Pécheresse

By LauraScala

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Un chapitre par semaine Caractérielle patentée, Marie se retrouve aux prises avec deux problèmes : un trésor... More

Prologue
Chapitre 1 : Le Tombeau
Chapitre 2 : L'énigmatique Barnabé
Chapitre 3 : Du Surnaturel à l'Auberge
Chapitre 4 : Le Messager Divin
Chapitre 5 : Ange contre Ange
Chapitre 6 : La Pureté d'un Ange
Chapitre 7 : Un Vampire Absent
Chapitre 8 : Le Gentil Garçon
Chapitre 9 : Un Problème de Seins
Chapitre 10 : Le Roi de la Fête
Chapitre 11 : Le Baiser de la Sorcière
Chapitre 12 : Les Toutous de Raphaël
Chapitre 13 : Atterrissage Douloureux
Chapitre 15 : Les Pécheresses
Chapitre 16 : Les Pouvoirs d'une Sorcière
Chapitre 17 : Le Deuil d'un Séraphin
Chapitre 18 : Le Conditionnement
Chapitre 19 : La Frustration de Marie
Chapitre 20 : Retrouvailles Indésirables
Chapitre 21 : La Colère
Épilogue
A propos

Chapitre 14 : Trahison Angélique

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By LauraScala


-Sacrelote, avoue que tu m'as endormi !

L'épée de Marie plantée juste à côté de sa tête, Barbatos haussa un sourcil. Assis sur le sol de la grotte, il avait fait disparaitre ses ailes depuis un moment déjà. La position de la nuit les avait ankylosées, aussi cela l'avait-il soulagé.

Néanmoins, il ne s'était pas attendu à ce que, à peine réveillée, Marie soit autant d'attaque.

-Avoue ! rugit-elle.

À genoux devant lui, elle avait les cheveux frisés en raison de sa chute dans la rivière. Ses yeux brillaient de cette fureur coutumière, et pourtant, ses joues rosies traduisaient un embarras tout à fait charmant. Il ne put s'empêcher de sourire.

-Tu as peur de quoi ? Que j'ai abusé de toi dans ton sommeil ?

Le rose à ses joues se fit un peu plus vif. Il aimait bien ça.

-Nous savons toi et moi que tu es beaucoup trop innocent pour ça, cingla-t-elle. Et trop lâche pour aller jusqu'au bout.

Ouch, ça faisait mal. Néanmoins, il ne pouvait rien dire. C'était lui qui s'était enfui lorsqu'il avait perdu le contrôle de ses pensées et de ses gestes.

-Pourquoi tu m'as endormi, alors ? cingla Marie, coupant court à une conversation qu'ils ne souhaitaient pas avoir.

-Tu n'as rien remarqué de différent chez toi ?

Elle fronça les sourcils, avant d'écarquiller les yeux. Lâchant son épée toujours plantée dans la roche derrière lui, elle regarda sa main d'arme. Intacte. Puis elle se palpa le front, avant d'aviser son genou.

-Sacrelote ! s'exclama-t-elle. Tu m'as soignée !?

-Oui. Comme ça prend du temps, j'ai préféré t'endormir. J'avoue qu'une fois la tâche achevée je suis également tombé dans les bras de Morphée. Dis-moi, comme as-tu fait pour te retrouver dans cette situation ? Pourquoi Caïus voulait te transpercer de son épée ?

-C'est de ta faute.

Il haussa un sourcil, avant d'avoir droit à toute l'explication. Raphaël, les deux Vertus. La fuite de Rome, sa séparation avec Madeleine, le marché de Caïus, et son arrivée, à lui.

-Si au moins Raphaël m'en voulait pour une bonne raison, je ne serais pas autant furieuse contre toi ! rugissait-elle en le secouant comme un prunier, les mains sur ses épaules.

-Une bonne raison ? Mais quelle bonne raison !?

