SANS UN REGARD EN ARRIÈRE

By Ana4jdvsk

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Sans un regard en arrière Prenez : - Six personnes toutes différentes, - Cinq cuillères de danger, mai... More

Avant-Propos & Aesthetic
Prologue_Jayden
1_Eleonor
2_Neya
3_Jayden
4_Tyler
6_Stefan
7_Eleonor
8_Jayden
9_Tyler
10_Amber
11_Stefan

5_Amber

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By Ana4jdvsk

Nouveau chapitre cette fois du point de vue d'Amber

Bonne lecture ♥


Qu'est-ce que j'ai fait ? Pourquoi a-t-il fallu que cet homme dont je ne sais absolument rien tente de s'échapper ? Et par-dessus tout, pourquoi l'ai-je aider ? Pourquoi ne l'ai-je pas simplement regardé comme les autres détenus ? Pourquoi cette voix dans ma tête m'a soufflé d'intervenir ? Et surtout pourquoi ne m'a-t-il pas laissé dans ce désert maudit ?

Je me pose tant de questions auxquelles je n'ai aucune réponse. J'ai l'impression que ma tête va imploser. Il n'y a qu'une seule chose dont je suis absolument sûr.

Je le déteste. Je le hais même.

Certes, grâce à lui, je ne vais pas aller en prison ou pas tout de suite du moins. Mais, à cause de lui, je suis en cavale, je vais encore devoir fuir. Je n'ai aucune idée de comment faire, de comment m'y prendre. C'est une chose à laquelle je n'ai jamais réfléchit pensant que ça n'arrivait que dans les films. D'ailleurs c'est peut-être le cas... et si j'étais dans un cauchemar. Mais, oui ça parait évident. Que suis-je bête par moment ? Comme si c'était possible que je me sois évadée avec un autre prisonnier. Que quelqu'un se soucis de moi ? Impossible. Je suis prise d'un fou rire incontrôlable tant maintenant la situation me parait amusante d'un point de vue extérieur. La femme à mes côté me regarde comme si j'étais devenu folle. Je réfléchis un instant au moyen de sortir de mon sommeil. Une idée me vient, je décide de me pincer au niveau du bras. Comme rien ne se passe, je recommence jusqu'à ce que du sang apparaisse sur l'extrémité de mes doigts. Je ne veux pas me rendre à l'évidence même, je ne suis pas en plein sommeil, mais bien dans la réalité. Je refuse d'y croire. Je ne veux pas y croire. J'ai envie de rentrer chez moi et de me reposer.

Le rêve est fini Amber. Bienvenue dans la vraie vie. Maintenant tu arrêtes de t'apitoyer sur ton sort et tu lui fais face une bonne fois pour toute qu'on en finisse.

Malheureusement, je n'ai pas le choix. Je dois accepter ce qui m'arrive.

Je me refais le film des derniers événements de ma vie. Des événements que je n'ai pas l'impression d'avoir vécu, comme si une autre personne avait été présente à ma place. Je me vois aidée un prisonnier à s'échapper. Lui, qui me jette dans une voiture sans me regarder une seule seconde, trop concentré sur la femme au volant. La conductrice et l'homme semblent se parler du regard. La femme redémarre et quelques secondes plus tard, des coups de feu. Mais, je suis déjà loin, dans mon monde.

La femme à mes côtés me secoue gentiment le bras ce qui me fait remettre les pieds sur Terre. La conductrice est brune, belle. Ses longs cheveux lui tombent en cascade sur les épaules, elle arbore une frange qui accentue la beauté de ses yeux. Ceux-ci, grands et noirs sont semblables à deux puits sans fonds dans lesquels on pourrait se noyer rien qu'en les contemplant. Ces mêmes yeux sont en train de me fixer, elle me regarde intensément, sans détourner le regard. J'ai l'impression d'être un livre dans lequel elle peut lire à sa guise.

