2. Un Agent en Tenue Collante

By LauraScala

143K 14.3K 759

Dans cette mission, deux choses contraries Alix Arsor. La première ? Elle se fait enlever, ligoter, et traîne... More

Prologue
Chapitre 1 : La Mariée Virile
Chapitre 2 : Bas Blancs et Talons Aiguilles
Chapitre 3 : Le Boulet
Chapitre 4 : Vengeance à Tous les Etages
Chapitre 5 : Le Negresco
Chapitre 6 : Kidnappé par un Alien
Chapitre 7 : Menaces Publiques
Chapitre 8 : Retour de Flamme
Chapitre 9 : La Trahison d'une Spirit
Chapitre 10 : Salon de Danse pour Sexagénaire
Chapitre 11 : Braquage en Jupette
Chapitre 12 : Les Mots en "A"
Chapitre 13 : Prisonniers
Chapitre 14 : Le Cri du Goret
Chapitre 15 : Au Travers des Mensonges
Chapitre 16 : Nouvelle Vérité
Chapitre 17 : Les Aveux d'un Fils
Chapitre 18 : Au Palais des Velvet
Chapitre 19 : Les Funérailles d'un Fantasque
Chapitre 21 : Hallucination
Epilogue
C'est fini !

Chapitre 20 : Ombre et Lumière

3.9K 512 21
By LauraScala

Prise en poids par les Spirits, je fus transportée au travers des arbres, Diaz menant le cortège. Rapidement, le bruit discret d'un moteur me parvint. Un hélicoptère à décollage vertical.

On me jeta à l'arrière de l'appareil, qui s’éleva dans les airs dans un silence effrayant. Un modèle militaire, certainement. Ha, mais oui. Velvet était un trafiquant d'armes. Ce type d'engin était un standard dans son catalogue.

-Oh, j'allais oublier.

Diaz réapparut dans mon champ de vision, un poignard à la main.

Je refusais de laisser la panique m'envahir. En dépit de mon ingrat de corps qui refusait de répondre, je lui adressai un regard haineux. Il attrapa mon poignet, trancha net le bracelet de la montre. Celle de Darius.

Un hurlement muet resta bloqué en moi. Non ! Non, non non ! Il n'avait pas le droit ! C'était mon seul souvenir matériel !

-Tes petits copains ne te retrouverons plus, de cette façon, fit le Spirit.

Un sifflement envahit l'habitacle. Puis il disparut, dans un claquement sonore. Il venait de jeter le bracelet par la porte du véhicule.

Je fermais les paupières, contenant difficilement ma fureur. Ce n'était pas le moment. Déjà, ma rage aveugle m'avait conduite dans ce piège. Cela risquait vraiment de me coûter la vie. Aussi devais-je rester calme pour tenter de trouver une solution. Il était hors de question de mourir sans avoir mit mon fils à l’abri et avoir vengé Darius.

Le trajet dura un temps infini. Quand on me sortit de l'appareil, j'étais incapable de dire si nous nous trouvions dans une des villes volantes, sur Terre, ou en France, tout simplement. Nous étions dans un immense hangar, c'était l'unique chose claire.

Rien de particulier ne ressortait dans le décor. Pas d'armes, pas d'autres appareils de transport, pas de matériel de poseurs de bombes. Rien. Juste des grands murs de tôles rongés par le temps. Forcement. Ils n'allaient pas me conduire dans leur repaire, alors que j'étais probablement suivie par les services secrets.

On me traîna jusque dans une pièce fermée, sans fenêtre, sans lumière. Là, on m'assit sur une chaise branlante, on me ligota. Une pastille fut collée sous mon menton par précaution. Un inhibiteur. Encore.

L'impression de déjà-vu n'arrangea rien. Incapable de bouger, je fixais les ombres devant moi. Diaz me frappa sur l'épaule, avec un rire cruel. Je fronçais les sourcils.

-Amuse-toi bien, ma garce d'Arsor.

Il referma la porte, dans mon dos, me plongeant totalement dans le noir. Bon. J'avais pu froncer les sourcils. C'était plutôt bon signe, mon organisme commençait à évacuer le produit paralysant. Je restais des heures dans la noir, dans un silence absolu. Pas un rat, pas une souris ne vint longer les murs de la pièce. Nous ne devions pas nous trouver sur Terre.

Mes membres ankylosés recommençaient à m’obéir. Je bougeai un peu, testant la solidité de mes liens. Des câbles en acier. Sans mon électricité, je serais bien incapable de m'en débarrasser. Mince ! Il allait falloir un miracle pour me sortir de là !

