femme et hocha la tête un sourire forcé sur les lèvres. Elle s'asseya et chercha le regard de Fayyed. Ce dernier avait les sourcils légèrement froncés, le train commanca à bouger. Les yeux de Yousra épiaient ceux de Fayyed. Même à travers Chaque battement de ses cils, elle essayait d'y déchiffrer quelque chose.

En voyant le train bouger lentement, Fayyed sentit un regain d'adrénaline, il se remit à avancer tout en fixant les beaux yeux chocolat de celle qu'il voulait au plus profond de son être.

Mais une larme. Il n'a fallut qu'une larme, pour qu'il se désiste. Elle coula le long de la joue de Yousra. Et il la remarqua lorsque la jeune femme passa sa fine main sur son visage en baissant les yeux.

Ses muscles se tendèrent, et ses jambes ont comme cessées de fonctionner. Voila le mal qu'il lui faisait. Il était mauvais pour elle et Yousra ne le méritait pas. Elle méritait quelqu'un de stable, en bonne santé, aimé de ses parents, avec un bon travail.

Fayyed ne pouvait lui donner que son amour. Et aussi grand soit il, l'amour ne suffisait pas. Elle devait l'oublier, et passer à autre chose. Et il espérait qu'elle réussisse car de son côté c'était impensable. Son nom était gravée sur son cœur. Il l'aimait tellement, tellement qu'il voulais qu'elle vive sans lui. Car il n'était que perte de temps. Et qu'elle méritait quelqu'un à sa hauteur.

Fayyed observa le train s'éloigner, au fur et a mesure, son cœur sentait ce vide le prendre de plus en plus fort à chaque seconde. Les bras ballants. Il voyait l'amour de sa vie s'éloigner. Sans même essayer de le retenir.

Son cœur lui criait de la suivre là où elle pourrait aller et même d'arrêter se foutu train par tout les moyens possible. Mais pour une fois, Fayyed n'agissait pas égoïstement. Lui dire de rester pour un amour impossible. C'était une perte de temps. Et il voulait son bonheur plus que le sien.

Fayyed resta debout devant le quai, jusqu'au moment où le train quitta son champ de vision.
Et à cet instant, il savait que toutes les histoires raconterons à quel point elle lui manquera.

UN MOIS PLUS TARD.

Yousra sortait du casino avec à bout de bras, deux sachets de courses. Elle rentrait chez elle après avoir une acheté ce qu'il lui manquait à la maison.
Après quelques minutes de marche, elle s'engouffra dans la résidence et monta les escaliers jusqu'à sa porte. Elle pénétra chez elle et posa les courses sur la table basse.

Yoursa rangea alors les produits frais au frigo et se changea pour s'assoir sur son canapé. Elle attrapa un livre et enfila sa paire de lunettes. Puis ensuite elle se mettra à ranger ses cours qui ont commencé depuis quelques temps.

Voila le quotidien de Yousra. Depuis un mois elle louait ce petit appartement meublé. Elle se sentait seule mais tout les soirs elle appelait ses parent et Angelina. Déjà un mois et elle avait l'impression d'être là depuis des lustres. C'était extrêmement dur. Yousra pleurait touts les soirs après ses appels. Elle se plongeait seule dans ses souvenirs, dans ses doutes.

Son entrevue avec Fayyed l'avait encore plus brisée, car elle avait vu dans ses yeux. Il était mal et peu être même dans le meme état qu'elle. A un instant elle pensait qu'il était là pour l'empêcher de partir. Et c'est ce que secrètement, elle espérait. Au lieu de cela il était resté planté sur le quai en la regardant s'éloigner. Elle savait qu'il avait une raison qui l'avait fait venir jusqu'à la gare. Mais ce n'était pas assez fort pour la garder près de lui.

Peu être n'était il pas sincère avec elle. Peu être que ses sentiments n'était pas assez puissants. De son côté elle l'aimait a en oubliait qui elle était. Et c'était ce qui lui faisait le plus mal. Elle l'avait vu dans son regard quand elle lui parlait, qu'il la regardait attentivement. Comme s'il cherchait quelque chose. Peu être se trompait elle sur toute la ligne...

Elle pensait que s'éloigner allait lui faire du bien mais pour l'instant tout allait mal. Mais pas aussi mal qu'à Marseille car elle n'était plus dans cet environnement devenu toxique pour elle.

Mais ce n'était pas en changeant de pays qu'elle allait tout oublier. Il lui fallait du temps et elle était persuadé que tout irait mieux d'ici la.

Sur un autre morceau de terre, en Grèce, Fayyed était assis les bras allongés sur la banquette à l'étage d'un yatch. Vêtu d'un short de plage orange, de claquettes adidas, et une paire de lunettes Cerutti au nez, il regardait au loin l'étendue d'eau claire autour de lui. A sa gauche il y'avait Yassine, ce dernier était venu avec sa femme le rejoindre.

Yassine : Wesh tu gamberge à quoi minot.

Fayyed : M'appelle pas comme ça sale vieux.

Yassine : J'suis ton ancien respecte moi !

Fayyed leva la tête et sourit.

Il avait bronzé et sa peau était encore plus foncée. Ses dents blanches paraissent plus éclatantes. Un coup de soleil se voyait légèrement sur ses pommettes et son nez à cause de sa couleur de beau foncée.

