Pécheresse

By LauraScala

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Un chapitre par semaine Caractérielle patentée, Marie se retrouve aux prises avec deux problèmes : un trésor... More

Prologue
Chapitre 1 : Le Tombeau
Chapitre 2 : L'énigmatique Barnabé
Chapitre 3 : Du Surnaturel à l'Auberge
Chapitre 4 : Le Messager Divin
Chapitre 5 : Ange contre Ange
Chapitre 6 : La Pureté d'un Ange
Chapitre 7 : Un Vampire Absent
Chapitre 8 : Le Gentil Garçon
Chapitre 9 : Un Problème de Seins
Chapitre 10 : Le Roi de la Fête
Chapitre 11 : Le Baiser de la Sorcière
Chapitre 12 : Les Toutous de Raphaël
Chapitre 13 : Atterrissage Douloureux
Chapitre 14 : Trahison Angélique
Chapitre 15 : Les Pécheresses
Chapitre 16 : Les Pouvoirs d'une Sorcière
Chapitre 18 : Le Conditionnement
Chapitre 19 : La Frustration de Marie
Chapitre 20 : Retrouvailles Indésirables
Chapitre 21 : La Colère
Épilogue
A propos

Chapitre 17 : Le Deuil d'un Séraphin

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By LauraScala


Les démons avaient reflué. Selon les dires de Barbatos, ils ne s'attendaient pas à ce qu'il ait une alliée si puissante. Lui non plus, au demeurant. Quand il reçut un coup de pied dans le tibia, il râla en ajoutant qui si elle lui avait parlé de l'ampleur de ses pouvoirs plus tôt, il ne lui aurait pas demandé de se tenir à l'écart.

S'ils allaient revenir ?

Oui, bien, évidemment.

Épuisées, les six Pécheresses se laissèrent tomber dans un coin de la grande salle, tandis que Barbatos posait les mains sur son propre ventre. Il devait guérir au plus vite. Déjà que le combat l'avait amoché en profondeur, le coup de Marie avait fini de faire sauter les tissus internes, à l'endroit du coup de lance.

-Je veux bien que tu sois le Fléau des Démons, lança Caroline d'un ton caractériel. Mais cela justifie-t-il la présence d'autant de démons !?

Occupé à se soigner, l'ange leva les yeux sur l'Orgueil. Contrariée, couverte de sang épais à l'instar de ses consœurs, elle paraissait contrariée. Barbatos n'était pas certain de l'apprécier.

-Même pour mon mariage, il y a cent ans, il n'y avait pas autant de monde ! Et pourtant, j'étais alors Reine !

-Ouais, et tu as plaqué ton mari dès qu'il t'a trompé, car ton orgueil ne l'a pas supporté, fit Élisabeth en la foudroyant du regard. Ce qui nous a valu la confiscation de tous nos biens ! Tu me dois toujours cent mille pièces d'or, Caroline !

-Heu...

La Pécheresse grimaça, avant de se tourner de nouveau vers lui.

-Ce n'est pas la question, Élisabeth !

-Ce sera toujours la question ! Rends-moi mon argent !

L'Avarice dans toute sa splendeur. Barbatos haussa un sourcil, avant de décider de s'occuper de son aile. Son soin de tantôt était bancal, juste assez pour régler leur compte aux géants de pierre. Il soupira. Tout cela, il l'aurait réglé bien plus facilement par le passé. Là, il en était juste à deux ou trois heures de bataille.

Il savait que devenir un déchu lui ôterait la majorité de ses pouvoirs. Néanmoins, il n'avait pas imaginé que ce serait à ce point. En cet instant, il se sentait comme un moins que rien.

-Pourquoi cette tête, Barbatos ?

Venant s'agenouiller devant lui, Marie l'observait de ses yeux perspicaces.

-Je tente de faire le deuil de la personne que j'étais.

-Seulement maintenant ?

-Oui. C'est face à l'adversité que l'on se rend compte de ce que l'on a perdu.

Ses paroles parurent trouver un écho en elle.

Baissant les yeux, elle hocha du chef, avant de poser les mains sur son ventre avec un soupir. Surpris, il trouva qu'elle avait les mains glacées. La magie avait pompé toute son énergie.

-Désolée que tu aies dû m'arrêter.

-Ça t'est déjà arrivé de te noyer dans la magie, n'est-ce pas ?

Les lèvres pincées, elle hocha la tête. Il sentit le pouvoir de soin de la sorcière effleurer son corps, à la recherche de la moindre blessure. Même s'il n'avait pas besoin de son aide pour cicatriser, il ne la repoussa pas. Ce n'était pas le moment.

-Est-ce pour cette raison que Métatron a posé ces scellés sur ton corps ?

Surprise, elle leva les yeux sur lui. Il lui sourit doucement, avant de lui caresser la joue du revers de la main.

-Ne fais pas cette tête. Je connais bien Métatron, et j'ai senti des reliquats de son pouvoir sur toi. Que s'est-il passé ?

