MARIPOSA | T.1 / T.2

By iamkunafa

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Le poids d'un secret et une seule journée pour tout faire basculer. Alors qu'elle ne cherchait qu'à fuir son... More

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PROLOGUE.
CHAPITRE 1. Chicago, Illinois.
CHAPITRE 2: Secret.
CHAPITRE 3: Fuis.
CHAPITRE 4: Stella.
CHAPITRE 5: Un rêve.
CHAPITRE 6: Rapt.
CHAPITRE 7: Qui-est-ce ?
CHAPITRE 8: Le destin.
CHAPITRE 9: Elle.
CHAPITRE 10: Petit papillon.
CHAPITRE 11: Sans réponses.
CHAPITRE 12: Une seule question.
CHAPITRE 13: Résonner.
CHAPITRE 14: Entre mes mains.
CHAPITRE 15: Sa cadence.
CHAPITRE 16: Avec les crocs.
CHAPITRE 17: Kill me, Mariposa.
CHAPITRE 18: Mourir.
CHAPITRE 19: Ma tombe à Manhattan.
CHAPITRE 20: Mon reflet dans le miroir.
CHAPITRE 21: Matinée sympathique.
CHAPITRE 22: Famille King.
CHAPITRE 23: Cauchemars Papillon.
CHAPITRE 24: Je peux gérer.
CHAPITRE 25: Ne t'envoles pas.
CHAPITRE 26: Paralysie.
CHAPITRE 27: Poumons contre moi.
CHAPITRE 28: Si légère.
CHAPITRE 29: Le silence est de mise.
CHAPITRE 30: Côme, le psychopathe.
CHAPITRE 31: Je me souviendrais de toi, Mariposa.
CHAPITRE 32: Ce qui te fais vibrer.
CHAPITRE 33: Dormir sans cauchemars.
CHAPITRE 34: Recommence encore.
CHAPITRE 36: Emprise.
CHAPITRE 37: Dangereuse flamme noire.
CHAPITRE 38: Chaotique, Mariposa.
CHAPITRE 39: Die for you.
CHAPITRE 40: Papillon entre les lignes.
CHAPITRE 41: I can't share you.
CHAPITRE 42: Explose avec moi.
CHAPITRE 43: Lavande & Satin.
CHAPITRE 44: Love.
INTERLUDE.
T O M E I I.
T.2 | Prologue.
CHAPITRE 1: Seul.
CHAPITRE 2: Jeu d'âmes.
CHAPITRE 3: Plus jamais.
CHAPITRE 4: La dose Papillon.
CHAPITRE 5: La mariposa verde.
CHAPITRE 6: Mabel.
CHAPITRE 7: Sur mon cœur.
CHAPITRE 8: Calendula officinalis.
CHAPITRE 9: Toxines.
CHAPITRE 10: Promise you a home.
CHAPITRE 11: Vivre ou mourir.
CHAPITRE 12: Devant Dieu.
CHAPITRE 13: Stonehead.
CHAPITRE 14: Jamais, plus jamais.
CHAPITRE 15: Cœur violent.
CHAPITRE 16: Noir et lumière.
CHAPITRE 17: Larmes de neige.
CHAPITRE 18: Devant toi.
CHAPITRE 19: Sad, but optimistic.
CHAPITRE 20 : Cœur de glace.
CHAPITRE 21: Faux semblant.
CHAPITRE 22 : Bienvenue à Richmond.
CHAPITRE 23 : Faire un.
CHAPITRE 24 : Pierogi.
CHAPITRE 25: Through music.
CHAPITRE 26: Bleeding love.
CHAPITRE 27: Effet papillon.
CHAPITRE 28 : La fin d'un chapitre.
CHAPITRE 29 : Albane.
CHAPITRE 30: Rolling in the deep.
CHAPITRE 31: Haine et obsession.
CHAPITRE 32: 1000 mots.
CHAPITRE 33: Zostane.
ÉPILOGUE.

CHAPITRE 35: Pourquoi elle.

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By iamkunafa

Salut les kunefettes, ça-va? 🌹

(J'étais pas censé le publier maintenant mais je voulais trop avoir vos retours 😂)

La tout ce que j'ai à dire c'est que si vous ne respectez pas le chapitre je me mets en grève en fait MDR ! Je vous donne ce qu'on appelle plus communément des épices 😂 !

En plus étant donné que je dois être l'auteur qui débite les plus gros chapitres de la plateforme je vous laisse avec 10k de mots pile-poil.

Je ne pense pas faire des chapitres aussi longs comme dans Valentina, 4000/5000k de mots je trouve que c'est largement suffisant, mais là je ne pouvais pas couper et vous comprendrez pourquoi 😏...

Allez, distribution générale de pop corn pour toutes les kunefettes:


🧕🏾 (Azra): Une box avec : 🍿🍓🥤.


Installez-vous confortablement, eeeeeeet ACTION ! 🎬


Je vous laisse avec la suite ! 🥡


Bonne Lecture! 📖

Xoxo - Iamkunafa. 🍓







🂡








CÔME.





— C'QUE J'ESSAYE DE TE DIRE-.

J'ai avalé un shot de téquila. Coup sec.

Dégueulasse, j'ai grimacé.

Je m'en branle complètement de ce qu'il essaye de me dire, et de toute façon, le bruit assourdissant de la musique dans mes oreilles rend la conversation carrément chiante et inintéressante.

— TU NE PEUX PAS FAIRE ÇA AVEC ELLE !

J'ai levé la main pour interpeller la jolie petite chatte qui passait devant moi.

— Heey, salut beau-gosse ! Qu'est-ce que je te sers à boire ?

Elle s'est penchée vers moi pour me le demander, en hurlant dans mes oreilles. Je vois en bleu, je vois en rouge et en vert ou en violet. Peu importe les leds du club, alternent et donnent l'ambiance. La musique me donne la sensation d'être enveloppé par la vibration des basses. Je me sens trembler de l'intérieur et surtout, j'ai besoin de boire un peu plus que ça pour ne plus entendre Robin !

En réalité, elle avait un plateau dans la main, sur lequel attendaient des dizaines de shots. Je l'ai pris, et elle s'est mordu la langue, en complimentant mes yeux.

Je crois qu'elle est tout aussi arrachée que moi. Mes yeux se sont baissés sur ses seins à l'air. Je ne crois pas qu'elle sache que ce club, il est à moi. Et toutes mes serveuses sont presque à poil. C'est comme ça qu'on se fait de l'argent dans ce pays, avec la corruption et l'excès.

En posant les yeux sur son corps presque totalement dénudé l'envie de la baiser dans un de mes locaux à l'arrière m'a soudainement brûlé l'entrejambe. J'ai relevé la tête sur son visage. Elle est noire, et le gloss sur ses lèvres me donne bien envie de le voir sur ma queue. Elle me regarde chaudement, elle aussi. J'ai ressenti une putain de tension sexuelle dans mes jambes.

Son sourire devient presque trop provocateur, une touffe de cheveux immense entoure son visage, je regarde ses boucles s'arrêter au niveau de ses épaules.

Elle les a plus longs.

En buvant une shot, ce détail m'est passé au-dessus de la tête, j'allais me lever et la prendre en privé dix minutes.

— Tu comprends ou pas Côme !? Tu ne devrais pas te rapprocher d'elle comme ça !? J'comprends pas à quoi tu joues merde !?

La voix de Robin a fait redescendre ma bite à la vitesse du tonnerre. J'ai même frissonné de dégoût en pensant comment sa putain de voix m'a perturbé dans le film cochon que je m'étais déjà fait avec la serveuse. Je l'ai tellement toisé, mais il a bu autant que moi et je ne pense même pas que mon regard a été si menaçant que ça en fin de compte.

En relevant la tête, la nana à disparu. Une haine immense contre Robin m'a brûlé l'estomac. Le pire c'est qu'il continuait de me raconter pourquoi je ne devrais ou pas dormir avec elle. Il a pris un verre, moi aussi et je me suis demandé pourquoi j'ai accepté de passer la soirée avec ce bouffon ?

J'ai repris des verres et des verres. Déjà je ne comprenais pas pourquoi j'avais autant envie de colérer ! Mes yeux sondent l'étage privé de mon club. Je regarde les filles en petites culottes, les hommes arrachés qui ont assez d'argent pour monter à ce niveau. L'endroit parfait pour tromper madame avec de jeunes nanas. Certains sont des partenaires en affaires, certains des politiques haut placés, des policiers, membres du S.W.A.T, des procureurs et j'en passe.

Ici, c'est la loi du silence, mais pour moi ces clubs sont les preuves nécessaires pour m'éviter de tomber tout seuls.

C'est grâce à ce genre d'endroit que la police c'est moi.

