Ω Noah Ω
Où suis-je ?
Je suis incapable de bouger. Je devrais être en mesure de me lever, mais rien n'y fait. Pas même un foutu orteil. Je me débats de toutes mes forces... en vain.
Impossible...
La paralysie du sommeil... sûrement. Ça m'est déjà arrivé. Ce sentiment d'être réveillé sans pour autant réussir à émerger. Il ne me reste qu'une seule option : me laisser happer par ce cauchemar qui me hante. Quitte à en souffrir davantage.
Une fois de plus...
- Pitié... lâche-moi ! Je t'en supplie. Tu me fais mal ! hurlé-je.
Il est trop fort, je le sais. Il me maintient, pèse de tout son poids sur moi, m'empêchant de me dégager. Je pleure, je veux qu'il me libère.
Il s'en fout.
Je suis comme tétanisé. Je sens son souffle sur ma nuque alors qu'il s'enfonce en moi d'un coup sec. Je crie à m'en arracher les cordes vocales. J'ai l'impression qu'on me déchire de part en part. Son contact me brûle... Mes pensées deviennent incohérentes, je voudrais tant qu'il parte, qu'il me laisse.
Ça fait mal... tellement mal... Je veux que ça s'arrête... que tout s'arrête. Pitié... aidez-moi.
Personne ne m'entend, nous sommes seuls. Juste lui et moi. Ça ne devait pas se passer comme ça. Pourquoi est-ce qu'il me fait subir toute cette violence ? Je ne mérite pas ça. Aucun être humain ne devrait avoir à vivre ça.
- Ferme ta gueule ou je t'en colle une ! me menace-t-il. Tu m'as allumé, tu vas assumer.
Je pourrais le contredire, sauf que ça ne servirait à rien. Je le sais. Il est plus puissant. Je suis si faible. Je souffre. Il prend mes poignets dans une de ses mains, me maintenant fermement alors qu'il intensifie ses coups de reins. Plus aucun son ne sort de ma bouche. Il se vide en moi et je ne fais toujours rien. Je n'en ai plus la force. Je ne suis qu'une coquille vide. Je ne parviens qu'à subir dans le mutisme le plus total. Seul le bruit de sa respiration saccadée résonne entre ces murs.
Je veux mourir, disparaître...
Il se débarrasse de moi, me balançant dans un coin comme si je n'étais rien. Un déchet, juste bon à être jeté.
- Tu n'es qu'une pute !
Ω
J'arrive enfin à me réveiller, en sueur, le souffle court. Mes muscles sont endoloris. C'était différent de d'habitude. Plus intense. Plus douloureux.
J'ai la sensation qu'il me déchire encore, écartant mes chairs... me tuant davantage à chaque fois...
Mon lit est trempé, je suis bon pour changer les draps. Définitivement plus intense que d'ordinaire.
Cela fait plus de quinze jours que je n'ai pas fait ce cauchemar. Sauf que cette fois-ci, quelque chose est différent... Il a parlé. Plus que d'habitude. Je ne sais pas si mon cerveau a décidé lui-même d'occulter une partie de mes souvenirs ou si c'est juste moi qui ait préféré oublier. Sûrement un syndrome post-traumatique...
Dois-je le remercier ou le maudire de m'empêcher d'aller de l'avant ? Je l'ignore...
Je ne sais pas ce qui est vrai et ce qui est faux. L'ai-je vraiment allumé comme il le prétend ? À la base, ça ne devait être qu'une pipe, rien de plus. J'aimais... j'aime faire ça à des mecs autant qu'ils m'en fassent, sans désirer aller plus loin.
Je ne souhaitais pas autre chose... Je n'étais pas prêt. Je n'avais pas encore sauté le pas.
Ma tête me fait un mal de chien. D'habitude, ça ne me paraît jamais aussi réel. Je ne sais pas ce qui est différent cette fois.
Pourquoi refuse-t-il de quitter mes songes ? Pourquoi ne puis-je pas tourner la page ? Aller de l'avant... Guérir de ce qui me tue à petit feu. J'aimerais tant savoir. Des questions, toujours des questions... Je n'ai pas la force de contrer mes démons, ni même de chercher des réponses.
