Coup de Foudre

By emmas_storiez

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Tome 2 de L'équipe. (peut être lu avant Comète) Entre Lénaïc, rappeur et Juliette, mannequin, le coup de foud... More

1 - Prologue
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Epilogue

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By emmas_storiez

LÉNAÏC

120 appels manqués.
800 messages non lus.

J'avais arrêté de compter le nombre de fois où les garçons avaient tenté de venir chez moi.
Prévoyant qu'ils allaient vouloir bosser au studio, j'avais fermé les deux verrous dont ils n'avaient pas les clés.

Ça faisait donc une semaine que je vivais en ermite seulement accompagné du silence et d'une bouteille. Enfin pas une seule mais j'avais arrêté de compter depuis un bail me contentant de laisser les cadavres s'empiler.

Réveillé depuis quelques minutes d'une nouvelle courte nuit sans rêve, je me frottais le front pour tenter de diminuer la sensation permanente de martèlement dans mon crâne avant de me rendre compte que mes mains tremblaient.

Une douche bien chaude me calmerait peut être.

Ça n'avait rien changé.

Peut être un café ?
En allumant la machine à café, mon regard se posa sur le fond d'une bouteille de Jack.
Après l'avoir terminé et avoir enchaîné avec un expresso, le tremblement avait cessé.

Mais ce n'était pas assez.

Et je n'avais plus rien à boire.

En désespoir de cause j'ouvris le congélateur mais une autre pulsion de désespoir m'avait déjà poussé à vider la vodka que j'y gardais.

Après avoir enfilé des chaussures et un sweat, je passais devant le grand miroir dans l'entrée et m'arrêtais net en voyant ma gueule.
Je venais de prendre une douche mais je ressemblais quand même à un clochard ambulant. Mes cheveux, encore humides étaient tout hirsutes tout comme ma barbe qui en plus me démangeait.

Je n'étais jamais sorti avec cette gueule. Si quelqu'un me reconnaissait avec cette dégaine ça ferait vite le tour des réseaux sociaux qui me prendraient pour....pour quoi ? Un clochard ? Un pauvre type désespéré ? Un alcoolo ?

Des tréfonds de ma conscience une petite voix ricana qu'ils auraient raison et je la détestais parce que l'alcool n'était plus suffisant pour la couvrir.

Quelqu'un dans mon répertoire pourrait bien me filer une adresse pour acheter de la coke. Ça aurait en plus l'avantage de me sortir de ma léthargie.

Un nouveau coup d'œil à mes yeux injectés de sang me fit un électrochoc qui me laissa en larmes, planté comme un con au milieu de mon appartement.

-Pauvre type.

Après une heure affalé dans le canapé à pleurer sur la loque pathétique que j'étais, le tremblement de mes mains avait atteint son apogée. En prenant mon portable pour regarder l'heure, j'attrapais une tentative en cours d'appel de Baptiste.

-Ouais ?

-Oh Len putain t'es vivant !

-Vous êtes où?

-Chez Raph. On pensait que....

Ne le laissant pas terminer sa phrase, je raccrochais avant d'attraper mes clefs et de sortir.
Heureusement que Raph n'habitait pas trop loin, les secousses du métro m'auraient fait vomir à coup sûr.

Gardant bien la tête baissée pour éviter tout moment gênant avec quelqu'un qui me reconnaîtrait, je m'empressais d'entrer dans le hall de Raph qui m'ouvrit à peine j'avais posé le doigt sur la sonnette.

Son regard trouva tout de suite le mien et au lieu de me demander stupidement "ça va ?" ou de me faire une tonne de reproches comme ne manqueraient pas de le faire Enzo et Julien, il écarta les bras pour que je m'y blotisse comme un gamin.

Putain j'avais déjà passé une heure à sangloter comme un con et voilà que ça recommençait.

-Pardon je...

-Ne t'excuse pas.

-Wesh Raph tu sais pas ouvrir une porte ou...

Richard se stoppa net. Avec sa clope pendante entre ses lèvres, sa casquette et son torse nu, il avait dû dormir ici pour bosser.

-Viens là mon BN.

-Non c'est bon.

-Tut tut, viens faire câlin à tonton Rich.

