«Start all over again».

נכתב על ידי Preety__

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En effet, où que l'on aille, quoique l'on fasse ; le passé finit toujours par nous rattraper. עוד

umue.
babidi.
isatu.
binayi.
itanu.
isambombo.
bantu.
mutekete.
muanda mukulu.
tshitema.
dikumi.
dikumi ne umue.
dikumi ne babidi.
dikumi ne isatu.
dikumi ne binayi.
dikumi ne itanu.
dikumi ne isambombo.
dikumi ne muteke.
dikumi ne muanda mukulu.
dikumi ne tshitema.
makumi abidi.
makumi abidi ne umue.
makumi abidi ne abidi.
makumi abidi ne isatu.
makumi abidi ne binayi.
makumi abidi ne itanu.
makumi abidi ne isambombo.
makumi abidi ne mutekete.
makumi abidi ne muanda mukulu.
makumi abidi ne tshitema.
makumi asatu.
makumi asatu ne umue.
makumi asatu ne asatu.
makumi asatu ne binayi.
makumi asatu ne itanu.
makumi asatu ne isambombo.
makumi asatu ne mutekete.
makumi asatu ne muanda mukulu.
makumi asatu ne tshitema.
makumi anayi.
makumi anayi ne umue.
makumi anayi ne abidi.
talk.
makumi anayi ne asatu.
makumi anayi ne binayi.
makumi anayi ne itanu.
makumi anayi ne isambombo.
makumi anayi ne mutekete

makumi asatu ne abidi.

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נכתב על ידי Preety__

@Preety__ 🃏

32


«La tempête est en route».
_

Mon regard fixait le sac de boxe dans lequel je tape depuis plusieurs minutes déjà, et dans lequel je tape toujours à l'instant. De façon un peu... violente, si je puis le dire.

J'essaie de faire cesser ce sentiment de culpabilité qui ne fait que s'accroître dans mon cœur, pesant ainsi sur mes épaules.

L'image de Valdes, son corps sans vie, ses yeux vides d'esprit ne veut pas quitter le mien. Je n'en peux plus. J'en fais des cauchemars !

Je pensais que ce sentiment s'en irait en frappant sur le sac de boxe mais visiblement, rien n'y fait.

Kelvyn - Bethany, ralentis tu vas t'épuiser.

Je continue de frapper dans le sac de boxe.

J'ai pourtant essayé. Je prie avant de dormir, le matin, je prie régulièrement pour que ce sentiment s'en aille... Mais ça ne part pas.

Kelvyn - Bethany, un rythme régulier. Ce sac n'est pas Daniel.

En parlant de lui, Daniel, il se fait beaucoup trop silencieux en ce moment. Vraiment trop. Et bizarrement... j'ai un mauvais pressentiment.

Tout ce qui s'est déjà passé n'était que le début, soit, mais là... je le sens, quelque chose de grand se prépare, il y'a une aura malsaine dans l'air et ça me terrifie. Je suis pas prête. Je suis pas prête à l'affronter, pas maintenant, pas encore.

Comment je pourrais protéger mes enfants si je n'arrive même pas à me protéger moi-même ?

Je refuse qu'ils vivent ce que j'ai vécu.

Kelvyn - Bethany, ça suffit.

Et le gang des snakes... Toujours sur le dos de Néhémie. Ce dernier m'a rapporté qu'il avait cru voir William, un ex-ami à lui, sortir de la chambre de Trinity alors que lui-même se dirigeait vers elle avec le plat de sa copine.

Rien ne va plus dans sa vie, dans notre vie à tous. Papa et maman se disputent constamment d'après Shiloh, Joshua et Ezekiel. Maman lui reproche d'avoir dit ces paroles à Néhémie et papa reste sur son point de vue ; que Néhémie serait un raté.

Hier, ça aurait pu aller très loin. Maman était prête à lui lancer à la figure que s'il décidait réellement d'oublier Néhémie, alors il devrait faire de même pour sa femme.