Ça fait tellement mal...
Je me lève péniblement et me dirige vers la salle de bain. Ce que je vois dans le miroir me fait peur. C'est la première fois que je semble si fatigué. Mon teint est blafard, mes cernes sont de plus en plus visibles.
Je fais réellement peur à voir...
Je regarde l'armoire où je range mes médicaments. Sans l'ouvrir, je laisse mon esprit vagabonder. Pendant un court instant, je me demande ce que ça ferait d'en prendre une bonne poignée, de boire jusqu'à ne plus rien ressentir.
Jusqu'à mourir...
Je décide malgré tout de m'éloigner de cette tentation puis rejoins ma cuisine. Adossé au plan de travail, les lumières de cette ville qui ne dort jamais m'attirent. J'ai besoin de sortir, de prendre l'air.
Tu sais ce que tu peux faire pour y remédier Noah. Où aller pour les calmer...
Un coup d'œil à mon horloge murale m'apprend qu'il n'est que une heure du matin. Pas si tard que ça, mais pas raisonnable non plus. Demain, à neuf heures, je dois être au boulot ! En forme ! Il ne doit pas me voir dans cet état.
Et si c'était à cause de lui ? La violence de mon cauchemar ? Et si... Non !
Ce n'est pas la faute d'Hugo. Il n'est en rien responsable.
D'ailleurs, pourquoi est-ce que je pense à lui d'un coup ?
Le problème vient de moi. Mes déviances sont là, elles étaient là bien avant lui. Je pense à ses yeux, son regard si intense, son corps que j'imagine si parfait.
Pourrait-il me calmer ? Stopper la tempête qui fait rage dans mon être, celle qui me détruit à petit feu ?
Je ne sais plus où j'en suis. Mes pensées s'entremêlent, j'ai besoin d'oublier.
Je ne connais qu'un seul moyen...
Ω
Mes pas m'ont conduit exactement où je dois être. Le seul endroit où je peux extérioriser mes démons. Les assommer pour un temps.
Je sors du taxi et repère directement la devanture néon du Dirty's. Je suis passé rapidement sous la douche avant de partir, ce qui fait qu'il est presque deux heures du matin quand j'arrive. Le videur me reconnaît. Ce n'est pas la première fois qu'il me voit, sûrement pas la dernière non plus.
Il se dit probablement que je viens pour Nick. Il nous a déjà vu discuter ensemble. Mis à part baiser et boire, je ne fais rien de plus. Nick est ma seule constante ici.
À l'intérieur, comme à chaque fois, il règne une ambiance pesante, mélange de luxure/alcool. Les tripotages des uns sur la piste de danse ajoutés aux séances privées des autres dans les boxs font de ce lieu l'endroit parfait pour se vider la tête... autant que les couilles.
Tu es venu pour ça Noah... Ou plutôt, pour être utilisé par un mec. Tu ne sers qu'à ça, n'est-ce pas ?
La voix, celle de mes démons, est plus qu'insistante aujourd'hui. Surtout depuis ce cauchemar. Je ne me sens pas bien. Je dois oublier. Je vais tout faire pour.
Une main se pose sur mon épaule. Je pourrais presque me réjouir, car cette fois-ci ça ne traîne pas, mais c'est Nick. C'est seulement Nick.
- Bah dis donc, t'en as une tête. On dirait que tu viens de passer sous un bus.
Il me regarde légèrement inquiet tandis que mon silence dure probablement trop longtemps. Je devrais me montrer plus alerte, plus réactif. S'il y a bien une chose que j'aimerais éviter, c'est que quelqu'un s'intéresse à ma vie et à ce que je tente de dissimuler.
Plus facile à dire qu'à faire, malheureusement. Je n'y arrive pas. Plus... Je fatigue.
Mon amitié avec lui, si c'est-ce que c'est, me convient parfaitement telle qu'elle est. Je n'ai pas besoin qu'il se questionne sur moi. Je refuse de laisser quiconque s'approcher si près de cette part de moi.