Il manqua surtout de brûler mon sweat avec la cendre de sa clope mais toute chaleur humaine était bonne à prendre maintenant que mon corps préféré ne m'étreindrait plus jamais.

Ils étaient tous là, enfin presque il manquait Julien, assis dans le canapé du salon. Ils avaient l'air trop sage pour être honnêtes.
Ils ne devaient avoir été que un ou deux présents quand Baptiste avait appelé mais il avait dû tous les rameuter après que j'ai décroché.

La sonnette retentit : c'était Julien le retardataire.

-Et merde je suis arrivé trop tard. Oh t'en tires une tête, j'espère que c'est à cause de la culpabilité d'avoir snobé tes potes pendant une semaine.

Guillaume tenta vainement de lui faire un signe pour qu'il ferme sa gueule mais quand Julien était lancé il était impossible à arrêter.

-Elle était bonne ? Parce que pour s'enfermer une semaine entière c'est que ça devait... Aïe non.

Ils soupirèrent tous.

-Ça a pas l'air d'aller mon BN.

-Eh ferme ta gueule Julien, viens t'asseoir. Tiens mon BN.

Richard me tendit la fin de sa clope qui n'eut pour effet que de déclencher une monstrueuse migraine.

Me laissant tomber dans le coin libre du canapé, je massais mollement mes tempes, espérant que ça apaiserait la douleur.

-Len ?

Toujours les yeux fermés, je relevais la tête vers eux.

-Hum ?

-Len, on s'inquiète pour toi.

Pour qu'en plus ce soit Enzo qui parle en leur nom me fit sangloter une nouvelle fois.

-J'ai mal au crâne. Grognais-je en reniflant.

-Je vais te chercher un truc.

-Non c'est bon.

-Si, fais pas chier.

J'aurais ris si une batterie n'avait pas décidé d'élire domicile dans mon crâne.

Après avoir avalé mon cachet avec un grand verre d'eau, je refermais les yeux un instant alors qu'un silence de mort planait toujours dans le salon.

-J'ai un problème.

-Qu'un seul ?

Mais la blague de Medhi ne fit rire personne. Secouant légèrement la tête tout en me pinçant l'arrête du nez dans l'espoir que ça soulagerait ma migraine, je le répétais au moins quatre fois.

-J'ai un gros problème.

-On sait que c'est pas facile avec Juliette, que la dernière soirée a du être compliquée.

Oh il n'y avait rien eu de compliqué à faire l'amour avec elle.
Mais soudain, il semblait beaucoup plus simple de les laisser croire que c'était à cause d'elle que j'étais en vrac et pas parce que j'étais un abruti fini incapable d'affronter le pathétique qu'était devenu ma vie.

-Je bosserais plus avec Dior.

-Il était temps.

Brian semblait soulagé de ne plus avoir affaire à Claire.

-C'est pour ça que tu as disparu pendant une semaine ?

Ils se mirent à tous poser des questions en même temps, accentuant encore plus ma migraine ce qui m'irrita grandement.

-J'aurais pas du venir, je savais que vous me casseriez les couilles.

Me levant trop vite, je vacillais et manquais de me vautrer si Guillaume ne m'avait pas stabilisé.

-Tu vas pas déjà partir on t'a pas vu depuis un bail.

-J'ai pas la tête à discuter.

-Tu veux pas aller t'allonger ? Le studio est clean ou t'as mon lit.

-Je...

-Vas te reposer un peu Len, t'as l'air d'en avoir besoin.

Raphaël se révélait parfois pire qu'une maman poule. N'ayant d'autre choix que de l'écouter, je me vautrais dans son lit sans tarder à sombrer.

Un calme olympien m'accueillit à mon réveil.

Ils avaient tous déguerpis et je trouvais Raph dans son canapé, occupé à éditer des photos.

-Tu les as virés ?

-Ils devaient faire leurs brushings pour la soirée d'Enzo.

La soirée d'Enzo ?

-Qu'elle... Putain, merde, j'avais totalement oublié.

-C'est pas grave.

-Ils t'ont encore laissé tout seul avec le cassos ?

-T'es pas un cassos.

Il avait troqué son ordinateur pour son téléphone sur lequel il ne cessait de pianoter.

