-Non, sérieusement, fit Darius, en usant paresseusement de son plumeau. Tu vas me faire faire ça encore longtemps ?
-Jusqu'à ce que ta peine soit purgée.
-Mais ce n'est pas sérieux !
-Tu étais habillé en mariée, non ? En quoi cette tenue te gène-t-elle ?
Allongée sur le canapé, je baissai mon livre pour le regarder, narquoise. Nu, vêtu uniquement d'un tablier de soubrette, il époussetait la bibliothèque en grommelant, ses muscles au vu et su de tous. Enfin, de moi.
-J'aurais préféré te voir dans cette tenue, lança-t-il.
-Ce n'est pas moi qui ai mentit sur toute la ligne, Darius. Et tu as accepté d’être mon servant sexy pour tout un mois pour te faire pardonner.
Je repris ma lecture, fort peu concentrée dessus. Il passa de l'autre coté de pièce, afin de s'occuper des autres étagères. Mes yeux suivirent malgré eux ses fesses musclées.
-Et si tu me faisais un petit massage ? Lançai-je.
Il me regarda d'un air méfiant.
-Sans sexe ? Hors de question !
Ha, oui. Je l'avais privé de sexe pendant un mois, aussi. Cela le rendait sacrément ronchon.
-Tut tut tut... Tu n'as pas le choix. Viens ici.
Tout en marmonnant, il attrapa les huiles de massage sur la table basse. Ravie, car il avait des mains en or, j'ôtai mon t-shirt et m'allongeai sur le ventre.
-Tu es tout de même très rancunière.
-Autant que toi, mon choux.
Sentir l'huile sur mon dos m'arracha un frisson. Un mois sans sexe, c'était long pour moi aussi. Ses mains se posèrent sur ma peau, chaudes. Sensuelles. Quand il commença son massage, je me fis la réflexion que j'aurai dû m'abstenir. La punition allait se retourner contre moi.
Mais j'avais de très bonnes raisons : déjà, il s'était fait passé pour mort. Ensuite... j'avais découvert que ce fourbe me savait vivante depuis six ans ! Grâce à ses accointances d'agent secret, il avait prit contact avec mon chef un an après ma disparition. Il avait donc profité de la situation pour me faire culpabiliser ! J'avais droit à une vengeance, aussi je ne m'en privais pas.
D'ailleurs, en parlant de vengeance... Diaz n'avait pas eu de funérailles officielles. Son corps avait disparu avec les collègues de Darius, à l'instar de tous les Spirits présents dans le hangar, morts comme vivants. Quant aux Velvet... Leur jugement était en cours. Ils finiraient leurs jours en prison, leurs biens avaient été saisit. J'avais obtenu la garde de mon fils ! Ça avait été facile. Surtout quand un agent secret se trouvait de votre coté, avec des dossiers sur toutes les personnes présentes dans la salle.
Un agent à la retraite, désormais. Avec cette histoire de résurrection, sa couverture était définitivement grillée. Néanmoins, il en était ravie. Les derniers événements avaient été éprouvants pour tout le monde. Quant à moi ? J'avais démissionné. La mort de Diaz était devenue une mission personnel. Désormais, je ne voyais plus l’intérêt de risquer ma vie. Pas avec Darius et Viktor à mes cotés. Bon, les tabloïds nous pourchassaient, excités comme des puces par notre histoire rocambolesque. Enfin, surtout celle de Constance Trivari, le roi de la fête qui n'en était pas un. Le monde entier avait réalisé à quel point il c'était fait avoir par une virile mariée en talons aiguilles.
Soudain, un bip retentit dans le salon. Je me retrouvai aussitôt sur le dos, mon servant arborant un sourire presque sadique.
-Quoi ? Couinai-je, un frisson d'excitation sur la peau.
-Cela fait exactement un mois, ronronna-t-il en arrêtant sa montre. Or, nous avons quatre heures avant le retour de Viktor. Je vais t'arracher ta petite culotte avec les dents !