Pécheresse

By LauraScala

28.7K 6.5K 906

Un chapitre par semaine Caractérielle patentée, Marie se retrouve aux prises avec deux problèmes : un trésor... More

Prologue
Chapitre 1 : Le Tombeau
Chapitre 2 : L'énigmatique Barnabé
Chapitre 3 : Du Surnaturel à l'Auberge
Chapitre 4 : Le Messager Divin
Chapitre 5 : Ange contre Ange
Chapitre 6 : La Pureté d'un Ange
Chapitre 7 : Un Vampire Absent
Chapitre 8 : Le Gentil Garçon
Chapitre 9 : Un Problème de Seins
Chapitre 10 : Le Roi de la Fête
Chapitre 11 : Le Baiser de la Sorcière
Chapitre 12 : Les Toutous de Raphaël
Chapitre 13 : Atterrissage Douloureux
Chapitre 14 : Trahison Angélique
Chapitre 15 : Les Pécheresses
Chapitre 16 : Les Pouvoirs d'une Sorcière
Chapitre 17 : Le Deuil d'un Séraphin
Chapitre 18 : Le Conditionnement
Chapitre 20 : Retrouvailles Indésirables
Chapitre 21 : La Colère
Épilogue
A propos

Chapitre 19 : La Frustration de Marie

1K 255 48
By LauraScala


Assis sur l'un des créneaux de la tour de l'abbaye de Morteruine, Barbatos contemplait l'aube. Le silence n'était pas total, le rire des Pécheresses et des démons lui parvenant étouffés des entrailles du bâtiment. Néanmoins, il était au calme, et cette touche de vie face au spectacle du champ de bataille lui faisait du bien.

Jusqu'à présent, il n'avait pas réellement pris conscience de l'ampleur de sa perte. Ses pouvoirs s'étaient volatilisés, et avec eux la perspective de pouvoir se défendre seul face à n'importe quoi. Il avait même dû se reposer sur Marie.

Perdu dans ses pensées, il avisa les arbres calcinés par les colonnes de feu de la sorcière, ceux déracinés par la tornade. Les démons de la grotte... Ils avaient dit que l'un des siens l'avait trahi, n'est-ce pas ?

Un des archanges l'avait vendu aux démons.

S'il était désormais un déchu, il n'avait jamais pensé pour autant devenir un ennemi des anges.

Il regarda le ciel rougeoyant.

Là-haut, il n'y avait plus rien pour lui.

Ce constat faisait mal.

Mais il aurait dû s'en rendre compte plus tôt.

-Barbatos ?

Ah... En se retournant, il vit Marie. Vêtue d'une tunique propre, sans pantalon à cause de la chaleur, elle était splendide. Ses cheveux châtains retombaient librement sur ses épaules, lui conférant une allure plus douce que de coutume.

-Tu devrais arrêter de disparaitre dès que tu es contrarié, fit-elle d'un air agacé.

-Navré. Avec Alastor et Nergal, compliqué d'avoir le dernier mot.

-C'est parce que tu es encore trop gentil. Mais je ne sais pas pourquoi, je sens qu'une fois affranchis des codes du paradis, tu vas être terrible.

Barbatos grimaça, presque inquiet.

-Tu crois ? J'ai du mal à m'imaginer jurer autant qu'eux.

-Il n'y a pas que la parole à libérer, soupira Marie en venant s'asseoir à côté de lui. Alors, dis-moi... le Fléau des Démons... Tu es sacrément puissant, tu sais ?

-Mmhhh... Pas plus que toi.

Elle lui donna un coup de coude.

-Pas avec moi, la fausse modestie. Tu es hyper puissant ! Tu étais quoi, quand tu étais Séraphin ? L'équivalent d'un dieu !?

-Ne dit pas ça, ce serait le comble pour un ange ! Et toi ? Les soins ? Les tornades ? Tu es puissante, Marie. J'ose à peine imaginer de quoi tu serais capable sans les scellés de Métatron sur ton corps.

-Ah...

Il avait conscience de sa cuisse effleurant la sienne. De son épaule tout contre lui. Elle pencha la tête de côté, avec un soupir rageur.

-Tu sais, à l'origine, je suis quelqu'un de très calme. C'est pour ça que toutes les sept, nous avons décidé que je serais la Colère. Et pourtant, au tout de début, cela ne m'a pas empêché de ravager des contrées entières, de faire la guerre et de tuer des milliers de personnes.

Le regard perdu sur le champ de bataille, elle se tut un instant. Il comprenait. Il en avait fait de même, en tant que Fléau des Démons. Il ne ressentait ni culpabilité, ni rancœur, ni colère. Juste du vide.

-Métatron a été obligé de poser des scellés pour me calmer. La Colère est si puissante, Barbatos... Et après la mort d'Aminorix, j'ai... perdu tout contrôle.

