Underground

Od LaurenceCo

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Jennifer Akson, une adolescente maladroite à l'imagination débordante, était une de ces filles distraites et... Více

Chapitre 1: Le gars du bus
Chapitre 2: Événement surnaturel
Chapitre 3: Souvenirs
Chapitre 4: Légère confusion
Chapitre 5: Insomnie et accident de voiture
Chapitre 6: Des questions peu de réponses
Chapitre 7: Le grand départ
Chapitre 8: Bienvenue à Alteran
Chapitre 9: Deux moutons
Chapitre 10: Déchirée
Chapitre 11: Le début des ennuis
Chapitre 12: L'Aube
Chapitre 13: Importantes découvertes
Chapitre 14: Mission de sauvetage improvisée
Chapitre 15: Dispute
NDA - Un gros merci!
Chapitre 16: Combats
Chapitre 17: Une bande d'oiseaux apprivoisés
Chapitre 18: Une lame à double tranchant
NDA - QUOI!!???
Chapitre 19: Une victoire ou une défaite?
Chapitre 20: Interrogations
Chapitre 21: Logique illogique
Chapitre 22: Coup bas
Chapitre 23: Un meurtre discret
Chapitre 24: Lourdes révélations
Chapitre 25: Mensonges
NDA - Bravo à vous!!! :D
Chapitre 26: La Lune reflète les rayons du soleil
Chapitre 27: Émeute
Chapitre 28: Une sérieuse discussion
NDA - Dites-moi que c'est un bug?!
Chapitre 29: Un plan fatal
Chapitre 30: Mettre de l'huile sur le feu
Chapitre 31: Pétrin
Chapitre 32: Lorsque tout va de pire en pire
Chapitre 33: Préparation
Chapitre 35: Chaos
Chapitre 36: Fugitifs
Chapitre 37: Réconciliations
Chapitre 38: Un abri temporaire
Chapitre 39: Le début de la fin
Chapitre 40: Une question de vie ou de mort
Chapitre 41: Nouvelles cicatrices
Chapitre 42: Souffrances et silence
Lettre à Jennifer
Chapitre 43: Un soupir au milieu des pleurs
Chapitre 44: Chasse-poursuite dans la pénombre
Chapitre 45: Un dernier au revoir
Remerciements et sondage

Chapitre 34: Le calme avant la tempête

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Od LaurenceCo

  Amé m'avait prévenue un peu plutôt que c'était dans les traditions alterannes que les garçons attendent leur cavalière à la sortie du Toit. Pourtant, lorsqu'en quittant le Toit je tombe nez-à-nez aux garçons tous bien habillés et alignés devant nous, je demeure complètement bouche-bée. Voir Jacob et Fabien en veston-cravate n'a rien d'habituel.

  Environ la moitié des Nouveaux se sont trouvés une cavalière/un cavalier; les autres personnes, sans accompagnateur, vont simplement au bal entre amis. Amé et Tess font parties de ce deuxième groupe, mais Jess, à ma plus grande surprise, va à la rencontre de Dannis. Je hausse moqueusement les sourcils: j'ignorais qu'il se passait quelque chose entre ces deux-là...

  Je vais rejoindre Fabien. Il porte un complet noir et bleu, et ses cheveux noirs habituellement en bataille sont peignés avec soin. Je rougis brusquement en me surprenant à penser qu'il est particulièrement séduisant, habillé ainsi.

  En me voyant approcher, Fabien cesse subitement de parler avec ses amis. Il me fixe en silence. Je suis incapable de déchiffrer son expression, et cela a pour effet me rendre un peu nerveuse. Arrivée à sa hauteur, je lâche timidement:

  - Salut... (Un étrange moment de silence passe.) Alors, on y va?

  Il ne me répond que par son adorable sourire en coin. Je trépigne frénétiquement.

  - Qu'est-ce qu'il y a? demandé-je.

  Il hausse les épaules et me dit, avec une douceur plutôt incroyable venant de lui:

  - Est-ce que je t'ai déjà dit à quel point tu es belle?

  Je sens mes joues s'empourprer. Je me sens drôlement mal. Mais Fabien reprend son habituel ton moqueur pour me lancer:

  - Hé, arrête de rougir comme ça! Sinon, ton visage sera de la même couleur que ta robe. Je sais que je te fais de l'effet, mais là...

  - La ferme, Fabien.

  Il éclate de rire, et je souris malgré moi. Il est adorable, ce mec. Je le compare souvent à un gamin: immature, insouciant, blagueur. Malgré tout ce qu'il m'a raconté ce matin, il est tout de même mon ami.

