"Lâche-moi ! Ça fait mal !"
Le cri de la femme a fait que les servantes à la pâleur effroyable se sont précipitées pour l'aider, mais je n'ai pas lâché sa main.
Non, plus les autres essayaient de me retirer la main, plus je la serrais fort.
A la fin, la femme, qui se tortillait de douleur, a crié.
"Gyaah ! Tout le monde, reculez ! Arrêtez ça ! Ne tirez pas cette gueuse !"
"Oui ? Oui, madame..."
Les servantes effrayées ont rapidement lâché leur prise, une par une.
Dès que la dernière personne s'est éloignée de moi, j'ai relâché sa main.
Puis je me suis assise et j'ai tenu Réré dans mes bras. La femme me regardait avec des yeux rouges, comme si le bras que je tenais lui avait fait très mal.
"Toi... Comment oses-tu me faire du mal ?"
"Il y a un dicton qui dit qu'il faut dire les bons mots même si on a une bouche tordue. Tu n'es pas blessé. Je l'ai seulement tenu serré."
(T/N : Expression utilisée pour conseiller d'être franc ou de dire la vérité en toute circonstance)
"Regarde ma main. Elle est rouge ! Comment oses-tu blesser mon noble corps ?"
"Pourquoi déranges-tu l'enfant en premier lieu ! Cela ne serait pas arrivé si tu ne l'avais pas touchée."
"Ha. Cette femme folle. Je ne l'ai pas encore touchée !"
La femme, qui soufflait, m'a regardé droit dans les yeux avec un air furieux.
Lorsque j'ai trouvé une raison de m'éloigner, la femme a crié, disant à ses servantes de m'attraper. En voyant cela, on comprenait bien la situation actuelle.
"Tu as dit que tu avais la permission de son père, cependant, cela ne semble pas être vrai...?"
"...Non ? Je ne l'ai pas vraiment frappée, n'est-ce pas ? J'essayais juste d'apprendre les bonnes manières à une enfant gâtée. Et je pense que le Duc aimerait ça, n'est-ce pas ? Et si je pouvais mener l'enfant sur le bon chemin et en faire une bonne enfant ? C'est pourquoi, Princesse, écoute ce que je dis. Si tu veux être aimée de ton papa !"
Je n'avais aucune idée d'où elle tirait son assurance, mais elle a essayé de redresser son visage déformé, a donné un coup de pied dans les chocolats éparpillés sur le sol et s'est approchée de nous.
"Combien de temps penses-tu que cette femme va te protéger ?"
Réré, qui était dans mes bras, a renâclé et l'a regardée fixement.
"Même sans la protection de ma mère, Rere ne perdrait pas contre une tête de caca ! Tête de caca !"
Le mot naturellement m'a fait poser mes yeux sur sa tête.
Des cheveux bruns foncés. Elle n'avait rien de spécial, mais comme pour montrer qu'elle a grandi précieusement, son visage s'est raidi au mot "caca".
Ce n'est qu'alors que j'ai pu comprendre pourquoi Réré disait " caca " à chaque fois qu'elle la voyait.
Même aujourd'hui, sa coiffure ressemblait particulièrement à du caca. Un caca très bien coiffé.
"Pfft."
J'ai éclaté de rire.
"...Pourquoi tu ris ?"
"Tu ressembles vraiment à une crotte."
"Espèce de gueuse, comment oses-tu me dire ça ? Envers Astra du duché d'Arvida !"
"Ah, alors tu es une princesse. Et tu t'appelles Astra."
C'était difficile de l'appeler par son nom car elle ne m'a donné aucune information sur elle la dernière fois.
En y réfléchissant, je pense que son nom était assez familier dans la mémoire de Léona.
De quelle famille s'agissait-il ? Il y avait trois duchés dans cet empire. L'un d'eux était le duché de Petri et l'autre devait être la famille de cette femme.
Le nom de sa famille n'existait pas dans la tête de Leona car elle était occupée à vivre son propre monde et ne s'intéressait pas aux affaires des autres familles.