Cette histoire va beaucoup trop loin. J'ignore ce qui se passe avec papa, mais il ne fait rien de bon en ce moment.

Tant qu'il ne change pas de comportement je jure de ne pas lui adresser ne fut-ce qu'un regard.

Kelvyn - Bethany, c'est bon !

Sa main s'est déposée sur ma taille afin que je recule de plusieurs pas. À ce contact, j'ai senti mon bas ventre prendre feu.

Oh oui, j'ai failli oublier... La tentation refait surface.

J'ai de plus en plus de mal à rester en compagnie de Kelvyn sans imaginer qu'il couche avec moi, et de même, j'ai de plus en plus de mal à rester loin de lui sans imaginer qu'il me penche aussi.

Ça devient très compliqué. Je m'investis comme je le peux dans la prière mais... On dirait que rien n'y fait, que Dieu ne répond pas à mes prières. Ce qui fait que je me sens terriblement seule.

J'ai l'impression que pour la première fois de ma vie, Dieu m'a laissé. Pas abandonné, puisque je sais qu'Il est fidèle à Ses principes et n'abandonne aucun de Ses enfants. Mais on dirait qu'il m'a laissé, non pas détourné Ses yeux de moi... Mais c'est comme s'Il m'avait laissé tomber.

Comme si... Il me laissait seule face à la tentation, comme s'Il ne voulait plus combattre pour moi, et qu'Il me condamnait à chuter. Autant pour ce sentiment de culpabilité qui pèse sur mon cœur que pour cette envie de sentir la langue de Kelvyn contre mon entrejambe.

Je me sens seule... perdue, et atrocement terrifiée. Le combat arrive. Les tentations sont déjà là. Je m'enfonce plus bas que terre et j'avoue que je ne sais pas du tout comment m'en sortir...

Kelvyn - Eh, je te parle.

Je dépose mes yeux incrédules sur son visage, tandis que son torse était collé à mon dos.

Kelvyn - Il t'arrive quoi là ? J't'ai dit de réguler. Frapper fort et vite ça sert à rien. Régule, pense à frapper aux endroits qui blessent le plus. Sinon tu vas t'épuiser bêtement.

Je soupire profondément.

— Je sais, désolée.

Kelvyn - Non, pas désolée. Tu vas me dire ce qui ne va pas Esther.

D'un geste de mains sur ma taille, il me fait pivoter de sorte à ce que je me retrouve face à lui.

Kelvyn - ¿ Qué pasa ? Je te sens... lunatique en ce moment. Quelque chose te pèse mais-

— Ça va.

Il fronce les sourcils, pas très convaincu.

J'ai donc caressé son torse jusque sa joue en faisant des allers et retours, un sourire, vrai ou faux je l'ignore, sur les lèvres.

— Ça va, je t'assure.

Kelvyn - Si ça va pas tu sais que tu peux tout m'dire, hein ?

— Oui mocheté. Ça va.

Kelvyn - Évite aussi. Plus beau que ton branleur de Michael-

— Je t'interdis de salir son nom tu m'entends ?

Kelvyn - Il sait même pas que t'existes tu sais ?

— Et alors ? Malade lui.

__

Je saisis la paire de chaussure puis la tends à Keenan.

— Tu préfères cette paire là pour la rentrée alors ?

Keenan - Ouaip.

— Mais... T'en es sûr ? 'Fin, ces chaussures ne sont pas à la mode que je sache.

Keenan - Tu t'y connais pas ! Tu verras, dans quelques mois tout le monde portera cette pair. Et je veux faire parti des premiers à la mettre !

Je hausse les épaules, mitigée.

Personnellement je préférai lui acheter des Jordan One plutôt que... ça. 'Fin, elles sont aussi jolies ces Jordan, mais voilà quoi... Ça fait année 2012 je trouve.

Sa main s'est déposée sur ma hanche.

Keenan - Alleeez ! C'est elle que je veux maman ! Je peux l'essayer ? S'te plait, s'te plait, s'te plait, s'te plait, s'te plait-

— Tais-toi tu parles trop. Va demander à un homme qui travaille ici s'il y'a du 37 pour cette pair.

