Ça fait presque une semaine que je ne l'ai pas vu. Il ne sort plus de chez lui.
Je me demande si il n'est pas malade.
Si c'est le cas, je devrais lui faire une soupe. C'est ce que font les bons voisins. Et puis, je suis plutôt bonne en cuisine.
J'hésite.
Finalement, je n'ai rien à perdre.
Il a bien prit mon café. Il devrait aimer ma soupe aussi.
Je frappe à sa porte.
Je tremble. Pourquoi je tremble ? Je dois me calmer. Ce n'est que mon voisin. Rien qu'un voisin qui sait à peine que j'existe.
Pas besoin d'en faire un plat.
Des pas de l'autre côté de la porte. Il arrive.
Les secondes me semblent interminables.
La porte s'ouvre. Il est là.
Il a l'air fatigué. Il a de grandes cernes.
Je pense effectivement qu'il est malade. Peut-être un rhume. Non, il n'a pas le nez rouge...
Je le salue, il hoche la tête. Je lui tend mon plat de soupe, il l'accepte.
Il ne sourit pas.
Je lui demande si ça va, il me répond que oui.
C'est la première fois que j'entends distinctement sa voix. Il a une belle voix. Pourtant, elle semble triste, lointaine, mélancolique. Ça me serre le cœur.
Je lui demande si il a besoin de quelque chose, il secoue la tête.
Je lui demande si il est sûr, il hoche la tête.
Je ne sais pas quoi dire, alors on se regarde en silence.
Il me remercie pour la soupe, et je lui demande si il a un rhume. Il secoue la tête. J'avais raison. C'est pas un rhume.
Je lui demande ce qu'il a, et il ne répond pas.
J'insiste un peu.
Il me répond qu'il a juste besoin de temps pour lui pour réfléchir.
Réfléchir à quoi ? Je n'ose pas demander.
Il a l'air triste. Ça me brise le cœur.
Je lui dis que je suis là si il a besoin.
Il me remercie puis referme sa porte. Je reste devant un moment, puis je repars chez moi.
J'aurais dû lui demander son nom.