Ce club en a vu de belles têtes passées. Des hommes qui ont assez de pouvoir pour faire trembler les États-Unis viennent se faire pépon dans les chambres privées au troisième. Parfois même dans les toilettes. J'ai des photos, des enregistrements audio, des vidéos, qui pourraient leur coûter leur carrière, mais aussi leur liberté, parce qu'ils prendraient perpétuité si l'envie me prend.

Mais ça, je suis le seul à le savoir.

Mes yeux retrouvent enfin la serveuse de tout à l'heure. Elle est à trois tables de là. Aguicheuse elle à confiance en elle. Elle ne bégaye pas, elle s'amuse avec son afro, elle rit et s'affirme.

Elle n'a pas bégayé... pas même lorsqu'elle s'est adressée à moi. Elle n'a jamais bégayé.

J'ai ricané, mais je me suis vite arrêté en me rendant compte de mon état second.

J'ai la haine en fait et ça ne me passe pas.

Je pense à mon business qui tombe en ruine parce qu'une taupe parmi les miens affaiblit ma force de frappe. Je ne sais pas qui, ni pourquoi ? Mais ce que je sais c'est que ça m'encule bien profond. Je ne parviens pas encore à comprendre qu'un empire pareil m'échappe, et que je ne sois pas en mesure de le gérer seul ça me fout en rogne dix fois plus.

— Écoute ! Je ne sais pas à quoi tu penses, mais il est encore temps de laisser Mariposa derrière-nous et gérer toute cette merde.

Mais pourquoi il me parle d'elle putain !

D'abord j'entendais encore le beat de la musique. Propulser les battements mon cœur violemment contre ma cage. L'alcool me coule dans les veines et j'ai envie que ça me plonge encore plus dans le noir.

Le problème c'est que la boisson me donne des envies de meurtre et de colère.

Et puis un lourd acouphène m'a isolé dans un monde où il n'y avait que moi.

Pourquoi il me parle d'elle ?

Je n'aurais jamais dû dormir avec elle... pas deux fois en tout cas. Je le regrettais énormément, mais ce que je regrettais plus encore c'était d'avoir accepté cette sortie en frère.

Pour me détendre de quoi en fin de compte ma rage prenait dans la gorge et lui il ne me lâchait pas avec elle !

J'ai fini par me lever en prenant un autre shot.

— T'es en mission suicide ou quoi ?

— Ferme-la.

— C'est bon t'as assez bu.

— Je m'en fous père.

J'en ai pris un autre, coup sec. Il commençait à me foutre en rogne lui aussi.

— Tu vas où ?

J'ai quitté le carré privé ou je n'avais même pas remarqué deux filles qui s'étaient assises là. Elle m'avait l'air tout aussi excitée que ma queue quand mes yeux retrouvaient la fille.

C'était cool tout ça, mais j'en avais déjà une en tête. En marchant (titubant) rapidement vers elle j'ai ressenti une autre envie de tout foutre en l'air en regardant le type qui lui tenait son poignet.

Pour la soirée, elle était à moi, et son geste venait de me donner une raison pour laisser ma frustration exploser.

Ma main s'est abattue sur son poignet. Le signe de résignation sur son visage ne m'a pas plu. Et j'avais envie de cogner contre quelque chose qui me résisterait (ou pas). Il y a eu un vent de consternation autour de nous.

Je ne sens rien. Je n'entends rien. Mais je sais juste qu'il fallait que je soulage tout ce que j'avais dans le ventre. Cette sensation très lourde qui m'oppresse. Juste l'envie de laisser mon petit univers fondre un peu le leur pour qui moi je vive en paix.

— ARRÊTE ! CÔME ! EH !

On m'a repoussé. Je suis tombé du ciel d'un coup sec. Mon âme entière est redescendue sur terre, et j'ai ressenti quelque chose de visqueux sur mes mains. Mes yeux ont repris du service et en regardant mes articulations, les leds sont devenus rouges, j'ai vu du noir sur mes doigts.

Du sang.

Beaucoup.

Lourdement, je me suis redressé, l'alcool m'alourdissait horriblement. La tête du mec que je venais de défoncer sans m'en rendre compte est une bouillie toute noire, et malgré la musique assourdissante autour de moi, le bruit du silence est devenu plus lourd que tous les sons.

J'ai reculé en titubant. Je me suis dégagé des mains sur moi, Robin.

Qu'il aille se faire foutre celui-là.

Mes yeux ont cherché autour de moi. Et quand j'ai vu sa touffe, elle a sursauté en sentant ma main s'agripper à son bras. J'ai marché vite, vers le fond du club. Je n'avais pas la force de changer d'étage, il fallait que je me vide un bon coup. Frapper ne m'a pas fait suffisamment de bien. La baiser peut-être que ça finirait par me libérer.

Je sais que non.

Mais pourquoi pas essayer.

Ma main a poussé la porte réservée au staff à l'arrière. Je longe le loin couloir, et la musique se fond dans le mur, c'est moins violent et plus lointain. Le claquement de ses talons contre le sol me fait réaliser qu'il était peut-être temps que je regarde son visage. Il n'y a rien qui me dégoûterait plus que de la baiser sans qu'elle ne le veuille.

J'ai pivoté sur ma gauche, en ouvrant une porte je me fichais d'où je me trouvais, mais j'ai bien vu que c'était une loge. Ma main s'est entourée sur sa mâchoire, ma force l'a mené devant moi, ma face devant la sienne.

Ouais...

Parfait...

Je me suis mis à rire en la regardant se mordre les lèvres.

Une vraie folle.

— T'es tellement sexy comme mec...

J'aurais pensé qu'elle ai les jetons ! Qu'elle veuille que je la lâche ou une connerie du genre, mais au lieu de ça, ma main faisant pression autour de sa gorge ça la chauffait plus qu'autre chose !

— J'ai trouvé ça excitant que tu me défendes, j't'en prie, fait moi ce que tu veux.

La défendre ? Certainement pas. Mais elle pouvait penser ce qui la ferait le plus chauffer parce que ma bite commençait déjà à me brûler et les sensations ont remontés jusque dans mon ventre.

J'ai posé son petit cul sur le bureau collé contre le mur. En balançant au sol les affaires qui m'encombraient, le fracas que ça a fait c'était bandant !

J'ai envie de faire ça vite et bien !

Elle a écarté les jambes en les entourant autour de mes hanches, je me suis grandement remercié d'avoir pris un préservatif autrement je n'aurais jamais pu la trouer. Elle se colle tellement à moi, impatiente, je sens ses mains autour de mon cou. J'évite ses lèvres quand elle essaye de m'embrasser, mais elle passe ses doigts sous ma chemise, en fait je la sens partout sur moi. Le moment n'avait rien de transcendant, c'était juste sexuel. Il fallait juste que je me vide sur la première gonzesse qui ressemblerait à quelque chose qui puisse m'exciter.

Et elle, elle me faisait chauffer. Ses cheveux, ou ses gros seins à l'air peut-être, qu'est-ce que j'en savais moi !? Je me suis juste senti baisser ma fermeture éclair et elle ne portait même pas de culotte ! C'était encore mieux quand le préservatif est passé sur ma bite. Une de mes mains a tiré ses grosses boucles, elle sentait autant la transpiration qu'un parfum de fleur ou une connerie du genre.

Je n'en savais rien, ça me dégoûtait, mais pas assez pour ne plus avoir envie de répondre à mes pulsions.

Alors je l'ai pénétré juste pour libérer ma colère.





🂡





Les portes de mon ascenseur m'ont donné l'impression d'avoir claqué tellement fort que je me suis retourné en sursautant presque. Je ne sais pas où est Robin, mais tout ce que je sais c'est que vider mes couilles n'a rien changé à ma vie. J'avais même l'impression d'être encore plus en rogne qu'avant de l'avoir fait.

Ma chemise sort de mon pantalon, j'ai laissé ma veste tomber par terre. Un truc dans ma tête me disait de la ramasser mais j'ai la sensation d'être sur un bateau.

Mes pas lents m'ont mené maladroitement vers l'étage. Je n'avais qu'une envie, me laver, de fond en comble, juste me laver.

J'ai envie de vomir, et en plus de ça je ne marche pas droit. Ma paume se pose contre la rembarre de mes escaliers. Le schéma se répète comme hier. Je bois, je monte dans ma chambre et j'ai envie de dormir.

Hors de question que je refasse la même erreur qu'hier.

On n'est pas aux alcooliques anonymes là...

Bonsoir, je m'appelle Côme, je suis alcoolique.

— Bonsoir Côme, articulais-je en rigolant tout seul.

J'ai expiré dans un moment de lucidité en réalisant ma connerie.

Je n'attends que le retour de mon père, j'ai mieux à gérer que mes envies de meurtre et cette envie de boire pour oublier. J'ai mieux à gérer que cette fille en fait. J'aurais dû régler ça, il y a des semaines maintenant.

En ouvrant (claquant) la porte de ma chambre, je n'ai vu personne sur le lit. Mes yeux ont fait le tour, mais personne.