Je réfléchis sans doute beaucoup trop car il ne semble pas s'en inquiéter plus que nécessaire. Il ne tente pas de creuser, se contentant de me tirer vers le bar.
Il passe derrière afin de me préparer un whisky on the rock comme je les aime. Oubliez ce que j'ai dit, ce mec est un rayon de soleil au cœur de mes nuits les plus noires. Celles qui me font atterrir au Dirty's.
- Alors, quoi de neuf ? Et ne me mens pas ! Je le saurais.
Non, tu ne le sauras pas. J'excelle au jeu du faux-semblant. C'est une seconde nature chez moi. J'ai tellement l'habitude d'afficher ce masque du Noah Blake parfait sous toutes ses coutures, que j'arrive moi-même par moment à croire à mes propres mensonges.
Cette satanée habitude me pèse davantage chaque jour. Malgré tout, je ne peux pas laisser cette cassure transparaître à leurs yeux. Ce sont mes démons, pas ceux des autres. Je me garde bien évidemment de lui dire ça.
Ça ne servirait à rien et tu le sais... Tu es seul, tu disparaîtras seul.
- Réveil en retard, beaucoup de boulot... Bref, la routine, déclaré-je de façon détachée. Le boss a des vues sur une affaire qui pourrait être florissante, donc on est fort occupé.
Une partie de la vérité Noah... sauf que ce n'est pas ça qui te tue. Ce sont tes démons...
- Alors c'est une fatigue professionnelle. Je comprends la tête à réveiller un mort. Heureusement que tu es assez bandant pour attirer un mec ou deux, en tout cas, des pas très exigeants, plaisante-t-il en m'adressant un clin d'œil.
Ses paroles pourraient me vexer, mais c'est Nick. Il est comme ça. Pourquoi n'ai-je pas encore baiser avec lui, déjà ?
Parce que c'est ton ami, Noah !
Certains diraient qu'on ne peut pas gâcher une amitié avec du sexe, mais je ne le vois pas du même œil. Il ne se passera jamais rien entre nous. Je l'apprécie, même si je ne le montre jamais. Je pense qu'il le sait.
Il en a conscience, non ?
Je décide de couper court à mes pensées afin de reporter mon attention sur mon whisky. Sans perdre plus de temps, je l'avale cul sec. L'alcool coule le long de ma gorge, me brûlant d'une façon délicieuse, attendue. Nick m'observe avant de rire aux éclats. Ce son est agréable. En fait, ça me fait tellement plaisir de l'entendre que je me surprends à sourire.
- Hé ben, t'en avais bien besoin on dirait ! En revanche, je te préviens ! Tu as beau être mon ami, je ne te paierais pas tous tes verres.
Ton ami ? Ne rêve pas trop. Tu n'es rien d'autre qu'un client de plus pour lui.
- Ne t'inquiète pas, j'ai ce qu'il faut pour la suite.
La voix a peut-être raison. Au final, je ne suis qu'un consommateur. Un habitué de la boîte. Pourquoi est-ce qu'il m'apprécierait ? Je ne suis rien !
Il a bien d'autres types à gérer, pourtant il reste là. Sans s'inquiéter de faire patienter sa clientèle, il reverse du liquide ambré avant même que je ne le lui demande. C'est comme s'il savait ce que je désire. Il ne ment donc pas quand il dit que je suis son ami... Je ne sais pas pourquoi mais je suis tenté de le croire. Un bête barman ne paierait pas de verres à un mec lambda, si ? Je sens une vague de chaleur envahir peu à peu mon cœur à cette idée. Une chaleur qui n'a rien à voir avec l'alcool cette fois. Je lui dirais bien merci, sauf que ça ne me ressemble pas, alors je me tais, faisant comme si...
La foule sûrement beaucoup plus alcoolisée que moi l'oblige à m'abandonner là. C'est le signal pour commencer à chercher celui qui servira de calmant pour ce qui n'a de cesse de me torturer l'esprit. Je devrais me sentir mal pour ma futur cible, mais la vérité c'est que je n'en ai absolument rien à foutre. Le mec va quand même se faire sucer ! Il n'est pas à plaindre !