"C'était Arvada, ou Arvida...?"
Le nom que j'étais sur le point de me rappeler a coulé rapidement à cause de la femme qui m'a crié dessus.
"Quoi ? Comment oses-tu.... gueuse arrogante ! Maintenant que je le vois, tu vas trop loin ! Je vais te donner une sacrée raclée ici même !"
Incapable de surmonter sa colère, elle s'est précipitée sur moi comme si elle allait me frapper sur-le-champ.
A ce moment-là, elle a été prise en flagrant délit par le duc qui est entré dans la pièce à un timing formidable.
"Qu'est-ce qui se passe ?"
Ce n'est qu'à ce moment qu'Astra s'est retournée précipitamment comme si elle avait compris la situation.
Son visage, qui était plein de méchanceté et de mépris, se transforma bientôt en celui d'un ange.
Et ce n'est pas tout, elle s'est précipitée dans ses bras, les yeux pleins de larmes.
"Hnggg !"
"Pourquoi tu pleures ? Explique-moi ce qui se passe."
"C'est rien. Rien."
La femme, qui s'était complètement transformée en victime, secoua la tête en reniflant.
Sa figure avait l'air triste. J'ai regardé le couple de cafards pendant un long moment avec Réré toujours dans mes bras.
À ce moment-là.
Le visage du duc s'est durci alors qu'il regardait Astra dans ses bras.
Je pouvais voir qu'il avait clairement une expression d'agacement comme si elle était un moustique volant autour de lui.
Je suis sûr que c'est la femme qu'il a fait venir, mais la façon dont il la regardait n'était pas beaucoup mieux que lorsqu'il me regardait.
Finalement, le duc, qui n'en pouvait plus, a attrapé son épaule et l'a légèrement repoussée.
"Tu ne veux pas me le dire ?"
"Si le duc veut que je parle... je n'ai pas le droit de refuser, n'est-ce pas...?"
Elle s'est légèrement tournée et m'a regardé fixement. Le duc ne pouvait pas la voir, mais je pouvais voir le visage de la princesse Astra qui souriait comme si elle était la gagnante.
"Princesse."
"Je... me sens tellement lésée. Duc, pourquoi devrais-je subir tout ça ? Je... j'essayais juste de bien faire mon travail de mère."
...Ils étaient vraiment la paire de cafards parfaite. J'ai regardé son épaule tremblante sans un mot.
"A la place de la princesse qui était incapable de parler... je vais l'expliquer... correctement."
Le duc, dont les yeux brillaient de façon plus féroce qu'hier, me lança un regard noir.
Les yeux rouges qui ressemblaient à un rubis brillaient froidement aujourd'hui.
"Que veux-tu que je te dise ? Vas-tu me croire ?"
Son expression exigeait une réponse de ma part, alors j'ai craché modérément.
"Quoi ?"
"Tu ne vas pas écouter cette femme de toute façon ?"
"C'est..."
"Si je disais que cette femme dans vos bras a essayé de frapper Réré sous prétexte de lui 'apprendre', tu ne me croirais pas quoi que je dise, n'est-ce pas ?"
Le regard du duc s'est naturellement tourné vers elle à mes mots.
"Frapper l'enfant ? C'est vrai, Astra ?"
"Comme je l'ai dit, c'était dans le but de lui apprendre. Tu ne sais pas à quel point cette femme et l'enfant m'ignoraient. C'est pourquoi j'ai fait ça."
"...."
"Je me sens lésée. Je...hnngg."
Alors que je regardais cette femme sortir son mouchoir pour essuyer ses larmes, Réré s'est emporté.
"Comment oses-tu agir comme si tu étais pitoyable ! C'est ennuyeux. J'ai dit que c'était ennuyeux ! Je déteste ce caca ! Je te déteste ! Je déteste aussi papa ! Tu es toujours du côté de ce caca !"
