May
Nice - tournée de Feu
De K🥴 :
Tu dors ?
Allongée dans ma couchette mais n'arrivant pas à dormir, j'ai commencé une nouvelle série sur Netflix. Mais je clique sur pause quand je reçois un message du brun.
De moi :
Non pourquoi ?
De K🥴 :
Rejoins moi dans le salon
De moi :
Ok
Je sors du lit et rejoins Ken là où il m'a donné rendez-vous. Dès qu'il me voit, il sourit. Je m'assois à l'opposé de lui pour garder une distance de sécurité. Ça fait cinq jours que je voyage avec eux et je me suis un peu trop rapprochée de lui. On a recommencé à être proches comme on l'était avant que je sorte avec Mathieu. Sauf que c'est bien ça le problème. Je suis avec le polonais actuellement, donc j'ai préféré prendre mes distances pour instaurer une certaine limite.
— Rapproche-toi, j'vais pas te manger, se moque-t-il.
— Je sais.
Mes fesses font un demi pas vers lui mais je ne me rapproche pas plus.
— May arrête de faire la gamine !
— C'est toi tu forces ! On peut très bien communiquer à cette distance.
— Ok comme tu l'auras voulu.
Je pousse un cri de surprise quand il tire sur ma cheville pour attirer mon corps vers lui. Je me retrouve très vite collé à lui. Je me relève pour m'asseoir et je plis mes jambes pour les plaquer contre ma poitrine.
— T'es relou Ken ! dis-je agacée.
— Bon maintenant dis-moi pourquoi tu m'as évité toute la journée d'hier ?
— Parce que j'étais fatiguée, mentis-je.
— D'accord et la vraie raison ?
Mes bras ceinturent mes jambes alors que j'évite son regard.
— On est trop proches, dis-je doucement.
— Comment ça ?
Je déteste quand il me force à me dire clairement les choses alors qu'il voit très bien où je veux en venir.
— Ken j'ai Mathieu, je détourne mes yeux vers lui et découvre que sa mâchoire se contracte. Et tout ce qu'on fait là, c'est pas bien.
— Je vais te poser une simple question, il prend ma mâchoire entre ses doigts et plante ses yeux dans les miens. Est-ce qu'il te fait sentir comme moi je te fais sentir ?
Je me sens rougir. Il n'a pas le droit de me poser ce genre de questions. Bien sûr que la réponse est négative mais je ne peux pas lui dire ça ! Je me sens mal rien qu'en pensant à toutes les sensations qu'il me ressentir juste en me regardant.
— Est-ce qu'il arrive à te procurer autant de frissons que moi juste en posant son doigt là ?
Son pouce caresse ma joue, ma pommette, mon sourcil et enfin mes lèvres. Je ressens des frissons de la pointe des pieds aux racines de mes cheveux. Alors que son index prend le relais pour glisser le long de mon bras, je reste suspendue à ses lèvres. Ma chaleur corporelle s'amplifie quand sa bouche rencontre mon épaule dénudée pour l'embrasser, la mordiller et la ré-embrasser.
J'ai déjà été touché par Mathieu mais je n'ai jamais ressenti une telle intensité dans tout mon corps ! Pourtant ses doigts sont passés sur les mêmes parties que Ken a touché.
— Alors ?
La tête du brun se relève pour voir ma réaction.
— Tu connais la réponse.
— Je veux que tu le dises.
— Je-,
Mon regard s'oriente à l'autre bout de la pièce. Je sens son souffle chaud dans mon cou. Ken pose ses lèvres au creux de mon oreille. Mon cœur accélère la cadence. Si ça continue je vais craquer et lui demander de m'embrasser.
— May. Dis-le.
— Tu me fais ressentir plus de choses que Mathieu, soufflais-je presque à bout de souffle.
Il retire complètement sa tête et me regarde avec un sourire au coin. Ses yeux passent des miens à mes lèvres.
— J'ai envie de t'embrasser, souffle-t-il en fixant mes lèvres.
Oh mon dieu.
— Mais c'est pas raisonnable. On ferait mieux d'aller se coucher avant que l'un de nous deux craque, dit-il après quelques secondes de silence.
J'ai jamais autant eu envie de faire quelque chose que j'allais regretter ! Quand on se retrouve devant nos couchettes, il m'embrasse le front et me souhaite une bonne nuit comme si tout ce qui s'est passé n'avait jamais eu lieu.