-On s'est juste embrassés, et je suis poursuivie comme une foutue catin qui t'a accueillie en elle !

-Quoi !?

-Si au moins on avait couché ensemble ! s'exclama-t-elle en levant les mains au ciel. Mais même pas !

-Quel rapport !?

-J'ai un putain d'ange et les sept Vertus aux fesses à cause de toi. C'est assez clair, comme ça !?

Il haussa un sourcil, avant de soupirer. Oui, c'était clair.

-Mais je ne vois toujours pas le lien avec le fait d'avoir eu des rapports charnels ou non.

-Barbatos... gronda-t-elle.

-De plus, je pense que tu sous-estimes l'importance d'un baiser pour un ange tel que moi.

Le regard planté dans le sien, il vit la confusion dans ses beaux yeux, ainsi que ses joues rougirent de nouveau. Hum... Il risquait bien de devenir dépendant de ce phénomène.

-Un baiser ne veut pas dire grand-chose, bafouilla Marie.

-Vraiment ? Dans ce cas...

Rapide, il la saisit par la nuque, tout en l'attirant à lui par la taille de son autre main. Il l'aurait bien embrassé, si, les yeux pleins de paniques, Marie n'avait pas plaqué ses deux paumes sur sa bouche.

-Attends, attends !

Il haussa un sourcil, l'air de demander pourquoi.

-Je... Je... Pourquoi tu t'es arrêté, la dernière fois !? Et puis, tu étais où, depuis tout ce temps !?

Comme elle n'ôtait pas ses mains, il garda les yeux rivés aux siens, tout en jouant avec le bord du tissu de la chemise de la sorcière. Quand son doigt rentra en contact avec la peau de son dos, il vit Marie frissonner. Mmh...

Il rapprocha son visage du sien, en dépit de ses deux mains sur sa bouche. Elle entrouvrit ses lèvres, les paupières mi-closes, perdant sa prise sur lui. Quand il l'embrassa, Barbatos sentit une onde de chaleur l'envahir. Son esprit parut s'alléger.

Plongeant les doigts dans l'épaisse chevelure de la sorcière, il l'attira un peu plus étroitement contre lui. En sentant son corps contre son torse nu, il eut soudain plus chaud. Ses paumes glissèrent sous la chemise épaisse, glissant sur la peau douce de son ventre. Quand elle gémit doucement en passant les bras autour de son cou, il s'en trouva, sans trop savoir pourquoi, très satisfait.

En revanche, une sensation de froid l'envahit lorsqu'elle quitta ses lèvres, pour lui plaquer précipitamment une main sur la bouche. Elle resta un instant le regard détourné, tandis que lui gardait ses doigts sous sa chemise, immobile.

-Si tu crois, gronda-t-elle d'une voix rauque en plantant son regard dans le sien, que je vais te laisser parvenir à tes fins après ta défection de la dernière fois, tu te plantes !

Il haussa un sourcil intrigué.

-Mes fins ? fit-il contre sa paume. Comment ça ?

-Barbatos... gémit-elle en libérant sa bouche, pour poser son front contre son torse en un geste désespéré. Comme un ange aussi innocent que toi peut-il autant transpirer le sexe sans le savoir, hein ?

Franchement interloqué, il la prit néanmoins dans ses bras, comme pour la consoler. Transpirer le sexe ?

Comment ça, il transpirait le sexe ?

Il ne savait toujours pas réellement ce que...

Une seconde. Il eut tout juste une seconde pour repousser Marie, juste avant qu'une lance ne se plante dans son propre estomac, le clouant au mur de la grotte. Un grondement de douleur lui échappa, tandis que la Pécheresse roulait au loin, avec un juron stupéfait. Elle l'aurait probablement frappé, si elle n'avait pas aussitôt analysé la situation.

Quatre démons, à l'entrée de la grotte.