Honnêtement, je n'ai pas vraiment cherché à savoir. Je voulais juste me laver, et de toute façon l'alcool ne m'aurait pas permis de commencer à faire un vrai travail de recherche. Quoi qu'il arrive, je sais qu'elle était là. Parce qu'elle n'aurait pas pu être autre part que dans ma maison.

J'ai enlevé mes vêtements dans ma chambre, ça m'a pris un temps fou de faire passer ma chemise le long de ma tête parce que je n'ai pas réussi à la déboutonner, mais j'y suis arrivé en même temps que je me suis enfoncé dans ma salle de bain. Mes mains m'ont dévêtu et j'ai vite activé le jet d'eau. J'ai serré les dents en sentant l'eau glacée me tomber sur la peau. Mes doigts ont très vite changé la direction de la vanne et je me suis senti fondre de brûlure.

Aide-moi, aide-moi, aide-moi...

Ouais, c'est ça ouais.

Aide-moi, aide-moi, aide-moi... j't'en prie...

Je sens mon cœur accélérer... J'ai essayé d'ignorer ces choses autour de moi. Mais parce que je ne les mentionne pas ne veut pas dire qu'elles ne sont plus présentes, mais quand je ferme les yeux la voix mourante me suit jusqu'au bout. J'ai l'impression que ma peau brûle avec elle. Et la suffocation est la même qu'il y a dix-neuf ans.

Mortelle.

J'aurais bien laissé l'eau sur moi, mais j'ai besoin de me sentir propre. Alors en me tenant d'une paume contre mon mur, je prends mon gant de toilette. Je ne sais pas combien de pompes de savon j'ai mises dessus mais je sais qu'il y en avait un peu trop.

D'ailleurs, maintenant que j'y pense ce savon s'appelle La Chasse aux Papillons...

Je me suis mis à rire. Je tiens à peine debout, mes envies de vomir me prennent la gorge et cessent mon hilarité. Je le sais pourtant que je tiens très mal l'alcool, c'est rare que je boive autant et je ne sais pas non plus pourquoi j'ai décidé de le faire deux nuits de suite.

Je me suis rincé toujours sous l'eau brûlante. Mes mais sont passées devant mes yeux, mes articulations sont rougies, mais je ne crois pas que j'aurais des séquelles aussi graves que le mec que j'ai défoncé.

Puis l'impression d'être resté une heure sous l'eau s'est fait ressentir, j'ai trouvé que ça me faisait chier d'attendre ici alors j'ai coupé l'eau.

J'ai failli me ramasser et potentiellement m'ouvrir le crâne en glissant hors de la douche. En réalisant que j'étais toujours debout, je me suis redressé et j'ai pris une serviette pour m'éponger en marchant vers ma chambre.

J'ai fermé les yeux une seconde parce qu'honnêtement, j'allais dégueuler sur ma moquette, et ça pour moi c'était inenvisageable. Une fois l'envie passé la vie a continué, ma serviette s'est enroulée autour de mes hanches, et mes jambes m'ont menés dans mon dressing.

Ah.

La voilà.

Je ne suis pas surpris.

Elle a reniflé. En essuyant ses larmes.

Pauvre petit Papillon.

"Ça ne sert à rien de chialer."

Est-ce... j'ai parlé, ou je l'ai juste pensé ?

Bref.

"Elle m'a dit qu'elle n'était pas une pute ? Pourquoi elle m'a dit qu'elle a couché avec plein de mecs ?"

"Et puis quel mec à plus de couilles que moi déjà."

J'ai pris un boxer et je l'ai enfilé, mais j'ai bien du sautillé deux trois fois quand j'ai levé une jambe pour ne pas tomber parce que je ne tiens pas droit du tout.

"Je ne sais pas si elle a couché avec plein de mecs Côme."

— T'es complètement bourré...

Mes yeux ont retrouvé les siens, mais elle a détourné le regard quand j'ai enfilé mon boxer.

— Ouais peut-être, et ?

— Tu ne te rends pas compte d'à quel point tu es pathétique et ivre qui plus est !

— Finis de chialer et ensuite... tu me donneras des cours de développement personnel.

Je me suis mis à rire, parce que je la trouvais vraiment drôle, ses yeux m'ont toisé mais honnêtement ça ne ressemblait pas vraiment à une menace, c'était plus du dégoût.

— Regarde-toi...

Je crois avoir vu énormément de mépris et puis je l'ai entendu même dans sa manière de me le dire.

J'ai baissé les yeux sur mon corps pour me regarder, j'avais du mal à voir ses expressions de visage, elle était de l'autre côté du dressing, et mon dressing est très grand, l'alcool me faisait voir flou. Sauf que j'ai entendu:

— Si tu veux mon avis Côme, tu es juste une sous merde. Et t'es une mauviette.

Je n'en étais pas sûr, mais j'ai ressenti un feu dans mon corps. Le genre de rage intense qui m'a fait cesser tout mouvement, je me suis senti la fixer pendant un bon moment.

"Et tu es juste une petite pute Mariposa."

Je l'ai pensé ? Ou je l'ai articulé ? Parce que ce que je voulais dire c'est-.

J'ai reçu un coup dans le ventre. Ça m'a propulsé contre le meuble de mon dressing derrière moi.

J'ai eu du mal à garder les yeux grands ouverts, l'alcool ne m'aide vraiment pas j'ai trop exagéré putain. Je ne sais toujours pas si je l'ai vraiment dit. Si ça se trouve, je suis en train de rêver. Si ça se trouve, elle n'est même pas là.

C'EST TOI LA GROSSE PUTE !

Je suis redescendu sur terre d'un coup sec en l'entendant ! Son visage rouge me hurle des choses mais je n'entends rien du tout ! J'ai juste l'image de son petit visage rond devant moi. De sa colère et de la haine qu'elle ressent pour moi, son index qui s'agite vulgairement devant nous.

Je le sais qu'elle à la haine, parce que je la sens, et ça alimente ce que moi je ressens, toujours un peu plus de hargne et un peu de rancœur.

Ses poings se sont enfoncés dans mon ventre. Je l'ai vu s'enflammer, se révolter contre moi.

Je savais que j'ai délibérément provoqué tout ça. Parce que je n'ai pas eu le temps d'être moi.

D'être Côme King.

Parce que si je n'avais pas eu tous ces problèmes. Elle serait déjà morte.

Enterré et j'aurais placé son frère dans la même tombe qu'elle.

Elle n'aurait été plus qu'un mauvais souvenir.

Sauf que là. J'ai dû m'impliquer. Pas émotionnellement, psychiquement.

Il y a eu, une sorte de proximité forcée entre nous, qui m'a obligé à la toucher, encore, et encore. À la sentir contre moi, à l'entendre m'appeler moi. Pourquoi elle me demandait mon aide, je n'en savais rien. Mais après que je lui ai dit, elle a arrêté de le faire, et je voulais savoir pourquoi cette fille se laissait cogner, mais ne pas insulter de pute !

Il m'a fallu tout ce temps de réflexion pour réaliser que j'avais fait un black-out complet.

De nouveau ses paumes dans mon ventre me réveillent et j'arrive à en attraper une. Je me mets à rire, parce que c'est vraiment plus fort que moi. Je m'en bats les couilles moi de ses excès de colère.

En fait je la trouvais presque mignonne, petit cœur est en colère.

"Tout ce que je voulais, c'était savoir pourquoi Mariposa ne pleure pas quand on la bat, mais quand on lui dit que c'est une pute."

PARCE-QUE MON PÈRE M'A SUFFISAMMENT CASSÉ DES CÔTES EN PENSANT QUE J'ÉTAIS UNE TRAÎNÉE !

Je l'ai articulé...

Quand...

Quand est-ce que je lui ai demandé ça ?

Il m'a fallu une bonne seconde pour l'entendre me dire que je lui faisais mal. Que ma main lui faisait mal. J'ai lâché son poignet. L'alcool annihile une bonne moitié de ce que je peux percevoir mais je me suis rendu compte que j'étais en boxer, qu'elle portait encore mes vêtements, qu'elle avait un chignon complètement décoiffé qui pendait sur le côté droit de sa tête, mais le meilleur c'était qu'elle avait rafistolé un "élastique" avec une de mes cravates, j'aurais voulu mourir de rire en constatant ça mais plus elle pleurait, plus elle me hurlait dessus, plus son chignon se détendait.

J'ai dégluti.

Elle respire tellement fort, j'ai l'impression qu'elle va suffoquer.

Elle reculé d'un pas, et de plusieurs en fait, je puis je ne sais pas pourquoi, je me suis penché pour l'attraper par le poignet encore. Elle s'est secouée tellement fort pour que je la lâche, que je l'ai fait sans le vouloir. Et puis elle m'a poussé. J'ai tiqué, mon visage a grimacé, et j'ai essayé une fois encore de l'attraper.

