Underground

By LaurenceCo

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Jennifer Akson, une adolescente maladroite à l'imagination débordante, était une de ces filles distraites et... More

Chapitre 1: Le gars du bus
Chapitre 2: Événement surnaturel
Chapitre 3: Souvenirs
Chapitre 4: Légère confusion
Chapitre 5: Insomnie et accident de voiture
Chapitre 6: Des questions peu de réponses
Chapitre 7: Le grand départ
Chapitre 8: Bienvenue à Alteran
Chapitre 9: Deux moutons
Chapitre 10: Déchirée
Chapitre 11: Le début des ennuis
Chapitre 12: L'Aube
Chapitre 13: Importantes découvertes
Chapitre 14: Mission de sauvetage improvisée
Chapitre 15: Dispute
NDA - Un gros merci!
Chapitre 16: Combats
Chapitre 17: Une bande d'oiseaux apprivoisés
Chapitre 18: Une lame à double tranchant
NDA - QUOI!!???
Chapitre 19: Une victoire ou une défaite?
Chapitre 20: Interrogations
Chapitre 21: Logique illogique
Chapitre 22: Coup bas
Chapitre 23: Un meurtre discret
Chapitre 24: Lourdes révélations
Chapitre 25: Mensonges
NDA - Bravo à vous!!! :D
Chapitre 26: La Lune reflète les rayons du soleil
Chapitre 27: Émeute
Chapitre 28: Une sérieuse discussion
NDA - Dites-moi que c'est un bug?!
Chapitre 29: Un plan fatal
Chapitre 30: Mettre de l'huile sur le feu
Chapitre 31: Pétrin
Chapitre 32: Lorsque tout va de pire en pire
Chapitre 33: Préparation
Chapitre 34: Le calme avant la tempête
Chapitre 35: Chaos
Chapitre 36: Fugitifs
Chapitre 38: Un abri temporaire
Chapitre 39: Le début de la fin
Chapitre 40: Une question de vie ou de mort
Chapitre 41: Nouvelles cicatrices
Chapitre 42: Souffrances et silence
Lettre à Jennifer
Chapitre 43: Un soupir au milieu des pleurs
Chapitre 44: Chasse-poursuite dans la pénombre
Chapitre 45: Un dernier au revoir
Remerciements et sondage

Chapitre 37: Réconciliations

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By LaurenceCo

C'est ainsi que, tous les six, nous nous rendons en direction de l'appartement de mon oncle. Je n'arrive toujours pas à y croire: je suis sortie! Je ne suis plus confinée au monde souterrain qu'est la cité d'Alteran. Je suis à présent dehors, en pleine nuit de mi-novembre. Le ciel infini qui s'étend au-dessus de ma tête n'est voilé que de quelques nuages gris reflétant la pollution lumineuse de la ville d'Ottawa, qui se situe un peu plus loin au Nord.

Le vent est frais et agréable, et j'adore entendre le couinement de la neige mouillée sous mes pas. Je parie que, si je n'avais jamais été piégée sous terre pendant une semaine, je n'aurais jamais rien dit de tel. Je déteste la neige et encore plus le mois de novembre, ce n'est pas un secret pour personne; mais pourtant, être présentement en train de se promener dans les rues de ma ville, en pleine nuit, avec mes amis, me semble être la chose la plus merveilleuse et agréable au monde.

Je ne me rendais pas compte à quel point la surface me manquait, lorsque j'étais sous terre. Une fois qu'on y est, ce n'est pas si mal, Alteran. Mais lorsqu'on en sort, eh bien, on réalise à quel point le monde extérieur est beau.

Nous ne nous trouvons plus au beau milieu du centre-ville, mais dans de petites banlieues tranquilles. De grands arbres aux branches dénudés de feuilles se dressent de chaque côté de la rue. C'est plutôt tranquille, ici, à cette heure du soir. Je lève les yeux en entendant les cris d'une envolée des bernaches. Le ciel est momentanément envahi par ces oiseaux migrateurs. Ils hurlent tous à l'unisson: de vraies bavardes. Je ne peux m'empêcher de sourire. Seuls leurs cris et nos conversations déchirent le paisible silence qui règne dans cette rue.

Nous allons chez Daniel. Je me souviens très bien du chemin, et je sais que nous arriverons chez lui dans une dizaine de minutes. Je dois vraiment lui demander pourquoi Atenas avait fait mention de son nom alors qu'il discutait avec Carnata. Je crois qu'il me doit quelques explications.

- Jenn? me lance Jacob dans mon dos.

Je ralentis un peu la cadence et le regarde par-dessus mon épaule.

