Ken
Paris - appartement de Ken
Ce matin, le réveil pique.
Après avoir fait l'amour deux fois dans ma caisse, on l'a encore fait chez moi. Puis on s'est écroulé de fatigue. Plus on le refaisait, plus c'était un intense. Sah quel plaisir. Mais maintenant j'avais la trique rien qu'en repensant à ses courbes, nos coups de reins et mes mains sur elle. Ok faut que je me calme. On dirait un dalleux.
Mes yeux glissent sur ma brune. Elle dormait de profil mais ses cheveux cachaient une bonne partie de son visage. Sa main gauche était posée sur l'oreiller, près de sa tête. La couette ne cachait que ses fesses. Elle dormait comme un bébé. En même temps on s'était couché vers quatre heures du matin. Entre ses révisions, son stress dû à l'examen et nos ébats de la nuit dernière, elle ne pouvait qu'être épuisée.
Son maquillage d'hier soir lui a laissé quelques traces noirs sous les yeux mais elle restait toujours aussi jolie. Je pouvais la regarder des heures et des heures. Mes yeux longèrent ses courbes en même temps que mes doigts qui glissaient sur son flanc. Quand elle s'allongea sur le ventre, je ne pu m'empêcher de la prendre en photo.
Je la mis dans ma story privée avec la légende : « ma belle au bois dormant😴 ». J'étais sûr que ça lui ferait sourire à son réveil.
En regardant la barre du haut de mon écran, je vis qu'il est neuf heures passées. Sauf que j'ai rendez-vous à dix heures trente donc il serait peut-être temps que je sorte du lit et que j'aille me préparer. C'était l'ultime rendez-vous avant que tout prenne forme. Il fallait que je fasse les choses biens.
Dans la salle de bain, je m'arrêtais devant le miroir. J'avais un petit suçon dans le cou et des légères traces de morsures sur le torse. Je ne savais même pas qu'elle m'avait laissé une marque dans le cou ! C'est pas pro mais je m'en foutais grave.
Bref, je pris ma douche rapidement et mis des vêtements propres. Je posais ma casquette sur ma tetê puis j'embrassais la joue de ma brune avant de la quitter.
[...]
— pour que ça devienne officiel, il faudrait la signature de madame aussi, me dit le monsieur.
— je comprends, je me grattais la nuque.
Putain c'était sensé être une surprise. Ça risque d'être plus compliqué que je ne le pensais.
— et si je mettais à mon nom puis que je changeais plus tard et rajoutais celui de madame, c'est bon ? Demandai je.
Le petit monsieur chauve en face de moi grimace.
— vous pouvez, mais ça sera compliqué de faire toutes les démarches après. Il faudra prendre rendez-vous et changer tous les papiers mais cela prendra beaucoup de temps.
— d'accord. Le problème c'est que c'est sensé être une surprise, expliquai je.
— je vois. Ce que vous pouvez faire c'est revenir demain avec elle et lui faire visiter sans que je ne sois là. Et vous signerez à ce moment-là.
Pas con celui-là. Ça me paraissait bien.
— d'accord on fait ça, acceptai je.
On se serra la main en signe d'accord. Puis il m'accompagnait vers la sortie.
— quelle heure vous arrangerait monsieur Samaras ? Je suis disponible toute la matinée.
— comme aujourd'hui ça serait bien.
— parfait, il sourit. A demain.
Je lui répondis de même puis on quitta l'immeuble. Dans ma voiture, je sortis mon téléphone de ma poche pour voir mes récentes notifications. May avait répondu à ma story et m'avait aussi envoyé un message.
@kmay.poulos le droit à l'image il est où ???
@neklefeu t'étais trop belle aussi🤤
@kmay.poulos 👉🏾👈🏾
Je souriais niaisement. Je regardais maintenant son message qu'elle m'avait envoyé il y'a une heure. Le nouveau petit nom que je lui avais donné dans mes contacts me faisait sourire encore plus. Je trouve qu'il lui va beaucoup mieux.
De ptit cœur🍑 :
J'ai des traces partout, même à des endroits inimaginables ! Wesh ????
Là j'éclatais de rire. Elle utilise tellement peu le mot « wesh » que quand elle le fait ça me tue. C'est tellement peu crédible !
De moi :
Même moi j'ai un suçon, je savais même pas que tu m'en avais fais un !
De p'tit cœur🍑 :
Mdr oups 🤭
De moi :
De vrais chacals
De p'tit cœur🍑:
Ouais mais c'était ouf 🥵😳
Ah ça pour être ouf, ça l'avait été ! Ça me faisait golri qu'elle le dise aussi franchement par sms alors qu'en face elle aurait été très gênée. Pourtant je savais que même par message, elle rougissait de l'avoir avouer.
