╔═══════
封印
═══════╝
Gojō Satoru était un sacré bonhomme. Non seulement, il était le meilleur exorciste de tout le Japon, mais au moment de sa naissance, le monde des yōkai en décomposition avait sombré dans le chaos et la consternation.
Les démons de toutes les contrées avaient entendu des rumeurs sur cet enfant aux cheveux blancs qui était plus que talentueux, capable de provoquer une douce destruction d'un simple claquement de doigts, un peu comme le roi des démons — Sukuna Ryōmen — si vous voulez.
Cependant, Gojō Satoru n'était pas le seul survivant de son clan après une tentative non préméditée d'un massacre de l'ensemble du clan Gojō, selon les ordres de l'ancien shogun avec l'aide du clan Zenin.
"KIYOOOOO~"
La Gojō, la plus petite a tourné sur ses zōri* en saluant son frère jumeau d'un sourire de bienvenue.
*Les zōri sont des sandales japonaises.
"Tu es de retour tôt, Satoru".
La fille était une surprise, pour tout dire. Personne ne s'attendait à ce qu'il y ait un autre Gojō, et encore moins une femme.
La fille étant née quelques minutes plus tard, sa présence n'a pas été aussi bien accueillie que celle de son frère, car elle était jugée faible, comme toutes les autres femmes d'une maison orgueilleuse.
Mais oh, comme tout le monde avait tort.
À cause de leurs regards condescendants et de leurs chuchotements dédaigneux, Gojō Kiyo a seulement essayé encore plus de prouver que leurs jugements misogynes étaient faux.
C'est ainsi qu'elle devint une miko* — une prêtresse depuis son plus jeune âge — qui avait décidé de consacrer sa vie à la garde du méchant sanctuaire qui scellait le seul et l'unique : le roi démon.
*Les miko sont, au Japon, de jeunes femmes au service d'un sanctuaire.
"C'est parce que tu m'as manqué Kiyo !! Et regarde ce que j'ai ramené", Satoru sourit, tenant un sac brun en papier qu'il agite devant la fille à la peau claire.
"Des petits pains à la vapeur ? Tu n'aurais pas dû", la fille sourit, sa voix sonnait comme une rivière calme qui déambulait entre les rochers parfaitement rigides.
"J'offrirai n'importe quoi pour ma précieuse petite imōto*", gazouilla Satoru, tandis que Kiyo se contentait de glousser légèrement.
*Petite sœur en Japonais.
"Seulement quatre minutes".
"Quatre minutes, c'est encore du temps", taquina Satoru en se retournant alors que Kiyo avait surgi de derrière l'homme.
"G-Gojō-sensei...co-comment êtes-vous arrivé ici si vite ?", souffla un garçon aux yeux marron clair ainsi qu'aux cheveux noirs et roses hérissés, légèrement haletant alors qu'il s'accroupissait.
Sans plus attendre, un autre garçon aux cheveux noirs ainsi qu'aux yeux vert clair s'était approché tranquillement, accompagné d'une petite fille aux cheveux orangés qui ne semblait pas vraiment impressionnée.
"Ce sont tes élèves, Satoru ?", demanda Kiyo, n'ayant jamais rencontré aucun d'entre eux, mais ayant entendu beaucoup de choses.
Les trois ont soudainement tourné leurs regards vers leur sensei, ou plus précisément, vers la dame qui était sortie de derrière leur instructeur.
Non seulement ses cheveux blancs-argentés étaient exactement les mêmes que ceux de leur sensei, mais ses traits délicats dégageaient une aura élégante, ce qui était légèrement différent de l'attitude enjouée de Satoru.
Bien que contrairement à Satoru, Kiyo n'avait pas de bandeau sombre sur son visage, ses yeux aigue-marine pouvaient donc être appréciés à un kilomètre de distance, avec plus de beauté que les cieux où les nuages flottaient sans effort.
"Waouh..."
"C'est un plaisir de tous vous rencontrez. Je suis Gojō Kiyo, la jumelle de Satoru et la miko de ce sanctuaire", présenta la jeune fille en soulevant très légèrement le coin de ses lèvres alors que les trois élèves s'étouffaient.
"NANI ?!"
"Ah~ Je suppose que j'ai oublié de vous parler de ma mignonne petite imōto", Satoru haussa les épaules, ce qui fit naître une pensée synchrone chez les trois élèves.
'Comment peut-on oublier de parler de sa sœur ?!'
"Quoi qu'il en soit, celui-ci c'est Itadori Yūji ! C'est le membre le plus récent et il nous a rejoint il n'y a qu'une semaine", a présenté Satoru, en entourant de son bras les épaules du garçon aux yeux bruns tout en faisant le signe peace de l'autre main.
"Je suis Kugisaki Nobara", ajouta la fille, elle avait immédiatement supposé que Kiyo et Satoru partageaient la même attitude insouciante, bien qu'elle se soit trompée lorsque la fille aux cheveux blancs s'est approchée pour lui serrer la main.
