Grand Écart

Por MiraSanvini

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De deux générations différentes, la vie de Jay et Roman s'entrechoque. Et... cela fait des étincelles ! Jay... Mais

Chapitre 1 : Jay
Chapitre 2 : Roman
Chapitre 3 : Jay
Chapitre 4 : Jay
Chapitre 5 : Roman
Chapitre 6 : Jay
Chapitre 7 : Roman
Chapitre 8 : Jay
Chapitre 9 : Jay
Chapitre 10 : Roman
Chapitre 11 : Roman
Chapitre 12 : Jay
Chapitre 14 : Jay
Chapitre 15 : Roman
Chapitre 16 : Roman
Chapitre 17 : Jour de l'an
Chapitre 18 : Jay
Chapitre 19 : Jay
Chapitre 20 : Roman
Chapitre 21 : Roman
Chapitre 22 : Jay
Chapitre 23 : Roman
Chapitre 24 : Roman
Chapitre 25 : Jay
Chapitre 26 : Jay
Chapitre 27 : Roman
Chapitre 28 : Jay
Chapitre 29 : Roman
Chapitre 30 : Roman
Chapitre 31 : Jay
Chapitre 32 : Jay
Chapitre 33 : Roman
Chapitre 34 : Jay
Chapitre 35 : Jay
Chapitre 36 : Roman
Chapitre 37 : Roman
Chapitre 38 : Jay
Chapitre 39 : Roman
Chapitre 40 : Jay
Chapitre 41 : Roman
Chapitre 42 : Roman
Chapitre 43 : Jay
Chapitre 44 : Roman
Chapitre 45 : Jay
Chapitre 46 : Roman
Chapitre 47 : Jay
Chapitre 48 : Roman
Chapitre 49 : Roman
Chapitre 50 : Jay
Chapitre 51 : Roman

Chapitre 13 : Halloween

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Por MiraSanvini

Ce chapitre est dédicacé à deux personnes que j'affectionne particulièrement et qui vont adorer le rapprochement développé dans ce bonus ! 😈
elenwe
DaneeshaKat

Jay

Qui dit vacances de la Toussaint, dit.... Halloween !

—   Arrête de bouger, Jay !

—   Mais ça gratte ton truc, rouspétai-je à l'intention d'Aria.

—   Ouais, je sais, mais tu seras incroyable quand j'aurais terminé.

—   Dépêche-toi, on va finir par être en retard ! cria Hugo de la salle de bain.

Aria souffla dans mon oreille, me faisant ainsi sursauter, ce qui la fit encore plus râler. Je n'avais pas pris conscience d'à quel point c'était compliqué de se déguiser pour Halloween. À notre âge, il fallait jouer avec le cool sans tomber dans le ridicule. Être effrayant et sexy en même temps. Original, mais apprécier les classiques. En bref, c'était une prise de tête.

Hugo avait proposé une soirée dans une boîte qui mettait à l'honneur cette fête. Son cousin était videur et s'était engagé à nous laisser entrer sans problème, ce qui était vraiment génial ! Nous étions surexcités. Toute la journée, réunis chez Aria, nous nous préparions à cette nuit qui promettait d'être incroyable.

—   C'est nul, ce truc ne tient pas ! soupira Sarah en jetant sa protubérance sur le lit.

—   Bordel, Sarah tu sais où je vais te la mettre, ta corne ! grinça Aria, visiblement exaspéré.

—   Dans le cul, marmonna Mike.

—   Ta gueule ! s'écrièrent à l'unisson les deux amies.

Assis sur une chaise inconfortable, je regardai mon reflet dans le miroir. Les mains d'Aria étaient magiques, ses talents en maquillage avaient réellement du mérite. Mon visage disparaissait sous les couches de peinture, si bien qu'on ne me reconnaissait plus, je n'étais plus qu'un masque de crâne squelettique.

D'un dernier mouvement, Aria estompa ma pommette pour accentuer la profondeur de l'arête imaginaire puis elle reposa le pinceau.

—   Allez, au suivant ! Sarah vient ici que je te repose cette corne.

Sans un mot, je me déplaçai aux côtés de Mike déjà prêt, symbole même du zombie dégueulasse, avec ses lambeaux de chairs sanguinolentes qui lui pendaient du visage.

