@Preety__ 🃏
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«Rien qui va»
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Il dépose sa main sur ma cuisse, après avoir hésité.
Kelvyn - J'vais faire abstraction du ton et des paroles que t'as employés tout à l'heure, c'est pas le moment. Mais à l'avenir, parle-moi mieux Bethany. J'aime pas ça.
«Bethany», c'est qu'il est sérieux alors.
Mais ce n'est pas ma priorité.
Je jouais nerveusement avec mon pendentif autour de mon cou tandis qu'il roulait jusque mon ancienne maison.
Celle de Daniel.
Je sais pas s'il est rentré avec Keenan à la maison ou bien s'ils sont allés autre part, mais quoiqu'il arrive, j'ai un mauvais pressentiment.
Il s'est garé devant la maison avant de sortir de sa voiture, et moi de même par la suite.
Je me suis précipitée à l'entrée avant de donner de violents coups de poings à la porte. Je sonnais sans arrêt. Ce qu'il déteste.
— DANIEL ! OUVRE CETTE PUTAIN DE PORTE !
J'ai continué de taper pendant un bon moment.
Kelvyn - T'es sûre qu'il est là ?
— Je vois pas d'autre endroit où il pourrait aller Kelvyn.
Je passe nerveusement mes mains dans ma chevelure.
Des pensées négatives ne cessaient pas d'envahir mon esprit, mais les plus négatives étaient les pensées de culpabilité.
Je m'en veux. Oui. C'est de ma faute, voilà tout.
J'ai été irresponsable parce que je me suis laisser distraire, comme d'habitude. Et par conséquent, je ne sais pas où est mon fils.
Quelle genre de mère suis-je ?
Suis-je dans la catégorie des mères irresponsables ? Ingrates ? Insouciantes ?
Je soupire profondément.
— ...il y'a une clé sur la terrasse, à l'arrière de la maison. Sur la table, il y'a un vase. En le retournant tu verras une clé scotchée au vase.
Kelvyn - Tu veux que j'y aille ?
— S'il te plait, si ça ne te dérange pas.
Il acquiesce puis s'exécute.
Ces secondes m'ont parues être une éternité. Mon coeur qui palpitait dans ma poitrine, mes doigts qui jouaient nerveusement entre eux, et ma tête coincée avec mes pensées toutes plus négatives les unes que les autres.
J'ai malgré tout eu le temps de murmurer une prière. Aussi courte soit-elle, elle fera effet. Au Nom de Jésus.
Kelvyn est revenu avec les clés puis les a inséré dans la serrure.
La porte s'est ouverte, et on est entrée au sein de la maison.
Une odeur de renfermée accentué par la chaleur des lieux a envahi mes narines.
Cette odeur, ma phobie !
Je suis entrée au salon sur un pas lent,
avant de poser une main sur ma bouche, stupéfaite par l'état des lieux.
Des bouteilles d'alcool partout au sol, des clopes, des chaussettes, de la nourriture... S'il continue comme ça il se retrouvera avec des rats et des cafards ici.
Je n'avais pas fait attention au départ mais en fait, si. Ezekiel avait raison. Il y avait des objets tranchants un peu partout dans la maison.
J'ignore où il s'est procuré tout ça, ni pourquoi, mais c'est un désastre.
J'ai senti une main assez froide se poser sur le creux de mon dos, la chute de mes reins plus précisément.
Kelvyn - ...t'attardes pas sur ça. Va voir à l'étage si tu trouves un truc.
Je hoche difficilement la tête puis me dirige vers les escaliers, en enjambant tous les déchets au sol.
Arrivée à l'étage, j'ai parcouru ce dernier à la recherche de Keenan et Daniel.
Rien.
Nada.
Nothing.
Eloko te. Ata mutu te !
Personne !
En me sentant donc submerger par une vague d'émotion, j'ai hurlé.
— MAIS VOUS ÊTES OÙ PUNAISE ?! OÙ EST-CE QUE T'A EMMENÉ MON FILS ENCULÉ ?! OÙ ?!
Je me suis mise à jeter au sol tout ce qui me passait sous la main.
Étant plus jeune j'étais très sanguine, genre vraiment. Impulsive, vulgaire et tout ce qui s'en suit.
Puis je suis tombée enceinte, ce qui m'a poussé à m'en remettre à Dieu et ainsi développer une relation avec Lui.
