Précédemment :
Alors au sol depuis plusieurs secondes, une voix surplomba toute l'agitation pour venir me trouver.
- (T/p) !!!
?! Keisuke !
Désormais debout, mon regard balayant la foule jusqu'à ce que mes prunelles percutent enfin les siennes, une seule et unique pensée me traversa l'esprit ; le retrouver. Naïve, j'ignorais le reste de mon environnement le temps d'un instant.
- Attention !
Bien que cette alerte me permit de parer le coup qui venait de s'abattre sur moi, mes deux bras me servant de bouclier, mon équilibre rompu, je ne pus ni esquiver, ni encaisser le second coup, qu'aucun de nous n'étions prêt à recevoir...
Un bref instant, le temps semblait se suspendre à mesure qu'une douleur aiguë envahissait mon ventre. Le goût du sang envahit rapidement ma bouche pendant ma chute. D'abord aphone, un cri de douleur passa le seuil de mes lèvres une fois de retour au sol. Le sang de ma bouche s'éparpillant par terre, le pied de mon agresseur toujours en l'air, les yeux de mon brun s'écarquillant et prenant une teinte affolé. Le temps semblait reprendre lentement son cours lorsque j'eus fini de cracher, pliée en deux, me tenant le ventre, réalisant ce qu'il s'était passé, ce qui était en train de se passer et ce qu'il se passera.
La douleur que je ressentais, était celle d'une mère à cet instant. Mes yeux commencèrent à s'embuer de larmes lorsque je relevai la tête et regardai mon amour. Ce simple contact, était plus douloureux que le coup seul, car il se suffisait à lui-même... Faisant au passage, souffrir une personne de plus.
Ce douloureux message silencieux semblait flotter en l'air un instant, avant d'appesantir son tribut.
- (T/PPPP) !!!
Ma vue brouillée par les larmes, plus que menaçantes, je ne pus que deviner ses vagues mouvements en ma direction, corrigeant tous ceux qui lui bloque le passage. Avant que je ne sente deux bras, ces bras que je connais très bien, m'entourer. Néanmoins, ces deux bras d'habitude si fort, semblent trembler cette fois-ci, mais me soutiennent. Je relevai de nouveau la tête vers lui, et lus sur son visage, pas seulement de l'inquiétude, mais aussi de l'affolement, une véritable peur, une expression que je n'ai vu qu'une seule fois sur son visage.
- Ça va aller ! Ça va aller ! Je... Je vais t'emmener à l'hôpital !
La douleur me rendait incapable de parler, seuls les sanglots pouvaient sortir. J'entendis de nouveau la voix de Takemichi revenir.
T: (T/p) !! Oh non, c'est pas vrai !
- Vite ! Appelle une ambulance ! Elle pourra pas se déplacer !
T: O-ok !
Keisuke...
- Ça va aller chaton, je suis là...
Je le serrai contre moi avant de définitivement fondre en larmes dans ses bras.
Je suis désolée ! Pardonne-moi !
- Je... Non... Ne dis pas ça ! Il n'est peut-être pas trop tard ! Ne pleure pas, calme-toi, l'ambulance va arriver.
Il avait beau me dire tout cela, tout bonnement incontrôlable, je continuais de pleurer bruyamment, ce qui finis par attirer l'attention des autres membres du gang.
M: Que se passe-t-il ? (T/p), tu vas bien ?! Baji, qu'est-ce qu'i y a ?!
Ni moi, ni Keisuke n'étions en état de répondre. Au bout de quelques instants, il me prit sur son dos comme si je ne pesais rien, et se mit à sortir du champ de bataille.
T: Qu'est-ce que tu fiches ?!
- J'ai pas le temps d'attendre ! Je vais y aller moi-même ! T'expliqueras aux autres !