La porte se rouvrir, découpant un rectangle lumineux prés de moi. Le claquement de talons me parvint, me faisant deviner l'identité de la personne avant qu'elle ne se profile devant moi.

-Ronny Velvet, fis-je. Tes chaussures de costume ont tendance à couiner.

La gifle laissa un goût métallique dans ma bouche. J'avais dû me mordre la langue au passage.

-Nous allons faire les choses simplement, Alix, fit-il allumant un vieux plafonnier.

La lumière ne parcourut pas toute la pièce, laissant de grands pans d'ombres. Ronny claqua des doigts, et un rebelle apporta une tablette en lévitation, recouverte de divers instruments. En les reconnaissant, je sentis mon estomac se nouer de façon subtile.

-Vous pouvez nous laisser.

Le Spirit me jeta un coup d’œil inquiet.

-Vous êtes certain, monsieur Velvet ? Parce que...

-Sortez.

Nous nous retrouvâmes seuls, dans une flaque de lumière glauque. Je le fixais, en train d'ordonner ses ustensiles. Scalpels, pinces, fléchettes attaquant les nerfs, couteaux plus ou moins émoussés... Il avait un désagréable attirail de torture devant lui.

-Qu'est-ce que tu veux ? Demandai-je.

-Mon fils.

-Pour que tu l'assassines, à l'instar de Darius ? Pour laisser tes activités de trafiquant en sécurité ?

Il m'adressa un regard dédaigneux.

-Crois-tu tout ce que dit ma perfide de femme ? Je n'ai jamais eu l'intention de tuer mon fils. Il était uniquement un appât pour atteindre sa mère.

Velvet tira une seringue, à laquelle il adapta une aiguille. Aïe. Je n'aimais pas ça.

-Tes paroles ne me confirment rien. Je ne te dirai pas où se trouve Viktor.

-Tu es la menace, Alix. Si tu touches à Diaz, je perdrai une grosse partie de mes bénéfices. Dis-moi où se trouve mon fils, et je réglerai les choses rapidement. Sinon... Hé bien, je ne suis pas devenu un trafiquant sans m’être sali les mains à un moment donné.

Je redressai la tête, le toisant malgré le désastre à venir. Il saisit un flacon à l'allure menaçante.

-Je ne te dirai rien, Ronny. Fais ce que tu veux : tu ne retrouveras jamais Viktor.

-Il pourrait avoir une fantastique carrière à mes coté, Alix, siffla-t-il en aspirant un liquide verdâtre dans la seringue. Avec sa capacité à lire dans les pensées, il pourrait devenir immensément puissant !

Penchée en avant, je lui souris froidement.

-Tu n'obtiendras rien de moi.

Il reposa le flacon désormais vide. Les mâchoires serrées, je me préparais. La torture n'était pas mon fort, mais je savais encaisser. J'étais devenue une Spirit en étant un cobaye. Rien ne pouvait être plus douloureux que ces sanglantes semaines de mon passé. Néanmoins, cette perspective ne m'enchantait pas. Surtout si elle s'achevait pas une exécution en bonne et due forme.

Ronny s'approcha de moi, sa seringue pleine à la main, lorsque je vis une silhouette sortir des ombres dans son dos. Les yeux écarquillés, j'eus la fugace vision d'un masque blanc... Juste avant que Velvet n'hurle de douleur, la main clouée à la table par un poignard militaire. Une main gantée de noir le bâillonna, une autre posa un dispositif minuscule sur son front. Les cris cessèrent aussitôt, Ronny s'affaissa telle une poupée de chiffon. L'homme au masque ne chercha pas à le retenir. Il s'écroula, le poignard toujours planté dans la main.

-Tu as fais comment pour me retrouver, cette fois-ci ? Fis-je avec un soupir. Hein, Koll ?

L'agent secret pencha la tête de coté, sa carrure emplissant toute la flaque de lumière dans laquelle nous nous tenions. Cela le faisait paraître plus grand, tiens. Enfin, j'étais contente qu'il soit là, parce que...

Koll posa les mains de part et d'autre de mon dossier, me bloquant entre ses bras, son masque inexpressif à quelques centimètres de mon visage. Je fronçais les sourcils.

-Quoi ? Un problème ?

Pour toute réponse, il tira un couteau laser de son dos. Les liens sautèrent sans soucis. J'arrachai aussitôt la pastille inhibitrice de sous mon menton, avec un soupir de soulagement. Il posa un doigt en travers de son masque, là où ses lèvres auraient dû se trouver.

-D'accord, je me tais.