Il sourit en sautant légèrement de joie.

Keenan - Je te kiffe de ouf.

— Va seulement. Et on va reparler du langage que tu adoptes ces derniers temps parce que je n'aime pas ça.

Il roule des yeux, en gonflant des joues.

Keenan - C'est rien wesh...

Je hausse les sourcils de surprise.

Pardon ?

— We- quoi ? Moi ? Moi wesh ? Eh, Keenan !

Il a réussi à fuir la conversation en s'enfuyant vers un homme du Foot Locker. Ce dernier s'est occupé de lui tandis que je cherchais une paire de chaussure qui pourrait aussi plaire à Ethan pour la rentrée, bien que je gardais un œil sur mon fils.

Vis-à-vis de Keely, elle grandit beaucoup trop vite alors il va falloir que-

... - Excusez-moi, madame ?

Je me tourne vers la personne à qui appartenait cette voix. Un homme. Grand. Darkskin à vu d'œil. Une jolie barbe, casquette à l'envers.

Il porte le t-shirt du magasin alors je suppose qu'il travaille ici. J'ai glissé mes yeux à son prénom.

«Jonathan». Mignon.

Mes yeux se relèvent vers les siens. Il me dépasse d'au moins deux têtes.

— Oui ?

Jonathan - Un homme à l'entrée m'a demandé de vous donner ça. Il ne peut pas entrer, il n'a pas de masque, alors je m'en charge.

J'ai saisi l'objet qu'il me tendait, un bout de papier plié sur lui-même.

...qui pourrait me donner une chose pareille ?

Je relève la tête vers le prénommé Jonathan en souriant.

— Merci beaucoup. Vous savez où est cet homme ?

Jonathan se tourne vers les portes d'entrée du foot locker, mais un hoquet de surprise s'est échappé de ses lèvres.

Jonathan - Il était là-bas y'a même pas trente secondes.

Je souris, nerveusement. Puis j'enfonce le bout de papier dans la poche arrière de mon jean.

— Ce n'est pas grave. Merci beaucoup.

Jonathan - De rien c'est normal.

Il est parti.

Cédant sa place à Keenan et un autre homme, aussi grand que le précédent.

«Moustapha».

Moustapha - Vous êtes la mère de ce p'tit ?

— En effet oui. Qu'est-ce qu'il a encore fait ?

Moustapha - Rien. *rire* C'est pour vous dire qu'il est très drôle, un comique.

Je souris en secouant négativement la tête, malgré moi.

Ce fameux Keenan.

— Ça ne m'étonne pas... Merci.

Moustapha - Tranquille. Oh oui et pour la paire, il y'en a plus en 37. Il reste seulement du 37 et d'mie.

— Pas grave. On peut essayer le 37 et demie alors ?

Moustapha - Oui sans soucie. Je vous rapporte ça tout de suite.

Je le remercie du bout des lèvres, avant de me diriger vers un petit pouffe pour m'assoir dessus, et laisser Keenan se placer à mes côtés.

Il s'est mis à me raconter toute une histoire à laquelle je me suis surprise à l'écouter avec passion.

Sacré Keenan.

__

Je dépose mon sac à bandoulière sur le canapé de Kelvyn en soupirant longuement. Puis j'y dépose le sac de la nouvelle paire de basket que j'ai acheté à Ethan, ainsi que mes propres fesses.

Kelvyn a déposé deux verres de Fanta sur la table basse avant de m'adresser un regard.

Kelvyn - Ça fait une semaine que t'es en vacance et t'as l'air beaucoup plus fatiguée que quand tu bosses.

Kelvyn - Tema tes poches sous les yeux toi aussi.

Je roule des yeux.

— Ha ha. C'est juste que je n'arrive pas à dormir...

Je passe une lock derrière mon épaule.

Kelvyn - En même temps, si tu caches tout dans ton cœur alors que t'as un putain de bg sur qui compter, c'est normal.