Je ne peux m'empêcher de lâcher un petit cri quand une voiture arrive en face, mais elle l'évite en gardant ses iris fixés sur moi. Cette femme me surprend, sa conduite est impeccable, c'est une as du volant.

Pour détendre l'atmosphère je lui demande :

— Où allez-vous ?

La femme me lâche du regard pour enfin se concentrer sur ce qui se passe devant elle. Elle soupire avant de m'expliquer :

— Je m'appelle Eleonor, mais tu peux m'appeler Leo. Mon frère n'était pas au courant qu'on allait venir et apparemment il a été pris au dépourvu et a eu besoin d'aide. D'ailleurs je te remercie de nous avoir aidés.

De qui parle-t-elle quand elle dit "nous" ? Sont-ils nombreux ? J'ai peur, mais je hoche quand même la tête. J'imagine déjà des hommes immenses, froid avec un regard dur prêt à me faire du mal si je fais ou dis quelque chose de travers ou qui ne leur plait pas. Mon expression et mes légers tremblements doivent inquiéter la femme, car elle pose sa main sur mon épaule et murmure :

— Ne t'inquiète pas. Tout va bien se passer. On ne va pas te faire de mal. Ne t'inquiète pas.

Elle me répète ses phrases jusqu'à ce que je me calme. Ses mots me rassurent, m'apaisent. Quand je suis enfin détendue. Je ferme les yeux et pose ma tête contre la vitre de la voiture. Le bruit du moteur me berce. Je ne pense plus à rien. Je ne vois plus rien, sauf peut-être le vide, le néant. Complètement abattue je m'endors, en espérant toujours que je suis dans un rêve.

* * *

Je me réveille lentement, je ne sais pas combien de temps j'ai dormi, mais je me sens reposée. J'ouvre délicatement les yeux, la lumière m'agresse les iris et je me peux m'empêcher de faire une grimace. Où suis-je ? Des souvenirs me reviennent. La femme qui était au volant a dû me conduire jusqu'ici. Je ne vois pas d'autres solutions : j'ai dû m'endormir. On n'est plus dans le désert, mais dans un entrepôt. Je suis allongé sur un matelas fin, posé à même le sol. Une couverture est étendue sur mon corps. Dormir m'a fait du bien, je me sens mieux à présent. Mes pensées sont en ordre et le négatif que je voyais partout à pratiquement disparu, je suis heureuse d'être libre même si je n'ai aucune idée de ce qui m'attend.

Je ne porte plus la combinaison orange des prisonniers. Je suis vêtu d'une robe verte simple qui s'accorde parfaitement avec ma chevelure rousse. Une question me vient : qui me l'a mise ? Après tout ce n'est pas très grave, je suis libre et c'est tout ce qui compte pour le moment. Les menottes n'entravent plus mes mouvements, ça me fais du bien de pouvoir faire ce que je veux, quand je veux.

Des voitures sont garées à ma gauche, leurs présences a sur moi un effet positif, je me sens apaisée. Je me sens en sécurité avec ses engins à mes côtés. Le plafond est haut et je peine à m'habituer à la lumière cru des néons qui y sont accroché. De la nourriture est posés sur une table au milieu de cette grande pièce. À cet instant, mon ventre émet une protestation sonore pour me signifier qu'il a faim. De l'autre côté, quatre personnes sont en train de parler, j'ai l'impression qu'ils se disputent. Ils sont trop loin pour que je puisse les entendre. Je profite de cette diversion inespérée, pour me lever et essayer de rejoindre la table où un bon repas m'attend. Mais c'est perdu d'avance. À peine debout, je me prends les pieds dans la couverture et m'étale de tout mon long par terre. Quatre visages se tournent vers moi en même temps. La discrétion n'est pas mon fort apparemment. Le petit groupe s'approche, intrigué.

