Fucking Butterflies 1

Por caitlin_jam

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Khalil Gibran a écrit: "Votre raison et votre passion sont le gouvernail et les voiles de votre âme qui navig... Más

~ Avant propos ~
~ P R O L O G U E ~
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C H A P I T R E . 3
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Epilogue
~ Mot de l'auteure ~

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Por caitlin_jam

Point de vue de Sarah

Quelques semaines sont passées, au lycée ma situation s'est un peu améliorée, tout le monde est trop concentré sur les bacs blancs qui approchent. Mais étonnement je ne suis pas si stressée, je m'en fiche un peu pour être honnête. C'est vrai que c'est bizarre, moi pas stressée pour des oraux, mais je ne peux m'empêcher de penser à mes problèmes à la place.

L'unique amie qu'il me reste est Alix, elle est la seule à encore trainer avec moi. Ce week-end elle est partie. La mère de Thomas a décidé de l'emmener pendant son voyage d'affaire à Londres.

Elle veut lui changer les idées et le lycée a accepté qu'elle fasse les cours à distance pendant deux semaines, ils ne pouvaient pas vraiment refuser vu les circonstances. Elle va ensuite y rester pendant toutes les vacances de février : elle va partir quasiment un mois. J'espère que ça lui fera du bien, mais elle va énormément me manquer.

Au final, à partir d'aujourd'hui je vais me retrouver complètement seule. Je ne sais pas avec qui je vais rester ou même manger et c'est mon angoisse. Une fois dans le lycée, j'ai toujours l'impression de me faire pas mal remarquer, mais je n'entends plus de rires ou de réflexions, ce qui est une grande amélioration. J'aperçois Damien, il est avec Eva, ils semblent plus heureux que jamais, et pourtant il lui ment.

— Il joue l'ange innocent, intervient une voix derrière moi.

Je me retourne et découvre une grande brune, c'est Jadde.

— De quoi tu parles ?

— S'il te plaît, ne fait pas semblant avec moi. Je connais bien Dam's et je sais que sa version de l'histoire n'est pas vraiment identique à l'originale. Je ne pense pas que toi, timide comme tu es, tu aurais pu l'embrasser sans qu'il le veuille, ou même sans qu'il ait flirté avec toi.

— Dans ce cas-là, pourquoi tu ne le dis pas à tout le monde ?

— Tu me confonds avec Chloé, c'est elle gossip girl. Je m'en fiche royalement de tout ça, j'ai bien plus important à faire. Et puis ce ne sont pas mes affaires.

En voyant ma tête surprise elle ajoute :

— Laisse-moi deviner, tu pensais que j'étais une pétasse hypocrite qui se réjouit du malheur des autres ?

— Légèrement oui, tu regardes tout le monde comme si t'avais des envies de meurtre.

— On me le dit souvent, pourtant je m'en fous. J'ai autre chose à faire que de m'occuper de la vie des gens.

Je critique toujours ceux qui se fient aux apparences et préjugés, mais c'est exactement ce que je fais pour elle. Elle est quand même un peu provocatrice et n'a pas de filtre, elle dit ce qu'elle pense et s'en fiche si ça ne plaît pas. Mais elle ne va pas chercher à blesser quelqu'un, elle semble même plutôt compréhensive dans le fond.

Comme l'avait dit Damien.

— Je dois t'avouer que j'ai du mal à te comprendre, ajoute-je.

— C'est simple pourtant, je me suffis à moi-même, je m'en fiche de ce que les autres pensent. Je fais ce que je veux, pas ce qui leur plaît.

— Plus facile à dire qu'à faire.

— Ça s'apprend.

La sonnerie retentit, nous nous dirigeons alors en cours. Damien s'assoit à côté de moi et le cours d'anglais débute. C'est affreux, chaque minute à côté de lui dure des heures, je rêve d'entendre sa voix, de tenir sa main, je repense au soir où il m'a embrassée puis à sa soirée.

Mon cœur et mon corps sont en train de brûler, rien que sentir son odeur sans pouvoir l'approcher est une torture. J'ai l'impression que tout le monde m'observe et qu'ils savent tous ce à quoi je pense, je regarde autour de moi et croise le regard de Jadde, elle soupire.

Qu'est-ce qu'elle veut encore ?

À la fin de l'heure, alors que nous nous dirigeons vers une autre classe, elle vient vers moi :

— Je sais ce que c'est ton problème.

— Quel problème ? demande-je surprise.

