Elle referme son livre, le range dans son sac et elle enlève son casque de ses oreilles. Elle me regarde, je la regarde avec un petit sourire.
- Je te déteste.
Je...
- Mais-
- Tu n'as pas le droit de faire cette tête.
- Quelle tête ?
- Celle que tu fais en ce moment, je n'arrive pas à être en colère contre toi.
Je souris à sa réponse, je la vois retenir son sourire. Elle est tellement mignonne. Je sais que je joues un peu de sa faiblesse, mais je suis vraiment désolé pour ce que j'ai fait hier, ce n'était pas contrôlé de ma part, c'est juste que je gère mal mes crises de colères.
- Je suis désolée.
- Heureusement.
- J'ai vraiment fait de la merde.
- Il s'est passé quelque chose avec cette fille ?
- Non, non, il n'y a eu qu'une danse. Je ne sais même pas qui sait.
Elle sourit à ma réponse, je souris en voyant son sourire. Elle n'est pas plus énervée que ça ? Je ne m'en plains pas mais elle n'est pas fâché contre moi pour lui avoir posé un lapin.
- Tu n'es pas fâché pour le lapin hier soir ?
- Non pas vraiment. Alice a débarqué chez moi, j'ai deviné qu'elle avait appris.
- Ouais... J'ai tout dit par nerfs.
- Ça va s'arranger.
- Comment tu peux en être sûr ?
- Elle m'a dit qu'elle pardonnerai ton père, il lui faut juste un peu de temps.
Je suis contente de savoir ça, j'avais peur d'avoir tout détruit entre mon père et Alice, j'avais peur de gâcher le bonheur de mon père.
- T'es très proche d'elle.
- C'est un peu comme une tante et elle est beaucoup plus humaine que ma mère.
Je souris à sa réponse, elle me sourit aussi. C'est vrai qu'Alice est clairement plus gentille que sa meilleure amie, d'ailleurs faudrait que je lui dise ce que sa meilleure amie fait subir à sa fille. Je n'ai pas envie qu'Alice continue à donner de l'attention à une personne profondément mauvaise.
On se regarde dans les yeux sans rien dire, on sourit juste, je pose ma main sur une de ses joues.
- Pas si vite, t'es pas complètement pardonnée pour la danse.
Elle retire ma main de sa joue.
- Qu'est-ce que je peux faire pour me rattraper ?
- T'es disponible ce soir ?
- Ouais.
- On pourrait se voir, je dois te dire quelque chose.
Je suis contente qu'elle me propose, j'allais lui demander aussi. Il faut que je lui fasse ma proposition en espérant qu'elle accepte.
- Bien sûr, on se voit chez moi comme ça je te poserai pas de lapin.
- D'accord, je viendrai vers 20h00.
- Je suis encore désolée pour hier.
- J'ai dit que t'étais pardonné.
- Oui mais-
Elle ne me laisse pas le temps de finir ma phrase qu'elle plaque ses lèvres contre les miennes, je réponds à son baiser. On finit par se séparer par manque de souffle.
- Je n'ai pas envie de rester fâché avec toi pour une simple danse.
- Tu sais que je t'aime toi.
- Moi aussi je t'aime même si tu me soûles parfois.
- Personne est parfait.
Elle sourit à ma réponse ce qui me fait sourire aussi. Je prends le casque autour de son cou et le mets sur mes oreilles.
- Toujours de très bon goûts musicaux.
Elle était sur le point de dire quelque chose mais Laura et Andrew font leur apparition, j'enlève donc le casque de mes oreilles et ils s'approchent de nous. J'avais oublié qu'on avait sport avec leur classe.
Andrew : Tu sors avec elle ?
Emma : C'est quoi votre problème avec elle ?
Laura : Elle te manipule.
Quel culot de dire ça alors qu'elle ne fait que la fausse amie d'Emma pour m'éloigner d'elle.
Je serre mes dents, j'enfonce mes ongles dans les paumes de mes mains. Ne t'énerve pas Eden, je dois rester calme.
Emma : Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
Andrew : T'as perdu la mémoire, elle a parié sur toi.
Laura : Sans compter ce qu'elle a fait hier soir.
Emma : Je n'ai pas perdu la mémoire et elle s'est excusée pour ça, je lui ai pardonné. Vous devriez passer à autre chose et accepter que je suis amoureuse de cette fille qui vous le vouliez ou non.