J'ai commencé à sentir mes poumons se gonflent un peu plus rigoureusement, encore d'une violente colère. Et ça m'énervait encore plus de ne pas comprendre pourquoi elle me foutait autant en rogne ! J'ai réajusté mon boxer plus correctement pour passer aux choses sérieuses, mes mots se coincent dans ma gorge. Je lui emboîte le pas et malgré ses tapes sur ma peau je réussis à choper un de ses poignets, elle a presque hurlé:

— Il y en a eu combien ?

LÂCHE-MOI ! Putain mais comment tu fais pour être le roi des fils de chien !

J'ai attrapé son col avec force en l'enfonçant dans ma pièce, ses mains contre moi je les sentais un peu trop fort à mon goût:

Tu as baiser avec combien de mecs ?

Mon cerveau marche en décalé. Je ne veux pas répondre ça, mais l'alcool répond pour moi. J'ai juste vu son visage se tortiller et grimacer d'incompréhension, elle a secoué la tête, et je voulais savoir.

Par pure curiosité.

— T'es complètement taré, et tu es bourré... tu me fais peur !

Ma rage m'est montée dans la gorge, j'ai saisi sa tête, un peu violemment, je le sais, elle a gémi d'effroi. J'avais le feu dans les doigts, je voulais juste savoir ça, après ça je la laisserais:

— Avec qui tu as baisé Mariposa !?

— Mais en quoi ça te regarde putain de taré, lâche-moi, laisse-moi tranquille ! Laisse-moi maintenant ! LAISSE-MOI TRANQUILLE !

Je crois que je sentais son pouls battre avec terreur contre mes doigts, en fait, je n'ai aucune idée de ce qui se passe dans ma tête mais c'est effrayant, et c'est tout ce que j'aime !

— Putain mais tu vas me dire avec qui !?

J'ai senti mes mains sur son visage. C'était presque horrible d'en avoir la haine de demander ! Ses mains sur mon ventre me repoussent, je me sens vaseux, un peu orageux, sûrement en colère et très ivre, mais ça me brûle de ne pas comprendre pourquoi !

Pourquoi elle putain !?

— AVEC QUI !?

— AVEC PERSONNE ! PERSONNE, MON DIEU, PERSONNE !

Une pression fait chuter mon estomac, j'avais dû mal a la croire maintenant, ou peut-être que c'était l'alcool qui brouillait ma perception:

— Avec qui tu as couché Mariposa ?

Mes pouces se sont collés sur ses joues, je me sentais un peu moins agressif, j'ai essuyé ses larmes. Il y avait sûrement quelque chose dans mon cerveau qui ne fonctionnait pas correctement, mais je voulais savoir qui, quand, pourquoi, et ensuite je dormirais mieux, elle m'avait l'air désespérée, alors j'ai continué à séché ce dégoût et cette tristesse qui me mouille les doigts.

— Juste des noms. C'est tout ce que je te demande.

— Avec...personne ! Avec personne... personne, avec personne. Je ne l'ai jamais fait avec personne... je te le jure...

Du mal a respiré, j'ai eu un petit mal de ventre. Sûrement l'alcool. Mais son désespoir qui déforme ses sourcils ça m'a fait mordre l'intérieur de ma lèvre. On ne se bat plus là, je ne sens pas ses mains me repousser au final mais je les sens contre mon ventre. Elle finit par baisser les yeux, et je regarde son front parce que ses yeux sont inondés. J'ai beau essuyer cette eau, ça coule sur mes mains.

— Je ne suis pas une pute... c'est vrai...

Je le sais.

Je ne le pensais pas mais je l'ai dit quand même.

Et c'est tout ce que je voulais que tu me dises.

— Ne me ment plus jamais Mariposa. Je déteste les menteuses.

Elle m'a regardé en écarquillant les yeux. L'air choqué sur son visage m'a fait réaliser que moi aussi j'avais un sérieux problème d'alcool. Je l'ai lâché enfin en reculant d'un pas. J'ai dégluti une fois, en la regardant reprendre son souffle. Je voyais bien que je venais de lui pomper toute son énergie. Que j'avais avalé une bonne partie de sa force en la laissant tremblante au milieu de mon dressing.

En reculant, je me suis mené vers la penderie dédiée aux vêtements d'intérieur. Elle est restée debout là complètement choquée, a inspiré très fort. Les yeux rougis par les larmes que j'ai provoqués. J'ai mordu l'intérieur de ma bouche encore plus fort pour m'éviter de parler. Ma main a saisi un t-shirt et un bas leste assez confortable que j'ai maladroitement enfilé.

J'ai un petit fond de migraine, j'avais envie de me détendre tranquillement, mais elle a fini par sortir de la pièce dans la précipitation. J'ai inspiré en restant debout là dans mon dressing. Ça n'a pas duré très longtemps.

Je suis sorti de la pièce moi aussi. Mes pas l'ont suivie hors de ma chambre, elle a presque couru dans les escaliers. Malgré ma lenteur je l'ai regardé arrivé au rez-de-chaussée.

— Laisse-moi tranquille bon sang...

— C'est encore chez moi ici, il me semble.

Elle s'est arrêtée net, je suis arrivé en bas et ses pas se sont précipités sur moi. Elle m'a pointé son index devant mes pectoraux, le visage déformé par la haine, elle m'a articulé:

— Et tu ne comprends pas que je ne veux pas que tu t'approches de moi ? Tu ne comprends pas que tu es écœurant ? Que tu me donnes la nausée ? Tu ne comprends pas que t'es un être étouffant et complètement malade ! Tu allais frapper ton propre frère et je ne sais même pas pourquoi il ne t'a pas encore cassé ta grande gueule !

À chaque phrase son index s'est planté au milieu de ma poitrine.

À chaque phrase, j'ai eu l'impression qu'elle n'allait pas se contrôler ce soir.

Et puis l'alcool n'arrangeait pas mon cas, autant je me sentais colère, j'avais aussi envie d'en savoir plus sur son cas, alors je n'ai rien répondu, je regardais juste ses iris noisettes. Putain qu'elles ressortaient bien sur sa face ses iris.

— T'es juste un pauvre connard qui s'ennuie ! Et tu prends ton pied en faisant du mal aux autres parce-que tu n'as pas trouvé d'autre moyen pour montrer que tu es "puissant".

Un sourire en coin s'est étiré sur mes lèvres.

— Ouais ça te fait marrer, rien de nouveau...

— Je n'ai rien à te prouver, Mariposa.

Ma réponse l'a étonné, et moi aussi je n'aurais peut-être pas dû lui répondre mais j'en avais bien envie. Et puis que je le veuille ou non, c'était l'alcool qui l'aurait fait pour moi.

— T'as peur hein... De ne plus être le roi Côme King...

J'ai senti mes yeux se plisser.

— Ça viendra... un jour, ça viendra tu ne seras plus le roi de personne. Et ce jour-là, je serais-là, pour rire de toi. Comme tu ris de moi maintenant.

Elle a eu un petit sourire mauvaise un coin, un truc infime à peine perceptible mais moi je l'ai vu. Et ça ne m'a pas plu du tout:

— C'est ça que tu vois quand tu fais des cauchemars-.

J'ai saisi son pull assez violemment. Mes poings sont tellement serrés je la soulève presque et elle me saisit les poignets avec crainte mais elle est en colère.

— Jamais. Jamais Mariposa.

— Tu sais, mon père quand il avait un pu trop bu, comme toi ce soir, il aimait bien me cogner tellement fort que ça m'arrivait de dormir deux ou trois jours d'affilés. C'est ma meilleure-amie qui venait me réveiller de temps en temps pour me forcer à aller aux toilettes. Mais toi, qu'est-ce que tu vas me faire ? Tu ne peux pas me tuer, pas tant que tu n'as pas mon frère. Alors qu'est-ce que tu vas me faire ? Tu vas me frapper ? Je peux encaisser.

J'ai inspiré un bon coup. Ses yeux me semblaient sombres pour une fois, ce soir son petit éclat caramel est devenu vénéneux. J'ai remarqué que son dégoût fait froncé son petit nez trompette. Bien content de constater qu'il n'avait rien de cassé. Je me suis demandé, à quel point son paternel la tabassait.

— Tu peux encaisser ?

— Oui !

— Tu peux encaisser, Mariposa ?

Elle n'a pas répondu, ses yeux ont voulu perpétuer dans les miens:

— Parce que je peux tester tes limites maintenant. Et crois-moi que tu te rendras très vite compte que tu en as bien une.

Elle a dégluti. Enfin la peur s'est abattue sur son visage. Parfois, en sa présence j'ai peur de mon ombre. Parce que j'ai conscience du mal que je peux lui faire, et je suis sûr qu'elle sait autant que moi de quoi je suis capable, mais ça ne l'empêche pas de l'ouvrir.

— Je peux te détruire plus que lui... et ça, tu le sais très bien Papillon.