Il m'a changé. Au bout de quelques années je suis devenue patiente, lente à la colère, je pesais et surveillais mes mots en tout temps.
Du moins, sauf quand je suis nerveuse. Quand je suis dans ce genre de situation, je suis nerveuse, agacée, irritante, exécrable. Je suis à fleur de peau et très facile à irriter. Vraiment.
Dans ce genre de moment je suis énervée contre tous et personne, alors il me faut quelqu'un sur qui me vider. Un bouc émissaire.
Et en l'occurence, ce fut le tour de Kelvyn. Il y est passé après m'avoir rejoins en se précipitant.
— MAIS QU'EST-CE QUE TU FOUS LÀ À ME REGARDER COMME UN BRANLEUR ?! T'ES POLICIER BORDEL DE MERDE ! T'ES SENSÉ LE RETROUVER, MENER UNE ENQUÊTE ET TOUT CE MERDIER PUTAIN ! POURQUOI T'ES ENCORE LÀ ?! T'ENTENDS PAS SA VOIX OU QUOI ?! IL A PEUR ! JE LE SENS- MAIS BORDEL ARRÊTE D'ME REGARDER COMME AÇ ET BOUGE TON CUL !
Je lui ai lancé la lampe que j'avais à disposition, et il l'a esquivé de justesse.
Ses sourcils se sont aussitôt froncés.
Kelvyn - Ta gueule. T'entends ? Tu fermes ta gueule Bethany. Je suis très patient et j'comprends ta situation, mais j'suis pas ton p'tit fils de pute. Tes paroles de gamine d'mes deux tu te les enfonces dans l'anus. Compris ? J'suis àl pour toi à chaque instant. Quand j'veux j'me barre moi. Mon gosse est chez ma daronne et en sécurité. J'en ai rien à cirer en vrai, mais j'suis là parce que j'tiens à toi et que t'as besoin de soutient. Alors au Nom de Dieu, je jure par souvent hein, mais parle-moi encore d'cette manière et j'te laisse dans ta merde. Compris ?
— ...
Kelvyn - C'EST CLAIR OU PAS ?!
Je sursaute légèrement, puis acquiesce d'un hochement de tête.
Kelvyn - Vsy vsy, passe devant. Ton visage on dirait un chacal là.
___
On est au poste de police.
Kelvyn et moi ne nous sommes pas adressés la parole depuis ce qu'il m'a dit.
C'est vrai que j'aurai pas dû lui parler ainsi mais personne ne le retient en fait. S'il veut se barrer, qu'il se barre.
Anjelu - Pèse tes mots Bethany. Tu es encore en colère, et là, ce sont les émotions et non la raison qui parle. Tu te souviens ? « Un homme en colère ne peut pas faire la volonté de Dieu ». Alors va manger, ça te détendra.
Je soupire profondément puis me lève en remontant mon jogging.
J'ai eu le temps de me changer. Daiana m'a ramené un gros jogging gris et un t-shirt noir imprimé de chez SHEIN.
J'ai attaché mes braids en hauteur avant de sortir du bureau d'Alves.
Personne n'y était t'façon.
J'ai rejoins Daiana à la cafétéria.
Elle y était avec ses collègues.
Tiens, moi qui pensais qu'elle était seule.
Ils riaient à gorge déployée, sourire jusqu'aux oreilles.
Mais punaise ils ne sont pas sensé m'aider à récupérer mon fils ?
Anjelu - Zen Esther.
Je soupire profondément puis vais me prendre deux boites de pasta box que j'ai chauffé au micro-onde et du jus de pomme, avant de les rejoindre puis de m'assoir à côté de Daiana.
Juste en face de Kelvyn, bien sûr.
Il ne m'a même pas jeté un coup d'oeil. Rien.
Bon...
Daiana - Hey... Tu vas mieux ?
Je hausse les épaules en ouvrant ma boite de pasta box.
— Pas vraiment non, j'attends qu'on s'y remette en fait.
Elle hausse subitement les sourcils, surprise.
Daiana - T'as la voix cassée !
— Mh...
Je murmure une petite prière sous leur regard, puis je me mets à manger après avoir mélangé les pâtes entre elles.
Un silence glacial s'est installé à table.
J'ignore si c'est seulement le froid entre Kelvyn et moi qui en est la cause, ou bien si c'est tout simplement ma présence ici.
J'ai donc relevé les yeux.
... - Croyante à ce que je vois.
— Oui.
Il me sourit chaleureusement.