Sous ma couverture, je cogite. Je veux tellement sentir ses lèvres contre les miennes ! L'ange sur mon épaule me dit que c'est irrespectueux envers Mathieu mais le démon sur mon autre épaule réplique que ce n'est qu'un bisou...
Ken ou Mathieu ? Mathieu ou Ken ?
Je me relève de ma couchette, faut que je l'embrasse.
Je me recouche, c'est une mauvaise idée.
Je descends du lit, faut que je le fasse.
Je fais demi-tour, c'est une grosse bêtise.
Oh et puis on a qu'une vie ! J'ai besoin de sentir ses lèvres sur les miennes alors je fini par marcher jusqu'à la couchette de Ken.
Je tire le rideau et monte dans son lit. S'il dort ce sera le signe que c'était une mauvaise idée. Pourtant, je le découvre en train de pianoter sur son téléphone. Il me regarde interloqué mais finit par sourire. Je m'assois en tailleur et le fixe. Mon cœur bat à cent à l'heure !
— Qu'est-ce que tu fais là ? demande-t-il.
— Tu peux pas me faire ressentir tout ça, j'agite mes bras dans tous les sens, et repartir comme une fleur.
Il rit mais il s'arrête quand je m'assois sur ses cuisses. Je ne sais pas vraiment ce que je suis en train de faire. Ça ne me ressemble pas d'être aussi entreprenante mais j'aime bien le sentiment que ça me procure. J'ai l'impression de goûter à l'interdit. C'est mal... mais j'aime ça.
— May.
— Ken.
Il me regarde intensément dans les yeux et joint ses mains dans le bas de mon dos pour me rapprocher de son corps. La tension dans ce petit espace s'élève. Je ne sais pas lequel de nous deux craquera en premier mais je ne crains que ça soit moi s'il ne fait pas le premier pas. Mon corps est tellement proche du sien que j'ai l'impression qu'il entend mon cœur tambouriner contre ma cage thoracique.
Ses doigts jouent avec la bordure de mon short.
— Je pensais que tu voulais qu'on soit amis, souffle-t-il.
Je rapproche mon visage du sien.
— Je croyais que tu voulais m'embrasser, dis-je sur le même ton.
— C'est pas rationnel.
Paradoxalement, il rapproche son visage pour frôler mes lèvres avec les siennes. Je plonge mes doigts dans ses cheveux. Quand je m'apprête à unir nos bouches ensemble, il détourne sa tête. J'arrête de respirer. Qu'est-ce qui vient de se passer ? J'allais l'embrasser mais il m'a recalé. Je ne sais pas si je dois pleurer, rire d'ironie, être en colère ou les trois à la fois.
— On ne peut pas faire ça. Je fronce les sourcils. T'allais le regretter May. Je te connais, t'allais cogiter et te sentir mal. Et puis j'suis pas un bâtard à embrasser une meuf en couple.
— C'est à moi de prendre cette décision, m'énervai-je.
— Mais c'est à moi de te rendre heureuse.
Quoi ?
— Crois-moi j'en mourrais d'envie de t'embrasser. Mais si c'est pour que tu sois triste et que tu t'en veuilles, je préfère pas. Ca servirait à quoi ? On allait kiffé sur le moment mais au final t'allais regretter. T'allais te sentir tellement mal que tu m'aurais encore plus évité
Il m'embrasse la joue. Même si ce qu'il a dit me touche, je sens comme un goût d'inachevé dans ma gorge. J'ai bien compris que le problème provient du fait que je ne sois pas libre. Je crois que je regrette de sortir avec Mathieu. Je prends conscience que je me voilais la face quand je me disais que j'étais passée à autre chose. Bien évidemment que j'ai encore des sentiments pour le grecque. Mais même si je rompais avec le blond, qu'est-ce qui me certifiera qu'il n'ira pas voir d'autres meufs comme quand on flirtait ensemble ? Peut-être qu'il veut juste que je rompe avec mon copain pour avoir la liberté de s'amuser avec moi !
Quand je remonte mon regard sur son visage, je me rends compte qu'il ne faisait que me fixer depuis toute à l'heure. J'ai envie de lui poser une question mais une certaine appréhension tourne en moi. Cependant, je le fais car j'ai besoin de sa réponse pour avancer. Trop de fois je me suis laissée avoir par ses beaux yeux mais aujourd'hui je veux être fixée.
— Est-ce que tu ressens quelque chose pour moi ?
— Je t'aime bien. Vraiment je t'apprécie.
