Dimanche, 21h02.
« — Merci de m'avoir raccompagné, dit-elle timidement.
— Tu vas me remercier à chaque fois ? Soupire t-il d'un air lasse.
— A chaque fois, répond Akira en souriant. »
Se contentant de sourire comme ce qui pourrait d'extérieur s'apparenter à une débile profonde, elle constate la légère douleur mais notable aux joues. Après tout, elle a passée l'après-midi entier à sourire, tellement heureuse de se moment passé en sa compagnie qu'elle ne pouvait pas s'en empêcher. Bien que ce bonheur soudain l'effraie un temps soit peu.
« — On se revoit demain ? Demande le blond.
— Tu ne travailles pas ? Renchérie la jeune femme surprise.
— Seulement le matin. Et le soir aussi.
— Vraiment ?
— Ouais, acquiesce t-il. Alors ? Ça te dit ?
— Bien sur ! »
Le blond hoche la tête en souriant. Ils restent là, tous les deux, à se regarder comme deux imbéciles heureux sans savoir quoi se dire. Pourtant, ni l'un, ni l'autre ne souhaite partir, comme englués sur place, ils sont incapables de mettre fin à cet après-midi ayant conquis leurs cœurs respectifs.
Sans savoir d'où lui vient cet aplomb, peut-être que cela vient finalement de son envie irrépressible d'être près de lui, d'avoir ce contact physique avec lui en tout temps, à chaque moment de la journée, mais rapidement, elle dépose ses lèvres contre les siennes. Ils échangent tout deux un long baissé, leur donnant des papillons dans le ventre. Comme elle l'espérait, il répond à son baiser, échangeant durant de longues minutes comme des adolescents venant tout juste de découvrir l'amour.
C'est étrange, elle n'avait encore jamais ressenti ça pour personne. Elle n'était encore jamais tombée amoureuse et n'avait jamais développé un sentiment aussi fort pour quelqu'un au point d'en avoir des sensations dans tout le corps. Même lorsqu'elle avait des petites amourettes au lycée, cela n'avait rien avoir. Elle était bien à mille lieu d'imaginer ce que cela pourrait être avant maintenant.
Cela sonne comme une évidence, lui sautant aux yeux, elle a cette grosse impression que d'être amoureuse, c'est tout simplement ça. Que c'est d'une telle évidence que même les aveugles le verraient.
༄ ⠩ ッ
Samedi, 00h37
Akira a passé l'intégralité de ses jours fériés avec lui, toute sa semaine aussi d'ailleurs. Il venait la chercher après ses cours et puis elle l'attendait dans le parc près de son travail. Elle avait cette impression de rêver. Un long et fort rêve dont elle sait que la chute lui sera fatale. Elle se fait violence, essayant de ne l'as s'attacher à lui plus que de nécessaire. Mais c'est trop tard, beaucoup trop tard, en fait, dès leur première sortie ensemble elle s'était attachée à lui.
En fait non, bien avant cela, lorsqu'elle le voyait venir presque tous les jours au café, lorsqu'ils s'échangeaient des mots polis et des sourires coincés, lorsque leurs regards ne faisait que de se croiser et lorsque la curiosité l'avait piqué au point de vouloir résoudre son mystère.
Bien qu'elle n'arrive pas à se faire violence, elle ne peut pas se retirer de la tête que tout cela va trop vite. Ne pouvant pas concevoir que l'on s'attache à une personne aussi rapidement. Pourtant, cela est bien en train de lui arriver, et c'est justement ce qui l'effraie. Dans un sens, tout ce qu'elle ressent, son comportement prouvent justement le contraire, que le temps n'a rien avoir avec le degré d'attachement. Elle a envie de lui parler par messages durant des heures, le voir n'importe où, n'importe quand, tous les jours.
Ça lui fait peur, cela lui flanque la trouille, cet attachement et ses sentiments aussi forts pour ce garçon lui font horriblement peur. Mais elle ne peut pas ignorer ce qu'elle ressent, ni même minimiser ses sentiments, cela lui ferait, au contraire, bien plus de mal qu'autre chose.