Je lui rends rapidement le sourire puis me remets à manger.
... - Darren. Agent Darren Kigali.
— Ah.
Darren - Croyant aussi au passage.
— Cool, tant que vous êtes heureux...
Un silence s'est de nouveau installé à table. Malgré tout, je sentais le regard assez déstabilisant de l'agent Kigali posé sur moi.
Darren - Sinon, t'es en couple ?
— N- 'fin, c'est compliqué.
J'ai jeté un rapide coup d'oeil à Kelvyn.
Darren - Rien n'est jamais compliqué, miss.
Kelvyn - *se racle la gorge*
Darren pose son regard sur lui.
Darren - Vous êtes tous malades ou bien ?
Daiana - Non, t'es juste génant Darren. On a du taf, alors mange et concentre-toi au lieu de draguer ma copine, qui est déjà prise au passage.
Darren - Elle a dit qu'elle ne l'était pas, et je pense qu'elle peut toujours s'exprimer toute seule, n'est-ce pas ?
J'ai jamais testé ce gout de pasta box. C'est bien doux. Si Keenan avait été là... Il aurait kiffé de malade.
J'ai levé les yeux en gardant ma fourchette dans ma bouche.
Ils étaient tous en train de me regarder.
— ...quoi ? *dis-je la bouche pleine*
Darren - Je disais que-
Kelvyn - Bon,
Il tape des mains en se redressant.
Kelvyn - mangez vite les gars, on a du travail sur l'planché. Et j'vous veux en pleine forme.
Eux - Ouais chef.
Il se lève de sa chaise.
Kelvyn - Agent Kigali, dans mon bureau.
Darren - J'mange là.
Kelvyn - J'ai dit : dans mon bureau. Tout de suite.
Il râle puis se lève de sa chaise.
Il m'a adressé un sourire et un clin d'oeil, sous les yeux de Kelvyn.
...d'accord... Vraiment gênant cet homme.
Kelvyn et lui sont ensuite sortis du bureau.
Daiana - Ça va péter làààà !
___
Agent Ferreira - Il faut que vous fassiez un effort mademoiselle.
— Je vous dis que je n'en sais rien. Si j'avais su où il aurait pu l'emmener vous pensez sérieusement que je serais là, à m'emmerder avec des hommes de partout en attendant qu'on retrouve mon fils que son père a enlevé ? Je serais moi-même allée le chercher. Ayez un peu de logique s'il vous plait.
L'agent Ferreira soupire en levant les yeux derrière moi, donc vers Kelvyn.
Kelvyn - *soupire* Laissez-moi un moment avec elle s'il vous plait.
Ils acquiescent, puis sortent tous un à un. Darren le dernier.
Kelvyn s'est levé de son bureau pour ensuite aller fermer la porte, puis il s'est approché de moi en soufflant.
Kelvyn - Esther, c'est pas en te braquant à chaque question qu'on va avancer.
Il enfonce ses mains dans ses poches.
— Je n'ai pas demandé à ce qu'on me fasse un interrogatoire mais à ce qu'on retrouve mon fils Alves.
Il se mord légèrement la lèvre puis détourne le regard un instant.
Kelvyn - ...arrête de m'appeler comme ça.
J'arque un sourcil.
— Pourquoi ? Tunasi Alves c'est ton nom je te rappelle.
Kelvyn - J'sais.
Il passe une main sur son visage puis s'approche à nouveau d'un pas.
Kelvyn - Tu peux pas faire tes caprices là, c'est comme ça qu'on procède.
— Alors procédez d'une autre manière.
Kelvyn - Bethany.
— Kelvyn.
Il souffle profondément. Je me suis donc levée.
— Écoute, je t'assure que si j'avais su la moindre des choses, je te l'aurai dit.
Kelvyn - Je sais.
— Tu sais aussi que j'ai un certain problème à rester en compagnie des hommes, surtout lorqu'ils sont aussi nombreux.
Kelvyn - Je sais.
Je garde le silence un moment, en pleine réflexion.
— *soupire* Je sais pas moi ! Dans les films ils utilisent les appels téléphoniques pour localiser la zone, voire l'adresse, du criminel. Je pensais que c'était vrai moi...
Je détourne le regard en passant une main sur mon front.
Kelvyn - Oh, putain.
— Qu'est-ce qu'il y'a ?
Il sourit en s'approchant de moi avant de saisir mon visage entre ses mains.