— Oui comme moi j'aime bien Deen et pourtant je n'ai jamais voulu l'embrasser, je roule des yeux.
— Ecoute May, c'est compliqué.
Je déteste cette expression ! Qu'est-ce qui est compliqué : répondre par oui ou non ? Déjà qu'il ne veut pas m'embrasser mais maintenant il ne veut pas me dire ce qu'il ressent vraiment pour moi !
— J'te suis plus, avouai-je tristement. Un coup tu me dis que tu m'apprécie mais tu vas voir d'autres meufs. Un coup tu veux me prouver que Mathieu n'est pas un mec pour moi. Et maintenant tu me fais comprendre que nous embrasser serait une erreur parce que c'est pas rationnel.
— C'est pas si facile, avoue-t-il a demi mot.
— Mais qu'est-ce qui n'est pas si facile ? m'écriai-je excédée.
Il plaque sa main sur ma bouche.
— Tais-toi, y a tout le monde qui dort.
Je balance sa main.
— Ken répond à ma question où je pars.
Il passe sa main dans ses cheveux et détourne le regard.
— Faut que tu comprennes que tu ne me laisses pas indifférent, ok ? J'vais pas t'mito mais avant j'aimais bien t'embrasser parce que tu me plaisais bien et je ressentais un truc. Mais j'arrivais pas à aller plus loin. Qu'est-ce qui me prouverait que t'allais pas me la mettre à l'envers ? On me l'a déjà faite et j'tiens pas à revivre ça. Il reprend son souffle. Mais ensuite, quand j'ai appris que tu sortais avec le Polak, ça m'a mit une claque. Je me suis rendu compte que je tiens plus à toi que je ne le pensais et peut-être qu'au final tu joues pas avec moi. Sauf que je ne peux pas aller plus loin si t'es encore avec lui.
Je rougis. Je m'attendais à tout sauf à ça.
— Pour répondre à ta question, oui je ressens quelque chose pour toi.
Un feu d'artifice éclate en moi. Purée je suis trop contente ! Je me mords la lèvre pour ne pas qu'il voit à quel point ça me rend heureuse.
— Arrête de me regarder comme ça, ça me donne envie de te sauter dessus.
Je cache mon visage dans son cou. Il passe sa main dans mes cheveux et se rallonge en même temps. Aucun de nous deux ne parle. C'est comme si nous étions apaisés que chacun de nous soit au courant de ce que chacun éprouve. Ma respiration se cale sur la sienne. Il continue ses papouilles et je fini par m'endormir.
[...]
Quand je me réveille, je suis toute seule dans le lit de Ken. Je crois avoir rêvé de la nuit précédente mais quand je le retrouve entouré de ses amis, à me sourire, j'en ai la certitude que tout ce qui s'est passé est réel. Je salue tout le monde et me pose là où il reste la seule place libre, c'est-à-dire à côté de lui. Je pique un croissant et l'ouvre pour mettre du Nutella dedans. Pendant toute la préparation, le grecque suit mes mouvements. Je me tourne en sa direction.
— Tu veux goûter ? demandai-je. C'est super bon !
— Ouais je veux bien.
Je coupe un bout de mon croissant et le glisse dans sa bouche. Il en profite pour mordiller mon doigt ce qui me fait revivre la scène d'hier soir, quand son pouce caressait mes lèvres. Je rougis à cette pensée. Je crois qu'il pense à la même chose, car il me fait un clin d'œil.
En tournant ma tête, je découvre que les gars ont tout vu. Génial ! Ca ne pouvait pas être plus gênant !
— J'ai jamais vu autant de niaiseries dès dix heures du mat, je veux vomir ! exagère Framal.
— Quand t'auras une meuf, on verra, souffle Ken.
— Ah parce que vous êtes ensemble ? demande sournoisement Mekra.
— Commence pas.
— C'est juste une question, répond- il. Non parce que je ne veux pas me mêler de ce qui me regarde ap, mais jusqu'aux dernières nouvelles elle n'est pas en couple avec Polak ?
Je lui lance un regard noir. Il ne peut pas se la fermer ? L'ambiance dans le bus devient tout de suite tendue. Ken a la mâchoire contractée et fixe méchamment Hakim. Quant aux autres gars, ils font comme si de rien n'était. Et comme si ce n'était pas assez, je reçois un appel vidéo de mon copain. Du coin de l'œil, je vois Ken se renfrogner plus qu'il ne l'était déjà. Je récupère rapidement mon téléphone et quitte la table. Je souffle un bon coup et décroche.