« — Je crois que je suis amoureuse, dit-elle subitement, comme venant de finir un monologue intérieur.
— Enfin ? Soupire Lisa.
— Arrête de moquer de moi. Je suis sérieuse.
— Ça ne m'étonne même pas, vue l'air heureux que tu prends, cela ce voit à des kilomètres.
— Quel air ? Demande Akira en regardant son amie, dubitative.
— Celui d'une ado de 14 ans venant tout juste de découvrir l'amour idiote.
— N'importe quoi, répond Akira en levant les yeux au ciel. »
Lisa regarde son amie, l'air de dire qu'elle ne la croyait pas du tout. Elle a raison, l'air que prend Akira lorsqu'il est question d'Inui est bien différent des airs lasses qu'elle prend en temps normal. Retirant ses lunettes, la jeune femme profite de ces secondes de creux pour les nettoyer. La pauvre avait commencé son service avec des traces de doigts sur ses verres. Pas franchement agréable pour voir net. Après cela, elle continue son service, servant les clients, débarrassant les tables, nettoyant le sol et ainsi de suite. Étant cette fois-ci à tous les postes possible et inimaginable, elle était la femme à tout faire de la journée.
La journée passe à une vitesse folle, c'est une routine devenant presque déroutante pour la jeune qui prenait son travail au début avec beaucoup d'amusement. Mais elle pense au salaire à la fin du mois sur son tour nouveau compte en banque et, tout suite, ça va mieux. Elle soupire, regardant son téléphone, Inui n'est pas venu aujourd'hui, il lui a finalement dit qu'il ne pouvait pas. D'après ses dires, ils avaient beaucoup à gérer au magasin. Même si elle est affreusement déçue, elle le comprend. Après tout, il a des responsabilités et quand il s'agit du magasin il ne peut pas se défiler ou déléguer. Ils gèrent ça à deux, ça peut parfois être compliqué.
Elle se dit que ce n'est pas grave, que des moments comme celui-là, il y en aura plein d'autres. Elle retire son tablier, le rangeant dans son casier.
« — Il est pas venu ? Demande Lisa.
— Non, il pouvait pas se libérer.
— T'es triste ?
— Je m'en fiche, répond Akira en haussant les épaules.
— Menteuse ! Tout à l'heure t'as dit que tu l'aimais. »
Akira lève les yeux au ciel, soupirant fortement. Ce qu'elle pouvait l'énerver parfois, ce n'est pas parce qu'elle l'aime qu'elle est triste qu'ils ne se voient pas, des occasions il y en aura d'autres. Beaucoup d'autres, des plus belles et plus longues.
« — Attends tu doutes ou je rêve ?
— Non
— Pourquoi tu mens ? Ça sert à rien.
— De ?
— Mentir.
— Je flippe c'est tout. »
Lisa arrête toute activité et se tourne vers Akira qui elle préfère rester plongée la tête et l'esprit dans le casier. Ranger son tablier qu'elle a déjà rangé un dizaine de fois en quelques minutes à peine.
« — Pourquoi t'as peur ?
— Très bonne question. Je crois que j'ai peur parce que je l'aime trop vite.
— Tu sais, il n'y a pas de temps adéquat pour aimer. Tu peux aimer quelqu'un en deux jours comme en 5 mois. Ce que tu as madame c'est le coup de foudre.
— Oui bah ça me fait peur, renchérie Akira.
— L'amour fait peur. Mais ça en vaut la peine. Ça sert à rien de te bloquer pour ça. Tu devrais lui en parler, histoire de voir ce que lui ressens.
— Je sais pas, ça aussi ça me fait peur.
— Sérieux Akira, la communication c'est la base d'un couple.
— On est pas en couple.
— Tu rigole ? Vous vous roulez tout le temps des pelles et vous êtes pas ensemble ?
— Alors déjà, on se roule pas de pelles, c'est juste pour se dire au revoir. »
Cette fois c'est Lisa qui lève les yeux au ciel, se foutant de son amie et d'à quel point elle était beaucoup trop terre à terre. C'est comme si rêver ne faisait pas parti de son quotidien. Tout le monde aime rêver non ? Cela ne fait de mal à personne après tout.