Le premier qui me dit le contraire, je lui ris au nez et lui colle mon poing dans la face.
Du coin de l'œil, je crois apercevoir le blond qui m'a baisé la fois passée. Il ressemble finalement bien plus à un avocat qu'à un architecte. Je ne peux pas nier qu'il est sexy, massif... Et quand je repense à sa queue lorsqu'il m'a pilonné contre la baie vitrée... BREF !
Faut vraiment que je me trouve un plan. Ça urge !
Une nuit d'oubli qui fut mémorable, mon membre réagit délicieusement à ce souvenir. Peut-être que je pourrais le pomper dans les toilettes ? J'ai pour devise de ne jamais retourner deux fois au même endroit. Après tout, encourager ce genre de chose, revoir des plans cul, ça mène immanquablement vers des sentiments et je refuse de me laisser aller à ça. Je n'en ai pas la force. Faut dire qu'il y a assez de types chauds dans New York pour éviter de retourner deux fois dans le même plat. Mais ce n'est qu'une petite pipe vite fait, dans un lieu public alors... Pourquoi pas ?
Malheureusement pour moi, ce ne sera pas pour ce soir, il s'éloigne avec un blondinet qui tire plus vers le « femboy » que vers le mec. Maître blondinet n'a donc pas de style prédéfini. Grand bien lui fasse ! Ce n'est pas mon cas. Je n'ai jamais été attiré par ce type de gay. Je ne comprends même pas comment on peut être excité par ça.
Les goûts et les couleurs ça ne se discute pas. Ce n'est clairement pas moi qui vais dire le contraire !
Je reste malgré tout plus bandant que Miss Femboy 2020.
Je m'étonne moi-même de penser comme ça. Je ne suis pas du genre à me montrer prétentieux d'habitude. C'est probablement la faute au troisième verre de Whisky que je viens de m'enfiler...
... comme de l'eau. Ouai, c'est sûrement ça le problème.
Je n'ai rien mangé en rentrant ni en me réveillant de mon cauchemar. Maintenant, mon corps me fait tendrement comprendre que je ne suis plus en état de suivre la cadence.
Foutue résistance humaine de merde !
Voir cet avocat partir sous mon nez m'échauffe complétement les sens, ou bien est-ce l'alcool ? Je n'en sais rien, je ne cherche même plus à réfléchir. En tout cas, pas plus que nécessaire. J'ai assez donné pour aujourd'hui avec ma cervelle de con !
C'est clairement l'alcool, Noah ! Tu ne peux pas être jaloux d'un mec qui ne t'a baisé qu'une seule putain de fois !
Il est temps que je prenne les choses en main ! Je vais me trouver un gars, lui vider les couilles et basta !
Ouai, définitivement la boisson ambrée !! Habituellement, jamais je n'aurais fait le premier pas...
Ma tête me fait soudain un mal de chien au souvenir de mon cauchemar et de tout ce que cela implique. J'ai besoin d'oublier, vite. Cette maudite présence dans ma boîte crânienne doit disparaître. TOUT DE SUITE !
Je remarque une potentielle cible non loin de moi, pas mon style.
Pas du tout mon style !!!
Je suis plutôt du genre baraqué, plus grand, plus massif que moi. Un peu comme l'avocat ou comme « Lui »...
Ne serait-ce pas une réponse à certains traumatismes ? Aimer le genre d'homme qui vous a violé ?
Il est grand temps que je fasse taire ce brouhaha dans ma tête. Prenant sur moi, je décide de choisir ce type là ! Tant pis si ce mec ne m'excite pas, il fera l'affaire pour ce que je compte lui proposer. Son regard croise le mien. Il comprend immédiatement et ne perd pas de temps à vider son verre tandis que je me dirige déjà vers les toilettes.
Heureusement, la pièce est inoccupée quand nous entrons, car rien de ce que nous nous apprêtons à faire n'est sensuel. Non pas que j'en ai quelque chose à foutre, je ne suis sûrement pas le premier et clairement pas le dernier à faire ça ici. Je le tire dans une des cabines, n'attendant pas une seconde supplémentaire pour lui retirer son vêtement. Dans mon impatience, j'arrache presque le bouton de son pantalon en même temps.