- Oui, qu'est-ce qu'il y a? lui lancé-je.

Il trotte un peu pour arriver à ma hauteur. Il se gratte nerveusement la nuque avant de me demander:

- Alors, comme ça... Tu sais te soigner? C'est un autre de tes "dons", c'est ça?

Je rougis un peu et baisse la tête. Il me parle comme si j'étais une machine de guerre invincible douée de tous les pouvoirs qu'il est possible de détenir lorsqu'on est Alteran. Ce n'est pas ce que je suis, même si c'est l'impression que je peux laisser après un combat. Jacob est la personne dont je suis la moins proche dans le groupe, donc il n'a pas encore eut bien l'occasion de réaliser que, au-delà de mes capacités hors du commun de ma mission d'envergure je suis seulement... Jenn.

- Ouais, eh bien, ça fait partie de mes facultés, bredouillé-je en tentant de paraître nonchalante. Mes larmes ont un étrange pouvoir de guérison. Ce n'est pas tellement utile, honnêtement. Je suis obligée de me faire pleurer pour me soigner: c'est ridicule.

- Bah, qui sait! rigole Jacob. Peut-être découvriras-tu une autre façon d'exploiter ton don avec un peu de pratique!

Jacob est drôlement optimiste, et j'aime bien ça. Il faut bien au moins une personne à l'esprit positif dans un groupe, non?

- Le plus beau est, selon moi, le fait que le Conseil ignore que tu détiennes ce don, commente Alex.

Je sens un terrible sentiment de regret me serrer l'estomac.

- Eh bien... Anna l'a apprise dès le deuxième jour, alors... Disons que le Conseil est probablement au courant depuis le moment où j'ai moi-même découvert mon pouvoir... bredouillé-je anxieusement.

- Répète ça? s'écrit Alex avec une pointe d'indignation dans la voix.

- Je... je ne savais pas. Enfin, ce qui est passé est passé. On ne peut rien y changer.

- Ouais, lâche-t-il sèchement avant de détourner le regard.

Il y a toujours un froid entre Alex et moi. Tout à l'heure, lorsque nous fuyions d'Alteran, nous ne pouvions pas vraiment nous y attarder: c'était une question de vie ou de mort. Mais à présent que l'adrénaline est tombée et que nous recommençons à agir normalement, je sens plus que jamais à quel point il est distant et contrarié. Il évite mon regard et s'assure que je ne l'approche pas trop. J'ai tenté au moins trois fois d'engager la conversation avec lui depuis que nous sommes sortis de la cité, mais chaque fois, il réussit à la clore très rapidement.

J'ai vraiment de la difficulté à me faire à l'idée qu'Alex tente de se distancer un peu de moi parce qu'il m'en veut toujours. Ça me déchire et fait naître en moi un horrible sentiment de culpabilité.

Je sais que nous nous approchons de chez Daniel lorsque les jolies habitations en pierre qui longeaient la rue laissent place à de vieux appartements de briques rouges.

- C'est ici, déclaré-je lorsque nous arrivons dans le quartier défavorisé.

Le jour, l'endroit peut avoir un certain charme, avec les vieilles bâtisses et les plantes grimpantes; mais la nuit, c'est carrément flippant. Les lampadaires qui se dressent fragilement au-dessus de nos têtes émettent un inquiétant grincement au moindre coup de vent. L'éclairage froid et saccadé qu'ils produisent sur le trottoir me donne l'impression que le monde marche au ralenti.

Je prends une grande inspiration. Ce n'est pas le moment d'abandonner. Je dois coûte que coûte parler à Daniel.

Je repère son appartement à l'autre extrémité de la longue rue.

- C'est celui-là, annoncé-je en pointant la porte menant à l'appartement de mon oncle.

- Veux-tu que nous t'accompagnions? me demande Jacob, inquiet.

Je secoue la tête.

- Non, ça va aller, assuré-je. Seulement, heu... (Je sens le rouge me monter aux joues.) Alex, ça t'embêterait de venir avec moi?

Je veux qu'il vienne. Il sera obligé de me parler et ça me donnera l'occasion de m'excuser.

Alex semble d'abord plutôt surpris, mais sa stupéfaction laisse rapidement place à de l'embarras. Il baisse la tête pour fixer le bout de ses pieds, une expression neutre au visage. Je le connais suffisamment pour savoir que, lorsqu'il emprunte cette posture, c'est parce qu'il est mal à l'aise.

Après quelques instants passés dans un lourd silence, il relève brièvement la tête pour lâcher un petit:

- Si tu y tiens... Ok.

Je ne peux m'empêcher de soupirer de soulagement.

