SANS UN REGARD EN ARRIÈRE

Od Ana4jdvsk

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Sans un regard en arrière Prenez : - Six personnes toutes différentes, - Cinq cuillères de danger, mai... Více

Avant-Propos & Aesthetic
Prologue_Jayden
1_Eleonor
2_Neya
3_Jayden
4_Tyler
5_Amber
6_Stefan
7_Eleonor
8_Jayden
9_Tyler
10_Amber

11_Stefan

7 3 2
Od Ana4jdvsk

Jayden et Amber sont partis faire un tour dans la petite ville de Glendale qui borde Phoenix pour acheter de quoi soigner Jayden. Eleonor est elle aussi sortie peu de temps après, pour soit disant se dégourdir les jambes, je pense surtout qu'elle a besoin d'un peu de solitude.

En attendant leurs retours, j'en profite pour manger un bout de sandwich, puis je vais m'allonger sur un matelas posé dans un coin pour me reposer. Je suis épuisé après cette journée éprouvante et mouvementé. À peine allongé, je ferme les yeux et tombe dans les bras de Morphée...

Je me trouve dans une forêt, autour de moi, seulement des arbres, à perte de vu, il n'y a que ça. Aucun bruit, le silence règne en maitre. Ce n'est pas un silence apaisant, mais plutôt comme le calme avant la tempête, un silence est assourdissant. Il n'y a pas non plus de vent pour faire bouger les feuilles de ces grands arbres, les animaux sont inexistant ou ne se font pas remarqué, tapis dans l'obscurité naissante. Le soleil a entamé sa course, il décline lentement dans le ciel nuageux. Et moi, je me trouve au milieu de ce paysage silencieux et effrayant. J'ai peur. Je sens des présences auprès de moi. Je fais quelques pas, pour essayer de voir qui se trouve dans cette forêt. Je me sens suivie, traqué. Je suis terrifié. Mon regard se promène sur le paysage alentour, je suis sur le qui-vive, mais rien de semble se mouvoir. Derrière moi, j'entends les feuilles d'un arbre bouger, je me retourne, tous mes sens en alerte, mais rien, personne. J'ai l'impression de suivre un fantôme, je deviens paranoïaque. Je sens mon cœur battre de plus en plus vite, affolé. Un craquement parvient à mes oreilles, le bruit a surgit de nul part. Alarmer, une fois de plus, je me retourne d'un bloc. Mais je ne vois rien. Je suis terrifié, plus que ça, je deviens fou, paranoïaque. Je tourne en rond, je regarde derrière plusieurs arbres ainsi qu'en hauteur à la recherche des gens qui me traque sentant en permanence des présences dans mon dos. Pourtant, à chaque fois que je me retourne, il n'y a que ce vide terrifiant.

Le soleil est à présent couché, il fait pratiquement noir. Je poursuis toujours le fantôme, et enfin – je ne saurais dire si je suis soulagé ou encore plus paniqué – derrière un énième arbre, je trouve la cause de ma peur, un homme se tient devant moi, il n'a pas de visage, tout ce que je peux dire sur lui c'est qu'il est grand, immense même. Je me rue sur cet homme Je veux l'anéantir, anéantir ma peur.. Je cours vers lui, arrivé à son niveau je ferme les paupières, me préparant au choc. Mais, je ne rencontre rien. Quand je rouvre les yeux, l'homme a disparu, il s'est à nouveau volatilisé J'inspire, mort de peur. Puis doucement, j'inspecte chaque feuille de chaque branche de chaque arbre à la recherche de l'homme sans visage, en vain. Il s'est évaporé. Le ciel s'assombrit encore et bientôt la nuit est tellement obscure que je peine à voir à un mètre devant moi. Je panique à nouveau. Où vais-je passer la nuit ? Et si l'homme revient ? N'ayant aucune envie de dormir à même le sol, je décide de grimper à un arbre. L'ascension est compliquée, je tombe quelques fois. L'arbre est immense, je m'arrête uniquement quand je me sens hors de danger, à une quinzaine de mètre du sol, sur une branche qui me parait assez solide pour supporter mon poids. Mais rapidement, la panique me gagne. J'entends des voix murmurer mon nom. Et si l'homme sans visage était de retour ? Les voix sont loin puis de plus en plus proches et fortes jusqu'à ce que j'ai l'impression qu'on me hurle dans les oreilles. Je me tortille, en plein délire, la peur inscrite en moi. Je ne comprends même plus le sens des paroles murmurés, tout n'est plus que brouhaha. Je crie à mon tour, tremblant de peur. Je veux qu'elles se taisent, qu'elles me laissent en paix. La terreur fait partie intégrante de mon corps, je suis la terreur et la terreur est moi. Mes paumes de mains appuyées de toutes mes forces contre mes oreilles, espérant ainsi ne plus entendre les éclats de voix présents autant dans ma tête que dans cette forêt maudite. Mon hurlement parvient petit à petit à effacer les voix des démons qui se déchainent sur moi, jusqu'à ce que le silence se fasse. Dans le silence de la forêt, je me sens mieux, n'osant pas m'agiter de peur de briser cet instant unique après l'angoisse des dernières minutes.