—   Mec, tu ne risques pas de séduire qui que ce soit avec ce costume, lui dis-je, une grimace sur le visage.

—   C'est ce qu'on verra, s'amusa-t-il.

Hugo sortit de la salle de bain, affublé du célèbre masque lumineux de American Nightmare 3, La Purge, avec une combinaison noire à capuche, des gants en cuir noir et une hache à la main.

Nous dûmes patienter encore une demi-heure avant que les filles soient prêtes. Aria, transformée en un clown sexy avec sa robe corset pleine de sang, son maquillage de « Ça » et ses couettes hautes, et Sarah, qui avait choisi d'incarner une démone, d'où les cornes sur le front, les lentilles rouges, ses ongles ressemblant à des griffes acérées ainsi que sa fausse queue de diable qui lui avait valu beaucoup de plaisanteries.

Finalement, notre bande envoyait du lourd en termes de déguisement et nous étions surexcités de prendre la route, direction cette boîte de nuit.

Arrivés à l'entrée de celle-ci, chaque personne avait un accoutrement incroyable, tout le monde s'était pris au jeu, ce qui était dément. Le cousin d'Hugo nous laissa entrer sans le moindre problème, comme promis. L'intérieur avait des allures de manoir anglais hanté, la décoration valait le coup d'œil. La fausse toile d'araignée, les faisceaux lumineux oranges, les citrouilles éclatées sur le bar ou encore les insectes gluants qui pendaient du plafond ! La soirée promettait d'être inoubliable !

Très vite, Hugo se chargea de la première tournée, un verre de cocktail spécial Halloween pour tout le monde. L'ambiance joyeuse nous enveloppait, les blagues fusèrent, les corps se chargeaient d'adrénaline et il ne m'en fallut pas plus pour rejoindre la piste de danse. Que je comptais bien m'approprier.

Les musiques s'enchaînèrent, m'exaltant de plus en plus, jusqu'à ce que j'aperçoive une silhouette bien connue au milieu de la foule. Roman dansait avec un groupe de mecs à quelques mètres de moi et le voir là, dans ce contexte, me donna la chair de poule. Très vite, mon cerveau chauffa sous les alternatives qui se présentaient à moi.

Petit un, je pourrais l'ignorer, faire en sorte qu'on ne se croise pas pour la simple et bonne raison qu'il ferait son rabat-joie de service en me voyant dans une boîte de nuit alors que je n'avais pas encore dix-huit ans.

Petit deux, je pourrais y aller franchement, histoire de crever dans l'œuf toute esquive qui me prendrait la tête au cours de la nuit. De toute façon, Roman ne me sortirait pas de force de cet endroit, c'était certain. 

Et enfin troisième option, je pourrais simplement profiter de mon déguisement pour faire ce que je faisais constamment... l'asticoter ! D'un œil avisé, je scrutais les environs à la recherche de mon grand frère. Je ne le vis pas sur la piste de danse, mais plutôt au bar avec une charmante sorcière.

L'excitation de la situation me poussa à envisager la troisième solution. Le sourire aux lèvres, j'avançai à travers la masse de corps jusqu'à parvenir tout proche de Roman. Son regard se porta sur moi au bout de quelques minutes, pendant que je me déhanchais autour de lui.

Son déguisement ne laissait absolument aucun doute sur son identité. Ou même son corps. Que je trouvais très découvert. Transformé en gladiateur romain, ses pectoraux étaient soulignés d'un harnais de cuir et ses abdominaux brillaient grâce à une huile dorée. Ma bouche saliva sous l'afflux visuel des plus alléchants. Sympa le costume.

En total opposition à mon simple masque de squelette. Au premier coup d'œil, je sus qu'il ne me reconnaissait pas. Si l'obscurité du lieu n'avait pas suffi, la transformation de mes traits faciaux avec cette peinture achevait de me rendre méconnaissable. Roman glissa ses prunelles sur mon corps et j'osai lui offrir mon sourire le plus obscène. À ma grande surprise, il me répondit d'un rictus arrogant qui fit flageoler mes petites jambes. Malheur, c'était quoi ça ?