- Super, commenté-je en un souffle. Dans ce cas, allons-y. (Je me tourne vers les autres.) Qu'allez-vous faire, pendant ce temps-là?

- S'amuser comme des petits fous, répond sarcastiquement Amé.

Je m'attendais à un éclat de rire de la part de Fabien suite à la remarque d'Amé, mais je constate que celui-ci demeure de marbre et se contente de regarder fixement Alex. J'ai envie de le gifler à la figure: a-t-il besoin d'être toujours aussi possessif? Je vais seulementme balader un peu avec Alex! Je le fusille du regard sans qu'il ne s'en aperçoive.

- Alors... On y va? me demande Alex en réajustant son manteau sur ses épaules.

- Oui, réponds-je rapidement avant de m'adresser aux autres. Nous serons revenus le plus vite possible.

- Pas de soucis, réplique Tess en souriant timidement.

Je lui renvoie son sourire avant de lui tourner le dos et de m'engager dans la rue sombre où vit Daniel.

Alex marche juste derrière moi, les mains dans les poches de son manteau et le regard toujours orienté sur le sol. Je me sens plutôt mal à l'aise, maintenant que nous ne sommes plus que tous les deux et que les autres sont loin en arrière. Un silence tendu nous sépare. Seulement, je tente de ne pas oublier le but de la présence d'Alex: que je puisse avoir l'occasion de m'excuser.

Alors, je pivote sur moi-même et me retrouve ainsi à marcher de reculons. Alex lève ses magnifiques yeux bleus sur moi, un peu confus par ce changement de position de ma part.

- Hé, soufflé-je simplement avec un sourire timide sur les lèvres.

- Hé, répond-il sur le même ton avant de baisser à nouveau la tête.

Je soupire et lance tranquillement:

- Tu sais, moi, je commence à en avoir assez qu'on soit aussi distants.

Suite à mes paroles, il cesse lentement d'avancer et je l'imite. Alex prend une grande inspiration, comme s'il était épuisé de toute cette histoire (ce qui est sûrement le cas).

- Je ne... Je n'ai pas tellement envie de parler de ça maintenant, Jenn, soupire-t-il. Si c'est pour ça que ta as demandé que je t'accompagne, eh bien, sache que ça n'aura strictement servi à rien.

Alex se remet en marche, la tête toujours basse. Je le regarde me dépasser et poursuivre son chemin sur le trottoir. Je suis mal à l'aise. Je regarde frénétiquement autour de moi, comme si j'attendais que la bonne réplique, celle que je devrais lancer à Alex, se présente à moi comme par magie.

« Excuse-toi, me souffle ma voix intérieure. Maintenant.»

Je me retourne vers Alex, qui se trouve déjà à plusieurs mètres en-avant de moi.

- Je ne voulais pas non plus que tu justifies ta colère envers moi ou que tu t'expliques, me rattrapé-je rapidement. Je voulais juste... (Alex cesse brusquement d'avancer, et je baisse un peu la voix.) Je souahite seulement m'excuser.

Il pivote lentement sur lui-même pour me faire face. La distance qui nous sépare forme un terrible vide entre nous deux, et je sens mon coeur battre à tout rompre dans ma poitrine.

- M'excuser pour t'avoir fait souffrir, reprends-je. M'excuser pour avoir été égoïste, absente et irréfléchie, de t'avoir traité comme si tu n'étais rien, alors qu'au fond... tu es tout pour moi.

Ces dernières paroles sont sorties de ma bouche sans que je ne m'en rende compte. Lorsque les réalise, je les regrette. C'est comme cette fois-là, à la piscine, lorsque je lui avais dit que je l'aimais. Ces paroles étaient spontanée. Elles venaient du coeur.

Alex sourit légèrement et se détend un peu. Il fait quelques pas vers moi. Nous ne sommes plus qu'à deux mètres de distance tout au plus.

- Je veux que tu me promettes quelques trucs, débute-t-il lentement. De un, je veux que tu cesse de commettre des actes potentiellement dangereux de façon impulsive...

- "Des actes potentiellement dangereux de façon impulsive"? répété-je en arquant les sourcils. Qu'entres-tu dans cette catégorie?

- Voyons voir... se faire remarquer au beau milieu d'un lieu publique, se battre inutilement, défier des gens qui n'en valent pas la peine, briser des règles sans raison...

- C'était notre but, à Alteran, de semer la pagaille dans le système! répliqué-je en levant les mains en l'air. Et tu vois, nous avons réussit.

- J'ai bien dit "inutilement", spécifie-t-il avec un sourire taquin aux lèvres.