Je reconnais immédiatement Eleonor, elle est vêtue d'un short en toile assortis à un haut bordeaux légèrement décolleté. Le détenu est aussi présent. Comme moi, il ne porte plus sa combinaison orange, mais un jean noir et une chemise blanche qui doivent lui donné chaud en ce début d'été. Un bandage enserre son mollet où il s'était blessé. Les boutons de sa chemise ne sont pas attachés, laissant apparaitre son torse et ses abdos bien dessinés. Des tatouages partagent la place avec ses muscles. Cet homme a le physique d'un mannequin. Je sens que je commence à rougir alors je porte mon regard sur la femme à ses côtés. Elle est recouverte d'un débardeur noir et d'un short en jean, s'accordant parfaitement avec sa peau foncé et ses cheveux rasés.

Le quatrième visage qui m'observe est celui d'un homme, cheveux blond cendré lui tombant sur les épaules, yeux bleus. Cet homme est le cliché parfait du surfeur. Il a tout, l'attitude, le physique, tout. Son regard intense se pose sur mon corps. Il me détaille avant de venir planter ses iris océan dans les miennes, comme si sa mémoire essayait de mettre un nom sur mon visage. Je l'ai reconnu moi aussi, mais je vais tout faire pour qu'il ne se souvienne pas de moi, je ne veux pas qu'il se souvienne. On s'est rencontré il n'y a pas si longtemps, l'été dernier. Il travaillait comme serveur dans un café au bord de l'océan. Il faisait chaud, et avec Matthew – mon compagnon de l'époque – on s'était arrêté pour nous rafraichir. Je me souviens de lui, car il m'avait demandé si j'allais bien. Ce qui à cette période de ma vie n'était absolument pas le cas. Ça peut paraitre bête, mais ses paroles m'avait redonnés le sourire, d'un coup j'avais l'impression d'être moins seule, que des gens se souciaient de moi. Je ne lui avais pas fait un sourire franc, mais un petit sourire timide qui voulez dire "Aidez-moi", pendant que lentement je descendais en Enfer. Dès que Matthew était revenu mon sourire avait immédiatement disparu pour laisser place à des tremblements incontrôlables me parcourant tout le corps. Personne ne remarque jamais quand je fais une crise d'angoisse, tous ce disent que c'est « normal ». Mais ce jour-là le serveur a remarqué mon état de détresse émotionnel et physique, ne pouvant rien faire pour m'aider, il m'avait chuchoté à l'oreille sans que Matthew ne s'en aperçoive :

— Il faut que tu continues à te battre. Tu n'as pas encore perdu. Si tu avais perdu, tu ne serais pas là.

J'entendais ces paroles à chaque fois que Matthew était violent, à chaque fois qu'il m'insultait. Ce calvaire était autant physique que moral. Je ne savais plus quoi faire, mais les paroles de cet homme tournaient en boucle dans ma tête. Je savais que j'aimais Matthew et je ne pouvais pas me résoudre à le quitter. Sans lui qu'allais-je devenir ? Même s'il me faisait du mal, je ne pouvais me décider à partir. Je l'aimais. Je l'aimais peut-être plus que je ne m'aimais moi-même. De plus j'avais peur que si je partais, il me retrouve et me fasse plus de mal que j'en avais déjà subi. Et aller voir la police était exclu. Je ne voulais pas mourir, car il m'aurait tué, j'en suis sûr. Cet homme était fou et moi, je ne disais rien, pour éviter de lui attirer des ennuis, par peur aussi.

Pour toutes ces raisons je ne veux pas que le surfeur me reconnaisse. Je ne veux pas qu'il me prenne en pitié comme tous les autres, je veux aussi éviter qu'il me pose des questions. Des questions auxquelles je n'aurais aucune envie de répondre. Perdu dans mes sombres pensées, je ne remarque pas qu'Eleonor s'est approché de moi, pour maintenant se trouver agenouillé juste en face de mon corps tremblant. Penser à Matthew provoque chez moi de violent tremblement, mon corps est secoué de spasmes.