Ce sourire pourrait me faire jouir instantanément, c'était certain ! Impatient de voir à quel point je pourrais jouer avec lui avant qu'il ne découvre le pot aux roses, je m'approchai franchement de lui jusqu'à pénétrer son espace vital pour me frotter éhontément à son corps luisant. La musique me rendait la tâche facile, la danse me permettait cette proximité extrême et Roman osa même poser ses mains sur mes hanches pour accorder ses mouvements aux miens.

Je pris feu littéralement. Roman montrait un aspect de lui que je ne connaissais pas du tout. Décontracté, désinhibé, dragueur et joueur. Autant dire que j'en fus complètement galvanisé.

Dansant ensemble, mon dos plaqué à son torse, je ne pouvais pas voir son visage, en revanche, je pouvais sentir l'énergie sensuelle qu'il déployait autour de moi dans cette gestuelle harmonieuse.

—   C'est quoi ton nom ? me demanda-t-il au creux de l'oreille.

—   Hugo, lâchai-je sans réfléchir.

Ouais, c'était pas très original, mais je n'avais pas réfléchi jusque-là. Et surtout, je devais éviter de parler au risque qu'il reconnaisse ma voix malgré la musique assourdissante.

—   Tu bouges pas mal, Hugo, me complimenta-t-il.

—   Merci, souris-je pour moi-même.

—   Moi, c'est Roman.

Me retournant pour lui faire face, mes mains parcoururent ses bras, ses épaules, pour fini par apprécier les courbes de ses pectoraux et de ses côtes. La sensation était électrisante et j'en étais déstabilisé.

Pour toute réponse, mon visage s'insinua dans son cou, mon nez frottant la peau délicate. Les doigts de Roman sur mes hanches se crispèrent lorsque j'inspirai profondément son parfum qui me faisait tourner la tête. Ma bouche se posa sur lui, j'y déposai un léger baiser et fus heureux de sentir Roman frissonner.

Étrangement, je me sentis bien dans ses bras. Une sensation de sécurité couplée à un désir flamboyant. Roman me faisait de l'effet. C'était inédit pour moi, aucun des garçons que j'avais fréquentés ne m'avait apporté ce sentiment.

Sans y réfléchir à deux fois, ma langue vint lécher cette douce peau et ses muscles se contractèrent en réponse. Visiblement, il avait l'air d'apprécier, lui aussi...

Mais Roman n'était pas conscient qu'il s'agissait de moi. Réagirait-il de la même façon s'il savait ? Probablement pas.
Et cela me plomba le moral.

Roman

Eh bien, si j'avais su en venant à cette soirée que j'allais trouver un parfait petit lot, je serais venu avec plus d'enthousiasme au lieu de râler. Les déguisements, c'était pas trop mon truc, alors m'imaginer dans une fête costumée m'emballait pas des masses. C'était pour les gosses ce genre de trucs !

Mais voilà, Luka et Franck avait insisté, Théo avait finalement cédé alors je m'étais rangé à la majorité. Et j'avais bien fait. Ce petit être qui se frottait à moi était carrément surprenant. À peine quelques mots échangés et pourtant il me faisait des avances. Ce Hugo était entreprenant et ne comptait pas passer par quatre chemins pour avoir ce qu'il voulait. En l'occurrence, moi.

Cette attitude osée me plaisait, j'avais bien besoin de distractions. Et quoi de mieux qu'une partie de jambes en l'air ?

Lorsque Hugo intensifia ses baisers dans mon cou en me titillant de sa langue, mon corps s'enflamma. Je ne savais pas réellement à quoi il ressemblait, son maquillage déformait ses traits pour lui donner un aspect squelettique très bien fait. En revanche, son corps menu, mais ferme était appréciable. Et son déhanché très sexy. Et puis franchement, pas besoin de m'appesantir sur son visage, tant que sa langue continuait à me lécher aux bons endroits.

Son déguisement ne tenait qu'à son masque de peinture, mis à part cela, il portait une chemise blanche cintrée et fermée jusqu'au cou et un jean slim noir. Trop habillé à mon goût.

Mes mains s'insinuèrent sous le tissu fin et j'entrepris alors moi aussi de découvrir le corps de mon partenaire du moment. Chaque parcelle de peau que je touchais se recouvrait de chair de poule, ce qui m'amusa grandement. Visiblement, c'était un sensible. Et moi aussi, je savais jouer.