-Rien... de bien important.

Acceptant son refus d'en parler, il eut soudain bien plus conscience de ses mains posées sur son ventre. Mince...

-Je ne comprends pas, fit-il soudain d'une voix grave.

-Quoi donc ?

-Pourquoi ai-je tout le temps envie de t'embrasser ?

Levant brusquement les yeux, Marie le regarda, la bouche entrouverte... Et il la vit très clairement rougir jusqu'à la racine des cheveux. Alors, il la trouva craquante. Oubliant les autres femmes en train de se chamailler dans la pièce, il se pencha vers la sorcière, dont les paupières mi-closes semblaient être une invite. Il n'était sûr de rien. Mais au pire, il se prendrait un autre coup de poing dans le ventre.

Il avait presque atteint ses lèvres lorsqu'un tremblement de terre agita toute l'abbaye. Secoué, il stabilisa Marie, qui lui serait tombé dessus tête la première. Que se passait-il, encore !? Au rugissement qui fit vibrer jusqu'aux fondations du bâtiment, il comprit.

Bondissant sur ses pieds, il fut le premier à la porte, son épée en main.

Dans la cour intérieure, un troll à la peau de pierre se redressait en prenant appui sur sa massue. Mais qu'est-ce que... Ils l'avaient catapulté !?

-Sacrelote ! Il manquait plus que ça !

Marie !

-Barbatos ! Je vais te tuer, au nom de mon arrière-arrière-arrière-grand-père !

Ah ?

L'ange déchu vit la masse s'abattre sur lui. Avec Marie dans son dos, hors de question de céder ! Il repoussa l'assaut, tranchant au passage l'extrémité de l'arme du troll, qui poussa un rugissement de rage en le chargeant.

Merde !

Campé sur ses jambes, Barbatos se prépara à l'impact, lorsqu'une voix retentit.

-L'ange est à moi.

L'instant suivant, le troll tomba. Ou plutôt, le côté gauche et le côté droit de son corps se séparèrent, chutant chacun de leur côté dans un flot de sang. Révélant, juste derrière, un démon coiffé d'un casque à cornes.

-Putain de merde.

*

Marie venait à peine de voir le démon cornu, lorsque l'incrédulité de Barbatos avait résonné dans son juron. Prête à se battre, elle fit jaillir la magie au bout de ses doigts, tandis que l'ange se tenait prêt au combat. Ce n'était pas le démon de l'auberge !?

-Je vais te faire la peau, ange de mes deux ! rugit le démon, en pointant une hache à double tranchant vers lui.

-Je t'attends, abruti !

-Ah, on a pris de la graine, hein !? On insulte les gens maintenant !?

Pardon ? Décontenancée par cette remarque, elle n'entendit pas arriver l'homme derrière elle. Il passa un bras autour de sa gorge, tout en pressant la pointe d'une lame sur son ventre.

-On ne bouge pas, ma belle.

Que... Elle se figea, tout en voyant du coin de l'œil ses sœurs. Elles étaient toutes immobilisées par... Un démon... Deux démons... Ils avaient tous la même tête !

-Viens ici, sale piaf ! rugit celui au casque à corne, en jetant sa hache à double tranchant de côté.

-Arrête de m'insulter !

-Ah ouais !? Et pourquoi !?

Puis soudain, ce fut l'impact. Ange et démon se rentrèrent dedans, et... Marie écarquilla les yeux, lorsqu'elle vit le démon cornu esquiver Barbatos, pour se saisir de son bras et lui faire une prise de lutte gréco-romaine qui l'envoya au sol, au milieu des entrailles du troll.

-Des siècles ! rugissait le démon cornu. Des siècles qu'on veille sur ton corps, et il suffit qu'on s'absente une journée pour que tu disparaisses !

La cuisse du démon en travers de la gorge, Barbatos tapa dessus, à la recherche d'air. Ce qui n'empêcha pas l'autre de continuer à beugler :

-On t'a cherché de partout ! Du nord jusqu'à Rome ! Tu me casses les couilles, Barbatos ! À peine réveillé tu poses déjà des problèmes !

-Mais tu vas me lâcher, oui !?

Déployant ses ailes, l'ange le saisit par le pied, pour l'envoyer valser contre l'un des murs de la cour intérieure. Sidérée, Marie restait immobile, oubliant presque le démon qui la tenait en respect. Mais elle assistait à quoi là ?

Le démon sauta de nouveau sur Barbatos, qui esquiva. Se glissant dans son dos, l'ange lui bloqua la tête contre son torse, sa gorge dans le creux de son coude. Refermant le bras, il serra sa gorge de son biceps.

-Comment je pouvais savoir que vous aviez veillé sur moi tout ce temps, Al !? J'étais en stase !

-Je veux pas le savoir ! T'as aucune reconnaissance !

-Bon, ça suffit, les gars, soupira le démon dans le dos de Marie.

La lâchant, il ne s'occupa plus d'elle, pour se diriger vers les deux lutteurs.