Mes mains se sont détendues sur mon sweat-shirt qu'elle portait. Je l'étranglais moins mais ce n'est pas l'envie qui manquait. Son discours me faisait intérieurement, horriblement rire. Elle a capitulé en détournant le regard une seconde. C'était suffisant pour moi pour comprendre qu'elle savait qu'il ne fallait pas continuer à provoquer ma psychologie. Je n'étais pas en état.

Puis lentement, mes doigts ont longé les courbes de son buste. Je ne la touchais pas, mais j'avais l'impression de le faire. Une envie m'a serré la gorge quand ma main s'est arrêtée au niveau de son nombril peut-être. J'ai relevé les yeux sur elle. Elle m'observait un peu choquer.

Putain... mais est-ce que ses putain de taches de rousseurs descendaient jusqu'en bas ou pas ?

— Tu as quelque chose en dessous ?

Elle a rapidement baissé les yeux sur le pull, mais j'avais horriblement envie de lui enlever. Sa colère ne m'énervait pas autant que ça devrait.

En fait...

Bien au contraire, ça me donnait envie d'en découvrir plus.


Je voulais savoir comment son père la cognait.


Qu'est-ce qu'il lui disait quand il le faisait ?

Pourquoi il le faisait ?

Est-ce qu'il la giflait, ou est-ce qu'il lui mettait des poings ?

Quand il cognait ?

À quelle fréquence ?

À quel point il était violent ?

Est-ce qu'elle saignait beaucoup ?

Quel alcool il buvait ?

Quelle quantité ?

Était-ce tous les soirs ?

Est-ce qu'elle pleurait ?

Est-ce qu'elle se taisait ?

Et qu'est-ce qu'elle disait ?

Combien de côtes il lui a cassées ?

Combien de fois ?

Est-ce que les lésions sur ses os sont toujours là ?

Est-ce que parfois quand elle se baisse elle a mal au ventre ?



Elle a claqué ma main en reculant d'un pas, ça m'a fait revenir sur tête. Sa face s'est chargée d'inquiétude. Mes mains ont remonté sur sa gorge. J'ai plein de questions en tête, et ne pas avoir de réponse ça me frustrait, c'était comme s'il manquait quelque chose dans mon équation. Comme s'il y avait quelque chose de sale sur moi. Ça me démangeait le cerveau.

— Qu'est-ce que tu ressens ?

J'ai senti son pouls accélérer sous mes doigts. Elle ouvre sa petite bouche gonflée, mais pas un mot n'en sort.

— Quand je mets ma main sur ta gorge, qu'est-ce que tu ressens ? Qu'est-ce que tu te dis ?

Ses yeux grands ouverts s'angoissent sous ma pression. Je n'ai vraiment pas envie de la tuer, maintenant. Je crois qu'il y a des montagnes à découvrir sur la petite Mariposa Albane Díaz avant que je mette fin à son histoire.

— Dis-moi, ce que ça te fait ? Est-ce que tu as peur ? Est-ce que tu penses que je ne peux pas te tuer ?

Ses sourcils se sont tortillés plus encore, elle a fermé les lèvres, et putain qu'elles étaient gonflées ce soir.

— T'es juste... super bourré... Côme...

J'ai senti l'inquiétude dans sa voix, mais aussi sous mon pouce que j'ai placé délibérément sur sa carotide. Ça pulsait tellement vite, j'ai presque du serré la mâchoire pour résister à l'envie de mordre.

— Tu veux un verre peut-être ? Pour te détendre.

— Je ne bois pas...

— Tu ne bois pas ?

— Non.

— Jamais ?

Elle a secoué la tête pour me dire non.

Jamais... ça, c'était encore plus excitant. Putain, mais d'où est-ce qu'elle sortait cette fille. J'ai l'impression qu'elle n'existait pas vraiment. J'ai senti mon pouce caresser la peau de sa gorge, elle triturait le bas de mon pull et je voyais bien l'angoisse sur son visage et je sentais sa salive se coincer dans sa gorge.

Aller avale.

Je savais que mes yeux sur elles la faisaient transpirer. Je la fixais par pure provocation. Elle a lutté, un bon moment suffisamment électrisant pour moi, et enfin, j'ai senti sous mon pouce les mouvements de sa gorge avalant sa salive.

Je me suis senti sourire et puis je me suis aussi fait la réflexion qu'elle n'avait pas bougée de là. Pas d'un poil. Et ça aussi je ne comprenais pas pourquoi.

Mes yeux la jaugent de haut en bas, elle doit mesurer, un mètre soixante-cinq, soixante-sept grand maximum. Pas plus...

— Tu empestes l'alcool.

Mes yeux se sont plissés, avec ce sourire en soin qui ne me quittait plus:

— C'est dégoûtant...

— Qu'est-ce que tu ne trouves pas dégoûtant toi, riais-je presque.

— Le jour où tu me laisseras tranquille ? Et je te retourne la question, parce que tu as l'air d'être un sale maniaque.

— Ouais, c'est sûrement vrai, mais je dirais que tes petites fesses ne me dégoûteraient vraiment pas.

Elle m'a poussé, inutile de vous préciser que je rigolais déjà. J'ai tellement titubé pour ne pas tomber que j'ai dû me rattraper avec la rembarre des escaliers derrière-moi. J'ai eu la sensation de tanguer pendant plusieurs secondes. Il m'a fallu un temps pour reprendre mes esprits face à l'alcool qui paralyse mon sang.

En me tournant le dos, mon sweat-shirt est trop grand pour elle, je ne vois rien. Et même le pantalon qu'elle m'a pris est trop large. Elle a croisé les bras sous sa poitrine avant de s'asseoir dans le coin de mon canapé.

Je l'ai regardé défaire ce chignon complètement en pagaille. J'étais sûr qu'elle venait de faire des soins, ou quelque chose qui s'en rapproche en tout cas, parce que ses boucles me paraissaient un peu trop définies à mon goût.

Je n'avais pas envie de lâcher l'affaire. Quelle affaire, j'en sais rien, mais la soirée ne faisait que commencer pour moi. J'en voulais un peu plus. Ça me stimulait et ça, c'était mémorable !

D'abord mes pas m'ont mené dans la cuisine. Je mourrais de faim. J'ouvre mon frigo, mais je déteste la nourriture froide et il n'y a rien d'intéressant à faire réchauffer. Je n'avais aucune énergie non plus pour me faire un sandwich. Alors j'ai pris de l'eau fraîche, ça allait m'aider à décuver un peu.

En refermant la porte du frigo, j'ai englouti la moitié de ma bouteille d'eau. Mes pas sont toujours aussi hésitants, et je me sens plus joyeux, ou déprimé que d'habitude mais peu m'importe. J'avais un objectif, c'était de poser mes fesses sur ce canapé et savoir à quel point elle avait peur de son paternel.

Je me suis alourdi sur les coussins. Je l'ai entendu soupirer et ça m'a fait ricaner.

— Tu n'as pas l'air très emballée ce soir toi. Tu m'avais l'air plus réceptive tout-à-l'heure. T'es changeante comme nana.

— T'as un rire de psychopathe, t'es complètement bourré, et je n'ai pas envie de parler avec toi, je ne comprends même pas pourquoi t'es assis là, donc non je ne suis pas "emballée".

— On dit, selon une légende new-yorkaise, qu'il est interdit de briser le cœur d'un alcoolique chaton.

Elle m'a toisé. J'ai pincé mes lèvres pour ne pas rire, et pourquoi je me retiendrais déjà ? Pour rien. Alors je me suis mis à rire tout seul.

— Côme...

Elle a expiré. Je suis sûr que la tout-de-suite, elle avait envie de me dire de me l'a fermé, mais elle ne l'a pas fait. D'ailleurs c'était une très bonne idée de sa part:

— Je me demandais-.

— Je ne veux pas te parler.

— Je le sais, mais tu vas le faire quand même, je disais donc je me demandais à-.

— Moi je me demandais ce que tu vois quand tu dors ?

J'ai détourné les yeux en face de moi. Mon regard blasé s'est rivé sur le mur devant et je suis resté comme ça au moins quinze bonnes secondes.

Elle me l'a craché avec haine parce que je pense bien qu'elle a compris que c'était le sujet qui attisait ma rage.

Voilà, c'est ça que je ne voulais pas faire. Me mettre en rogne:

— Tu ne veux toujours pas me dire combien de mecs t'ont baisé ?

Son visage à grimacé, elle a pincé les lèvres, j'ai constaté une immense peine tracer ses traits, sauf qu'au lieu de se taire, elle m'a dit:

— Tu ne veux toujours pas me dire pourquoi tu as si peur de dormir ? Tout seul ? Tu as peur du noir ?

J'ai senti une petite palpitation maladive chauffer ma poitrine. Un sourire mauvais a étiré mes lèvres, et je l'ai vraiment assassiné du regard, je sais qu'elle a paniqué à ce moment:

— Et qu'est-ce que tu pensais de leur bite quand ils te baisaient Mariposa ? Ils étaient plusieurs ? Ou ce n'est pas ton genre ? Quoi que te regardant...