Yassine : T'a des problèmes avec le charbon ?

Fayyed : Non même pas.

Yassine : Tu pense à qui alors ?

Fayyed baissa les yeux sur ses mains qui tripotaient le cordon de son short. Il haussa les épaules en bougeant sa lèvre inférieure vers le bas.

Yassine : C'est Yousra ?

Fayyed leva vivement la tête vers son aîné en fronçant les sourcils.

Fayyed : Tu la connais d'où wesh ?

Yassine : Sabri.

Il souffla et l'insulta intérieurement. Il détestait que l'on se mêle de ses affaires. Même si c'était son fidèle ami, il n'aimait pas les messes basses.
Encore moins venant de Sabri qui était aussi du voyage.

Fayyed : Qu'est-ce que tu l'écoute à ce fatigué aussi.

Yassine : Il m'a donné des détails, il a pas dû inventer.

Fayyed : Ah ouais ? Beh vas-y dit il t'a raconté quoi ?

Yassine : Il m'a dit je cite ; que t'avait jeter une fille que t'aimait depuis la primaire et qu'elle te manquait parce que t'était un zgueg.

Fayyed : Nique son père a lui aussi, il est où ?

Yassine : Avec les filles en bas, bref bat toi avec apres, avant tu va m'expliquer.

Fayyed : Y'a rien a expliquer.

Yassine : J'étais comme toi quand j'étais jeune. J'avait tej ma copine, c'était Léa. Je voulais vivre la vie, aller en boîte rester avec les filles et tout. Et un jour elle m'a manqué et je me suis rendu compte que je l'aimais et que je voulais rester avec elle dans ma vie. J'ai galère mais j'ai tout fait pour me faire pardonné. Vais maintenant, j'suis marié avec j'ai des gosses et une maison au Mexique.

Fayyed : Ok mais pourquoi tu me raconte ta vie l'ancien ?

Yassine lui envoya un coup de point sur l'épaule et Fayyed explosa de rire.

Yassine : Je voit t'est pas bien c'est tout. Je te dis ça pour ça.

Fayyed : Je sais, je sais.

Yassine : Pourquoi tu va pas profiter avec Sabri et Faidy, ça va te changer les idées. Moi c'est plus de mon âge.

Fayyed : Non c'est bon j'suis bien tout seul.

Yassine : Comme d'habitude, le grand solitaire. Putain elle doit être contente ton amoureuse hein ?

Fayyed leva son majeur à Yassine qui riait et commençait à entrer dans le yatch pour rejoindre sa femme.

Il y avait avec lui Sabri et Faidy, Awadi était resté a Marseille pour gérer le réseau. Il c'était laissé tenté par des vacances aussi, peu être allait il oublier. Même s'il savait qu'au fond c'était impossible. Il voulais juste faire comme elle.

Il savait qu'elle devait sûrement être écœurée de lui, et devait sûrement être en train de se reconstruire. Et ça lui faisait mal rien que d'y penser. Sur son torse reposait la chaîne en argent qu'elle lui avait offert. Il ne l'avait pas pour autant enlevé. Il avait l'habitude de la porter. Il aurait aimé être avec elle. Et profiter dans un autre endroit, dans une autre ville.

Mais Fayyed fronça les sourcils et se releva après avoir posé ses lunettes sur la table. Il descendit les escalier rapidement pour être à l'étage où étaient Sabri et Faidy. Ces derniers étaient entourés de filles qui avaient acceptés les invitations de ces deux zigotos. Ils avaient tous un verre d'alcool à la main.

Sabri : Oh Fayyed enfin !!! Viens wesh !

Fayyed les ignora et s'avança vers le bord de l'eau pour se poser devant. Il inspira plus soupira lourdement. D'un geste vif il détacha son collier de son cou pour le tenir dans sa main droite. Il la leva et la laissa suspendue sur l'eau quelques secondes avant de la lâcher.

Des yeux, il la vit s'enfoncer dans l'océan, puis petite à petit disparaître. Il resta dans cette position quelque seconde avant qu'une main fine et manucurée se posa sur son épaule. Fayyed lança un regard en arrière pour regarder la personne. C'était une blonde au cheveux ondulées et au yeux bleus, elle était en bikini. Sûrement une fille invitée par ses associés.

? : Excuse me? Do you know where are the toilet please ?

Fayyed se retourna vers elle qui avait gardé sa main sur son bras. Il l'attrapa par le poignet et le dégagea doucement de son corps. Il recula et secoua la tête de droit à gauche en forçant un sourire d'une seconde. Il la laissa et se retourna pour regagner les escaliers.

Faidy : Fayyed, tu va où ?

Fayyed : Dormir.

-

Wesh mes go. Como esta. J'espère que vous allez bien !

Alors vous avez pensé quoi de ce chapitre glacial...

Franchement j'ai rien aimé l'écrire pas trop de dialogue mais on comprend mieux ce qui se passe dans la tête des deux deuhmen.

Je vous dit au prochain chapitre gros bisous ❤️

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《 Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour 》 J'ai fait l'erreur de le scruter. La curiosité l'emporte toujou...
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Tout pour la rendre fière.