De moi :
J'peux pas dire le contraire
De moi :
Partie 4 quand je rentre ?
De p'tit cœur 🍑:
Peut-être plus tard, j'ai plus de force là
De moi :
Et après ça taillait mon âge ? 😂
De p'tit cœur🍑:
🙃
De p'tit cœur🍑 :
Tu rentres quand ?
De moi :
J'arrive là
De p'tit cœur 🍑 :
J'espère que tu conduis pas avec ton téléphone devant la figure
De moi :
😬🥴
Je lâchais automatiquement mon téléphone sur la place arrière et me reconcentrais sur la route. Si c'était quelqu'un d'autre qui m'aurait fait la remarque, je l'aurais sûrement envoyé bouler mais là c'était May et elle avait raison. J'arrivais rapidement chez moi. Quelle fut ma surprise quand je vis la brune en pyjama se trémoussant sur de la musique tout en dégustant un pot de Nutella. Son téléphone, où ses écouteurs sortaient, était coincé dans l'élastique du short qu'elle portait.
J'arrivais derrière elle et posais mes mains sur ses hanches. Elle poussa un cri et sursauta. C'est tellement facile de lui faire peur.
— vas-y t'aime trop faire ça ! S'énerve-t-elle sous mes rires.
— tu l'as acheté quand cet ensemble ? Demandai je.
— y'a quelques semaines avec les filles, t'aime pas ? Répond-elle en léchant le dos de la cuillère.
Faut qu'elle arrête de faire ça. Elle ne rend pas compte mais elle est trop sexy.
— si de ouf ! On dirait tu joues dans la ptite maison dans la prairie et gossip girl en même temps.
Elle me regarde perplexe.
— je sais pas trop comment le prendre.
— bah t'es sexy mais t'es mignonne en même temps.
— ah, elle rougit.
J'embrasse sa joue et lui pique sa cuillère pour manger le Nutella restant.
— fais comme chez toi.
— c'est toi t'es chez moi ! Je fais c'que je veux.
— on verra quand j'aurai mon appart, c'est moi qui vais dicter les règles.
— oui oui aller !
Elle me lance un regard noir. Qu'est-ce j'aime la pousser à bout.
On passe le reste de l'après-midi rien que tous les deux. On a chillé un bon moment dans mon fauteuil puis on a décidé de sortir en fin de soirée.
Le problème de l'été à Paname c'est que tout le monde est dehors. En soit ça en est pas un mais avec mon ascension dans le rap game, j'ai plus de chance de me faire reconnaître et potentiellement embêté. Alors quand nous sortons, on prends des chemins peu fréquentés et je me tiens pas trop proche de May. Pourtant j'aimerais lui tenir la main et l'embrasser sans me soucier des autres sauf que je ne veux pas qu'ensuite on vienne la faire chier.
— feu ! Crie quelqu'un que je ne connais pas.
May et moi tournons la tête en même temps. C'est un jeune d'environ 17 ans, accompagné de ses deux amis.
— salut ça va ? Demandai je en souriant.
— ouais grave. J'aime trop ce que tu fais mec ! Ça te dérange si je te demande une photo vite fait ?
— non tranquille.
Je me mets à côté de lui alors qu'il nous prend en selfie.
— merci Nekfeu, dit-il en souriant grandement.
— de rien mec, ça me fait plaisir, dis je en souriant.
— c'est ta meuf ? Demande son ami.
May qui nous observais en retrait, tique.
—non c'est une amie.
— ah ouais elle est fraîche ! T'as snap ? Lui demande-t-il.
Non mais alors là j'hallucine. May paraît très surprise et me lance un rapide regard.
— non, je le garde pour mes proches et puis j'ai un copain, elle répond poliment.
Je souris discrètement.
— ah dommage !
— vas-y on y va, demande la troisième personne.
Finalement ils se cassent enfin.
— il était trop à l'aise, m'exclamai je.
— ouais grave. Après il était mignon mais trop jeune.
J'arrête de marcher et le toise du regard. Elle est sérieuse là ?
— j'rigole, dit-elle après avoir éclaté de rire. Même s'il avait mon âge, je ne serai pas intéressé. Y'a qu'une seule personne que j'aime. Le reste je m'en fou !
— ouais bah y a intérêt.
— qui t'as dis que je parlais forcément de toi ?
Je vais la goumer si elle continue. A force de la piquer, elle commençait à me rendre la monnaie de ma pièce. L'élève allait bientôt dépasser le maître. J'attrapais sa nuque et la plaquais contre moi.
— aïeuuu ! Déjà que j'ai des bleus partout tu veux en rajouter !
— mais j'te touche à peine !
Sans prévenir, la brune mord mon bras. Mais elle est folle ? Pourquoi je sors avec elle déjà ?