Elle a mordu sa lèvre du bas, son visage s'est décomposé de tristesse et de honte, et mes palpitations se sont calmées. Je savais que je mentais en disant ces choses, mais je savais aussi que l'envie d'humilier plus qu'on pense pouvoir me faire surpasserait toute chose.

Elle a baissé la tête, en essuyant son nez et j'ai pivoté la tête en face de moi.

Je savais que je venais de la blesser et au fond de moi je n'avais pas vraiment prévu ce scénario dans mon cerveau.

Putain, ça me faisait chier:

— Tu es satisfaite ?

J'ai tourné la tête vers elle, ses yeux emplis de larmes dans les miens m'ont paru détruits et angoissés:

— Hum, insistais-je, tu as eu ce que tu voulais ?

Je me suis senti en rogne en fait.

— Tu penses à quoi toi ? Hein ? Parce que tu ne sais pas jouer à ça Mariposa je te l'ai déjà dit. Et quand tu auras fini par me poser la mauvaise question, comme maintenant, ça se finira en supplications ou en larmes, et je n'ai pas la patience d'avoir des filtres ce soir, tu as compris ?

Je crois que son visage est devenu rouge... En tout cas elle a pincé ses lèvres.

— Tu as compris, articulais-je sèchement.

Elle m'a toisé mais elle a fini par hocher la tête.

— Bien.

— Pourquoi... ça te fait si mal qu'une fille ne puisse pas être v-vierge ?

J'ai froncé les sourcils en me moquant presque de sa question. J'ai avalé une bonne gorgée d'eau à en essuyer le coin de ma bouche:

— Je sais que tu l'es, si c'est ce que tu voulais vraiment me demander.

— Alors... pourquoi tu m'as dit ces choses ?

Rien qu'à l'entendre, j'avais la sensation qu'elle me suppliait que je retire ce que j'avais dit. Je sentais que ça lui avait fait énormément de mal.

— Pourquoi ça te fait aussi mal qu'un homme puisse penser le contraire ?

— Pourquoi ça t'intéresse autant ?

— Et pourquoi pas tiens ?

— Quoi t'es un mafieux psychologue ? Tu vas analyser mon comportement après ?

J'ai ricané, ce n'était pas vraiment la question:

— Simple curiosité.

— Et pourquoi moi je ne peux pas être curieuse, et te demander pourquoi tu te paralyses dans ton sommeil ?

Mon cerveau a mis un temps fou à reconnaître que si je lui posais des questions, elle en ferait forcément de même. Que ce soit pour me blesser ou par pure curiosité, il fallait que je m'attende à ce que mon comportement provoque le sien.

Les paroles de Robin me reviennent en tête. J'ai englouti une nouvelle fois ma bouteille d'eau la finissant presque. Je n'ai pas envie de penser à ses dires, mais le fait est que, je ne veux pas reconnaître que oui, je ne devrais pas être assis là. À chercher, des réponses à des questions que je sais ne m'apporteront rien dans ma vie.

Pendant ce temps où je me laisse dicter ma soif d'en savoir plus, c'est la porte ouverte à un semblant de liberté pour elle. Et je le sais puisqu'autrement elle n'aurait jamais osé me lever la main dessus.

Pour être honnête, j'ai hésité longuement à répliquer. Homme ou femme, ce n'est pas mon problème, si on me touche je répondrai quoi qu'il arrive sauf qu'elle...

Elle... plus le temps passe et plus...

"J'ai vraiment envie de coucher avec toi, Mariposa."

— Va te faire enculer Côme. Voilà !

J'ai presque sursauté quand elle m'a grondé ces mots. En tournant la tête vers elle j'ai eu des sortes de palpitations terribles face à ses larmes.

L'alcool c'est fini mon vieux. Parce que tu es incapable de te contrôler quand tu bois ! Et ce n'est pas vraiment ce que je voulais dire. Enfin si, je le pense très fort, j'en ai même trop envie à mon goût mais elle n'avait vraiment pas besoin de savoir que si elle me disait oui, je n'hésiterais pas une seule seconde !

Merde !

J'ai presque l'impression d'avoir le corps en fumé !

Elle s'est levée, et je n'entendais même plus ce qu'elle était en train de me hurler dessus. Un nouveau black-out, parce que tout ce que j'étais en train de me dire c'est « merde ».

Merde, merde, merde.

Par réflexe ma main a balancé maladroitement sur un côté un coussin qu'elle m'avait lancé sur la gueule. Je suis revenu sur terre et j'ai entendu sa voix:

— ... jamais avec toi ! T'es juste un psychopathe et tu me le confirmes jour après jour ! Et puis tu te prends pour qui à penser que-.

— Ça-va, ça-va, ferme un peu ta gueule, m'agaçais-je, j'ai juste dit que j'ai envie de toi ! Tu ne vas pas me briser les tympans une année entière !? Déjà que je n'entends presque plus rien ce soir, je ne suis pas en état de t'entendre me faire tes sermons et en plus de ça, je m'en bats les couilles !

— Ah... tu t'en bats les couilles ?

— Assieds-toi on n'a pas fini !

— Je.m'adresse.plus.la.parole.

Elle me l'a articulé en se mettant devant moi, pinçant ses pouces contre ses index, son visage m'a transmit une écœurante haine à mon égard, et ça m'excitait plus qu'autre chose. Elle m'a fixé trois secondes avant de se mettre à marcher.

Par marcher j'entends contourner rapidement mon canapé, et se dépêcher vers mes escaliers.

Non, non, non...

Le truc c'est que je n'avais pas fini, et je n'avais pas non plus envie de passer pour un sale pervers non plus. Je l'ai entendu monter mes marches. J'avais une pression dans les cuisses, comme si mon corps pesait des tonnes. Je me forçais à rester assis là. Il le fallait. Je crois que je n'allais pas la poursuivre toute la soirée et puis de toute façon je suis incapable de tenir une conservation rationnelle.

Je me suis quand même levé.

C'était plus fort que moi.

Cette fois-ci Côme, tiens ta langue.

J'ai presque a couru dans mes escaliers en les enjambant maladroitement certes, mais c'était déjà ça.

Je savais, dans mon for intérieur que j'aurais dû la "laisser tranquille" depuis un bon moment, mais ça me paraissait être une tâche impossible à réaliser, en tout cas pour ce soir, je savais que quoiqu'il arrive l'alcool me ferait réaliser tous les fantasmes dont j'avais envie.

Elle a claqué la porte de ma chambre. J'ai monté mes marches et je savais déjà qu'elle resterait dans mon dressing. J'ai eu du mal à gravir tout ça. Ça a dû me prendre trois bonnes minutes pour arriver à l'étage. J'ai eu l'impression de faire un effort surhumain pour arriver devant ma porte.

Bien sûr, il n'y avait personne dans ma chambre et puis de toute façon mes pas me menaient déjà devant la porte de mon dressing, que j'ai ouvert.

— Mais qu'est-ce que tu me veux à la fin... !? Qu'est-ce que tu me veux !? J'ai compris, je suis une pute, et tu vas me tuer ! J'ai compris ! Laisse-moi tranquille maintenant !

Elle a vraiment craché son envie de ne pas me voir. Elle s'est assise désespérée dans un des coins de mon dressing. Je ne savais pas ce qu'elle ressentait, parce qu'à sa place j'aurais déjà tué.

— Écoute, prononçais-je en refermant la porte derrière moi avec mon empreinte.

Mais quand je me suis tourné vers elle, elle était devant moi, j'avoue que ça m'a surpris, et tout d'un coup sa gestuelle a complètement changé. J'ai vu son visage s'armer d'arrogance, tout ce qu'elle me transmettait est devenu beaucoup plus agressif et violent.

Le seul langage que je maîtrise si bien... puisque c'est le mien et le seul que je parle. Elle a relevé la main vers nous, et surtout agité son index devant sa tête et devant moi, son chignon fait avec ma cravate bouge au même rythme que sa hargne, j'avais l'impression que j'allais vraiment aimer ça:

— ¡Estoy cansado de oírte hablar conmigo! ¡Me dejarás en paz ahora! ¡No me importa lo que quieras decirme! ¿Crees que eres un rey? ¿Porque tienes dinero y eres un asesino? ¿Es eso lo que te hace pensar que eres superior a los demás? ¡Eres un pobre idiota! ¡Un bastardo!

— Oh wow...

Je n'ai rien compris...

— Wow ! Mariposa !

À part, dinero, et peut-être, superior ? Idiota et bastardo, je n'avais absolument rien compris, mais c'était un pur kiffe de l'avoir entendu ! Et j'avais un large sourire (peut-être pervers), sur le visage.