   Bon, d'accord, je suis toujours en rogne. Je suis toujours frustrée qu'il ait décidé de tout me cacher et que notre rencontre ait été dictée à la base par le Conseil, par mon pire ennemi. Je vois bien sûre Fabien d'un oeil différent à présent, mais il demeure tout de même la même personne, le même mec avec qui j'ai toujours rigolé, même à notre première rencontre.

  Comme s'il lisait dans mes pensées, Fabien me demande, avec plus de sérieux:

  - Alors... Tu n'es plus trop en colère? Après ce que je t'ai révélé ce matin?

  Nous sommes à présent seuls sur la passerelle à la sortie du Toit. La surnaturelle noirceur nocturne commence à tomber sur la ville. Je distingue au loin les rires et les cris des autres Nouveaux qui sont en route vers la place centrale. Je voudrais tant pouvoir simplement me joindre à eux pour me rendre au bal en toute insouciance... Je soupire longuement et hausse les épaules avant de planter mon regard dans celui de Fabien.

  - Tu sais, je... Je ne m'attendais tout simplement pas à ça de ta part, ni à celle d'Anna. Je suis toujours en colère contre vous deux. C'est comme si je venais d'apprendre que tout ce que j'ai vécu avec vous n'était qu'une vulgaire mise en scène.

  - Mais, je te l'ai dit, Jenn: j'ai laissé tomber la tâche que le Conseil m'avait remis dès le début, insiste-t-il.

  - Et pourquoi tu ne m'as pas avertie dès le début qu'Anna me trahissait? m'écrié-je. Que tu savais qu'elle était l'auteure de tous mes soucis?

  - Je ne pouvais pas.

  - Tu es vraiment idiot... maugréé-je.

  - Qu'aurais-tu fait, toi? se défend-il. Aurais-tu réellement dénoncé une de tes meilleures amies?

  - Pour la personne que j'aime? Pour ma copine? Oui.

  Je suis surprise par la froideur de ma propre voix. Mon coeur bat très fort dans ma poitrine, et je serre les poings à m'en faire craquer les jointures. Je tâche de me calmer un peu, question que mes poings ne se mettent pas à briller et à vouloir tout casser.

  Un long moment de silence passe, dans lequel j'ai le temps de me calmer et Fabien, de réfléchir. Je prends une grande respiration et croise frénétiquement les bras. Je suis un peu mal à l'aise. Je vois clairement que je viens de blesser Fabien, même s'il tente de ne pas le faire paraître. Je décide alors de changer de sujet.

  - Donc... Tu le leur a dis, aux autres? À propos de l'évènement d'hier?

  Il prend un moment à piger que je parle du mouvement de rébellion qui s'était organisé hier avec ma vidéo de test.

  - Ouais, à Amé, répond-il. Ce matin, juste avant qu'on n'aille programmer les haut-parleurs, je lui en ai parlé. Mais je doute que Jess, Tess, Jacob ou même que n'importe lequel des autres Nouveaux ne soit au courant.

  - Et Anna? Tu crois qu'elle le sait?

  - Peut être que le Conseil lui en a glissé un mot. (Il marque une courte pause.) Cela dit, il y a quand même une bonne partie de la population qui est au courant à ton sujet: les articles à propos de toi et de la prophétie publiés suite au deuxième test et l'évènement d'hier ont tout de même touchés une bonne portion de la population. (Un grand sourire fend son visage.) Mais, avec ce qu'il va se passer ce soir, crois-moi, toute la cité sera au courant. Toute.

  - Ou presque.

  - Ah, Jennifer... toujours aussi pessimiste!

  - Mais réaliste.

  Fabien feint le désespoir, et je lâche un petit rire. Comment réussit-il à me faire rire dans une conversation si sérieuse? Pourquoi, lui, n'est-il pas furieux après moi? Comment moi pourrai-je toujours lui en vouloir après ça?

  Fabien prend un air faussement sérieux, se redresse et me tend le bras.

  - C'est l'heure d'y aller, mademoiselle, dit-il d'une voix excessivement grave.

  Je souris et prends son bras.

  - Wahou, un vrai gentlemen, me moqué-je.

  - C'est le cas de le dire.

  Il est vraiment dans son personnage, et c'en est tordant. Il fait exprès pour marcher très droit et le menton levé, de faire ses bonnes manières. Nous entamons la descente des escaliers et des passerelles qui mènent jusque des les sentiers de quartz. Les passants nous dévisagent, et je suis tout simplement pliée en deux.