Je traversais le salon pour aller me servir un verre d'eau dans la cuisine avant d'aller me vautrer à côté de lui dans le canapé.

-T'as repris les affaires ?

-Hein ?

-Tu lâches pas ton portable. Si c'était les gars je sentirais mon portable vibrer donc ça doit être une nana.

-Ouais.

-Sérieux ?

-Il serait temps non ?

-C'est à toi de juger ça. Ça fait longtemps ?

-On se parle depuis quelques semaines.

-On la connait ?

-Sûrement, elle fait de la télé-réalité.

-Hein ?

-De la télé-réalité.

Je pensais que c'était mon cerveau en vrac qui avait mal comprit mais non.

Raphaël Montel, homme le plus simple de cette planète qui avait passé quatre ans de sa vie avec l'autre personne la plus simple de cette planète, tchatchait une meuf de télé-réalité.

-Tu l'as déjà vue ?

-Non mais elle doit passer ce soir. T'es pas obligé de venir Len.

-Bien sûr que si.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Le moment des confessions était venu.

Renversant la tête en arrière, je fermais les yeux comme plus tôt avant de soupirer.

-On a baisé.

-Et donc tu as disparu pendant des jours parce que t'as couché avec Juliette ?

-C'était merveilleux.

-Mais ?

-C'était super. Tout. Ça a commencé avec le dîner. On s'évitait et tout à coup elle était à côté de moi, j'avais mon bras sur le dossier de sa chaise et elle jouait avec le bout de son talon contre mon tibia, comme elle l'a toujours fait. Tout était comme avant. C'était...réconfortant et... Elle a voulu récupérer des fringues à l'appart, on s'est retrouvés comme deux cons dans ma chambre et j'ai pas pu résister quand elle m'a demandé de l'embrasser. Ça faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas été comme ça avec moi, si naturelle, si détendue. Depuis qu'on n'est plus ensemble, je ne pouvais pas m'approcher d'elle sans qu'elle sursaute ou qu'elle frissonne mais là je la retrouvais. Comme avant. Il y avait plus de merdes, c'était juste elle et moi et putain que c'était bon.

-Mais ?

Je me redressais après avoir rouvert les yeux.

-Quand je me suis réveillé elle était partie. Je lui ai envoyé un message et elle m'a répondu qu'elle était plus heureuse sans moi.

-Aïe.

-Comme un con je m'étais dis que tout était reparti mais elle est mieux sans moi. Ça m'a fait vriller, je pouvais pas penser à autre chose, alors je me suis bourré la gueule. J'ai un problème avec ça Raph.

-Ça ne fait pas de toi un alcoolique.

-Ça fait des années que j'abuse.

-On abuse tous avec ça.

-Tout comme avec le rythme d'enfer et pourtant t'es le seul que ça a vrillé. Moi c'est ça qui me vrille. Depuis que c'est parti en couilles avec Juliette, je me suis enfoncé là-dedans. Je m'en rendais pas compte mais je fais que chialer et boire depuis des jours et je suis putain de pathétique. J'ai rien bu depuis ce matin et je pense qu'à ça. Je suis passé dans ta cuisine et je sais exactement le nombre de bouteilles qui traine dans ton bar, quelle idée t'as eu de foutre des portes vitrées à tous tes placards ?

-Qu'est-ce que tu veux faire ?

-Je sais pas. Aller à la soirée d'Enzo déjà.

-C'est pas ça qui va t'aider à aller mieux.

-Rien peut m'aider à aller mieux pour le moment.

-Donc tu vas te remettre une caisse ?

-Je suis plus à une prêt. Et puis je préfère être ivre mort, au moins je ne pense pas à elle.

-On s'inquiète, je m'inquiète pour toi.

-Je sais. Je m'inquiétais aussi pour moi ce matin mais là je veux zapper. Je verrais demain.

-Nolwenn s'inquiète aussi, elle nous a tous harcelé.

-Je vais lui envoyer un message.

-Len. Je me sens mal de te laisser tenter ce soir. Promets moi qu'on en reparlera demain et qu'on va trouver une solution pour que t'ailles mieux.

-Je sais pas si je pourrais aller mieux.

-Je te promets que tu le pourras et que je ne te lâcherais pas.

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Est-ce que Len a fini par toucher le fond ?...

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