PDV Baji:
Pourquoi ? Pourquoi les choses doivent être comme ça ?! (T/p) s'est légèrement calmée, mais continue de pleurer en murmurant tout un tas d'excuses qui me brisent le cœur. En chemin, nous croisons l'ambulance que j'arrête et nous embarque directement. Ils placent mon aimée sur un brancard et commencent déjà à m'assaillir de question. À contrecœur, je formule les mots qui me font si mal à admettre. Très vite, les ambulanciers préviennent l'hôpital de préparer tout un tas de choses dans un charabia de jargon technique que je ne comprends pas. La seule chose que je puisse faire, c'est tenir la main de (T/p) qui commence doucement à être déjà anesthésiée pour je ne sais quelle raison, et être spectateur de tout ce qu'il se passe.
Pourquoi vous l'endormez ?!
- Monsieur, gardez votre calme s'il vous plaît, ceci est tout à fait normal.
Que je garde mon calme ?! Comment voulez-vous que je sois calme ?! Vous ne m'expliquez rien ! Qu'est-ce qu'il se passe ?! Pourquoi on l'endort ?!
- C'est la procédure. Il y a des chances pour qu'on doive l'opérer en urgence, comprenez.
Alors c'est ça ? Je suis condamné à rester impuissant face à cette situation ? La main de (T/p) dans la mienne me paraît plus frêle que jamais... Pourtant, elle a bien déjà failli mourir à ma place ! Pourquoi est-ce que je dois toujours la voir comme ça ?
Une fois arrivé à l'hôpital, je dus la lâcher, et elle me laissa là... Au milieu de ces couloirs mornes, sans savoir ce qu'il l'attendait, ni ce qui m'attendait non plus. Alors je me contente de patienter et en attendant des nouvelles de la part des médecins, je tourne en rond comme un lion en cage.
Je ne sais combien de temps s'est écoulé, mais ça m'a paru interminable avant qu'un homme en blouse vienne me voir.
- Vous êtes le compagnon de Mlle (T/N), c'est ça ?
Oui. Comment elle va ?
- Nous allons devoir l'opérer, il en va de sa santé, si nous laissons les choses telles qu'elles sont, cela pourrait entraîner de graves complications. En clair...
Ça va... J'ai compris de quoi il en retournait... Faites ce que vous avez à faire.
- Bien. Merci de votre compréhension et toutes mes condoléances.
Merci...
Alors c'est ainsi ? J'avais encore un maigre espoir, mais il vient d'être réduit à néant. Nous avons définitivement perdu notre enfant... Je l'aimais déjà... Peut-être même trop. C'est ridicule nan ? Aimer une chose qui n'était même pas encore tout à fait là, dont j'ignorais tout... Non. Car cette "chose", c'était mon futur enfant. Celui que j'allais élever... Avec la femme que j'aime...
Sentant que je suis sur le point de craquer, je sors dehors prendre l'air et m'assois sur une marche d'un escalier. Mais mon cœur est bien trop lourd, je fais alors une chose qui me surprend moi-même. Je sors mon téléphone, et compose le numéro. Il ne fallût que quelques sonneries avant que ça décroche.
Allô, maman ?
- Mon chéri ? C'est rare que tu appelles ! Comment vas-tu ?
Maman... Je... Je dois te dire quelque chose, mais la nouvelle va être rude alors prépare-toi, ok ?
- Tu me fais peur... Qu'est-ce qu'il se passe ?
Tu es prête à entendre ?
- Je suis ta mère, je peux tout entendre.
Bon... Alors j'y vais... (T/p) est à l'hôpital... Ils sont en train de l'opérer. On... On a perdu le bébé...
Un long silence pris place entre les combinés.
- Qu-quoi ? Oh mon dieu mon chéri, c'est...
À l'autre bout, je pouvais l'entendre pleurer. Non maman... je n'aime pas quand tu pleures, si tu continues, moi aussi je vais...
- Je suis tellement navrée mon cœur ! J'en suis toute bouleversée... Tu veux que je vienne te chercher ?
Non... Non, merci maman, je veux être auprès de (T/p)... quand elle se réveillera...
Les larmes commencent malgré moi à ruisseler le long de mes joues.
- Je comprends... Sois fort mon ange... Mais tu as le droit de pleurer, ce qui arrive est parfaitement injuste.
Ouais, je sais...