—   Je te trouve trop habillé, déclarai-je avec un clin d'œil significatif.

Hugo ouvrit la bouche, mais la referma rapidement. Ses lèvres avaient l'air pleines et appétissantes, cependant avec la couche d'artifice qu'il avait sur la face, il était clairement exclu que je l'embrasse. Encore une fois, ce n'était pas bien grave. Je pouvais embrasser d'autres parties plus intéressantes.

Hugo fit un pas en arrière, visiblement troublé. Malgré l'obscurité des lieux et les néons orange qui falsifiaient ma vue, j'entrevis de l'hésitation voir de la panique chez lui. Fronçant les sourcils, je le ramenai rapidement vers moi et me penchai vers lui :

—   Un problème, Hugo ? Je croyais que tu voulais t'amuser, aurais-je mal interprété ton attitude ?

—   Je...

Il n'acheva jamais sa phrase et se décolla plus franchement de moi. Ses yeux naviguaient aux quatre coins de la salle.

—   Les toilettes sont à côté du bar, indiquai-je.

—   Quoi ? me répondit-il en reportant son regard marron sur moi.

—   Si tu veux qu'on s'isole, suggérai-je directement.

Je n'allais pas tourner autour du pot pendant toute la soirée. Il était venu à moi, s'était frotté comme un chien en chaleur et j'avais montré ma réceptivité. Donc logiquement, l'étape suivante devait arriver, et le plus tôt serait le mieux en ce qui me concernait. Je n'aimais pas faire semblant.

Ce mec était là juste pour la baise, pas pour me séduire en douceur, pour apprendre à me connaître ou parce que je l'intéressais outre-mesure. Ce qu'il voulait était mon corps, pas mon cœur alors inutile de perdre davantage de temps. J'en avais assez de prétendre que ce type de mec pourrait vouloir plus, assez de vouloir entamer une discussion, faire les choses par étapes. Tout ça, c'était débile. Il fallait les traiter comme ils me traitaient, eux.

—   Non, répliqua enfin Hugo.

—   Non ?

—   Est-ce que tu m'as bien regardé ?

Cette question m'interpella tellement elle était étrange. Qu'est-ce que c'était que cette interrogation ! Mes yeux passèrent de son visage de tête de mort à son torse aux muscles finement dessinés à ses jambes nerveuses pour revenir à sa masse de cheveux blonds.

—   Et alors, quoi ? balançai-je, clairement agacé à présent.

—   Fais un effort, Roman, m'enjoignit-il.

Son visage peinturluré se mit alors à afficher un sourire en coin. Un sourire espiègle, presque arrogant qui me rappela... Jay.  Jay ? Pourquoi pensais-je à lui tout à coup ?

—   Bon, clairement, on n'est pas sur la même longueur d'onde. Si tu veux pas passer à l'étape deux, pas de soucis, dis-je en haussant une épaule nonchalante. Bonne soirée.

Je pivotai dans l'intention de rejoindre mes potes et tant pis si je me comportais comme un con avec ce petit Hugo. Mon mouvement de fuite fut intercepté par une main sur mon poignet.

—   Attends !

—   Quoi ? Tu as changé d'avis ? Tu avais l'air assez... intéressé tout à l'heure, et là tu paniques, fis-je remarquer.

—   Je panique pas !

—   Ah non ? Alors pourquoi on est encore en train de discuter ?

—   Et tu voudrais faire quoi ? me provoqua-t-il avec le même sourire.

Ce type était-il bipolaire ? À souffler le chaud, puis le froid avant de redevenir une chaudière ambulante ? J'avais pas le temps pour ces conneries. Surtout pas avec quelqu'un qui m'avait accosté aussi frontalement pour se rétracter ensuite, comme si j'étais un foutu jouet.

—   Baiser ! clamai-je avec honnêteté. Maintenant tu as le droit de changer d'avis et si c'est le cas, merci de passer ton chemin.

—   Et tu te ferais baiser dans les toilettes de ce club ? osa Hugo en haussant les sourcils.

—   Me faire baiser ? rigolai-je. Clairement, tu t'es trompé, mec.