  Fabien finit par s'arrêter de marcher. Je lâche son bras et il s'avance devant moi. Il a momentanément abandonné son personnage de "faux gentlemen".

  - Tu sais, les gars trouvent toujours une façon originale de conduire leur cavalière au bal, monologue-t-il. Seulement, à Alteran, il n'y a pas de voitures, de carrosses tirés par des chevaux, d'hélicoptère, de tigres magiques ou de lapins géants...

  - Quel dommage! m'écrié-je d'une voix faussement attristée.

  - Je sais! dramatise-t-il. (Je pouffe de rire, et il reprend son discours.) Donc je me suis dit que, la seule façon de t'y reconduire, c'était...

  Il tire de derrière un rocher une bicyclette de la ville. Elle est rouillée et un peu amochée par endroit. Mes yeux s'agrandissent et je sens un grand sourire traverser mon visage.

  - La bicyclette que nous avons abandonné dans la piscine, l'autre jour! rayonné-je.

  - Ça te rappelle de beaux souvenirs, non? rigole-t-il.

  - Et comment.

  Nous nous regardons quelques instants, trop heureux d'avoir enfin quelques souvenirs ensembles à se remémorer. Puis il me fait embarquer sur la bicyclette, reprenant ses faux airs de monsieur-trop-bien-élevé.

  - Par ici, mademoiselle, décrète-t-il en me présentant le siège en cuir effrité de la bicyclette.

  - Monsieur ne rapportera plus tout ce que je fais à nos supérieurs? Il ne me trahira plus et ne me cachera plus rien?

  J'ai dit ça d'un ton blagueur, mais pleins de sous-entendus. Je veux que tout cela soit clôt, j'en ai marre d'avoir des doutes sur Fabien. Celui-ci devine où je veux en venir et répond, avec sa drôle de voix:

  - Mais non, mademoiselle. Plus jamais. Maintenant, venez prendre place dans ce magnifique carrosse volant tiré par des licornes qui est, comme vous pouvez le constater, de qualité phénoménale.

  - Des licornes?

  - C'est moi qui vous le dit.

  C'est ainsi que nous nous rendons à la place centrale. Notre voyage à bicyclette est aussi amusant que le premier: je prends plaisir à lever les bras dans les airs et à hurler avec Fabien à toutes les pentes. Pendant un moment, j'oublie tout mes soucis et mon stress de me rendre à ce bal où je vais très probablement risquer ma vie. Mes cheveux volent dans tous les sens, mais je m'en fiche. Que mon chignon soit un peu plus défait ne changera rien à cette soirée.

  La place central est remplie de gens. Elle est recouverte d'un très grand chapiteaux, ce qui nous donne l'impression d'être à l'intérieur et non à l'extérieur au beau milieu de la ville. Partout sont suspendues des lanternes et des guirlandes de fleurs. De jolies tables rondes avec des nappes couleur lavande sont dressées un peu partout. Un gigantesque buffet gastronomique présente divers plats alterans aux apparances étranges mais à l'odeur succulante. Une musique d'ambiance très agréable joue, enterrée néanmoins par les rires et les conversations des invités. Plus loin, on peut voir la grande piste de danse, qui est vide pour l'instant.

  Il n'y a pas que les Nouveaux et les Natifs qui vont recevoir leur profession qui sont présents: il y a de la famille, des amis, des professeurs, ou tout simplement des gens qui n'avaient rien à faire de leur soirée et qui voulaient prendre part au bal des finissants. Je ne pensais pas que l'évènement serait de cette envergure.

  Je traverse la place centrale complètement transformée avec Fabien. Je salue des gens au passage, observe inlassablement le décor féerique de l'endroit. Puis, mon cavalier se penche et me chuchote avec excitation:

  - Regarde là-bas.

  Je suis la direction de son regard, et repère un des imposants haut-parleurs. Puis il me pointe les trois autres, qui sont tout aussi colossales. J'ignorais que leur taille était aussi titanesque. Je vois ce que Fabien voulait dire, en disant que toute la cité sera au courant à mon propos après ce soir. Mon estomac se noue.

  - Jenn...? m'interpelle doucement quelqu'un dans mon dos.

  Je reconnais cette voix trop bien. Je me retourne lentement, avec un peu d'appréhension. Je lui fais à présent face.

  - Alicia... la salué-je, la voix brisée.