J'opine un sourire forcé.

Kelvyn - *soupire longuement* Parlons sérieusement Esther : qu'est-ce qu'il t'arrive ? Je te sens distante. Du sens où tu me caches des choses, alors qu'avant tu ne le faisais pas. Quoi ? Daniel est de retour ?

— ...non... ce n'est pas ça. Daniel n'est pas-

Kelvyn - J'm'en care en fait. Ce que je veux c'est que tu me dises la vérité. J'suis pas aveugle t'sais, et plus les jours passent mieux je te connais. Tu as quelque chose sur le coeur que tu essaies de camoufler. Ça ne marche pas. T'es un livre ouvert même quand tu veux rester impassible, tu le sais ça ?

Je détourne mollement le regard vers mes pieds, comme s'ils devenaient subitement intéressant.

La carrure bien plus imposante que moi de Kelvyn s'est assise sur l'accoudoir du canapé, les bras croisés.

Kelvyn - Tu peux tout m'dire et tu le sais. Alors cesse de me cacher des choses Esther. On est... un couple. C'est vrai que c'est allé vite, du sens où on a une vision poussée de notre relation alors que ça fait que très peu de temps qu'on est ensemble, mais ça n'empêche pas qu'un couple c'est à deux et qu'on se repose sur notre partenaire. J'ai les épaules assez larges pour supporter tes soucis et les miens. Arrête de toujours vouloir tout gérer.

J'ai senti mon cœur brutalement se serrer dans ma poitrine. Aussitôt, une vague de larme est remontée jusque mes yeux, tandis que ma gorge se nouait fortement. Ma bouche se séchait à tel point qu'on croirait que je n'ai pas bu d'eau depuis une éternité.

J'étais sur le point de craquer, de me laisser submerger par tous ces soucis qui remplissent ma vie et occupent mon esprit même la nuit, quand la main de mon Kelvyn s'est doucement installée sur mon épaule. Elle a glissé jusqu'entres mes omoplates, dans une douce caresse m'infligeant calme et sérénité.

Kelvyn - ...j'suis là pour toi... Dis-moi...

J'ai regardé mes mains se mettre à trembler. Puis ma vue s'est mise à se brouiller à cause de mes larmes, et une goutte a atterri sur le dos de ma main droite.

Ça y est. Je pleure.

— ...je... je suis complètement perdue... C- Complètement perdue...

C'est parti. Un, deux, trois, et hop, voilà que j'éclate en sanglot.

Le torse et les caresses de Kelvyn m'ont été bien utiles, tandis qu'à côté je n'arrivais même pas à prononcer trois mots compréhensibles sans être interrompue par un sanglot.

Mais dans tous ces pleurs, Kelvyn n'a pas dit un mot. Il est resté en silence total. Un silence si parfait que même sa respiration me semblait inexistante.

Mais un silence qui m'a fait du bien.

J'étais perdue dans ses bras, front contre son torse, et grâce à ce silence, pour une fois depuis longtemps : le temps semblait s'arrêter. Ne fut-ce qu'un court moment, mais il s'était comme arrêté.

Seul les caresses de Kelvyn dans mon dos et ma chevelure persistaient.

Kelvyn - ...détends-toi...

Je renifle, puis je passe mes mains sur mes joues en soufflant profondément.

— ...j'ai encore mouillé ton t-shirt...

Kelvyn - *rictus* Les aléas de la vie écoute.

Je souris légèrement, malgré moi, avant de légèrement me redresser et reculer, de sorte à lui laisser de l'espace sur le canapé entre l'accoudoir et moi.

Puis j'ai bu quelques gorgées de mon verre de fanta, et j'ai pris une grande inspiration.

Ça fait une semaine que ça dur... Il faut que je lâche tout. Il le faut.