— Tu m'as dit que ton père t'avait quittée très jeune, c'est ça ? Ensuite tu as reconnu ta figure paternelle en ton frère, en quelque sorte. Tu es devenue dépendante de lui, et quand il s'est éloigné tu n'as plus su retenir tes sentiments envers Damien.

— C'est presque flippant que tu aies tout retenu, mais oui c'est ça.

— À chaque fois que tu as perdu une personne proche, tu as été obligée de créer une dépendance sur une autre. Et encore aujourd'hui, tu te retrouves seule alors tu recommences à craquer pour Damien.

— De quoi tu parles ?

— Je ne suis pas aveugle.

— J'avais bien remarqué, tu en vois peut-être même trop si tu veux mon avis. Tu as envisagé une carrière de psy ?

— Pas vraiment. Mais je m'y connais dans ce domaine, rit-elle nerveusement.

Nous nous asseyons pour le cours suivant.

— Pourquoi tu t'intéresses autant à moi ?

Mais avant qu'elle puisse répondre, le prof commence à parler. C'est vraiment bizarre, on dirait qu'elle s'apprête à écrire mes mémoires et qu'elle a préparé tout un questionnaire pour ça.

Ceci dit, elle a raison, j'ai une peur bleue de faire des choses seule, même si j'aime la solitude. Ça parait contradictoire mais ça ne l'est pas : j'aime bien être chez moi sans personne, rester des heures dans ma chambre, mais je suis incapable de sortir seule, prendre des décisions importantes, faire des choix... J'ai toujours eu peur de ce que les gens pourraient en dire. Mais maintenant, au point où j'en suis, je devrais m'en foutre aussi.

En sortant des cours, je croise Raphaël qui me propose une soirée samedi. Il ajoute que je peux inviter des amis, mais pour ça il faudrait que j'en ai encore. À cause de ça, je n'ai pas déjeuner à midi, je n'osais pas aller au self seule.

Ça additionné aux réflexions précédentes de Jadde, je suis poussée à faire quelque chose qui m'aidera à me reprendre en main. Je décide d'aller faire du shopping seule pour me remonter le moral et dépasser ma peur du jugement des autres.

Mon but est de trouver une robe pour la soirée à laquelle Raphaël m'a invitée, mais en marchant dans le magasin je vois, comme toujours, pleins de pièces qui me plaisent. Elles sont colorées, parfois courtes ou moulantes, ou bien juste originales. En temps normal je passais devant en me disant que j'aimerais énormément m'habiller comme ça, mais que je n'oserais jamais.

Cette fois je me penche dessus et prend la décision de refaire ma garde-robe. Je ne vais pas tout acheter aujourd'hui mais pourquoi pas commencer ? Je n'ai jamais autant agi sur un coup de tête. J'ai déjà l'impression d'avoir avancé d'un grand pas, si j'avais su qu'il suffisait de vêtements pour ça.

***

— On fait comme d'habitude ? demande mon coiffeur.

Je suis venue pour couper mes pointes, seulement dernièrement je cherche du changement. Pour réussir à m'améliorer mentalement, j'ai besoin de passer par le physique. Et puis en m'occupant de moi je ne pense plus aux autres.

— Cette fois j'aimerais les couper au carré. Je voulais aussi les éclaircir vers une couleur presque blonde platine ou polaire. C'est possible ?

Il semble légèrement surpris mais me conseille au mieux, comme toujours. J'y reste quelques heures et suis ravie du résultat, j'ai l'impression d'être une nouvelle personne. C'est comme si tout commençait à s'améliorer, à petite dose mais quand même. Je suis tombée tellement bas que je ne peux que remonter.

Je n'arrive pas à croire tout ce que j'ai fait : avant-hier j'ai décidé de complètement changer de style vestimentaire, et aujourd'hui ce sont mes cheveux qui ont subi le même sort. Je m'en fiche complètement de ce que les gens vont en dire, ils parlent tellement de moi dernièrement que je m'y suis presque habituée.

— Sarah ! lance ma mère quand je rentre chez moi. J'ai pris ton rendez-vous chez le médecin, tu iras samedi avant ta soirée. C'est bon pour toi ?

— Parfait !

On est en hiver, et comme toujours j'enchaîne les maladies : rhume, angine... Je passe mon temps à avoir mal à la tête et à la gorge. Mais cette fois je me sens beaucoup plus fatiguée, c'est pour ça que j'ai demandé à ma mère de prendre rendez-vous. Alors que je m'apprêtais à monter elle ajoute :

— Il faut aussi qu'on discute cinq minutes.

