Le regard perdu dans un vide plus que vaste, le châtain restait là sans rien dire ni rien faire. D'une certaine façon, madame Kim comprenait le comportement de son protégé. Il se réfugiait dans le paysage pour éviter de penser au mal qu'il pouvait se faire en pensant à ses fautes. Elle s'avança néanmoins vers lui et prit place à ses côtés devant l'immense tableau qui s'affichait à eux.
- Tu es courageux Hoseok... Elle laissa sa phrase en suspens, envisageant une suite dans sa tête. Nombreux autres auraient abandonné leur ancienne vie pour s'en offrir une nouvelle... Elle continua. Mais toi, tu es resté, t'occuper de ce souvenir douloureux qui te ronge de remords chaque jour. Je le sais Hoseok, tu vas mal, pas la peine de te voir pour te connaître mon enfant, tes écrits en disent long sur toi tu sais.
- Je sais.
Ses yeux tombèrent à ses pieds.
- Ce n'est pas la peine de me le cacher alors, on peut vivre ça à deux, comme on le faisait avant...
Il tourna la tête vers Na-yung, son sourire lui réchauffa le cœur et il amorça un bref sourire qui étirait faiblement ses lèvres.
- Tu as raison, comme toujours... On peut aller la voir ? demanda le châtain faiblement, les yeux de nouveau braqués sur ses chaussures.
En signe de réponse, la femme se leva et franchit le pas de la porte sans un mot. Hoseok la suivit. Il avait compris qu'elle ne poserait aucune question ni même de mots à cette demande, ça lui faisait plaisir. Il ne savait pas expliquer pourquoi il avait du mal à voir sa mère, mettre des mots sur ses problèmes n'était pas facile.
Ils empruntèrent les escaliers qui montaient aux chambres des patients. Les vieilles marches grinçaient à chaque pas. Ils arrivèrent dans un long couloir aux allures de film d'horreur. La lumière des fenêtres qui séparait le long couloir en son milieu donnait une légère couleur froide dû au temps et aux nuages qui grisaient le ciel. En été, le Soleil venait taper sur les lattes de parquet pour faire ressortir sa jolie couleur ébène.
...»○«...
Ce qui avait commencé en une matinée complètement banale tournait à une après-midi touristique. Comme deux étrangers, Taehyung et Jungkook se baladaient dans les rues de leur ville pour voir les stands s'installer, les guirlandes s'accrocher et la musique se répandre parmi les passants. Ils discutaient encore de leur matinée au café dans une ambiance d'installation aux odeurs de spécialités culinaires du coin qui commençait à s'échapper des stands.
- Non mais concrètement, tu en penses quoi de mes amis ?
- Et bien, ils sont... Très différents ! affirma le châtain. Le blond... Euh, Namjoon ? C'est ça ?
Il esquissa un mouvement de tête.
- Je le trouve calme. Il a l'air sérieux et réfléchi, ses arguments étaient tous justifiées d'exemples en tout genre contrairement à toi.
L'indignation se fit lisible sur le visage de Taehyung.
- Quoi, moi ? Pff, t'es jaloux. Il leva les yeux au ciel.
- Et l'autre... Comment il s'appelle déjà ?
- Yeonjun.
- Et bien... Je sais pas comment dire mais j'ai du mal avec lui, il est... étrange.
- Tu parles de sa coupe de cheveux ? Il rigola doucement.
- Non... Sa manière d'être est étrange, on dirait qu'il cache une tonne de trucs, ses regards, ils ont l'air... Joués ! Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire...
- Comme s'il jouait un rôle ?
- Oui, un peu, mais plus comme une espèce de poker face, il cache sa vraie nature, lança avec réticence le noiraud.
- Mais non, Yeonjun a toujours été comme ça, depuis que je le connais et ça fait longtemps alors t'en fais pas, il est normal, c'est peut être le fait qu'il soit franc et direct qui te donne cette impression.
Les guirlandes se dressaient au-dessus de leurs têtes. Quelqu'un les interpella. Ils stoppent leur conversation. Une vieille dame avec une lanterne dans sa main se tenait devant eux. Elle était vêtue d'une grande écharpe qui s'envolait au gré du vent et qui recouvrait son manteau noir ainsi que la moitié de son visage. Elle porta sa main à son visage pour retirer le tissu qui la gênait pour s'exprimer.
...»○«...
Devant la porte, Hoseok regardait sa mère assise face àla fenêtre. Elle regardait les voitures qui passaient quelquefois au loin sur la route. Le châtain ne voyait pas le visage de sa mère, pourtant il sentait quelque chose. Il avait l'horrible sensation de la priver de sa liberté, comme un oiseau attaché aux barreaux de sa cellule.