Rageusement, j'essuyai les larmes à mes cils qui ne voulaient pas cesser d'affluer.
- J'aimerais pouvoir savoir quoi te dire mais... Aucun parent ne devrait avoir à subir ça, aussi jeune soit-il...
C'est pas grave M'man... Je... je voulais juste te prévenir tout de suite. J'ai pas... J'ai pas vraiment réfléchi... J'en ressentai juste le besoin...
- Oh mon chéri...
Nous pleurons désormais tous les deux, l'un et l'autre... Cela doit bien faire des années que ma mère ne m'avait pas vu, ou entendu pleurer, mais en cet instant, même moi je ne peux cacher ma tristesse, mon cœur vient d'être réduit en miettes... Malgré ça, je parviens à reprendre la parole.
Je vais te laisser...
- D-d'accord... Appelle-moi ou viens à la maison quand tu veux mon chéri, je serais toujours là pour toi dans cette épreuve d'accord ? Je t'aime.
D'accord... Merci maman... Moi aussi.
Je raccrochais et enfouis ensuite la tête entre mes bras pour me calmer. Je veux me réveiller de ce cauchemar...
Soudain, une main légère se posa sur mon épaule. Le temps d'un instant, j'espérais que ce soit (T/p), comme pour me tirer d'un mauvais rêve.
- Monsieur ?
Mais cette voix inconnue me ramena vite à la réalité.
- Monsieur, est-ce que ça va ?
J'essuyais une nouvelle fois mes larmes et tournai la tête derrière moi. C'était une jeune infirmière, visiblement en pause.
- Oh non, vous n'avez pas l'air d'aller bien...
Qu'est-ce qu'elle veut que je lui réponde ? C'est pourtant évident non ? Je détournais à nouveau les yeux devant moi.
Vous êtes pas censé être en pause ? Vous devriez pas faire d'heure sup, ça va vous miner...
- Mais m'occuper de ceux qui en ont besoin est ma vocation. Allez-y, dites-moi tout.
Elle s'assit à côté de moi, comme si de rien était.
Pourquoi est-ce que je devrais vous parler ? Je vous connais pas, ma vie ne vous regarde pas.
- C'est vrai, mais c'est parfois plus facile de se confier à un inconnu. Un de vos proches est hospitalisé ici ?
Ouais... Ma femme... Enfin, on n'est pas mariés, mais... c'est ma moitié quoi.
- Ça se voit tout de suite que vous l'aimez. Vous êtes ensemble depuis longtemps ?
6 ans.
- Et vous n'êtes pas encore mariés ?! Qu'est-ce que vous attendez ?
Je pouffais du nez.
J'y songeais. D'autant plus que nous étions sur le point d'avoir un enfant...
- Oh... Alors c'est vous le conjoint de cette demoiselle ? Je suis désolée...
Moi aussi, je le suis...
- Vous savez, en tant qu'infirmière, je vois des choses affreuses tous les jours, et parfois, on pense s'y être habitué, pourtant, voir un jeune couple s'effondrer de chagrin, c'est toujours aussi dur à voir... Mais vous êtes jeunes. L'avenir est encore devant vous. Jamais rien ni personne ne pourra remplacer votre enfant, mais je suis sûre que vous finirez par goûter à la joie d'être parents un jour.
Merci... C'est gentil.
Elle se releva soudainement en entendant son bipeur sonné.
- Désolé, le devoir m'appelle. Soyez fort, la vie vous souris et votre compagne va avoir plus que jamais besoin de vous.
Dit-elle avant de s'éclipser. Me laissant de nouveau seul avec mes pensées, jusqu'à ce que je ne me sentes mieux et décides de retourner dans l'établissement. Elle a raison. Plus que jamais, je vais devoir soutenir celle que j'aime.
Je n'y connais rien en ce qui concerne les complications de grossesses, etc... Et je m'excuse si ce que j'écris n'est pas logique ou quoi que ce soit d'autre.
L'important n'est pas de savoir comment ni pourquoi c'est arrivé, mais juste de prendre en compte que cet événement s'est produit, voilà tout !
Bisous ~