— ...peut-être que c'est exagéré, mais ma vie n'est pas stable du tout ces temps-ci. En commençant par les fortes disputes familiales, puis le groupe de snakes qui espionnent Néhémie, Daniel qui se montre... beaucoup trop silencieux, absent. Puis ça... Valdes. J'en fait des cauchemars Kelvyn, de vrais cauchemars. Hier soir j'ai rêvé qu'il me poursuivait dans les rues de Paris tard la nuit, le corps troué de balles.

J'ai serré mes mains entre elles afin de les empêcher de trembler.

— J'arrive pas à chasser de ma tête que si je n'avais pas demandé à Valdes de témoigner, peut-être qu'aujourd'hui il serait toujours en vie. Je le sais, je ne l'ai pas tué, mais ce poids sur mon coeur pèse comme si j'étais sa meurtrière. Je m'en veux... Et- et je me dis que ça sert à rien puisque s'en vouloir ne le ramènera pas à la vie, et que je le connaissais à peine, mais je peux pas m'en empêcher...

Je renifle brièvement.

— À côté de ça, je suis en train de voir ma famille se briser sans que je ne puisse faire quoique ce soir. Papa a renié Néhémie comme s'il n'avait pas la moindre importance à ses yeux, il lui crache dessus, le noie dans la boue... Et cette décision a de fortes répercussions sur ma famille. Mes parents se disputent constamment. Ma mère reproche à mon père d'avoir dit de telles atrocités à Néhémie, et papa reste sur ses positions. Leurs disputes sont tellement fréquentes que ça commence même peser sur Joshua, Shiloh et Ezekiel : Zek' devait rester à la maison à cause de sa difficulté à se déplacer, mais il envisage de retourner chez-lui, il ne supporte pas de voir les parents se briser de la sorte. Joshua est à l'université, il veut s'installer dans le campus et venir nous voir que lors des week-end. Et Shiloh passe le bac cette année, elle ne peut pas préparer ses exams dans de telles conditions.

— Sans compter que j'ai laissé Keely et Keenan chez mes parents pour les vacances. Ils vont vraiment passés leur vacance dans ce mood là ? Maman et papa ne dorme même plus dans la même chambre... Tu t'en rends compte ? Et si... et s'ils divorçaient à cause du comportement de mon père ?

Je secoue négativement la tête en déposant mes coudes sur mes genoux, passant mes mains sur mon front.

Je prends une grande inspiration, puis expire profondément.

— ...puis, il y'a cette aura malfaisante qui pèse autour de nous ces temps-ci... Je n'arrive pas à sortir de ma tête que Daniel est en liberté. Et le fait qu'il n'agisse pas me... trouble particulièrement. Qu'est-ce qu'il prépare ? Qu'est-ce qu'il a derrière la tête ? Il a beau être prévisible, Daniel est un énorme stratège. Il est malin. Intelligent. Rusé. Un dicton dit : «Il n'existe pas pire eau que l'eau qui dort». Il se montre absent. J'aimerai beaucoup m'en réjouir mais... Je ne sais pas... Quelque chose de mauvais se prépare... Regarde.

Je me redresse en reniflant, je passe brièvement mes mains sur mes joues avant de glisser une main dans ma poche à l'arrière de mon jean, où se trouve le bout de papier.

Je déplie ce dernier sous le regard interrogateur de Kelvyn.

Kelvyn - ...qu'est-ce que c'est ?

Je hausse légèrement les sourcils.

— ...je ne sais pas. On dirait un numéro, une date. Mais tout cet encre sur le papier m'empêche de voir ce qui est vraiment écrit.

Kelvyn - Tu l'as trouvé où ?

— Un homme du Foot Locker est venu me le donner tout à l'heure, quand j'achetais des paires de basket pour les garçons. Il a dit qu'un mec capuché lui a demandé de me donner ce papier parce qu'il n'avait pas de masque et ne pouvait pas entrer dans le magasin.

Kelvyn pousse un profond soupir.

Je relève lentement le regard vers le sien, jusqu'à le croiser.

— ...tu vois maintenant quand je te dis que rien ne va ?