Sans bruit, je rejoignis Velvet, appuyai deux doigts sur le coté de son cou. Le pouls battait toujours. Parfait. Nous pourrions toujours le traduire en justice une fois sortie d'ici. Il mériterait pourtant de mourir ici, loin de la vue de tous, terré dans son trou tel le rat qu'il était. Mais pour lors...

-Il y a une dizaine de Spirits, murmurai-je. Diaz ne doit pas être loin non plus.

Koll hocha la tête, tout en retirant le poignard de la main de Velvet. Toujours inconscient, ce dernier ne réagit pas. Je ne savais pas ce qu'il avait collé sur son front, mais ça avait l'air efficace. Je rejoignis l'agent devant la porte... Juste au moment où elle s'ouvrait, sur un rebelle à la mine soucieuse.

-Monsieur Velvet ? On a entendu un...

La lame s'enfonçant dans sa gorge, coupant cordes vocales et jugulaire. Koll le rattrapa, juste le temps de subtiliser la grenade à sa ceinture. Je n'eus pas le temps de dire « ouf » qu'il enclenchait la bombe, pour la jeter par la porte. Me jetant dessus, je la claquais, dans l'espoir de contenir l'explosion. Koll m'attrapa par la taille, m'attira à lui juste à temps : le battant sauta tel un bouchon de champagne, pour aller se planter dans le mur d'en face. Des flammes jaillirent, avant de se résorber, dans un concert de hurlements. Efficace.

-Et Velvet ? Fis-je. Nous devons partir avec ! Si nous le laissons ici...

Le masque tourné vers moi, il me jeta un pistolet. Il en prit deux autres attachés à ses cuisses, avant de passer dans la fumée. Sans mot dire, je lui emboîtais le pas. Le message était clair : on liquidait tout le monde. Après on s'occuperait de Velvet.

Par chance, en raison de ma paralysie, les Spirits n'avaient pas jugé bon de m'enlever mes lunettes de soudeur. Grâce à elles, je pus discerner les silhouettes de nos ennemis en vision thermique.

Des effectifs étaient arrivés depuis mon enfermement. Une cinquantaine de rebelles se trouvaient là, tentant de nous distinguer au milieu de toute cette fumée. Le masque de Koll devait être équipé à l'instar de mes lunettes, car il faisait mouche à chaque tir. De mon coté, j'appliquais le protocole très stricte de ma section d'intervention : descendre le plus de monde possible, avant que la couverture fumigène ne disparaisse.

Ce qui, malheureusement, fut tôt fait. Je me jetais derrière un vieux baril plein d'eau, Koll derrière l'un des piliers du hangar, à plusieurs mètres de là. La situation était mal engagée. Il devait toujours rester trente à quarante ennemis.

-Réfléchis, Arsor, murmurai-je. Quand tu n'as rien, que peux-tu faire ?

Les cris affolés répondirent pour moi. Koll jaillit de sa cachette, ses pistolets devant lui. Je le suivis, pour découvrir une dizaine d'agent au masque blanc. Ils avaient pris les rebelles à revers ! Nous avions une chance ! Nous ne courûmes pas. Nous passâmes de protection en protection, canardant ces Spirits psychopathes. Je commençais à voir la couleur du ciel, au delà du hangar, lorsqu'une balle m'atteignit à la cuisse.

Je m'écroulais avec un juron, la douleur fusant dans tout mon corps.

On cria mon nom. Les mains plaquées sur ma blessure, je tentais de me traîner à couvert, les tirs fusant tout autour de moi. Le sang coulait abondamment, mais ce n'était pas le plus inquiétant. Mon régulateur de flux se trouvait dans cette cuisse. Si il devenait inopérant à cause de la blessure, les choses risquaient vraiment de mal tourner !

-Alix !

Le rugissement me fit relever la tête. Koll se précipitait vers moi, semblant oublier le combat autour de lui. Ce comportement me parut tout à fait irresponsable sur le terrain. Après tout, il m'avait sauvé la mise en me libérant, il ne me devait plus rien... A moins que Darius lui ai ordonné, avant de mourir, de me protéger jusqu'au bout. Oui. Ce n'était pas impossible....

-Bouge-toi, Alix ! Rugit-il derrière son masque, en m'empoignant par le coude. Tu te vides de ton sang !

Ha. Mon esprit était soudain aussi ralentit à cause de cette perte importante...