- Ah? Et se jeter en-bas de l'école, ce n'est pas jugé comme un "acte potentiellement dangereux commis de façon impulsive"? me moqué-je.

- Tu marques un point.

Il s'avance encore d'un pas vers moi. J'ai à présent un large sourire au visage. Notre complicité et nos taquineries sont de retour, et Alex ne semble plus trop en colère.

- Je veux que tu me promettes, insiste-t-il. Car, plus que jamais, nous aurons à risquer nos vies dans les prochains jours. Il ne faut seulement pas le faire inutilement. Ok?

"Je te le promets." La réponse bloque dans ma gorge, car je sais pertinemment que c'est un mensonge. Je vais inévitablement continuer à me comporter de la sorte, même si je fais attention de ne pas le faire trop souvent. Je suis une combattante et je ne me laisse pas faire. Je ne changerai pas ma façon d'agir seulement après avoir promis à Alex que je la changerai. Je vais encore faire des bêtises, recevoir quelques coups dans la figure, commettre des erreurs, encaisser des défaites. Et ça, j'espère qu'Alex le comprendra.

- Oui, je te le promets, articulé-je en tenant d'avoir l'air sincère.

Nous demeurons quelques instants comme ça, face à face, à se sourire béatement sans se parler. Je crois que nous sommes tout simplement trop heureux présentement pour dire quoi que ce soit.

C'est Alex qui finit par prendre la parole.

- Et si on en revenait à l'objectif premier de notre présence ici?

- C'est une très bonne idée, opiné-je, toujours souriante.

Nous nous remettons lentement en chemin, mais main dans la main et la tête haute, cette fois-ci.

Nous arrivons, après deux minutes, devant l'édifice dans lequel se trouve l'appartement de Daniel. Nous gravissons prudemment les escaliers en métal bancals et mouillés qui mènent à l'entrée. Puis je m'arme de courage et frappe trois fois à la porte.

Aucune réponse ne vient dans les vingt secondes qui suivent.

- Tu crois qu'il a entendu? me chuchote anxieusement Alex. Peut être dort-il...?

- À neuf heures du soir? réponds-je avec perplexité. Venant de lui, ça m'étonnerait.

Je cogne à nouveau à la porte, plus fort qu'à ma première tentative. Encore une fois, personne ne vient l'ouvrir.

- Je commence à croire qu'il n'est pas chez lui, m'avoue Alex en haussant les épaules. Nous repasserons demain.

- Daniel ne sort pratiquement pas de chez lui, expliqué-je soucieusement. Soit nous n'avons tout simplement pas de chance, soit il lui est arrivé quelque chose...

- Que pourrait-il lui être arri...?

- Jenn, Alex! hurle la voix paniquée de Tess dans notre dos. Dégagez de là!

Un coup de feu résonne dans le vieux quartier, une balle vient faire éclater la vitre de la porte. Je sursaute et saisis immédiatement ce qui se passe: le Conseil a déjà remarqué que nous nous étions enfuis et a déjà envoyé des gens à nos trousses. Génial.

- Ne restons pas plantés là, me presse Alex en me prenant le poignet. Fuyons!

Nous dévalons les escaliers et sprintons dans la rue pour rejoindre nos amis. Fabien et Amé sont en train de sortir de leur sac à dos les fusils alterans que nous avons pris le soin de conserver (même si, lorsqu'ils manqueront de munitions, ils ne nous serviront plus à rien), tandis que Tess et Jacob courent dans tous les sens pour trouver un endroit où fuir.

Un groupe de quatre policiers alterans marchent en rang dans la rue, leurs pistolets braqués sur nous. Ils sont vêtus chacun d'un manteau noir bien simple, mais dont l'écusson d'Alteran trahi l'origine. Un pantalon noir et des lunettes de soleil complètent leur habillement. Leur peau livide d'Alteran paraît plus blanche que jamais avec le contraste de leurs vêtements noirs. Je ne peux m'empêcher de frissonner.

Fabien et Amé tirent à l'aveuglette sur les policiers et un des deux - j'ignore lequel - a la chance d'atteindre la cuisse de l'un de nos ennemis. Celui-ci se plie en deux et rugit de douleur, ce qui a pour résultat de déstabiliser ses trois autres collègues.

Je n'ai même pas le temps de dégainer moi-même mon arme qu'Amé lance:

- On vole une voiture et on se tire! Maintenant!

Avec les balles des policiers qui sifflent dans l'air tout près de nous, nous nous jetons tous sur la pauvre Honda Civic qui avait le malheur d'être garée sur le côté de la route. C'est une très vieille bagnole d'une affreuse couleur verte et vieillie, mais elle fait parfaitement l'affaire (même si nous sommes six et qu'il n'y a que cinq places...)