Madame Kim sortit ses clés, lui sortit de ses pensées. La femme se retourna. Elle se stoppa un instant, elle semblait tiraillée entre ses pensées contradictoires. L'homme se tenant derrière son amie d'enfance, elle le connaissait. Il avait bien grandi, mais elle savait bien qui il était.
Elle se leva, doucement elle s'approcha de lui, son regard alternant entre Na-yung et son fils. Madame Kim lui accorda un sourire, voulant signifier qu'elle pouvait se lever de sa chaise.
À son signal, un sourire étira ses lèvres puis elle courut pour prendre dans ses bras son ange qui lui avait terriblement manqué. Hoseok ne refusa pas son contact, il la serra contre lui a son tour. Une larme glissa le long de sa joue, venant s'échouer sur l'épaule de sa mère. Elle s'échappa de son emprise pour aller à la porte, regardant de gauche à droite comme si elle avait vu quelque chose ou quelqu'un. Le cœur du châtain se brisa.
...»○«...
Perché sur son tabouret, Jungkook tentait par n'importe quel moyen d'accrocher la guirlande de la grand-mère qui leur avait gentiment demandé de l'aide. Dans une grande bonté, le noiraud avait accepté alors que Taehyung regardait la grand-mère de haut avec son air supérieur.
Il avait demandé à Jungkook pourquoi il avait décidé de l'aider alors qu'il ne la connaissait même pas. Et comme réponse, il avait juste eu le droit à un profond regard noir qui l'avait calmé.
Comme des employés de la ville, ils travaillaient en se gueulant dessus. Le brun tenait l'escabeau sur lequel Jungkook faisait l'équilibriste en lui criant de ne pas bouger comme un sky dancer un jour de tempête.
- Mais je ne bouge pas, j'essaye de mettre la lanterne sur le crochet !
- Oui mais tu vas te casser la figure et après va falloir que j'appelle les secours, et c'est long j'ai pas envie d'attendre tout ce temps alors je vais t'abandonner là dans ta souffrance ! Compris ? s'énerva le brun.
- Oh ça va, je vais pas tomber j'y suis presque... Il s'arrêta pour se tendre un maximum vers le crochet. Ah et bien voilà, j'ai réussi.
La vieille dame le remercia. Un sourire un peu forcé sur le visage, puis elle regagna le parking non loin de là, là où elle avait garé sa camionnette quelques heures auparavant. Les deux continuent leur tour comme les touristes qu'ils jouaient.
- Elle nous jugeait du regard à chaque mouvement, t'es au courant de ça ? Elle était pas nette, j'en suis sûr, et en plus elle ne nous a même pas payés.
- Mais... Il s'arrêta un instant pour le regarder l'air scandalisé. Tu connais la charité ? Je n'en ai pas l'impression.
- Oui mais elle ne nous a pas payé, j'ai froid aux mains moi maintenant !
...»○«...
Après bien une heure à discuter comme ils le pouvaient avec la mère du châtain, ils avaient décidé de redescendre pour la laisser se reposer, même si elle exprimait comme elle le pouvait le sentiment inverse. Elle ne voulait pas le laisser s'enfuir encore une fois.
- Elle va super bien, je suis tellement heureux pour elle. Un sourire persistait sur son visage. C'est grâce aux médicaments ?
- En partie oui... Hoseok... Je... Elle se tut, à quelques marches de la fin des escaliers elle regardait le sol, coupable. Je dois te dire quelque chose.
- Comment ça ? Il la regardait d'en bas.
- Les médicaments de ta mère vont être bien trop coûteux et... Ta famille lointaine ne veut plus payer...
Fébrile, elle s'asseya sur la marche.
Le regard dans le vide, le châtain ne savait pas quoi dire. S'il devait en plus payer les soins de sa mère, il courrait à sa perte. À leur perte. La vision trouble, il cherchait autour de lui où s'asseoir. Il trébucha sur le tapis devant les escaliers. Na-yung se rua sur lui. Elle regarda comment il se portait, il la regardait sans vraiment la voir, vidé de tout sens. La femme entoura ses bras autour du jeune homme.
- Comment je fais Na-yung hein ? demanda-t-il les yeux brillant, au bord des larmes.
- Je... J'ai bien une idée, mais il faut que tu sois d'accord...
- Dis moi, je veux l'aider.
Le chapitre 30 enfin ! Champagne j'ai envie de dire ;)
Ma première histoire de plus de 20 chapitres, ça me rend nostalgique de penser aux premiers chapitres, déjà bientôt 1 an :3
Merci à tous de faire vivre mes histoires et mes personnages sans vous, ils seraient encore à l'état de brouillons. Et merci à ma correctrice qui se tue les yeux sur mes horribles fautes d'orthographe : 0Akayah0
Je vous love <333
J'espère que, comme tous les autres, ce chapitre vous aura plu, si vous avez des questions j'y répondrais avec plaisir !!
Bizzzz <333