Les doux rayons du soleil venaient éclairer la petite chambre et les oiseaux chantaient matinalement dans la paisible rue à l'extérieur.
Mia se trouvait sur son lit allongée sur le côté. Elle jouait avec l'oreille de son lapin.
Face à elle se trouvait Anthony qui l'observait avec fascination.
- Sweetheart, let's talk about you...
La fillette leva les yeux vers son frère comme pour l'interroger.
Ce dernier poussa un léger soupire avant de poursuivre :
- Pourquoi est-ce que tu ne m'as rien dit pour l'école, mmh ?
- P-parce q-que t-t'étais trop f-fatigué... répondit la petite avant de continuer à nouveau de jouer avec sa peluche.
- C'est pas une raison mon ange, ce qui s'est passé était grave et tu aurais dû m'en parler.
- N-non c'était p-pas g-grave.
- Si, ça l'était.
A cet instant, Mia s'arrêta une fois de plus avant de se lever du lit pour se diriger vers la fenêtre.
- B-but mommy cried when I u-used to t-talk about It. I didn't wanna m-make you s-sad...
Soudain, le jeune homme se leva avant de s'accroupir derrière la petite, les deux mains jointes et le front plissé.
Anthony n'avait qu'une envie, c'était de la réveiller... réveiller sa petite qui nageait dans le cauchemar depuis des années.
Il voulait tant la secouer, lui montrer à quel point elle compte pour lui...
Mais il ne pouvait pas. Après le dernier rendez vous qu'elle avait eu avec sa psychologue cette dernière lui avait dit qu'il ne fallait pas la brusquer, et elle avait aussi parlé de figure maternelle.
Mia avait besoin d'une figure maternelle.
Mais malheureusement, sa mère était morte et il ne connaissait aucune autre femme pouvant s'occuper de la petite comme une vraie mère.
Et de toute façon, il n'avait pas envie d'embaucher une inconnue pour s'occuper d'elle alors qu'il gérait très bien avec ses frères.
De ce fait, il préférait attendre de trouver une solution.
- Eh, ma puce, fit le jeune homme tout en tournant sa petite vers lui. Regarde-moi.
Mia le fixait de ses magnifiques grands yeux bleus pendant que lui tenait ses deux petites mains entre les siennes.
- Je t'aime, tu m'entends ? Je t'aime. Tu es ma petite puce à moi, et je donnerai n'importe quoi pour toi. Alors sais que c'est difficile pour toi de te créer de nouveaux liens à cause de... à cause de la mort de maman. Mais sache que tu peux compter sur moi autant que tu pouvais compter sur elle, même si je ne la remplacerai jamais...
La petite hocha lentement de la tête avant d'enfin se décider à parler :
- M-moi aussi j-je t'aime, m-mais tu fais j-jamais dodo... t-t'es tout le t-temps fatigué.
Anthony baissa la tête avant de se mettre à caresser la joue de la fillette.
- T'en fais pas pour moi mon ange...
- M-mais si ! s'exclama-t-elle.
Anthony regarda la petite avec des yeux inquiets.
- Qu'est-ce qui te fait peur ma puce ? lui demanda-t-il tout en prenant ses petites épaules entre ses mains.
La fillette baissa la tête avant de finir par avouer :
- M-maman e-elle était b-beaucoup f-fatigué et à l-la fin e-elle est p-partie au ciel...
Le jeune homme sentit son cœur se briser. Alors, il prit la petite dans ses bras et posa son menton sur sa tête tout en caressant ses longs cheveux blonds.
- Je ne t'abandonnerai jamais mon ange, quoi qu'il arrive il en faudra beaucoup pour me mettre à terre, et je ne suis pas prêt de disparaître. Alors tu vas devoir me supporter encore longtemps... dit-il avec une pointe d'humour dans sa dernière phrase.
La petite se décolla de son frère afin de lui faire face.
- M-mais t-tu p-peux pas être s-sûr...
- Bien sûr que si mon cœur, et je peux te promettre que je ferai tout mon possible pour t'accompagner jusqu'à la fin. C'est compris ?
- Oui, répondit-elle avec un triste regard.
- Allez viens-là, fit le jeune homme tout enlaçant à nouveau l'enfant.
*
Quelques heures plus tard, Mia se réveilla de sa petite sieste avec son frère.
Elle et Anthony avaient décidé de se reposer un peu après leur lourde semaine, et ce petit somme s'était révélé être assez réparateur pour eux.
Mais alors que le jeune homme ouvrait petit à petit les yeux, il découvrit sa petite complètement collée à lui. De ce fait, il se mit à sourire.
C'était rare que la petite vienne d'elle-même à lui, alors chaque fois qu'elle le faisait, Anthony était heureux.
C'était comme un pas de plus dans son combat contre son renfermement.
Ainsi, le jeune homme se mit à jouer avec les cheveux de l'enfant pendant qu'elle était plongée dans un profond sommeil.
Mais quelques longues minutes plus tard, cette dernière finit par enfin ouvrir ses petits yeux.
- Tony ? gémit-elle avec une petite voix fatiguée.
- Oui, je suis là ma puce, répondit-il avec un air adouci.
- T-Tony j-j'ai faim, marmonna la petite avec ses yeux à moitié ouverts.
Anthony se mit à rire.
- Eh bah dites donc, je pensais pas que ça arriverait un jour ! s'exclama-t-il avec un grand sourire.
- S-si, d-des fois j-j'ai faim, assura Mia innocemment.
- Je sais mon ange, je sais... dit le jeune homme tout en caressant sa joue. C'est juste que je suis content que tu retrouves un peu l'appétit.
La fillette fit un faible sourire avant de faire un câlin à son frère.
De ce fait, quelques minutes plus tard, ces deux derniers se retrouvèrent dans la cuisine en train de préparer le déjeuner.
Et le rire de Mia remplissait le séjour du grand appartement.
- T-Tommy, n-non ! s'écria-t-elle tant dis que son frère était en train de la chatouiller.
- C'est ton châtiment pour avoir mangé mon saucisson ! déclara le jeune homme avec un faux air machiavélique.
Mais alors que la petite était assise sur le plan de travail en train de se faire attaquer par l'adolescent, l'aîné de la fratrie se trouvait à côté en train de couper des tomates.
- M-Matt, a-aide m-moi, gémit la fillette en voyant le jeune homme descendre les escaliers.
Soudain, dans un élan, Matthew accouru vers cette dernière avant de la soulever en l'air par dessous les aisselles, tel un enfant avec une poupée.
- Bah alors ma princesse, qu'est-ce que t'as fait pour mériter ce châtiment ? lui demanda-t-il alors qu'elle riait encore.
- Elle a mangé mon saucisson ! s'exclama Tommy.
- C'est pas vrai ! fit le jeune homme avec un faux air outré. Toi ? Toi, tu as fait ça ?
Tout en continuant de rire, la petite hocha de la tête avec un grand sourire.
- Alors je vais te manger toute crue pour te punir ! déclara-t-il avant de secouer sa tête dans son petit corps en faisant mine de la manger.
Ainsi la petite se mit à rire. Par conséquent, elle et ses trois frères passèrent un agréable moment ensemble.
Et cela fit du bien aux garçons de voir leur petite protégée si heureuse.
Mais comme toute bonne chose avait une fin, ils se firent bientôt coupés par le claquement de la porte d'entrée.
C'était Leo, et il venait de se faire tabasser.