— wesh ! Criai je.
— maintenant y'a un partout.
Je lève les yeux au ciel, je savais pas que c'était une compète. Elle se décolle de moi et lie nos doigts ensemble. Elle tire sur ma main pour qu'on finisse au Starbucks. Charbonner là-bas ça lui suffit pas, faut qu'on y aille hors ses heures de travail aussi.
— tu prends quoi toi ? Me demande-t-elle.
— j'sais ap, tu me conseilles quoi ?
Elle regarde les affiches placardées au mur et réfléchit.
— je sais ! Tu me fais confiance ?
— toujours, répondis je.
— deux frappucino caramel taille moyenne.
— ok, vos prénoms ? Demande la caissière.
— Zayn et Gigi, dit-elle en souriant.
— j'ai l'air de ressembler à Zayn Malik ?
— pas trop mais c'est l'intention qui compte.
On se met sur le côté pour attendre nos boissons. Je reste derrière la brune et cale ma tête dans sa nuque. Mine de rien je commence à fatiguer, j'ai peu dormi cette nuit et je me suis levé tôt. Je fais un bisou sur sa peau qui sent bon la coco alors qu'elle frissonne.
— Zayn et Gigi, frappucino caramel.
On récupère nos boissons puis on décide de les déguster au bord de la seine.
— pas mal, dis je en souriant. C'est grave doux !
— t'as vu ! J'aime trop cette boisson !
— ça te dis on va chez les Akrour après ? C'est juste à côté, proposai je.
— ouais pourquoi pas.
On fini nos boissons en discutant.
— tu sais j'ai repensé à ce que tu m'as dis dans l'avion sur mon rêve.
Je l'écoute attentivement et la fixe pour qu'elle continue.
— je pense que je vais me lancer, je sais pas encore comment mais depuis que ça me trotte dans la tête, je me dis que si je fais les choses bien ça pourrait marcher.
— sérieux ? Demandai je en souriant. Trop bien bébé ! En tout cas si t'as besoin de quoi que ce soit même si je m'y connais pas en fashion, j'suis al.
— merci Ken, elle m'embrasse rapidement la bouche.
Nous jetons nos verres vides dans une poubelle puis on continue notre marche jusqu'à chez Idriss et Hakim. Au bout de dix minutes, on y est enfin.
— wesh les tourtereaux ! Nous lance Framal.
— wesh, je le chèque.
— wesh, me recopie May sous les rires des deux frères.
— vous faisiez quoi dans le coin ? Demande Hakim concentré sur sa partie de fifa.
— on se promenait en profitant du soleil.
— vous avez raison, sachant qu'on se barre bientôt sur les routes, dit Idriss.
— j'avais complètement zappé, grimace May. Vous partez quand déjà ?
— le 5 juillet, dis je.
Clairement ça me faisait chier de la laisser ici pendant qu'on ferait le tour des festivals. Elle ne pouvait pas se permettre de nous suivre comme l'année dernière à cause de son taffe. Elle m'avait quand même affirmé qu'elle me rejoindrait un week-end. J'avais hâte qu'elle vienne dans le bus comme la dernière fois. Maintenant qu'on était en couple, je prévoyais les dingueries que l'on ferait dedans.
— vous voulez boire un quetru ? Proposa notre hôte.
May demanda un verre d'eau et moi je pris la même chose.
— c'est fin août qu'on se barre à Madrid déjà ? Demanda Hakim.
Il posa la manette sur l'accoudoir du canapé.
— y'a quoi fin août ? Demanda May.
Un soir alors qu'elle était restée chez elle pour réviser, il y avait eu une soirée chez Doums. On avait reparlé de nos vacances à Madrid chez Kamila mais elle n'était pas là donc elle n'était pas au courant. Hakim lui expliqua rapidement.
Même si elle essayait de montrer aucune émotion, je la connaissais et je savais qu'elle était agacée. Déjà elle n'était au courant que maintenant et en plus on allait chez la meuf qu'elle ne supportait pas.
— vous comptez rester combien de temps ?
— comment ça « vous » ? Demanda Idriss. Toi aussi tu viens ! Même si t'as pas de vacances, on te kidnappe.
— ouais je sais pas, dit-elle vaguement. Mais du coup c'est de quand à quand ?
— du 17 au 27 août.
— ok je verrais.
Les gars continuent de parler mais je vois bien que ma copine est en pleine réflexion. Honnêtement, ça serait trop bien qu'elle vienne avec nous mais elle serait capable de refuser de venir car elle ne sentirait pas à l'aise de voir ma proximité avec la cousine des garçons. Mais il est hors de question que j'aille en Espagne sans elle.
Il fallait que j'ai une conversation avec ma brune.