Je somnole. Je ne me risque pas à fermer les yeux de peur de ne jamais me réveiller, de peur aussi que l'homme sans visage en profite pour revenir, mais aussi par peur de moi-même. Alors que je me sens partir dans le pays des rêves, je commence à réentendre de légers murmures dont les mots me sont encore inconnus tellement la voix est faible et lointaine. Ma paranoïa ne m'aura pas laissé beaucoup de répit finalement. Le son s'approche à nouveau, je le sens. Cette fois les paroles de la chose – ou de mes propres hallucinations – sont audible, la voix répète en boucle : "Tu vas mourir, d'une façon ou d'une autre ce moment fatidique arrivera, que ce soit aujourd'hui, dans cette forêt ou dans quarante ans, tu mourras, c'est la vie qui est comme ça, vivre puis mourir et ainsi de suite. C'est pareil pour tout le monde, alors peut-être que ce jour est arrivé pour toi. Tu vas mourir, d'une fa..." Je vais mourir, je le sais, comme tout le monde. Mais maintenant ? Tout de suite ? Je ne suis pas prêt. On n'est jamais prêt à mourir, Stefan, me souffle une voix en mon for intérieur. La voix vibre en moi, plus fort encore que la dernière fois. Je sens qu'elle pourrait me tuer de ses mots tranchants. Je crie, je hurle, je me débats comme si la voix pouvait m'attraper, me garder pour elle. Je ne la laisserai pas m'attaquer, me prendre, me tuer. J'ai peur, l'angoisse me gagne. Je deviens fou. Je n'arrive plus à réfléchir correctement. La seule solution pour mettre fin à l'horreur que je vis s'impose à moi : sauter. Je suis assez haut dans l'arbre pour que ma chute s'avère mortelle. Je me suicide avant que la voix me tue elle-même C'est ce qu'elle veut depuis le début, la voix veut que je meurs et c'est ce que je vais faire, je vais lui donner ce qu'elle veut. C'est le seul moyen d'arrêter la voix et d'enfin être en paix. Je n'hésite pas plus longtemps de peur cette fois de renoncer. La voix va mourir avec moi. Parce que ça devient insupportable et intolérable, je n'hésite plus. Je saute. Je vole. La voix diminue d'intensité. Le sol se rapproche. Les ténèbres s'ouvrent sous mon corps et je disparais à mon tour. Comme l'homme sans visage...

Mes paupières ont du mal à s'ouvrir, la lumière m'agresse. Je pensais me réveiller dans une pièce blanche, un endroit luxueux où viennent ceux que la vie a abandonné, mais non, j'ouvre les yeux au fond du hangar. Neya est à mes côtés, elle se lève dès qu'elle remarque que je suis réveillé. Elle sait que j'ai fait un cauchemar. De plus j'ai dû crier dans mon sommeil. Son visage reflète de l'inquiétude et autre chose. De la compassion ? Elle me tend un mouchoir, je ne comprends pas tout de suite, puis je m'aperçois que des larmes coulent sur mes joues. Je passe le papier sur mon visage pour chasser l'eau s'échappant de mes yeux. C'est surement dû à mon cauchemar. Mes souvenirs de ses derniers jours reviennent d'un coup. La cavale. La peur. Mon cauchemar.

Mon mauvais rêve m'a perturbé, il me ramène de mauvais souvenir que je préférerai avoir oublié. Ce n'est pas la première fois que je fais ce cauchemar, mais c'est la première fois qu'il est aussi violent, alors je préfère oublier pour le moment. J'aurais tout le temps d'y repenser plus tard...

Je ne suis pas encore bien réveillé, j'espère que ça ira rapidement mieux. Pour le moment la voix a disparu, du moins, je ne sens plus sa présence comme dans mon cauchemar.

Neya s'assit juste à côté de moi, mais pas trop près non plus, pour ne pas m'étouffer j'imagine.

— Tu veux en parler ? me demande Neya avec son sourire habituel.

Je secoue la tête. Je ne tiens pas à lui raconter mon cauchemar, ni l'envie de me remémorer ses mauvais souvenir. Je ne lui en ai jamais parlé de ça, je n'en ai parlé à personne, et pour le moment ce n'est pas près de changer.

Pour changer de sujet et attirer l'attention sur autre chose, je demande :

— Ils sont rentrés ?

Elle secoue la tête, puis précise :

— Ni Jayden et Amber, ni Eleonor, je suis inquiète pour eux, et s'ils leur étaient arrivés quelque chose ? Ou pire, si la police les avait retrouvé ?

Sa voix est faible, à peine audible, même pour moi qui suis juste à côté d'elle. Je suis autant inquiet que Neya, ils sont partis en fin de nuit, il y a plusieurs heures. Le soleil m'affirme qu'on est en début d'après-midi et toujours aucune nouvelle. Leo devrait être revenu depuis longtemps. Pour ce qui concerne Jayden et Amber, ils ne s'entendent pas. Entre ces deux-là, c'est électrique, Amber est le proton et Jayden l'électron et entre eux, le courant ne passe pas. Pour rassurer Neya je la prends dans mes bras et la berce doucement. Elle est préoccupée, angoissée, comme moi dans mon rêve sauf que cette fois on est dans la réalité, ce qui change beaucoup de chose.

— Tu as des nouvelles des avancées des recherches de la police ? je demande, brisant le silence qui c'était installé entre nous.

Elle ne répond par la négative, secouant la tête de façon presque imperfective signe qu'elle est nerveuse.

— Je te regardais dormir... Faudrait que j'aille voir s'il y a des nouvelles informations.

J'acquiesce, mais ne la laisse pas partir pour autant. On reste longtemps dans cette position, dans les bras l'un de l'autre, ça a quelque chose de rassurant. L'étreinte de mon amie me fait oublier, une fois pour tout, mon horrible cauchemar.

Au bout d'un certain temps, des bruits sortant de l'ordinaire me font relever la tête, Neya a dû entendre elle aussi car elle se redresse. Figeant l'instant présent, des bruits de pas qui se rapprochent, une voix étouffée, un corps chutant au sol, râlant, puis se relevant. De discrets coups contre la paroi du hangar. Pas très délicat. Cependant une question se pose. Qui est-ce ?

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