L'expression d'Hugo trahit de l'appréhension. Il regarda une fois de plus autour de lui avant de se rapprocher de moi, la mine étrange.

—   Allons-y alors.

Exaspéré, perdu, mais excité, je ne pris pas la peine de réfléchir davantage. D'un mouvement rotatoire, je me dirigeai vers les portes des toilettes, la main d'Hugo dans la mienne. Il me suivit sans protester et une fois à l'intérieur des sanitaires, il récupéra sa main. Par chance, il n'y avait personne. L'éclairage était bien plus clair, presque agressif.

J'ouvris un des box pour m'immiscer à l'intérieur et Hugo apparut alors devant moi en fermant la porte.

Sous cette luminosité, la silhouette d'Hugo me rappela une fois encore Jay et cela m'agaça. Encore plus lorsque ses yeux se rivèrent sur moi et que j'aperçus leur réelle couleur. Ce marron noisette, tacheté de zones plus claires. Exactement comme...

Ma gorge se serra instantanément et mon ventre se noua alors que je m'évertuais à faire fonctionner mes neurones malgré l'alcool dans mon sang.

—   Tu me vois mieux, là, non ?

Les toilettes assourdissaient la musique de la boîte, laissant enfin mes oreilles tranquilles. Elles furent donc plus sensibles, plus performantes. Et je connaissais cette voix. Et ces prunelles. Ou cette silhouette menue.

—   Jay, soufflai-je, la voix serrée de surprise.

—   Bingo, mon grand !

Son sourire prit des allures de victoire. Il osa même me faire un clin d'œil narquois.

Le nœud dans mon ventre prit plus d'ampleur. Une sensation de nausée me gagna tandis que je restai immobile dans ces chiottes à fixer un Jay méconnaissable.

Putain, c'était Jay. Depuis le début.

—   Eh bien, tu as perdu ta langue ? Es-tu en train de faire une rupture d'anévrisme ? Ce serait dommage, je pensais que nous avions tout un programme à faire.

—   Qu'est-ce que... commençai-je avant de m'interrompre, trop choqué pour savoir comment réagir.

—   Ça va, reprends-toi, je te taquinais ! Je savais que tu ne me reconnaitrais pas, c'était amusant de te voir aussi détendu ! Faut dire que j'ai pas l'habitude, ricana-t-il. Et tu n'as pas froid aux yeux, hein !  Alors comme ça tu baises dans les chiottes des clubs, Spartacus ?

Cette dernière tirade me sortit de ma torpeur et déclencha une colère sourde, dont je ne savais pas très bien quoi faire. 

—   Putain, tu es... Sors d'ici ! Non, en fait, ne bouge pas, c'est moi qui me tire ! assénai-je fermement en le poussant pour sortir du box.

—   Allez, t'énerve pas !

J'étais complètement dépassé par les évènements, je ne savais pas quoi dire, ni vers qui j'étais en colère. Jay ou moi ? Peut-être les deux.

Sans prendre la peine de répondre, je sortis des toilettes en trombe, suivi par un Jay déterminé.

—   Roman, m'arrêta-t-il en se plantant devant moi. Je rigolais, bordel, détends-toi un peu ! T'étais plus marrant tout à l'heure !

—   Ok, super, tu t'es bien foutu de ma gueule. Maintenant, retourne avec tes potes et lâche-moi, j'ai autre chose à faire que passer ma soirée à me prendre la tête avec toi.

—   Mais...

—   Pas de mais, la boîte est assez grande, donc à partir de maintenant, tache de m'éviter.

Sur ces mots durs, je me détournai de lui et m'éloignai. Le nœud dans mon estomac prit trop de place, si bien que je me sentis lourd, mal à l'aise... Heureusement qu'il avait décidé de révéler son identité avant que...

Je n'osais imaginer ce qui se serait passé, sinon. La bile me brûla la gorge et je fonçai au bar me saouler pour oublier que j'avais éprouvé du désir pour Jay.

Il fallait dédramatiser. Jay était jeune, il ne faisait que s'amuser. Et à Halloween, le principe était de faire des blagues, non ? Il n'y avait rien à y voir d'autres. Pas de conséquences. Pas de significations.

*

🎃💀😈

⭐️

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