Remise sur pieds sans ménagement, je boitais tant bien que mal derrière Koll, la douleur fusant dans toute ma jambe. La vache ! On ne m'avait pas loupé ! Me considérant comme trop lente, l'agent revint sur ses pas après avoir descendu un Spirit, pour passer un bras autour de ma taille. Je m'appuyai contre lui, tentant de soulager ma cuisse. La sueur couvrait mon front, mon cœur battait la chamade. C'était un très mauvais signe. A ce rythme, j'allais...

Une boule d’énergie glissa vers nous, faisant perdre les dernières couleurs à mes joues. J'eus tout juste le temps de voir Diaz, à une dizaine de mètres de là, affichant un sourire dément.

L'explosion m'envoya valdinguer contre l'un des piliers du hangar. Je tombais à son pied, le souffle coupé, le dos en feu. Clignant des paupières, je tentais de respirer tout en cherchant Koll. A quatre pattes loin de moi, il semblait secoué. Les mains pressées sur ma cuisse, je poussais un soupir de soulagement. Au moins était-il vivant.

-Tu vas mourir, Arsor.

Le timbre de Diaz me fit tourner la tête. Ses hommes repoussaient les agents secrets derrière lui, avec une sauvagerie digne de ces détraqués. Bizarrement, je fis un grand sourire à mon ennemi de toujours.

-Tu es vraiment, vraiment stupide, fis-je écartant mes doigts de la plaie.

Il parut comprendre à l'instant où je tirais sur l'inhibiteur, mit à jour par la blessure. Je l'arrachais sans me soucier de la douleur, me délectant de la panique visible sur le visage de Diaz. C'était certain, avec ça j'allais y passer. Mais je l'emporterais avec moi !

L’électricité explosa dans mes mains. Les arcs se propagèrent à mes bras, mes jambes, à un tel voltage qu'une odeur de brûlé envahit aussitôt l'air. Ma tenue commença à fondre sur ma peau synthétique, mes yeux prirent une couleur surnaturelle. Une vive lumière illumina le hangar, faisant s’arrêter Spirits et agents gouvernementaux. Du coin de l’œil, je vis Koll se redresser d'un bond. Seul Diaz comprit.

-Koll, barre-toi ! Hurlai-je, alors que le chef des rebelles pointait son pistolet sur moi.

Le voltage libéré par mon corps détruisait tout autour de moi, faisant fondre le pilier en acier dans mon dos. L’électricité était trop forte. Mon organisme ne tiendrait pas longtemps avec une telle production d’énergie.

J'étais une bombe vivante. J'allais tout emporter avec moi.

Et Diaz le savait.

-Tu m'auras gonflé jusqu'au bout, Arsor !

-Alix, non !

Le rugissement me fit cligner un instant des paupières. On aurait dit la voix de Darius. Ha, Darius... Si il y avait un paradis pour les gens comme nous, peut être allions-nous nous y retrouver...

-Alix !

Le canon du pistolet se braqua sur moi, comme au ralentit. Un sourire cruel étira mes lèvres. Je déployais un peu plus mon don, me moquant bien des conséquences pour mon propre corps. Diaz et toute sa clique allaient mourir ! C'était... C'était...

Darius ?

Il jaillit dans le dos du Spirit, telle une ombre du néant. La lame d'un poignard se planta dans la gorge du rebelle, une gerbe de sang s'épanouit. Il n'eut pas le temps de s'écrouler sur le sol que Trivari pointait un pistolet de son autre main, directement sur moi.

Nos regards se croisèrent, en un instant suspendu dans la temps. Darius. C'était bien Darius, mon Darius. Pourquoi était-il là ? Etais-je en train d'halluciner ? Ha, mais oui... Il devait être ma faucheuse. Il venait pour m'emporter, dans un éclat typique de lui. Un sourire effleura mes lèvres.

Il tira.

Malheureusement, il était bien trop tard.

Continue Reading

You'll Also Like

4K 504 23
2068, Le ciel s'assombrit. Les étoiles s'éteignent peu à peu. Pour retrouver une lueur d'espoir, la résistance n'aura d'autre choix que de s'unir. Ma...
5.9K 344 19
Lors d'une soirée inattendue, Jade et Thomas succombent à la tentation et passent une nuit ensemble. Le lendemain, rongés par la culpabilité, ils déc...
145K 13.1K 29
Je m'appelle Arielle, non pas celle qu'il y a dans les princesses de Disney, je suis très différente d'elle. Je connais cette histoire, car je suis à...
311K 13.8K 54
Mon regard venais de le croiser, J'avais vu ses magnifiques yeux , à une soirée, Depuis Je ne l'ai Plus revu , La Vie Me permettra de le revoir Un Jo...