Aminorix ? Ah... À ses yeux, il comprit. Son compagnon.

-D'un autre côté, râla-t-elle en se tournant vers lui, comment ne pas peter un câble quand on te colle un Péché sans ton consentement, qu'on te convertit de force et qu'on tut ton homme ? Hein ? C'est un connard ton Créateur ! Et tous les anges avec !

-Hé, ho ! Je suis un ange aussi !

-Tu es un ange déchu ! Ce n'est pas pareil !

-Et pourquoi ça me retombe dessus, hein !?

-Parce que je suis frustrée !

-Quoi !? Mais pourquoi !?

-Si je te demande de me prendre sauvagement, là tout de suite, tu le ferais ?

La prendre sauvagement ? Pas certain de comprendre, Barbatos la regarda, l'esprit blanc comme neige. À son expression, il devait faire quelque chose, c'était certain. Tant pis.

Il la prit dans ses bras sans prévenir, pour la serrer contre lui.

-Heu...

-Ne me frappe pas, c'est toi qui as demandé.

Marie resta coite, les yeux écarquillés contre le torse de l'ange. Finalement, elle ne put s'empêcher de sourire, maitrisant sa colère pour la tasser dans un coin. Bah. Elle l'enlaça elle aussi, bien décidée à profiter de la situation. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il l'attira plus à lui, les mains sur ses fesses, pour l'installer à califourchon sur lui ! Là, il la regarda un instant, avant de sourire et de l'enlacer de nouveau.

Le cœur battant la chamade, les bras autour de son cou, Marie écarquillait les yeux.

Quand il l'embrassa avec douceur, elle eut l'impression que sa libido implosait. C'était injuste... Répondant à son baiser avec ferveur, elle le sentit un instant décontenancé lorsqu'elle franchit la barrière de ses lèvres, du bout de la langue. Néanmoins, il ne disparut pas. Au contraire, il la suivit dans sa danse, réagissant instinctivement à un acte millénaire.

Oui, c'était injuste. Injuste qu'un homme ayant un tel instinct sexuel ne soit prés à rien. Injuste qu'il soit si beau, que ses mains soient si chaudes sur sa peau. C'était injuste de ne pas pouvoir satisfaire leur libido, car il ne savait pas ce que c'était.

Lorsque les mains de Barbatos glissèrent sous sa longue chemise, pour venir apprécier la rondeur de ses fesses, elle émit malgré elle un gémissement. Oui, il était injuste d'être aussi réceptive à son contact. En cet instant, il aurait pu la prendre sans d'autre forme de préparation. Elle se sentait chaude, humide, et prête à tout.

L'ange déchu, contre toute attente, l'attira par le bassin, la plaquant plus étroitement contre lui. Contre... Elle faillit rompre leur baiser sous le coup de la surprise. Néanmoins, il était impossible pour elle de se tromper. Ce qu'elle sentait, tendu contre son pubis sous une épaisse couche de tissu, c'était bel et bien une érection.

La tentation fut la plus forte.

Répondant à son propre désir, elle glissa la main entre eux... Et effleura une conséquente bosse.

Résultat ?

Barbatos la lâcha d'un seul coup, les yeux écarquillés.

Merde.

Il allait...

Quand il disparut sous le coup de l'affolement, Marie retomba sur la pierre froide du rempart. Sa libido explosive douchée, elle leva les yeux vers le ciel.

-Va te faire foutre, Créateur à la con ! Espèce d'asexué de m...

*

Alastor faillit se prendre Barbatos de plein fouet.

Le démon, capable de voyager au travers de porte des enfers, des sortes de portails entre les dimensions, était rentré chez lui le temps de décuver un peu. Nergal était resté culbuter quelques pécheresses, et lui-même avait préféré rentrer sagement auprès de sa femme.

Cette dernière dormait encore lorsqu'il était sorti de chez lui.

Si sa demeure était sommaire, cela ne restait pas moins son domicile.

Assois devant un chêne vieux comme le monde, il se demandait comment améliorer ses conditions de vie, en haut de son pic rocheux acheté une bouchée de pain à un humain. Il avait le terrain depuis un moment déjà, avant même la déchéance de Barbatos.

C'est d'ailleurs pour cela que ce dernier pouvait se téléporter ici, l'air complètement paniqué et les joues rouges.

-Putain de merde ! rugit Alastor, les fesses par terre, car il en était tombé de sa souche faisant office de siège.

-Désolé, Al... bredouilla Barabtos. J'ai juste besoin d'un instant pour me reprendre.

Sur quoi il se laissa tomber par terre, dos contre le chêne. Un sourcil haussé, le démon se réinstalla sur son propre siège. L'aube commençait à déverser ses flots de lumières sur la plaine environnante, conférant des allures dorées à son pic. Ainsi, la chevelure d'or de l'ange déchu semblait faite d'or en fusion.