« — Et puis imagine je me trompe complètement et il m'aime pas ?
— Akira t'es sérieuse là ? Le gars vient te chercher tout les soirs pour te ramener chez toi, il vient au salon dès qu'il a 5 minutes et passe tout son temps libre avec toi. »
Elle n'a pas tord, ses dernières semaines ont été tellement belles, peut-être les meilleurs qu'elle eu pu vivre pour le moment. À le voir tout les jours, pouvoir sentir son parfum et la chaleur de son dos lorsqu'elle monte à moto avec lui.
« — Et puis même, ajoute t-elle, y a qu'à voir comment il te regarde.
— Comment ça comment il me regarde ?
— Ses yeux, ils pétillent. Comme quand tu es amoureux.
— J'ai jamais fait attention..., dit Akira en réfléchissant.
— Je vois ça. Franchement Aki parle lui, ayez une conversation ou tu lui dis tout ce que tu ressens et lui fera de même. Tu verras qu'après ça serait plus clair.
— Tu crois ?
— Oui, parles le lui de tes craintes. Je suis sur qu'il te rassurera de manière hyper classe.
— Plus facile à dire qu'à faire, rétorque t-elle en faisais ses lacets. »
Lisa soupire, désespérée par le comportement de son amie. Elle n'avait jamais vu quelqu'un autant d'auto-saboter que son amie, s'en est tellement flagrant. Mais Akira a tellement peur, elle est tellement effrayée par tout ça, c'est la première fois après tout que cela lui arrive, c'est la première fois qu'elle vit et ressent tout ça de manière aussi forte, aussi poignante. Elle ne sait pas comment gérer cela, elle ne sait pas comment le contrôler.
« — Je vais essayer de lui parler...
— Essaye pas, fais le. »
Lisa a raison, elle se dit qu'en restant dans l'optique d'essayer, elle ne le fera jamais réellement. Il faut qu'elle se mette en tête de le faire, pour cette fois le faire pour de vrai et pas seulement dans sa tête. Akira sait, elle sait pertinemment que de toute façon Lisa je compte pas la lâcher tant qu'elle ne l'aura pas fait, la jeune femme sait de quoi son amie est capable quand elle s'y met. Elle serait capable d'aller voir Inui et de se débrouiller pour l'amener devant elle et partir en courant pour les laisser discuter.
« — J'y vais. A demain.
— Rentres bien.
— Toi de même. »
Akira sort des vestiaires, saluant tous ses collègues restants et sort du salon. Cette fois, elle va rentrer seule, à pied car Inui est occupé au magasin. Elle l'a déjà fait des millions de fois avant, mais sans connaître la raison, elle se sent toute bizarre. Habituée à voir Inui, partir en moto avec lui jusque chez elle. Peut-être devrait-elle passer lui dire bonjour ? Lui souhaiter bonne chance pour tout le travail qu'il doit effectuer ? Après tout, il le fait bien pour la jeune femme, pourquoi elle ne pourrait pas faire la même chose ? Lui rendre l'appareil.
Selon ses souvenirs, il n'est qu'à quelques rues à peine derrière son salon. Cinq minutes à peine. Prise de courage, la jeune femme prend la direction de son magasin, essayant de se repérer selon ses souvenirs. Heureusement pour elle, elle a un excellent sens de l'orientation et une très bonne mémoire visuelle. Elle peut faire un chemin une seule fois et s'en souvenir directement, même des moins après. Généralement c'est elle qui dirige sa mère en voiture, car contrairement à sa fille unique, elle n'a aucun sens de l'orientation. Après quelques minutes à peine de marché, elle déboule dans la rue de son magasin, fière de s'en être souvenu.
Seulement voilà, à sa plus grande surprise, il est fermé. Aucunes lumières, aucuns bruits, elle ne voit et n'entend rien. Rien du tout.
Plantée devant, elle ne sait pas comment réagir, ou quoi faire.
Il lui aurait menti ? Quand même pas ? Pas pour quelque chose d'aussi bête quand même ? Elle a dû se tromper elle a du mal lire, mal comprendre. Pour dissiper le doute, elle décide de lui envoyer un message. Voulant être sure, elle est tellement persuadée de sa culpabilité.