  Elle porte une adorable robe blanche et bleue, délicate et féminine. Je peux voir qu'elle est plutôt mal à l'aise de me voir. Et je le suis aussi. Je ne sais pas quoi dire. Je lui ai fait du mal, ce matin, beaucoup de mal. Autant physiquement que moralement.

  N'en pouvant plus, je me jette à son coup et, refoulant un sanglot, chuchote à ma soeur:

  - Je suis désolée, Alal! Pardonne-moi, je ne réfléchissais pas convenablement... Si tu savais tout ce que j'ai vécu, aujourd'hui... J'ai compris, je demande pardon...

  Elle me serre à son tour dans ses bras et, de sa voix rassurante, me répond:

  - Ça va aller... Je ne t'en veux plus... Dès demain, tu pourras commencer à en faire à ta tête: tu seras majeure! N'est-ce pas une bonne nouvelle? Et dire que je voulais seulement que tu patientes une journée de plus avant de passer à l'action.

  Mon embarrassement me reprend, et je me défais de son étreinte.

  - En parlant de ça... dis-je anxieusement en jetant un regard noir à Fabien.

  - Qu'y a-t-il? s'inquiète ma soeur en le regardant.

  - Jenn n'y est pour rien, mais une copine et moi avons décidé que c'est dès ce soir que nous passions à l'action, explique-t-il avec assurance.

  Le visage d'Alicia se déforme d'horreur et de panique.

  - J'ignore ce que vous avez l'intention de faire, mais ça ne doit catégoriquement pas avoir lieu! le supplie-t-elle. Pensez à la sécurité de ma soeur, un peu...

  - Ce n'est pas elle qui l'a organisé: elle ne se met pas en danger, réplique Fabien.

  - Le Conseil, lui, ne fait pas la différence entre si Jenn l'a organisé ou un de ses amis. Ça lui aurait peut être rendu service demain, mais pas ce soir. Elle est toujours vulnérable.

  Je crois que Fabien réalise enfin sa faute. Son visage change radicalement d'expression.

  - Merde, lâche-t-il.

  - Rechangez la programmation des haut-parleurs, proposé-je.

  - Impossible. Amé a tout fait pour que ce ne soit pas possible. (Il affiche un petit sourire encourageant.) Hé, on ne peut rien y changer: vivons avec.

  - Il va falloir en effet que tu vives avec la faute de ton ami, soupire Alicia. Alex est-il au courant?

  - Non... réponds-je d'une voix chevrotante.

  Comment vais-je pouvoir le lui expliquer? La dernière fois que nous nous sommes rencontrés, ç'a été désastreux. Il en avait vraiment marre que je risque sans cesse ma vie et il sentait que je ne lui étais pas assez reconnaissante pour tout ce qu'il fait pour moi. Le revoir sera très dur pour moi et pour lui. Je me demande sincèrement s'il est présent, en ce moment, au bal. Je sais seulement que je n'ai pas envie de le chercher. S'il veut me voir, qu'il vienne.

  Quelques minutes plus tard, on invite tout le monde à prendre place aux tables. Je me retrouve assise avec Fabien, Amé, Tess et Jacob (Jess étant avec Dannis, son cavalier, et ma soeur avec de vieilles amies plus loin). Les dix membres du Conseil gravissent un estrade qui plombe sur la place bondée. Un tonnerre d'applaudissement retentit, auquel personne à notre table ne prend part. Je suis fière de mes quatre amis: pour une fois que je ne suis pas la seule à afficher ce genre de résistance! Nous sommes dans les seules personnes dans la salle - voir dans la cité entière - qui connaissons la vérité sur nos dirigeants et la cruautés de leurs intentions. Je me surprends à me délecter de l'ignorance du Conseil face au plan d'Amé et Fabien...

  - Bienvenue à tous et à toutes! dit Atenas en faisant taire la foule. Nous sommes tous réunis aujourd'hui, comme à tous les ans au mois de novembre, pour une raison particulière. Ce soir débute la vie en tant que citoyens Alterans de nos vingt-neuf Nouveaux ayant passé leurs tests et nos sept-cent-trente-deux Natifs ayant terminé leurs études. (Une nouvelle vague d'applaudissements. Lorsque le silence est revenu, Atenas poursuit ses explications.) Nous vous avons observé au fil du temps, et nous avons décidé quelle vie sera la meilleure pour vous et pour la cité. (Sa voix s'obscurcit soudainement.) Nous souhaitons cependant vous prévenir que, cette année, beaucoup de gens ont été assignés à un métier par rapport à l'armée alteranne. Seulement parce que, dans les prochains mois, il sera beaucoup question de guerre. Nous n'avons plus le choix. Comme vous le savez probablement tous, les hostilités augmentent entre notre peuple et celui de la race opposée: nos ennemis de longue date, les Étamiens. Il sera malheureusement nécessaire d'en finir avec eux avant qu'ils n'en finissent avec nous...