Reprends-toi Amber ! Tu n'as plus peur de lui. Souviens-toi !

Non, je n'ai plus peur. Je suis forte. Dans ma tête, les mots du surfeur s'imposent une nouvelle fois à moi et me calme comme toujours dans mes moments de panique. Les lèvres d'Eleonor bougent devant moi, mais je n'entends rien. Je suis perdu dans mon monde parallèle et je ne sais plus comment revenir sur Terre. Mes tremblements cessent. Puis un son parvient jusqu'à mes oreilles, c'est la voix du détenu :

— Tu te sens bien ? Tu nous entends ? Tu viens de t'évanouir, ne t'inquiète pas tout va bien maintenant.

Sa voix est grave, ses tonalités sont calmes. Son visage juste au-dessus du mien. Cet homme me rassure, je sens que si je lui expliquais tout, il comprendrait. Ou peut-être pas après tout, il m'a bien entrainé contre mon grès en cavale. Mais de toute façon je ne peux pas faire ça, je me le suis promis. C'est mon secret. Pour toujours et à jamais.

J'acquiesce, puis d'un mouvement lent, j'essaie de m'asseoir. Ma tête tourne et je vois des étoiles, mais c'est tolérable.

— Je m'appelle Neya, commence la femme noire. Et toi ?

Elle parle lentement, surement pour que je la comprenne mieux. Mon cerveau met un certain temps avant d'assimiler les paroles de la jeune femme. Après quelques secondes d'hésitation, je réponds, incertaine et d'une voix faible :

— Amb... Amber Scott.

— Enchanté Amber, dit Eleonor, de sa voix chaleureuse.

Jayden m'épie du regard, il s'arrête sur mes yeux comme s'il cherchait à savoir si je leur mentais. Le surfeur n'a plus l'air de chercher d'où il me connait, ce qui me convient parfaitement. Neya regarde Eleonor qui est toujours face à moi. Elles ont une conversation silencieuse, elles se comprennent sans qu'un mot ne soit prononcé. C'est finalement Eleonor qui prend la parole :

— Je vais faire les présentations pour que tu y voies plus clair. Neya, dit-elle en montrant l'autre femme. Mon frère Jayden, l'ancien détenu que tu connais un peu et Stefan, dit-elle en montrant le surfeur. On a juste une question et après on te laisse tranquille : pourquoi étais-tu en prison ? fait-elle curieuse.

Sa question me fait perdre tous mes moyens. Toutes les autres questions m'aurait convenu, mais pas celle-ci. Je n'ai aucune envie de répondre à cette question. Je ne veux pas qu'ils me voient autrement, qu'il me voit comme quelqu'un qui mérite la prison, même si c'est le cas. Je méritais de passer de longues années enfermés, seule, dans un endroit où je ne pourrais faire de mal à personne et où personne ne pourra s'en prendre à moi. Mais la vie en a décidé autrement. J'aimerais repousser ce moment pour qu'il n'arrive jamais. Malheureusement, ils ont remarqué que j'hésitais et leurs yeux sont braqués sur mon corps qui recommence à trembler. Les prunelles bienveillantes de Stefan me scrutent pour savoir si je vais tout leur dire ou tomber dans les pommes avant. Les yeux captivés de Jayden, Neya et ses iris vert et or qui me regardent interrogatrices. Et celle de Leo, indéchiffrables. J'ai l'impression qu'elle sait déjà ce que je m'apprête à leur révéler. Même si cela parait impossible, cette hypothèse me rassure.

— J'étais en prison pour...

J'ai du mal à parler. Les mots pourtant simple n'arrivent pas à passer les portes de mes lèvres. Ils restent coincés dans ma gorge. Alors je prends mon courage à deux mains. J'inspire et je me lance, tremblante :

— J'y étais pour meurtre...

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