-On se calme ! Al, on a compris que tu étais furieux ! Barbatos, tu peux le lâcher ? Il commence à devenir bleu.

-Désolé, Alastor. La journée a été rude.

Relâchant le démon cornu, qui tomba à genoux en inhala de l'air à grande goulée, Barbatos donna une tape dans le dos du deuxième.

-Tu es toujours aussi brute ! râla Al.

-Ne fait pas attention, dans le fond, il est content de te voir. Ça va mon grand ? Pas trop dur d'être un déchu ?

-Ça va, Nergal. Et tout le deux ?

-On s'en fout de nous deux ! explosa Al. Qu'est-ce que tu as foutu ces deux dernières semaines !?

Marie regarda les autres Pécheresses. Plus de trace de démon. Elles se regardèrent, médusées. Un ange ? Ami avec des démons ?

-J'étais occupé à chercher mon épée, expliqua Barbatos. Désolé de vous avoir inquiété.

-Alors, être un déchu ? fit Nergal en souriant d'un air coquin. Tu as bafoué les règles ?

-Tâter de la bière ? ajouta Al avec le même sourire. Palpé de la gueuse ?

-Tu t'es envoyé en l'air ?

-Tu es plutôt homme ou plutôt femme, au final ?

Sous l'assaut des questions, Barbatos recula.

-Mais en quoi ça vous regarde ?

-Même pas un bisou !? s'exclamèrent les démons, outrés de son innocence.

-Je...

Par erreur, ou dans la panique, il donna un bref coup d'œil vers Marie. Aussitôt, les deux démons se tournèrent vers elle. Un sourire mauvais apparut sur leurs lèvres. En fait, il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre ! Ils fondirent sur elle, comme des gamins ayant trouvé une pièce d'or.

-Alors alors, c'est toi qui fais chavirer le cœur de notre piaf ?

-Une humaine ? Oh, Barbatos, petit coquin, fit Nergal en lui jetant un coup d'œil par-dessus son épaule.

-La ferme ! rugit l'ange et les rejoignant. On a autre chose à faire !

-Quoi ? Qu'est-ce qui est plus intéressant que de cuisiner la potentielle maitresse de son meilleur pote ? lança Al.

-Une attaque massive de démons sur nos personnes ? le contra Marie, les bras croisés sous la poitrine.

Ils la regardèrent, tous trois. Elle avait bien l'impression que l'espace d'un instant, Barbatos avait lui aussi oublié ce menu détail.

-On va commencer par le commencement, avant les questions embarrassantes, ajouta-t-elle en plissa les yeux, mauvaise. Vous êtes qui ? Et comment vous avez fait pour retrouver Barbatos, ici et maintenant ?

-Ah. Pas commode, l'humaine. La sorcière, plutôt, vu les dégâts que tu as faits sur les autres crétins.

-Le malpoli, c'est Alastor, expliqua Nergal en donnant une tape sur l'épaule du concerné. On le connait aussi sous le nom de Bourreau. Moi, je suis Nergal. Démon duplicateur. Mes clones t'ont maitrisé toi et tes copines.

-On est les potes de Barbatos depuis un bout de temps, expliqua Al. Ça fait combien, le piaf ?

-Je sais plus. Quand est-ce qu'on m'a demandé de vous tuer ?

Pardon !?

-Tu étais un Séraphin pur jus, à l'époque. Tu te souviens, Al ? Il nous a choppé dans un bordel.

-Ouais ! La tête qu'il a faite ! Je crois que je ne t'ai plus jamais vu aussi rouge, depuis !

-Ah, vos gueules... Ce n'est pas le moment pour ça ! Je dois protéger l'abbaye des démons qui veulent me tuer. Et Marie, par extension.

-Bah on va vous aider !

Les six Pécheresses regardèrent les deux amis de Barbatos. Ils n'étaient pas des démons, eux aussi ? Pourquoi ils les aideraient ?

-Alors, on y va, fit Alastor en allant chercher sa hache. Au plus vite on les bute, au plus vite on saura ce qui t'est arrivé, l'emplumé. On se la fait à l'ancienne ? Tu me largues au milieu des mecs et je bute tout le monde.

-Avec plaisir. Mais je te préviens, je te jette tête la première vers le sol.

-Si je me pète la nuque, ma femme ne va pas être contente.

-Ta femme ? Ta femme !? Tu t'es marié, Alastor !?

-Hé hé... Je te raconterai tout quand on aura buté les méchants.

-Mademoiselle Marie ?

Nergal le démon, qui s'éloignait avec ses deux amis, se trouvait également répliqué à son côté. Les yeux écarquillés, Marie se dit qu'elle allait devoir se faire à ce pouvoir.

-Oui ?

-Désolé, la situation est complexe pour nous aussi. Nous tirerons tout cela au clair plus tard. Mais je pense que nous pourrons en finir avec les démons plus tôt avec votre aide. Vous vous débrouillez, en tornades ?

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