Je me mets à genoux puis gobe son membre jusqu'à la garde. Rien d'exceptionnel ou digne d'un film porno, mais je m'en contenterais. Je lèche sa hampe tout du long, lui prodiguant une gorge profonde digne d'une production X. Elle n'est malgré tout pas si désagréable que ça à sucer. Dommage que le propriétaire ne m'excite pas plus que ça.
Je sais que je suis doué et je compte bien le prouver en expédiant cette pipe en deux minutes top chrono !
Aucune émotion n'arrive à atteindre les méandres de mon esprit. Juste la soif, l'envie d'oublier... C'est comme ça que je compte y parvenir. Par la jouissance d'un inconnu au fond de ma bouche.
Comme s'il avait lu dans mes pensées, il pousse un grognement, me prouvant qu'il arrive bientôt à bout. J'intensifie mes mouvements autour de sa verge tout en l'encourageant à se finir là où il doit le faire à l'aide d'un regard des plus lubriques.
J'en ai besoin...
Il se libère dans un râle, se déversant en moi. C'est bien le résultat attendu après une telle fellation.
Je ne suis pas prétentieux ! Juste réaliste !
Je me relève sans plus de cérémonie avant de le laisser là, encore dans les vapes post-orgasmiques. Il sera bien capable de s'essuyer ainsi que se rhabiller tout seul. J'ai fait ce que j'avais à faire dans ces toilettes, rien de plus...
De retour au bar, je commande un coca à Nick, l'alcool sans manger ce n'est absolument pas pour moi. Je lui demande de m'appeler un taxi afin de rentrer. Il est temps... Plus que temps, je vais être éclaté demain.
- Une voiture passera te chercher d'ici cinq bonnes minutes. Alors la soirée ? Tu t'es amusé ? Décompressé ?
- Sur une échelle de un à dix, je lui donne six. Queue basique, mais bonne dose. après, le mec en lui-même n'était clairement pas mon type.
J'avais envie de me faire baiser, mais clairement, pas par ce gars-là, j'ai encore un peu d'amour propre...
Vu ce que tu viens de faire, permets-moi d'en douter Noah !
Mes démons sont toujours présents... Pourquoi ? Habituellement, après avoir cédé à mes envies, ils disparaissent. Mais ce soir, ils sont toujours présents. Qu'est-ce qui a changé ?
Ton pseudo amour propre y est sûrement pour quelque chose...
Je n'entends pas le « ferme ta gueule » s'échapper de mes lèvres. Je comprends qu'il y a un malentendu quand je constate l'air blessé qu'affiche Nick. Merde !!!! Je suis tellement à l'ouest que je ne me suis pas rendu compte que je parlais à voix haute...
Tu n'es qu'un con, Noah !! Un putain de gros con !
- Désolé, ce n'est pas à toi que je parlais ! C'était plus pour moi... dis-je limite en fuyant la queue entre les jambes. Je crois que je vais rentrer. Il se fait tard et je dois me lever tôt.
Je ne sais pas s'il me croit, mais ma phrase a le mérite de le décontracter. Je vois ses épaules se relâcher, preuve que je l'avais surpris, ou vexé... je ne sais pas trop.
- Je suis vraiment désolé. Sincèrement ça ne t'était pas destiné... Allez, j'y vais. À une prochaine fois... mon ami.
C'est bizarre de l'appeler ainsi... Il faut vraiment que je rentre !
Je me dirige vers la sortie, déambulant entre les mecs trop bourrés ou trop excités, quand mon regard bloque sur un intense éclat gris acier...
Je me stoppe net dans ma marche, dérangeant deux gars limite sur le point de baiser sur la piste de danse.
Rien à foutre de leur gueule...
Je me force à fermer les yeux deux secondes.
Ces iris m'ont transpercé... Ils m'ont cloué sur place. Comme si je les avais déjà vu quelque part. Mais où ??
Quand je les rouvre enfin, plus rien... Cet éclat a tout bonnement disparu, me laissant là comme un con, à me demander ce qu'il vient de se passer.
Fait chier !