"Bienvenue au sanctuaire maudit, Kugisaki-san. J'espère que mon frère ne vous intimidera pas trop, vous et les autres", la fille a légèrement gloussé, son sourire faisant culpabiliser intérieurement Kugisaki pour l'avoir jugé si rapidement.
"Pas du tout ! Euh... ne t'inquiète pas pour ça !", Kugisaki rit maladroitement, suite à cela le dernier élève s'est raclé la gorge pour se présenter.
"Je suis Fushiguro Megumi, et c'est un plaisir de vous rencontrer aussi, Gojō-san".
Kiyo fredonnait doucement alors qu'elle s'approchait du garçon, faisant dirigé le regard de Satoru et des deux autres avec anticipation.
Fushiguro est resté immobile, car il n'était pas inquiet de la fille, elle ne semblait pas menaçante.
"Appelle-moi juste, Kiyo", la fille, a souri en tapotant audacieusement la tête de Fushiguro, ce qui fit tressaillir le garçon qui suite a ça fit quelques pas en arrière.
"Ah, c'est de ma faute. Je m'excuse pour ma franchise", Kiyo s'inclina légèrement comme Satoru avait fait de même avec Itadori et Kugisaki.
"Maintenant, je les ai amenés ici parce que je voulais leur montrer le sanctuaire maudit et leur présenter ma mignonne petite imōto, bien sûr !", Satoru applaudit.
"Dites, Gōjo-san, êtes-vous vraiment la gardienne du sanctuaire maudit ?", demanda Kugisaki.
"Kiyo seulement. Je sais que ça va devenir confus avec Satoru ici", dit la jeune fille en commençant à se diriger vers le petit sanctuaire qui a été construit à côté de la maison Gojō remodelée.
"C'est mon devoir depuis l'âge de mes treize ans", déclare Kiyo en déverrouillant rapidement la porte tout en l'ouvrant.
Bien qu'une barrière entourait le sanctuaire, elle n'empêchait que les démons d'y pénétrer, car aucun humain sain d'esprit n'aurait voulu s'approcher des yōkai inconscients.
"C'est Sukuna, le roi démon ?", demanda Itadori, celui dont Kiyo s'était prudemment approché, le roi yōkai.
"Yep ! c'est cool non ?", Satoru sourit, ce qui n'amuse pas beaucoup Fushiguro.
"Ouais !! Attendez...alors...qu'est-ce qu'on fait ici déjà, sensei ?", demanda Itadori, Satoru lui avait sauté vers sa sœur, l'éloignant du démon.
"Eh bien, c'est à nous de le savoir et à vous trois de le découvrir. Pendant que je parle à Kiyo, vous trois pouvez étudier le soi-disant yōkai le plus puissant de toutes les terres", fit Satoru en traînant sa sœur à l'extérieur, ce à quoi elle répondit par un scepticisme à l'idée de laisser les trois adolescents avec Sukuna.
"Ne t'inquiète pas. Aucun d'entre eux n'a les capacités de briser le sceau", rassura Satoru en sortant une petite boîte noire tandis qu'il révélait une perle de Jade verte.
"C'est..."
"La légende dit que le chikara no hisui : la puissance du Jade, est censée être un collier de vingt perles. Cependant, en raison du précédent massacre du clan Gojō, les perles se sont dispersées et sont tombées dans tout le Japon", expliqua Satoru.
Kiyo a soigneusement ramassé la petite perle, l'examinant alors qu'elle avait brièvement entendu parler du pouvoir qui pourrait l'accompagner si elles étaient combinées en un tout.
"Je n'ai jamais pensé que c'était réel", marmonne la jeune fille.
"Je ne le savais pas non plus jusqu'à ce que je combatte un démon qui semblait avoir des capacités un peu plus élevées que d'habitude", soupire Satoru.
"Tu veux que je purifie ceci pendant que tu vas chasser les autres, n'est-ce pas ?", demanda Kiyo, ce à quoi Satoru sourit.
"Yep !! Je parie qu'une fois que cette chose sera complète, nous pourrons l'utiliser pour vaincre Sukuna. Alors tu n'auras plus besoin d'être une prêtresse", dit Satoru, ce à quoi Kiyo sourit légèrement.
"J'apprécie beaucoup cette idée, Satoru, mais pour trouver les dix-neuf autres..."
"Je te promets que nous les trouverons pour que tu puisses te libérer de cette stupide tradition une fois pour toutes", interrompit Satoru, ce à quoi Kiyo allait répondre une fois de plus avant qu'un grondement ne se fasse entendre.
Soudainement, un sentiment pitoyable avait frappé les tripes de Kiyo. La fille avait immédiatement couru pour aller chercher son arc et ses flèches alors que l'impossible était arrivé.
Le sceau de Ryōmen Sukuna a été levé.