À : Inui :)
Akira
Tu es toujours au magasin ?
Inui
Oui, j'en ai pour une bonne partie de la nuit. Ça va aller pour rentrer ?
Akira
Oui. On se voit une prochaine fois .
Inui
Ça marche, rentre bien Akira.
Elle ne répond même pas, rangeant amèrement son téléphone dans la poche de son pantalon. Donc elle n'avait pas rêvé, elle n'était pas débile au point d'inventer cela, il le lui a bien dit. Mais surtout, il lui a bien menti et continue toujours de le faire.
Elle finit par rapidement retrouver son chemin, rentrant chez elle. Elle n'a pas arrêté de ruminer, de retourner la situation dans tous les sens, c'était la première fois qu'elle se prenait autant la tête. Ce n'était pas dans ses habitudes et cela ne lui plaisait guère. Elle qui déteste se prendre la tête pour ce genre de chose, c'est justement pour cela qu'elle limite ses relations sociales, estimant avoir bien mieux à faire que se prendre la tête pour des histoires futiles.
Sauf qu'Inui est tout sauf futile pour la jeune femme. Et c'est bien ça le problème, c'est bien ce qui l'embête. Pourquoi lui mentir ? Quel est le but ? À quoi cela peut bien servir de mentir de la sorte ? Il ne lui a rien promis, bien que ses actes montrent tout le contraire. Elle ne peut pas lui en vouloir sur ce point-là, elle aussi, ses actes montrent tellement de choses qu'elle est incapable de dire. Parce que pour elle, ses actes valent bien plus des mots.
Elle ne sait pas pourquoi Inui agit de la sorte. Peut-être lui aussi a-t-il peur ? Peut-être que finalement elle n'est pas seule dans cette effroyable étape que sont les relations amoureuses. Finalement, elle ne sait pas, tout comme lui ne sait pas à quel point elle flippe rien qu'à l'idée que tout cela devienne réel avec de simples mots. C'est vrai que ce n'est pas correct de sa part, mais peut-être que c'est son moyen de prendre du recul, parce qu'il ne veut pas tout gâcher avec elle, ne veut pas la refroidir avec quelque chose comme « il me faut un peu de temps pour réfléchir ».
Elle finit par rentrer chez elle, s'affalant sur le canapé en soupirant. À côté de sa mère qui comme à chaque fois, ne dort pas tant que sa fille n'est pas rentrée saine et sauve à la maison. Elle non plus ne l'avouera pas, se cachant derrière des excuses, expliquant le fait qu'elle soit toujours debout à cette heure.
« — J'ai pas entendu de moto. T'es rentrée à pied ? Demande sa mère.
— Ouais, il était occupé.
— Tu aurais dû me dire, je serais venu te chercher.
— Oui et puis quand je t'aurais appelé tu aurais râlé contre moi. Je te connais
- Bien sur. Si je râle pas c'est moins drôle. »
Akira tourne légèrement la tête vers sa mère, la regardant du coin de l'œil, trouvant sa mère étrange par moment, disant des choses saugrenues. Comme à cet instant. Finalement, elle reste une bonne partie de la nuit avec elle à regarder la télé, puisque demain elle commence seulement l'après-midi, elle a toute la matinée pour dormir tranquillement. Puis, elle se dit tant pis pour Inui, attendant qu'il revienne vers elle. Elle n'est pas assez motivée pour se prendre la tête, bien que cela la peine, elle finit par vite reprendre le contrôle de ses émotions et décide de tout foutre sur le côté et d'y faire abstraction en attendant. Oui c'est sans doute pour elle la meilleure idée, tant pis si elle devait lui parler, le moment se repousse juste.
tsais la meuf trop active en ce moment
En fait j'ai un pic de motivation
donc j'en profite pour essayer
de tout chier d'une traite
comme ça la correction de cette ff
sera enfin fini purée.
Je préfère largement cette version,
et encore, je pense qu'il y a
énormément de trucs à améliorer
mais je vais juste ignorer pour le moment,
j'ai pleins d'autres projet et
pas assez de temps pour
tout accomplir.