Deux à la peau de lézard et à la langue bifide qui goutaient l'air chargé de l'odeur de son sang. Un colosse aux grosses canines et un autre à quatre bras. Barbatos plissa les paupières, relâchant sa prise sur la douleur.

Qu'est-ce qu'ils fichaient ici, ceux-là ?

-Alors c'est vrai, grinça celui aux canines. Tu es de retour, fils de chien !

-Gnark, gnark... Et diminué, en plus, ricana un des lézards. On va pouvoir te faire la peau, ange de mes deux !

-Comment m'avez-vous trouvé ? gronda Barbatos, les lèvres tachées de sang, une main sur la hampe de la lance sortant de son ventre.

-On dirait que tes anciens potes les piafs veulent eux aussi ta mort, l'angelot.

Ses anciens potes ? Il fronça les sourcils. Un ange l'avait vendu aux démons ?

Incrédule, il contempla les quatre horreurs, son esprit fusant de toutes parts.

Un ange l'avait vendu ?

Mais pourquoi ?

-Ce n'est pas le moment de bayer aux corneilles, Barbatos !

Le rugissement de Marie le ramena à la réalité. Des runes jaillirent dans l'air au début de sa phrase, pour former un poing énorme, qui frappa les quatre démons avec une telle force qu'ils furent projetés par la sortie.

Raffermissant sa prise sur la hampe de la lance, l'ange l'arracha du mur derrière lui, puis de son ventre. Une gerbe de sang éclaboussant le sol, la douleur explosa. Pourtant, il serra les dents, sous les yeux effarés de Marie.

-Tu dois à tout prix...

-Pas le temps.

Fonçant vers la sortie, il vit ce qu'il craignait le plus.

Là, sur les falaises environnant la grotte, des centaines et des centaines de démons l'attendaient. Certains ailés, les autres à pied. Ils étaient si nombreux que les parois vertigineuses semblaient prendre vie sous l'effet de milliers de souffles. Barbatos voulut enjoindre à Marie de retourner à l'intérieur, mais un tremblement de terre les fit se retourner brutalement. Un éboulement allait boucher la grotte !

Saisissant la sorcière par le bras, il l'attira à lui pour l'empêcher d'être blessée. Faisant fi de sa blessure et du sang qui s'en écoulait, il déploya ses ailes ankylosées par la nuit à protéger une Marie endormie.

Avec sa blessure, il n'était pas certain de pouvoir se transférer ailleurs, avec elle qui plus était.

-Accroche-toi ! ordonna-t-il à la Pécheresse, qui s'exécuta sans rechigner.

Sautant dans le vide de la falaise, il prit au dépourvu tous les démons volants, persuadés qu'il irait par le ciel. Les ailes rabattues le long de son corps, il sentit Marie se crisper contre lui. Le vent sifflait à leurs oreilles, à l'instar des flèches que certains démons leur tiraient. Les falaises défilaient à toute allure autour d'eux, sur lesquelles étaient perchés des ennemis par dizaines, centaines.

Milliers.

Et tous voulaient sa peau.

Tenant Marie d'une main, Barbatos raffermit sa prise sur la lance qui s'était plantée dans son ventre. Pivotant dans les airs, il se retrouva dos vers le sol, qui arrivait à toute vitesse. Au-dessus, les démons volants étaient telles des légions voilant le bleu du ciel.

Combien de fois avait-il vu cela ?

Combien de fois avait-il transformé cela en une pluie de sang ?

Oui, mais tout ça, c'était avant de perdre ses pouvoirs de Séraphin.

Serrant les dents, Barbatos banda ses muscles, ignorant la douleur de ses abdominaux transpercés d'un trou. Il projeta la lance chargée de sa force, avec un rugissement de rage qui se répercuta sur les parois rocheuses. Sur le trajet de son arme, qui embrocha certains ennemis au passage, des cristaux jaillirent de la roche. Gros, petits, acérés, ils transpercèrent tout, fleurissant sur le trajet de la lance dans des gerbes de sang.