Mais je ne m'attendais pas du tout à ce qu'elle me débite tout d'un tas d'insultes (probablement) en espagnol. Elle a eu une manière de parler brutale. C'est une facette d'elle que je découvre ce soir. Dans mon esprit, elle me paraissait plus... discrète... mais j'avais oublié qu'elle venait tout droit de Chicago, élevé au beau milieu de quartiers ghettos en plein Illinois, la ville de la corruption.

Putain, c'était une fille comme ça !

Et je savais...

Je savais que c'était moi qui faisais ressortir cette folie en elle.

J'en veux plus !

— ¡Ahora te vas, me dejas solo! ¡Pervertido!

— Putain mais qu'est-ce que ça veut dire chérie, riais-je.

— Ça veut dire que tu peux aller te-... sors ! SORS D'ICI !

— Mais !

Je me suis mis à rire:

— Ce n'est pas chez moi ici ?

Elle m'a cogné le ventre. Une fois, j'ai pivoté la tête sur le côté. Elle a levé la main devant moi en signe de menace.

J'ai arqué le sourcil. Cette fois-ci ça m'a énervé.

— Frappe-moi encore une fois pour voir ?

Elle a gardé la main en l'air, j'ai attendu qu'elle fasse, parce que cette fois-ci j'allais répondre. Et je m'en battais les couilles des conséquences. J'avais la haine au fond de moi sur le coup !

Quand j'ai vu sa main se baisser, j'ai attrapé son bras et crocheté sa cheville, son corps a rapidement glissé sous ma force mais je ne l'ai pas laissé tomber puisqu'en fait je suis tombé avec elle parce que je tenais à peine debout moi-même. Son pied s'est enfoncé dans mon ventre et franchement elle n'a eu qu'à pousser un peu pour que je m'écroule sur le côté. De nouveau j'avais juste envie de me marrer un bon coup.

Je riais déjà.

C'est la dernière fois que je bois.

— Laisse-moi sortir ou je la casse !

J'ai rouvert les yeux. Elle était debout au-dessus de moi.

J'ai froncé les sourcils.

— T'es-t'es en train de menacer une de mes montres ou je rêve ?

— Je vais tout casser ! Laisse-moi sortir d'ici !

— J'avais juste, une seule question chaton, après, tu pourras partir...

Elle a attendu, ses deux mains tenant la montre prête à la péter.

— Elle coûte 40,000 dollars, si tu-.

Pose ta putain de question et laisse-moi partir !

— Mais c'est que tu te libères petit papillon !

— T'es qu'un sale alcoolique !

— Oh, juste un verre ou deux, rien de très exceptionnel. Et si tu me le disais en espagnol ça ?

— Qu'est-ce que tu veux me demander merde !

— Bon dis-moi, articulais-je en m'appuyant sur mes coudes, est-ce que tu l'aimes ton père ?

Elle a froncé les sourcils. L'expression sur son visage à changer pour quelque chose de plus dramatique... elle a fini par baisser les bras en tenant ma montre d'une façon plus angoissée. J'ai eu la sensation qu'elle voulait se rassurer avec le métal.

Elle a reculé d'un pas.

— Pourquoi tu me demandes ça...

— Simple curiosité ?

— Pourquoi ?

— Simple curiosité.

— Ça ne te regarde pas...

Elle a reculé lentement, je me suis redressé et mon épaule s'est appuyée contre un de mes meubles. Elle a expiré en reposant la montre dans son encoche.

— Réponds simplement à cette question Mariposa.

J'ai vu sa main faire glisser lentement le tiroir de mes montres pour le fermer. Elle a essuyé ses joues en reniflant discrètement.

Mes pas m'ont mené vers elle. Je ne crois pas que je savais ce que je faisais, mais en tout cas pour ce soir j'avais atteint mon quota de folie, autant continuer jusqu'à ce que je dessoule.

Mes doigts se sont levés jusque cette cravate qui entoure gauchement ses cheveux. Au final ce sont mes deux mains qui se sont levées. Je sens ses yeux interrogateurs sur moi, j'ai même vu qu'elle a reculé légèrement. J'avais envie de refaire son chignon. J'avais juste envie de toucher ses cheveux en fait et les sentir dans mes doigts. La sensation des spirales sur ma peau, je crois que je la trouvais satisfaisante.

J'ai tiré ses cheveux en hauteur pour les rassembler mais je me suis rappelé que je n'avais aucune idée de comment on est censé faire un chignon. Mes yeux ont jonglé entre ses boucles et la cravate énouée dans ma main.

Mes lèvres se sont étirées. Et j'ai fini par lâcher ses cheveux. Ils se sont alourdis avec souplesse sur ses épaules et elle les a touché perplexe en les arrangeant. Je lui ai même rendu ma cravate, et elle s'est distraite en la faisant tourner dans ses mains. J'avais la sensation de l'avoir totalement épuisée pour la soirée. D'avoir aspiré une bonne partie de son énergie, ça se sentait sur son visage que ma présence était très lourde pour elle:

— Je ne te comprends pas Côme... vraiment... tu es très complexe comme personne...

Elle l'a murmuré, comme si elle se le disait à elle-même, alors j'ai fini par répondre:

— Je ne t'ai pas demandé de me comprendre.

— Je ne veux pas te comprendre non plus, mais je veux savoir pourquoi t'es aussi...

— Quoi, chaotique ?

Elle a mordu l'intérieur de sa bouche. Puis je l'ai vu hocher la tête positivement.

— Et tu l'es autant que moi Mariposa. Mais tu le caches mieux que moi.

— Je ne suis pas... chaotique.

— Tu aimes quand même ton père. Bien sûr que tu l'es. 

Ce n'était pas une question, et elle l'a très bien compris car elle a baissé les yeux.

— Mais à quoi ça t'avance de le savoir ? Pourquoi tu me poses toutes ses questions ? Pourquoi tu veux savoir des choses sur moi qui sont très intimes, et qui ne te regardent pas. J'ai du mal à suivre tes actes. T'es imprévisible !

— Je sais.

Elle m'a paru interloquée. Ses grands yeux noisette me fixent sans trop de conviction. Dans mon cerveau ça avait un sens, et peu importe si tout le monde ou personne ne le comprenais, moi ça me permettait de ranger les cases à leur place, et c'est tout ce qui m'importait:

— Je pense que tu as juste une curiosité malsaine.

Mais encore ?

— Parce que tu penses que tout le monde doit te rendre des comptes. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne pense pas que tu sois prêt à avoir cette discussion. Et même si tu l'étais, je ne serais pas celle qui t'écouterait ou qui te donnerait des leçons.

Mes yeux l'ont fixé.

J'aurais préféré être sobre. Pour répondre correctement parce que sur le coup, à part sentir un méchant feu m'embrasser de l'intérieur je n'ai pas tout de suite eu l'envie de répondre.

— Tout ce que tu me dois Mariposa tu me le paieras de ta vie.

— Alors pourquoi tu me la sauves ?

— Parce que j'ai besoin de toi.

— Non, c'est faux. Tu n'as pas besoin de moi, et si ça ne tenait qu'à toi, je serais déjà morte. Mais je suis là, et mieux encore, tu me touches les cheveux, tu veux même savoir si j'ai déjà eu des relations avec des hommes, tu veux savoir si j'aime mon père et pourquoi ça me fait aussi si mal que l'on puisse m'insulter. Tu n'as pas besoin de moi, mais il y a quelque chose qui te plaît dans ta façon de me faire du mal.

— Peut-être.

— Peut-être !?

— Sûrement.

— Et qu'est-ce que tu aimes ? Me voir pleurer ? Ou me voir essayer de me défendre en sachant pertinemment que tu finiras par me faire taire, ou me tuer tout simplement ? Savoir que tu as le contrôle ? Que je "t'appartienne" le temps de cette captivité ?

— Hm...

— Qu'est-ce qui t'excite autant Côme ?

— Toi.

Elle a écarquillé les yeux en ouvrant la bouche, mais elle l'a refermé très vite. À ce stade, autant être honnête.

— Ouais, c'est toi.

— Tu es conscient ou... quand tu auras décuvé demain tu me diras que tu n'as jamais dit ça si je ne suis pas morte d'ici là.

— Je suis ivre certes, mais je pense tout ce que je dis.

— Tu n'es pas sérieux là !?

— Et pourquoi pas ? Tu me poses la question, voilà ma réponse.

Elle a balbutié quelque chose. Son regard est surpris et je crois qu'elle panique un peu, pas moi.

— Je n'ai rien fait pour... ça...

— Je le sais.

— Alors pourquoi ?

— Parce que je te trouve autant chaotique que je te trouve pure. Je veux savoir pourquoi toi tu l'es.

— Qu'est-ce... ça ne veut rien dire ! Je ne suis juste pas une sociopathe Côme ! Et ça ne me plaît pas de faire du mal aux autres, même pas à toi !

— Bien sûr que ça veut dire quelque chose, et tu le sais aussi bien que moi Mariposa. Il n'y a rien de normal chez toi et en même temps tout l'est. Tant que je n'aurais pas compris pourquoi, j'aurais envie de savoir.