Je souris à sa réponse. Cette fille est juste incroyable. Je l'aime tellement c'est dingue. Je m'en veux tellement pour ce que je lui ai fait, même si elle m'a pardonné au fond je ne me pardonnerai pas complètement d'avoir fait ce pari.
Je vois Jeanne, Diana et Iris venir vers nous mais je crois qu'Andrew et Laura ne les a pas vu puisqu'ils sont dos à eux.
- Elle va encore te faire un mauvais coup. Tu penses vraiment qu'une fille de son genre sort avec des gens de notre genre.
Même si je déteste Andrew, je le comprends totalement. Il n'y a même pas un an je ne parlais presque jamais à Emma ou à leur groupe à part pour les rabaisser, je sais c'était tellement puéril de ma part mais j'avais besoin de me sentir supérieur. Maintenant la seule chose dont j'ai besoin c'est d'elle, sa présence dans ma vie me suffit.
- Bon sang vous pouvez pas être heureux pour Emma. J'ai moi aussi des doutes sur Harris mais Emma lui fait confiance et est heureuse avec elle donc je suis contente pour elle.
Je suis surprise des paroles d'Iris. Je ne pensais pas qu'elle serait de mon côté un jour surtout contre ses amis.
- T'as encore un truc contre elle ?
- T'as arrêté de lui parler parce que t'as un truc contre elle.
- Non, on se parle toujours.
- Quoi ?
- Je faisais semblant pour toi mais je vais arrêter, nous deux c'est fini, j'en ai marre que tu critiques Eden à longueur de journée alors que tu ne la connais même pas.
J'essaye de retenir mon sourire. Je ne vais pas mentir, je suis plutôt contente qu'elle arrête cette relation, elle n'était clairement pas bien pour Jeanne.
- Qu'est-ce qui te fait sourire toi ?
Je ne lui réponds ce qui l'énerve encore plus, il s'approche de moi mais Emma se met entre nous avant qu'il ne s'approche plus de moi.
Andrew : Dégage de là Emma pour que je lui refasse le portrait.
Moi : Je ne savais pas que tu étais violent.
Andrew : Je ne le suis pas mais avec toi.
Diana : Calmez vous. Andrew ce n'est pas ta relation, je pense qu'Emma est assez grande pour savoir avec qui elle veut être.
Andrew et Laura rentrent dans le gymnase sans rien dire de plus, ils nous ont jeté juste un regard noir qu'on a bien évidemment ignoré.
- Pourquoi on était amis avec eux ?
Emma fait un petit sourire à la réflexion d'Iris. Je suis contente de la réaction d'Iris, je sais qu'on ne s'entend absolument pas mais elle veut simplement le bien d'Emma.
- Ça va Jeanne ?
- Ouais, ouais...
Diana vient prendre dans ses bras Jeanne dans ses bras, elle répond à l'étreinte de sa meilleure amie. Je suis triste pour Jeanne, son premier copain n'est rien qu'un connard qui ne la mérite pas.
- Il ne te méritait pas.
- Ouais...
Maintenant qu'elle est célibataire, Félix a peut-être sa chance finalement. Bon je ne pense pas qu'elle veut avoir une relation tout de suite mais c'est à voir.
D'autres élèves commencent à venir, les filles rentrent dans le gymnase, Emma s'apprête à rentrer aussi mais je l'attrape par le poignet.
- Je peux te dire quelque chose ?
- On peut en parler ce soir ?
- Non pas vraiment, je voulais juste te dire que Laura m'a fait des avances.
- Quoi ?
- Ne t'inquiète pas il ne s'est rien passé.
- Je sais, je te fais confiance. C'est juste que je me dis qu'elle me faisait te détester juste pour sortir avec toi.
- Ça n'a pas marché.
Elle sourit à ma réponse et je viens déposer mes lèvres sur les siennes puis on rentre dans le gymnase.
J'ai rangé tout mon appartement, ça m'a pris toute la soirée, je n'ai même pas eu le temps de manger. Je suis complètement stressée, j'ai tellement peur de lui demander. J'entends la sonnerie et mes battements de cœur s'accélérer. Je sens que mes mains sont moites. Je m'approche de ma porte et l'ouvre sans surprise c'est Emma.
- Salut.
- Salut.
- Vas-y rentre.
Je la laisse rentrer et ferme la porte derrière elle, on s'assoit sur le canapé. J'ai la boule au ventre, j'ai tellement peur qu'elle refuse, c'est vrai que c'est un peu tôt pour lui demander ça mais j'ai envie qu'elle soit sécurisée.
- T'as l'air stressé, t'as un truc à me dire.