Qu'il ait été choqué par les paroles de l'enfant, le duc a démenti ses propos avec des yeux tremblants.
"Ai-je bien entendu ?"
"Oui ! Je te déteste vraiment."
"......"
"C'est pour ça... Sors d'ici avant que je ne te déteste encore plus !"
Je me suis demandé si ces mots allaient marcher sur lui. L'effet était excellent.
Comme si le mot " haine " était le mot le plus terrible du monde, le duc a attrapé le bras d'Astra et s'est retourné.
"Qu-Qu'est-ce que tu fais ? On va sortir comme ça ? Nous devons corriger les mauvaises manières de l'enfant !"
"Tais-toi. Fermez ta bouche et suis-moi."
"...Pourquoi ! Juste pourquoi ! Pourquoi me dis-tu de me taire ? Hein ?"
Astra a crié comme si elle ne voulait pas sortir, mais la porte se refermait déjà.
Les servantes d'Astra ont également été entraînées. En un clin d'œil, le silence s'est installé avec un bruit sourd.
Le bruit de deux personnes se disputant et se battant à l'extérieur de la porte pouvait être entendu de l'intérieur.
"Lâche-moi. J'ai chaud."
Ce n'est que lorsque j'ai entendu Réré, qui était dans mes bras, grogner et lever la tête pour me regarder.
Sa voix était remplie d'agacement, mais Réré est restée immobile comme si elle ne voulait pas vraiment sortir de mes bras.
"Est-ce qu'il fait vraiment chaud ?"
"Ouais ! Parce que j'ai pris ton parti, tu es devenu si arrogante !"
"Tu as dit arrogante ? Est-ce que tu sais au moins ce que ça veut dire ?"
"...Je ne sais pas."
Pendant ce temps, Réré, qui s'est échappé de mes bras, a marché sur le chocolat qu'Astra avait apporté. Non, c'était un tel gâchis. Les enfants dans la rue adoreraient qu'on leur en donne.
"C'est du gâchis ! Pourquoi tu marches là-dessus ?"
"Pourquoi ? Si Réré ne veut pas manger, nous devons le jeter !"
J'ai pris dans mes bras l'enfant que j'avais déposé un instant auparavant.
"Ne fais pas ça."
"Pourquoi ? Pourquoi je ne peux pas ?"
"Ce... Ce n'est pas quelque chose que Réré ne peut pas faire, mais Réré n'a pas à le faire parce que c'était difficile pour Réré. Laisse la nounou ramasser ça et le jeter dans la rue."
"Pardon ? Ah ! C'est comme ça ! C'est ce que tu veux dire ! Si on jetait les choses qu'elle a données dans la rue, ça ferait que ce caca se sentirait plus mal. Maman est meilleure que moi !"
Comme si elle avait fini par s'en rendre compte, Réré tapa dans ses mains et se réjouit.
Puis son visage s'est soudainement durci, et elle a posé sa main sur mon visage.
"Tu sais."
"Hmm ?"
"J'ai entendu cette femme dire du mal de maman hier."
"Ah. Tu as entendu notre conversation derrière la porte ?"
"Ouais. C'est pour ça que je la déteste. Elle est laide."
Ses yeux rouges, qui ressemblaient à un rubis, me regardaient droit dans les yeux.
"Maman est moins laide."
"C'est vrai ?"
"Oui ! C'est pour ça que tu dois devenir ma mère."
Je savais combien de pensées et combien de soucis étaient contenus dans chacun des grognements qu'elle crachait.
Alors j'ai souri et hoché la tête comme si je ne trouvais rien d'étrange à ce que l'enfant fasse.
"Ok, faisons ça."
Elle a fait semblant de ne pas le faire, mais le visage de Rébecca débordait d'un doux sourire.
"Oui, je te donne une permission spéciale. Mais pourquoi ne m'as-tu pas donné ceux que tu as cachée plus tôt ?"
J'ai cligné des yeux à la question soudaine de Rebecca.
"Caché ?"
"Oui, choco."