Étant la plus petite, c'est moi qui est désignée comme étant celle qui n'aura pas sa propre place dans la voiture. Je me retrouve donc accroupie en arrière, juste entre les deux places avant. Disons que ce n'est pas très confortable, d'autant plus qu'Amé conduit en cinglée.

Après avoir fait démarré la voiture, elle écrase si fort la pédale de frein que je me demande si elle ne va pas la défoncer. La bagnole est parcourue d'un violent spasme et je suis projetée en arrière et vais terminer mon vol sur Alex. Nous nous regardons, embarrassés.

Nous entendons le bruit métallique d'une balle des policiers qui vient se nicher dans le pare-choc de notre "nouvelle voiture".

Je suis figée sur place. Amé est très mauvaise conductrice, et le cadran indique quatre-vingt kilomètres à l'heure. Après avoir tourné le coin de la rue en dérapant et s'être maladroitement engagés dans une autre au hasard, nous cessons d'entendre les coups de feu des policiers. Nous les avons semés. Je voudrais bien en être rassurée, mais je suis trop effrayée par la conduite dangereuse d'Amé.

- Eh, Amé, lance Fabien qui se trouve en-avant juste à côté d'elle. Tu peux ralentir, maintenant...

- Ah oui, c'est vrai, admet-elle.

Elle enfonce le pied dans la pédale de frein beaucoup trop vite et beaucoup trop fort. Je suis expulsée des genoux d'Alex et vais m'écraser sur l'arrière du siège en-avant. Bien qu'atténuée par mes capacités surnaturelles, une douleur très désagréable endolorit ma tête et mon dos. Aïe.

- Passer en quelques secondes de quatre-vingt à trente kilomètres à l'heure! s'écrit Fabien sans le moindre sérieux. Non mais Amé, ça n'est t'es pas passée par la tête que nous avions une passagère ayant un siège plutôt instable à bord?

- La ferme, Fabien, maugréé-je en me replaçant à ma place de départ.

- Hé oh, ce n'est pas de ma faute si je n'ai pas réussi mes cours de conduite, se défend Amé sans quitter les yeux de la route.

- Tu veux rire? ricane Fabien.

- Non, je suis sérieuse. J'ai coulé au putain d'examen pratique!

Elle se met à frapper de toutes ses forces le klaxon. Je la regarde, perplexe.

- Arrête de jouer avec ça! proteste Fabien en l'empêchant de frapper à nouveau sur le pauvre klaxon.

- Désolée, j'avais besoin de me défouler, grogne-t-elle en remettant ses mains sur le volant.

- Si tu veux te défouler, n'utilise pas ce pauvre klaxon pour le faire!

- C'est moi qui conduit. Je fais ce que je veux.

Jacob pouffe de rire.

- Mais... C'est tout de même sécuritaire, non? s'enquiert anxieusement Tess.

Fabien se tape le front et lui répond:

- Avec cette folle qui conduit? Nan.

Tess frémit nerveusement. La pauvre ne semble pas du tout aimer l'idée. Tentant visiblement de changer de sujet, elle lance:

- Et où nous rendons-nous comme ça?

- Demande à Jenn, réplique Amé en me pointant du pouce par-dessus son épaule. C'est elle, la chef.

Je rougis.

- Ouais, eh bien... balbutié-je. Nous devrions trouver un endroit où passer la nuit.

- As-tu une adresse en tête?

Je hoche la tête et réponds:

- 350, rue Dodson. Je t'indiquerai le chemin au fur et à mesure.

Je connais cette adresse par coeur depuis que j'ai treize ans.

C'est celle de ma seule amie, l'unique personne qui connaît l'existence d'Alteran et à qui je peux faire confiance.

Le 350, rue Dodson est l'adresse de Kat.

_________________

Salut les macarons!! :D

La fuite pour leur survie est définitivement commencée pour nos héros. J'ai quelques petites questions pour vous:

1) Que s'est-il passé pour que Daniel ne soit pas chez lui?

2) Que pensez-vous de la promesse que Jenn a fait à Alex concernant la prudence? Croyez-vous qu'elle tentera d'y tenir?

3) Comment croyez-vous que Kat réagira en voyant sa meilleure amie débarquer chez elle?

Breeeeef j'espère que vous avez apprécié ce chapitre!! N'oubliez pas de voter ou de commenter si c'est le cas ^w^ Je vous embrasse très fort, mes jolis petits macarons à la pêche et à la fraise que j'aime du plus profond de mon coeur en caramel, et à trèstrèstrèstrèèèèèès bientôt pour la suite!

Lau'XX


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