Alastor regarda sa petite maison, où sa femme dormait encore, avant de revenir sur lui. Il y avait deux autres bicoques, vestiges d'un ancien petit village humain.

-Bon. Ta petite sorcière t'a grimpé dessus et tu as paniqué ?

Au regard meurtrier que Barbatos lui adressa, c'était clair. Le démon ricana.

-Tu es méchamment tiraillé entre tes principes de jadis et ta sorcière, hein, le piaf ?

-Ce n'est pas ça, râla le déchu en se passant une main dans les cheveux. Marie est... très attirante... je crois...

-Elle l'est, crois-moi. Nergal l'aurait déjà culbutée si ce n'était pas toi et toi seul qu'elle voulait.

Il rougit. Oh, le petit ange rougissait ! Alastor éclata de rire, se foutant royalement de sa gueule. En réponse, il se prit un jet de pierre en plein dans le front. Se tenant la tête avec juron, il fusilla le déchu du regard.

-Bon, alors si ce ne sont pas tes principes qui te parasitent la vie, c'est quoi ?

-Je ne comprends pas les réactions de mon corps.

Pardon ?

Le démon le regarda comme s'il lui avait poussé une deuxième tête. Puis il fut pris du fou rire le plus colossal de sa longue vie. Vexé, l'ange hésitait à repartir, lorsqu'une femme apparut. Ah... Trop occupé à se moquer, Al ne l'avait pas vu venir. Aussi se prit-il la gifle sur le sommet de la tête avec beaucoup de surprise.

La femme, belle et encore en tenue de nuit sourit à son mari, avant de se tourner vers lui.

-Bonjour, Barbatos.

-Bonjour, Cassandra. Désolé, je ne voulais pas te déranger. J'avais juste besoin... d'un point de chute.

Cassandra, nymphe et femme du démon caractériel ici présent, lui fit un charmant sourire tout en s'asseyant sur les genoux de son mari. Ce dernier l'entoura aussitôt de ses bras, pas rancunier pour un sou envers elle.

-Vous vous connaissez ? s'étonna tout de même Alastor.

-Oui. Ton ami est apparu il y a quelques jours, en pleine nuit. Il avait eu un petit problème de femmes.

-Oh... Ah ! C'était donc de ça que parlait Marie ! Quand tu as disparu plusieurs jours. Non de.... Tu étais chez moi alors que je battais la campagne pour te retrouver !? Espèce d'enfoiré !

Cassandra leva les yeux au ciel au langage de son époux, avant de reporter son regard doux sur Barbatos. Elle avait beaucoup discuté avec l'ange, qu'elle avait reconnu d'après les descriptions de Nergal et d'Alastor. Après tout, aucun autre Séraphin ne pouvait se prétendre être l'ami de deux démons.

-Que s'est-il passé cette fois-ci ?

Sans honte ni gêne, il expliqua tout. Cette fois-ci, Al ne chercha pas à rire.

-Ton conditionnement est terrible, soupira Cassandra. Pas étonnant que tu aies paniqué, vu que tu n'as jamais pu avoir d'érection de toute ta longue existence.

-Ton réveil récent explique aussi pourquoi tu es désemparé, remarqua Alastor, le menton sur l'épaule de sa femme. Mais n'ait pas peur, Barbatos.

-C'est mignon qu'un être aussi puissant que toi ait peur de son propre corps, rit doucement Cassandra. Néanmoins, tu dois te poser une question, car cette Marie semble très attachée à toi.

-Laquelle ?

-As-tu peur de la faire souffrir, Barbatos ? Tu ne connais rien aux histoires de cœur. À ton avis, ton comportement la fait-elle souffrir ?

Cette question, le prenant au dépourvu, le laissant pantois.

Il faisait souffrir Marie ?

-Bien, déclara Alastor. Maintenant, installe-toi, on va attaquer les cours d'anatomie. Ouvre bien tes esgourdes, le piaf, on va t'expliquer exactement ce qui va t'arriver avant, pendant, et après l'acte.

-En admettant que toutes ces règles soient applicables à un ange, ajouta Cassandra.

Très clairement, il n'était pas prêt pour le discours qui suivit.

Continue Reading

You'll Also Like

4M 338K 44
Lorsque sa petite entreprise de traiteur est contactée pour une soirée organisée dans un Penthouse situé dans l'une des tours majestueuse de New-York...
20.3K 1.7K 18
Année 1850. Le Duc de Camburry, veuf depuis peu, doit se remarier rapidement n'ayant pas encore eu d'héritier. Fils unique, sa mère est décédée lors...
3K 650 82
Une jeune fille, en apparence fragile avec sa petite taille menue et trop mince. Son métier ? Ébéniste et dessinatrice concevant les croquis de meubl...
43.6K 4.9K 69
C'est un soir d'octobre comme les autres pour Sarah, une jeune femme sans histoires qui est loin de se douter que sa vie va basculer dans l'étrange...