  Il est extrêmement persuasif. Je regarde tout le monde dans la salle dévorer ses paroles sans les remettre en question. J'en bouille de colère.

  - Nous tenions seulement à vous en informer, reprend Atenas d'une voix un peu moins dramatique. Sur ce, je vous souhaite un excellent bal, nous vous demanderons de retourner vous asseoir à exactement dix-huit heures et trois quarts, c'est-à-dire dans une heure, pour que la grande cérémonie de la remise des professions puisse commencer. Entre-temps, le buffet est ouvert ainsi que la piste de danse. Merci pour votre attention, et félicitions aux finissants!

  De nouveaux applaudissement fusent alors que le Conseil quitte. Je le suis amèrement du regard. J'en ai marre, de tout ça. Vraiment. Je commence à en avoir assez. Plus j'y repense, plus j'ai hâte de pouvoir réaliser cette fichue prophétie et de retirer tout pouvoir à ces gens manipulateurs et irréfléchis. 

  - Jenn? me lance Amé. Tu viens, on va se servir un peu de bouffe! Putain, ça sent délicieusement bon - même si ça semble répugnant. Ah! La bouffe alteranne...

  - Ouais, admets-je. C'est vrai que ça me semble pas mal.

  Nous nous servons beaucoup, beaucoup de nourriture (voire trop). Au début, c'est un peu repoussant, la nourriture alteranne. L'apparence est vraiment étrange. Sous terre, les gens s'arrangent comme ils peuvent pour se dénicher quelque chose à manger... Mais bon, au final, le goût est tout simplement divin. C'était comme la dernière fois, au deuxième test, l'espèce de purée bleue: elle s'était avérée à être délicieuse malgré son apparence répugnante.

  Après une vingtaine de minutes, j'ai le ventre plein, et j'ai l'impression que je vais exploser. Hors de question que j'aille me resservir à nouveau, même si j'ai à peine pu goûter au dixième de la nourriture qui nous est présentée.

  Fabien se lève et me tend la main.

  - Vient, on va danser, déclare-t-il.

  Je reste bouche-bée un instant. Je tourne la tête vers la piste de danse: beaucoup de gens y sont à s'amuser. La musique est rythmée et entraînante, et il n'y a aucun pas de danse précis à suivre, donc je réponds en souriant:

  - Ouais, ok, pourquoi pas?

  Je prends sa main et me lève de mon siège. Il m'entraîne, tout souriant, dans la piste de danse.

  Alors que tout le monde fait la fête à côté de moi, je demeure un peu timide et me contente surtout de regarder les autres. Après quelques instants, Fabien vient me voir d'un air faussement découragé.

  - Non, non, non, Jenn: tu fais tout de travers, là, soupire-t-il.

  - Ah? Je ne danse pas bien? lancé-je sarcastiquement.

  - On va y aller par étape: de un, tu prends mes mains.

  Il me tend ses deux paumes. Amusée, je glisse mes mains dans les siennes. Il sourit.

  - De deux: on danse, dit-il.

  - On d...?

  Je n'ai pas le temps d'achever ma phrase que Fabien se met à tournoyer et à bouger dans tous les sens au rythme de la musique, m'entraînant avec lui. Au début, je suis surprise et ne réagis pas, mais je finis par prendre plaisir au jeu. Je danse avec lui, bondis, tourne, il me soulève dans les airs, me fait tournoyer. C'est un peu du "n'importe quoi", comme on dirait, mais j'ai tout de même énormément de plaisir.

  Nous dansons pendant une trentaine de minutes, et nous sommes hyper essoufflés. Nos amis nous ont tous rejoint, même Amé. Je ne pensais vraiment pas avoir autant de plaisir.

  C'est alors que la musique s'arrête et qu'un responsable annonce dans son microphone:

  - Nous demandons à tout le monde d'aller s'asseoir pour la cérémonie de remise de métiers.

  Tout mon bonheur s'estompe brutalement. Je lance un regard anxieux vers Fabien. Je déglutis difficilement et lui annonce:

  - Plus que quinze minutes.

  Il hoche la tête:

  - Soit prête à tout.

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