Cela ralentit la majorité de ses adversaires. Retournant face au sol, Barbatos déploya grand ses ailes pour profiter d'un courant ascendant, qui l'empêcha de justesse de s'écraser. Marie hurlait dans son oreille une litanie d'insultes qui allait finir par le rendre sourd de ce côté-là.

Les jambes autour de sa taille, ses bras ceignant son cou, la sorcière se tenait plaquée à lui à la force de ses muscles. Il comprit qu'elle faisait appel à la magie à l'instant où un courant électrique parcourut son dos.

L'instant suivant, une décharge jaillit des mains de Marie, foudroyant par ricochet plusieurs démons rescapés fondant sur eux.

-Où se trouve ton abbaye !? rugit-il, le vent sifflant à ses oreilles.

-France ! Sud !

-Le nom !?

-L'Abbaye de Morteruine !

-Le fort !?

-Oui, mais ça c'était avant !

Mais il connaissait. Marie envoya une nouvelle décharge. Pourtant, ni ses slaloms dans les airs ni ses éclairs n'empêchèrent l'épée d'atteindre l'une de ses ailes. Barbatos poussa un rugissement de douleur lorsque la lame trancha ses plumes, pour sectionner ses os les plus fins avant de se planter dans celui, plus gros et plus solide, qui soutenait toute son aile.

Il perdit le contrôle de son vol.

Furieux, il se vit tomber, Marie dans les bras. Non... Non ! Il ne le permettrait pas !

Faisant appel à ses pouvoirs, en dépit de la perte de sang, il les transféra, sans pouvoir maitriser totalement sa zone de chute. Il réapparut dans les airs, à des centaines de kilomètres de là. La première chose qu'il vit, ce fut le gigantesque vitrail dans lequel il fonçait. Baissant la tête, il protégea Marie de son corps, tout en se retournant de façon à se retrouver dos vers le sol.

Le vitrail explosa en milliers de morceaux sous l'impact, dans un bruit cristallin. Des cris retentirent. Néanmoins, il ne pouvait y prêter attention. Son dos percuta le sol, ses ailes aussi, faisant pénétrer plus loin l'épée dans son os. Il glissa sur une dizaine de mètres, balayant des bancs en bois, ravageant le marbre blanc au passage, avant de s'écraser contre une structure plus solide que les autres.

Le souffle coupé, les bras crispés sur une Marie assommée par le choc, Barbatos sentit la souffrance déferler en lui. Couvert de sang, au bord de l'inconscience, il vit tout de même cinq silhouettes s'approcher de lui.

Poussant un grondement dissuasif, il se releva, la sorcière dans ses bras. La blessure à son ventre se mit à couler de plus belle, tandis que son aile blessée pendait misérablement dans son dos. Pourtant, il avança, la rage au cœur. Jusqu'à réaliser qu'il se trouvait face à un autel.

Il était dans une église, face à une croix symbolisant le Créateur.

Quelle blague...

Marie reprit connaissance à l'instant où il tombait à genoux, terrassé par la souffrance et la perte de sang. Elle poussa un cri qu'il ne comprit pas. Dans tous les cas, elle se trouvait à présent debout devant lui. Ses mains se posèrent sur ses joues, avant qu'elle pousse un hoquet face à ses blessures. Puis elle lança des ordres, aux silhouettes dans l'église, qui s'exécutèrent aussitôt.

-Va falloir guérir, abrutit ! rugit-elle, de très loin à ses oreilles.

-L'épée, grogna-t-il.

-L'épée ? Quelle... Oh, Sacrelote !

Il lui fallut deux tentatives pour l'arracher de l'os de son aile. Pourtant, dès qu'elle y parvint, il se sentit soulagé, en dépit de la douleur qui le clouait au sol. La tête lui tournait. Son champ de vision s'obscurcissait.

Bordel...

Il ne serait pas tombé dans les pommes, s'il avait encore été un Séraphin.

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