Il n'a pas répondu, restant silencieux un court instant. Puis ses mains ont doucement enveloppé les miennes. Et gracieusement, il me retire le bout de papier d'entre mes doigts.

Il dépose ce dernier sur la table basse, avant de s'accroupir face à moi, mes mains dans les siennes. Mes coudes étaient posés sur les genoux, mon visage était donc tout prêt du sien.

Kelvyn - J'ai entendu tout ce tu m'as dit. Tes peurs, tes doutes... J'ai entendu. Et voilà ce que j'en dis : pour Valdes, c'est tout à fait normal que tu ressentes ça.

Il sourit brièvement, son pouce exerçant de légères caresses sur le dos de ma main.

Kelvyn - Un jour, pour protéger une femme en grand danger lors d'une mission, j'ai dû tirer sur un homme. J'venais juste d'entrer dans la police, j'étais encore tout nouveau, mais j'ai tiré. Dans le ventre. Je pensais que la balle ne lui serait pas fatale... Pourtant il est mort... J'ai tué cet homme. Légitime défense ou non, je l'ai tué. Et je m'en suis voulu. Je m'en voulais à la mort, je voyais le visage de cet homme partout où j'allais. Pour amoindrir ma douleur, je me suis occupée de sa fille qui était devenue orpheline par ma faute. Pourtant... je ne me sentais pas mieux. Ce n'est que le jour où j'ai compris et accepté que ce qui était fait était fait, et que m'en vouloir ne ramènerai pas cet homme à la vie, que j'ai cessé de voir son visage. Il ne me hantait plus. Je m'étais pardonné.

Kelvyn - Ce qui est arrivé à Valdes n'est pas ta faute Esther... Tu ne cesses de t'imaginer différents scénarios, mais peut-être que dans tous ces scénarios là, Valdes serait tout de même mort. On ne le saura jamais. Mais ce qu'on sait, c'est qu'il connaissait les enjeux de sa mission. Ce n'est pas ta faute... Accepte-le, pardonne-toi. Il n'est pas obligatoire qu'il y'ait un coupable à chaque crime.

Kelvyn - Vis-à-vis de ta famille, ce sont les affaires de tes parents. Désolé miss mais que ça t'plaise ou non, si tes parents sont amenés à divorcer, ça n'regarde qu'eux. De c'que j'ai vu, ta famille est forte. Soudée. J'ignore c'qui arrive à ton père, mais j'sais que c'est un homme bon et qu'il a sûrement ses raisons.

Kelvyn - Pour Daniel, je te l'ai dit et je te le répète : je ne laisserai personne te faire de mal. Ni à toi, ni à tes mômes. Parce que c'est mon taf mais surtout parce que je t'-... parce qu'il le faut. Tu peux compter sur moi. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour arrêter c'fils de pute.

Ses mains sont venues encadrer mon visage.

Kelvyn - Je vais me charger personnellement de cette affaire. Daniel retournera vite dans le trou d'où il est sorti et ce jusqu'à sa mort. Je prends les choses en main maintenant, ne t'inquiète plus pour ça.

Ses lèvres se déposent sur mon front, juste afin qu'il enfouisse mon visage contre son torse. J'ai senti son menton se déposer sur ma tête, et sa main sur ma chevelure.

Je l'ai serré contre moi à mon tour.

— ...t'as pas à faire tout ça. Daniel n'est pas ton ennemi.

Kelvyn - Tes combats sont les miens. Ta gueule et accepte mon aide.

Je pousse un bref rictus, tout en le serrant davantage contre moi.

Mes paupières se sont closes tandis qu'un fin sourire se dessinait sur mes lèvres.

J'acquiesce d'un hochement de tête, bien qu'au fond de moi, cette boule de peur refuse de s'en aller.

Je le sais, je le sens...

Quelque chose de grave arrive.

Et je ne pense pas qu'on le verra venir.

Pire encore ; je ne pense pas qu'on sera prêt pour l'arrêter.

La tempête est en route.

__

Bethany K

(Désolée pour le retard la team 😭😭)

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