- Oui mais vas-y commence.
- Non vas-y parce que je sens que tu vas mourrir de stresse si tu ne me le dis pas.
Je rigole à sa réflexion, elle n'a pas tord, je vais finir par mourir de stress. Je respire un grand coup avant lui annoncer.
- Ton frère est venu me parler, il m'a avoué qu'il avait peur que tes parents te fassent quelque chose et moi aussi j'ai peur. Je sais que c'est tôt pour te demander ça mais c'est pour ta sécurité... Tu voudrais bien emménager dans mon appartement ?
Elle ne me répond pendant de longue seconde ce qui me fait encore plus stresser, elle semble réfléchir et semble perturber en même temps.
- Je... J'aurais accepté si ma mère ne m'envoie pas dans un nouveau lycée à la rentrée des vacances de Noël.
J'ai l'impression de tomber du septième étage. Non elle ne peut pas partir, je ne la laisserai pas. Je ne peux pas la laisser seule.
- Non tu ne partiras pas.
- Je ne peux rien faire contre, je suis encore mineur et sous leur responsabilité.
- Non t'es majeure le quatre janvier, tu seras plus sous leur responsabilité.
- Oui mais d'ici le quatre, ils auront fait tous les papiers.
- Et alors tu n'auras qu'à te réinscrive au lycée à la rentrée. Je ne peux pas te laisser partir, qui sait où ils vont t'envoyer.
- Tu veux que j'emménage quand chez toi ?
- Le plus vite possible.
- Samedi, ma mère part à son travail vers 14h00.
- D'accord je viens te chercher chez toi samedi vers 14h00, faudra que tu fasses tes affaires.
- Ouais.
- Mais il ne faudra pas que tes parents te déclare disparu.
- Ils ne le feront pas.
- Comment tu sais ?
- Pour eux ça impliquerai de dépenser de l'argent et ils ne dépensent plus de l'argent pour moi.
- Mais comment tu fais pour t'acheter ce que tu veux ?
- Bah je travaille.
- Tu n'auras plus à le faire.
- Non, si j'emménage chez toi, je ne veux pas profiter de ton argent, je travaillerai pour essayer de t'aider à payer le loyer ou les courses.
Non c'est hors de question que je la laisse se tuer au travail alors que je ne fais rien, c'est mon père qui me paye tout. C'est moi qui aurais l'impression de profiter d'elle.
- Non ce n'est pas juste, tu ne vas pas travailler pour ça, c'est mon père qui paye tout, je ne travaille même pas.
- Tu gagnes de l'argent à ta manière, je la gagne à la mienne.
- Je ne suis pas contre mais je ne veux pas que le travail te prenne tout ton temps.
Elle sourit à ma réponse et prends mes mains dans les siennes, comme pour me rassurer et ça marche un peu fin j'ai confiance en elle en tout cas.
- Ne t'inquiète pas pour ça.
- Je t'aime tellement, je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose de mal.
Elle dépose ses lèvres contre les miennes, je réponds immédiatement à son baiser. Elle vient mettre ses mains sur ma nuque, je viens mettre les miennes sur sa taille.
- Tu dois rentrer à quel heure ?
- 21h00.
- Tu dois bientôt aller.
- Ouais mais avant j'aimerais te demander un truc.
- Oui ?
- Tu voudrais bien m'accompagner au bal ?
- Je te déteste.
- Pourquoi ?
- Je voulais te demander d'être ma cavalière d'une façon romantique.
Elle fait un grand sourire à ma réponse, elle me fait un bisou rapide sur mes lèvres. Je ne peux pas lui en vouloir mais je voulais faire les choses en grand même si j'avoue que parfois la simplicité suffit.
- T'es trop mignonne mais t'en a déjà tant fait pour moi.
- Je veux juste réparer mes erreurs.
- Je te l'ai dit, je ne t'en veux plus d'avoir fait ce pari.
- Oui mais-
- Je t'aime, tu m'aimes c'est le plus important d'accord.
- D'accord.
- Donc veux-tu être ma cavalière pour le bal ?
- Ça sera avec plaisir.
Elle sourit à ma réponse ce qui me fait aussi sourire. Je me lève du canapé, je mets de la musique sur mon téléphone, je pose mon téléphone sur la table basse et lui tends ma main.
- Tu m'accordes une danse princesse.
- Eden je dois rentrer.
- Juste cinq minutes ça nous entraînera pour le bal comme ça.
Je la vois retenir de sourire et elle vient poser sa main dans la mienne.