Oh non, pas de mauvaise nouvelle je t'en supplie.

— Quoi ? demande-je angoissée.

— On ne peut pas partir en vacances comme prévu.

— Pourquoi ?

— J'ai un séminaire avec des collaborateurs importants pour la boîte. Et puis Chris aussi à des réunions pendant les vacances.

— On avait tout choisi ! On a le lieu, on a même loué le chalet.

— Je sais, je suis désolée.

— On ne peut pas décaler ?

— J'essaie de trouver une solution mais il n'y a pas grand-chose à faire.

Je suis dégoutée, je monte dans ma chambre et, malgré la mauvaise nouvelle, me force à faire mes devoirs. Ma réaction peut paraître exagérée, ce n'était qu'un chalet à la montagne, mais je ne pars jamais en vacances. Je vois toujours mes amis faire le tour du monde, aller voir leur famille, faire des camps de vacances... Et pendant ce temps je reste toujours ici à m'ennuyer.

Et puis l'ambiance d'un chalet avait l'air magique. On a passé des heures à chercher lequel prendre avec ma mère, c'était incroyable. Avec Clem on parle de ça depuis tout petit. Mais de toute façon il ne serait pas venu puisqu'il ne nous parle plus.

Je finis par descendre dîner après quelques heures. Ma mère semble de meilleure humeur, je vois qu'elle a quelque chose à m'annoncer. J'espère que c'est pour les vacances.

— Finalement tu vas à la montagne ! lance-t-elle.

— Non ? Comment tu as fait ?

Je déteste les ascenseurs émotionnels normalement, mais j'ai rarement été aussi soulagée qu'à cet instant.

— Tu avais raison, on ne peut pas annuler la location. Seulement tes conditions de voyages sont un peu modifiées.

Qu'est-ce qu'elle sous-entend ?

— On ne viendra pas avec toi.

Je ne peux cacher ma surprise. Qu'est-ce que j'irais faire dans un chalet toute seule ?

— Je ne vais pas aller à la montagne seule, c'est un truc à faire en famille.

— Tu y vas avec Clément, je lui ai écrit un message en lui proposant un lieu de vacances avec ces amis. La seule condition que j'ai posé est que tu y ailles aussi.

Ce n'est pas du tout ce que j'avais imaginé. Ma bonne humeur s'en va d'un coup.

— Non.

— Pardon ?

— Je n'ai aucune envie de passer des vacances avec lui.

— Écoute chérie, ce n'est pas parce qu'il est en froid avec nous que tu ne dois plus lui parler. Vous êtes tellement proches, je ne vais pas laisser mes enfants se briser, la famille c'est important.

— La famille ? Comment tu oses dire ça alors que pendant des mois tu nous as complètement laissé tomber ? Tu étais trop obsédée par Chris pour voir que Clem était sérieux quand il disait vouloir partir.

— Que tu le veuilles ou non, c'est moi qui décide. Tu ne vas pas faire un caprice pour des vacances ? Tu te souviens qu'à une époque on arrivait à peine à manger à la fin du mois ?

Un silence s'installe, Chris essaie de détendre l'atmosphère :

— Et puis toi aussi tu peux inviter des amis.

— Mais c'est ça que vous ne comprenez pas ! Je n'ai plus d'amis !

J'en ai assez entendu, je monte dans ma chambre et m'effondre sur mon lit. C'est vrai, avant notre vie n'était pas facile, mais on s'entraidait les uns les autres, on s'aimait et donc on était quand même heureux.

Aujourd'hui je peux acheter ce que je veux, j'en profite bien, mais ça ne m'apporte aucune affection. Je me sens délaissée et rien ne vient combler ce vide intérieur.

J'avais tellement d'amour et de choses à offrir, mais désormais j'ai l'impression de ne plus rien avoir en moi. Et je ne pense pas être dans la capacité de recevoir de l'amour non plus, je ne compte plus laisser qui que ce soit approcher mon cœur. J'ai enfin réussi à poser un léger pansement dessus, je ne veux pas prendre le risque qu'il s'arrache à nouveau.

Je n'ai pas cicatrisé, loin de là, quand je vois Damien j'ai l'impression que mon cœur va lâcher tant il bat vite, j'aimerais qu'il soit à chaque instant à mes côtés. Mais j'essaie de penser à autre chose, je me concentre sur moi et mon cœur m'en remercie, je ne compte pas faire confiance à qui que ce soit avant longtemps.

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