— Il n'y a rien à savoir Côme, s'énerve-t-elle.

— On a tous nos secrets Mariposa... Et toi il y en a un que tu n'as a personne.

— Arrête maintenant ! Arrête !

Son visage est devenu rouge et empli d'épouvante. Quelqu'un qui n'a rien à cacher ne se laisse pas submerger par des angoisses et de la terreur. Je sais qu'il y a quelque chose. Les perles de ses larmes ne sont restées coincées dans ses paupières, elles ont dégouliné le long de ses joues.

Je ne sais pas ce que c'est, mais je finirais par le découvrir un jour.

J'ai levé le bras, mon pouce à essuyé une larme mais elle à laissé un bruit de mépris s'échapper de ses lèvres en baissant la tête, sa main ma rejetée puis ses pas m'ont contournés, rapidement elle s'est menée vers la porte. Je l'ai entendu essayer de l'ouvrir sans succès. Ça me démangeait de ne pas avoir toutes les réponses à mes questions. J'avais la sensation de voir une tâche sur un vêtement propre.

— Ouvre-moi !

J'ai décollé mon épaule de l'étagère. Elle me regardait avec sa tête ronde et ses taches de rousseur sur le nez. Je me suis bien redemandé si elle en avait sur tout le corps d'ailleurs. Mon corps s'est placé à côté d'elle et mon pouce s'est posé sur la surface noire sur la poignée. Quelques secondes ont suffi pour que le déverrouillage s'enclenche, elle a ouvert la porte, mais je l'ai refermé moi-même avant qu'elle ne sorte.

Elle s'est retourné vers moi les yeux écarquillés en tenant toujours cette poignée.

— Laisse-moi partir.

Elle a l'air terrorisée.

Mais pas par moi.

Enfin, si, mais pas seulement.

Aller qu'est-ce que tu caches à la fin...

Mes mains se sont posées sur ses joues.

Mariposa me semblait paralysée sous mes doigts. L'alcool pompait mon sang, ou mon sang pompait l'alcool, l'un ou l'autre je n'en savais rien. Tout ce que je sentais, c'était un point d'interrogation dans mon ventre. On a trop parlé mais je n'ai eu aucune vraie réponse en fin de compte. Mon visage s'est approché du sien, elle n'a rien dit, mais les traits de son visage m'ont conté énormément de choses.

J'y ai surtout vu peur et angoisses.

Et beaucoup de curiosité aussi.

Je ne comprenais pas non plus pourquoi la toucher, ou la baiser me donnait autant envie, en tout cas, je la trouvais suffisamment attirante pour que sous alcool, son petit nez trompette m'incite à regarder son visage de plus près.

Je voulais voir les traits de son père, ou peut-être ceux de son frère, mais je ne voyais qu'elle.

Mes doigts sont devenus un peu agressifs, poussant ses joues. Je trouvais qu'elle avait de grosses joues. Qu'elle avait de grands yeux clairs. Qu'elle avait des lèvres gonflées et des sourcils fins, mais épais cachait un gros caractère. J'ai tellement approché mon visage du sien, que j'ai eu la sensation de toucher le bout de son petit nez. Et son souffle s'écrasait sur mes lèvres, elle m'a donné tellement chaud que la violence de ma résistance entre mes jambes, dans ma gorge, sous mon ventre m'a fait mal.

J'ai entrouvert la bouche.

Et elle aussi. Elle expirait intensément, je l'entendais et ça résonne dans ma chair. Ma tête s'amuse un peu devant la sienne, à faire monter ma pression, faire monter cette libido qu'il fallait que j'assouvisse.

Est-ce qu'elle en avait partout de ces putain de taches de rousseur bordel ?

Ses lèvres me donnaient envie de lui faire des choses terribles.

Et quand mes yeux sont revenus dans ses yeux clairs, je ne savais toujours pas ce que je foutais avec elle.

Putain, qu'est-ce que tu fous ?

Ses paumes sur mon ventre s'enfoncent tendrement dans ma blessure, et malgré cette douleur, l'ivresse me donnait toujours plus envie de savoir, pourquoi elle ?

Pourquoi toi Mariposa ?








🂡






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𝐢.𝐚𝐦𝐤𝐮𝐧𝐚𝐟𝐚 𝐬𝐮𝐫 𝐈𝐧𝐬𝐭𝐚𝐠𝐫𝐚𝐦


RE !


Hep, hep, hep, les emballages: 🗑 !


MDR, alors, dites-moi toutes vos analyses ! (Commencez pas à dire il est amoureux Côme il est biiiiiiiiien plus complexe que ça et ça serait trop facile vous me connaissez 😂)

Mais j'ai fait exprès de mettre son PDV, parce que là il vous a donné un nombre incalculable de détails, et celles qui arriveront le mieux à lire entre les lignes comprendront un peu plus pourquoi Côme réfléchit comme il réfléchit.

(J'ai mis un gros indice qui explique CLAIREMENT son caractère, mais cette fois-ci je ne vous dirais pas ce que c'est parce que la dernière fois sur discord je vous ai poucave mais on reprend les secrets professionnels maintenant ça suffit ! 😎)

J'espère que ça vous a plu, je sais que le personnage de Côme est un gros connard même s'il a une part un peu marrante (pour balancer le tout parce que sinon vous le détesteriez toutes, je crois 🥲), j'ai vraiment envie de pousser au max sa psychologie, et celle de Maripopo aussi, je n'ai pas envie que ça s'arrête juste à: "j'ai été traumatisé donc je suis comme ça."

On va voir ce que ça donne franchement à chaque chapitre je ne sais pas ce que je vais en ressortir mais bon, j'espère arriver à vous accrocher.


C'est ce que j'expliquais à l'une d'entre vous en commentaire.

C'est étrange mais pour celles qui me suivent depuis le début savent que je doute h24, ça, c'est pas nouveau MDR. Mais par contre, un truc qui est venu ces dernières semaines (en vrai ce que je ressens depuis ma pause en novembre) c'est que je ne sens plus que j'ai ma place ici.

Je ne saurais pas vraiment comment l'expliquer, mais j'ai tellement douté de moi (surtout après Nafir, l'édition, et la pression que wattpad peu parfois donner) que j'aie cette sensation que j'ai fait mon temps.

Je n'arrive pas à m'enlever ce sentiment, et j'en ai parlé autour de moi mais malgré ça j'ai vraiment cette pensée.

C'est une des raisons pour lesquelles je suis moins active sur Instagram. J'aime écrire, vraiment c'est pour ça que je suis toujours là à être régulière dans mes chapitres (sur Mariposa en tout cas, désolé les team Nafir 🥲)

Je pense qu'une fois que j'aurais fini mes 2 livres je vais prendre une grande pause wattpad. En fait je n'en sais rien, tout dépendra de ce que je ressentirais sur le moment. Je ne sais pas si c'est la période et que ça me passera, mais parfois je repense au confinement... cette période c'était la meilleure pour moi sur wattpad, j'ai passé un des meilleurs moments de ma vie avec vous.

Avant tiktok, il n'y avait pas autant de comparaison entre les histoires, maintenant il n'y a pas un seul chapitre ou je vois le nom d'un autre personnage. J'ai plus cette sensation que chaque auteur apporte sa touche, en tout cas, moi personnellement je ne me sens pas si différente des autres.

Je ne dis pas ça pour que vous me disiez "siii Azra t'est la personne la plus extraordinaire de tout wattpad" PTDR, non en vrai c'est parce que j'ai toujours aimé me confier à vous et vous dire ce que je ressentais.

Je l'ai fait de moins en moins ces derniers temps parce que je me suis dit que ça ne vous intéresse peut-être pas 🥲, du moins plus...

Je le répète mais je suis extrêmement reconnaissante de la communauté que j'ai sur wattpad. Parfois je crois que je ne réalise pas ce que j'ai bâti en seulement 2 ans. Et parfois je repense à l'époque où j'arrivais à répondre à tous les commentaires, tous les messages... À l'époque où je faisais des lives après les chapitres sur Instagram. Ou j'écrivais jusqu'à 6h du matin pour être sûre que vous ayez un chapitre parce que personne ne mettait la pression pour que je publie et personne ne comparait mes histoires à personne 🥲...

C'est le jeu, je pense. Peut-être que c'est moi qui ne sais pas y jouer peut-être, je n'en sais rien...

En tout cas, je vous demande pardon si je suis moins active, si parfois ça se sent que je suis moins enjouée ici, j'aime toujours autant l'écriture mais peut-être qu'il y a quelque chose que je n'ai pas encore compris sur cette plateforme...


Enfin bref, je ne sais pas pourquoi je vous dis tout ça mais j'avais envie de me confier, ça fait très longtemps que j'ai ce sentiment au fond de moi, et je sais qu'il est la cause de beaucoup de mes remises en question.


Je ne vous embête pas plus les filles, j'espère que le chapitre vous aura plu 🌷

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