Kelvyn - T'sais que t'es une meuf en or toi ? Putaaaain !
Il dépose un, puis deux baisers sur mes lèvres inactives, avant de finir par embrasser mon front et me lâcher aussitôt.
...okay...
Kelvyn - Suis-moi. J'ai une idée.
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Éric - Surtout, faites en sorte que l'appel dure le plus longtemps possible.
Agent Ferreira - Selon vos dires, la seule chose qu'il attendait c'était votre appel. Je ne sais pas, disputez-vous avec lui mais essayez de prolonger la conversation le plus possible.
Je hoche la tête.
Après avoir donc brancher tout un tas de câble aux appareils électroniques, je suis allée dans mes contacts à la recherche de Daniel.
Une fois trouvé, je l'ai appelé.
Ça a sonné une, deux, trois fois. Avant que sa voix ne résonne. J'ai donc mis le haut-parleur.
Daniel - *rire* Je savais que tu m'appellerais... T'es beaucoup trop prévisible Bethany, j'te connais beaucoup trop bien.
- Je n'vais pas passer par quatre chemins, où est mon fils ?
Daniel - Notre* fils.
J'arque un sourcil.
- Ah, parce que c'est ton fils maintenant ?
Daniel - Il l'a toujours été Bethany. Ne te lance sur ce sujet-là.
- Sinon quoi ? Que je sache, quand on l'a conçu je te devais rien. J'aurais très bien pu te tromper tu sais...
Éric lève son pouce, me disant ainsi de poursuivre.
Il tapotait je ne sais quoi sur son ordinateur.
Daniel - *rire nerveux* Tu m'aimais. Et quand tu aimes, tu es fidèle.
- J'ai dit que je t'aimais ?
Daniel - J'le sais Bethany, c'est tout.
- Trêve de bavardages, Daniel. Ce que tu fais, ça s'appelle un enlèvement... J'ignore ce qu'il t'arrive depuis ces six derniers mois, mais je te reconnais plus. Depuis que t'as rencontré ta Amy de pacotille.
- Tu ne fais que nous faire du mal, autant à tes enfants qu'à moi. Tu ne respectes plus rien, tu as perdu tous tes principes, toutes tes valeurs... Où est passé le Daniel avec qui je me suis mariée, mh ?
Ma gorge s'est nouée.
Daniel - T'es juste une drama queen. J'ai pas changé-
- Tu te la fermes. Okay ? Bien sûr que si t'as changé. À moins qu'en fait, tu ne fais que nous dévoiler ton vrai visage...
J'inspire longuement. Tenant à garder une certaine dignité.
- Soit, tu n'as plus aucun compte à me rendre. Mais par contre, je t'ai averti Daniel, je t'avais averti : je ne te laisserai pas t'en prendre à mes enfants. Tu t'en es pris à moi... cette nuit-là. Quand tu m'as fait du mal, tu m'as tabassé, t'as- t'as abusé de moi... et malgré tout, j'ai gardé le silence.
J'ai aperçu la mâchoire de Kelvyn se contracter, du coin de l'œil.
Il avait les sourcils froncés et semblaient en pleine réflexion.
- Là, c'est différent : tu t'en prends à ma progéniture, mes enfants, ceux qui ont vécu en moi pendant prêt de neuf mois, pour qui je pourrais mourir. Et tu penses sérieusement que je vais te laisser t'en sortir ?
Éric - *susurre* J'y suis... Tu peux couper.
J'acquiesce mollement.
- Je vais retrouver mon fils, Daniel. Et j'espère pour toi qu'il sera en chair et en os, en bon état. Sinon je te l'assure... tu découvriras toi aussi un tout autre visage de ma personne. J'espère que j'ai été clair.
Daniel - Tu m'menaces ?
- Considère ça comme un avertissement. On inverse les rôles désormais. C'est moi le maître du jeu, c'est moi qui donne les règles. À partir de matin, je suis le chat, et tu es la souris.
- J'espère que tu sauras rester dans ton trou. Parce que le jour où je t'attraperai, ce que je te ferai subir est un châtiment bien pire que la mort. Sois-en sûr.
Bip bip
Je soupire profondément, libérée d'un certain poids.
Éric - ...je l'ai. Il est en Normandie. Je n'ai pas l'adresse exact, mais au moins la région.
— En Normandie, tu dis ?
Éric - En effet.
...c'était évident.
— Moi, je sais où il est.
— La maison de vacance, à Deauville.
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Bethany K