Le jour qui suivit l'entraînement auquel Mélandrie avait participé ressemblait beaucoup, au départ, au dernier. Levée aux aurores, la jeune démone s'était directement rendue à l'extérieur où les participants de l'expédition attendaient. Là, et pendant toute la journée, elle apprit tout ce qu'il y avait à savoir sur les forendyrs, leurs capacités, leurs points faibles, comment réagir dans telle ou telle situation, les techniques à utiliser pour en venir à bout ainsi que le plan initial qu'ils allaient suivre.
C'est lors de la description de celui-ci que Mélandrie avait gagné le respect de la plupart des autres démons. Anidanya avait dessiné au sol une carte rudimentaire de la grotte ainsi qu'un long trait au milieu qui représentait la bête. Elle avait ensuite demandé à chacun de s'y représenter par une croix.
Tous, sans exception, s'étaient mis sur les côtés, loin de la gueule et entre deux pattes. Cependant, lorsque fut venu son tour, l'apprentie de l'ancienne ange marqua le sol juste devant la représentation de la bête.
Certains, amusés, se moquèrent d'abord d'elle en pensant qu'elle plaisantait ou qu'elle n'avait pas bien compris le dessin. Ils perdirent malgré tout leur sourire et la regardèrent avec de grands yeux lorsqu'elle annonça qu'elle était parfaitement sérieuse et qu'il n'était pas question qu'on l'affecte autre part.
L'avant de la bête était le point le plus dangereux. Placée ainsi dans son champ de vision, il pouvait lui cracher de l'acide dessus, la dévorer d'un coup de mâchoire, la cisailler avec les lames qui lui servaient de pattes. Beaucoup tentèrent de la raisonner, mais aucun n'y parvint. Si Kimiri se trouvait devant, alors elle le serait aussi, avait-elle clamé.
La seule qui pouvait l'en empêcher était la cheffe des opérations. Pendant tout l'échange, Anidanya avait observé, les bras croisés, son élève avancer les arguments de ce positionnement et expliquer qu'elle était consciente de chaque risque qu'elle prenait en se plaçant ainsi. Lorsque plus personne ne tenta de l'en dissuader, un silence s'installa pendant quelques secondes, jusqu'à ce que l'ancienne ange de décroise ses bras et n'avance d'un pas.
— Au suivant, se contenta-t-elle de dire.
Mahat, le démon avec lequel elle s'était entraînée s'avança à son tour et, après un regard en direction de Mélandrie, plaça sa croix juste à côté de la sienne.
— Tu ne tiendras pas trois secondes là bas, affirma-t-il. À moins que je ne sois là pour t'épauler.
Avec un léger sourire, Mélandrie accepta cette aide et comprit qu'il n'insinuait pas qu'elle était incapable de réussir seule, mais faisait juste écho à la première conversation qu'ils avaient eue le jour précédent.
— Bon... D'autres personnes veulent jouer les héros ou bien vous allez prendre des positions normales ? souffla la dirigeante.
Vu que personne ne répondait, le positionnement continua. Ceux qui passèrent après Mélandrie et Mahat firent comme les autres et se mirent entre les pattes de la bête. Lorsque tout le monde fut passé, Anidanya reprit le bâton dont elle s'était servie pour faire le plan dans la terre. Elle effaça alors certaines croix pour les refaire avec un léger décalage.
À chaque fois qu'elle faisait ça, elle appelait le démon qui l'avait inscrite et lui expliquait en quoi ce positionnement était mieux que le sien. Faire cela impressionnait grandement Mélandrie. Non seulement l'ancienne ange avait retenu à qui appartenait chaque marque, mais elle arrivait aussi à se représenter mentalement la zone de combat pour déterminer quel était le meilleur endroit pour chacun d'eux.
— N'oubliez pas que le forendyr ne sera pas statique, mais constamment en mouvement. Malgré ça, essayez au maximum de respecter ces attributions. Vous avez une heure pour vous souvenir d'où vous êtes. Quant à vous, les deux qui veulent jouer au héros, suivez-moi.
— On ne reste pas avec les autres pour retenir le placement ? questionna Mahat.
— Simple moyen mnémotechnique pour toi le jour du combat. Si tu te dis que ça y est, c'est fichu, ta vie s'arrête là, alors c'est que tu te seras placé à l'endroit exact où se trouve ta croix. Maintenant que tu sais ça, tu as encore besoin d'une heure ou tu me suis ?
En entendant cela, Mahat déglutit bruyamment et vit Anydania lui tourner le dos et s'éloigner. Concernée elle aussi, Mélandrie s'approcha de son nouvel ami et lui donna un léger coup de coude dans le bras.
— Qui va épauler qui pour que l'autre reste en vie ? sourit-elle.
— Ça te fait rire ?
— Faire face à un danger comme celui-ci ? Non. Par contre, la tête que tu fais est à se rouler par terre.
— On verra bien qui se pissera dessus le moment venu.
— Très distingué...
Une fois leurs chamailleries terminées, les deux partenaires emboîtèrent le pas d'Anidanya. L'ancienne ange se rendit de l'autre côté du palais et disparut un instant de leur champ de vision lorsqu'elle tourna sur le côté de l'édifice. Au moment où ils s'apprêtaient à là rejoindre, celle-ci réapparut brusquement avec un seau d'eau en main.
Cette fois-ci, Mahat s'attendait à tout et esquiva l'eau boueuse avec une agilité qui pouvait sembler anormale pour un démon de sa taille. Mélandrie, quant à elle, avait aussi évité l'assaut en sautant en arrière.
— Bien. Vous n'êtes pas morts.
— Tout ça pour nous jeter un seau d'eau sur la tête ? questionna la jeune démone.
— Non, ça, ça n'était qu'une mise en bouche. Je vais être claire. Avec l'entraînement que les autres ont eu et leur position pendant le combat, ils survivront presque à coup sûr. Vous, non. J'estime à une sur dix vos chances de survie.
— C'est peu... constata Mahat
— Je ne vous interdirais pas de participer. Cependant, si au terme de cette journée je ne suis pas satisfaite de vous, je vous attribuerai une position que vous devrez respecter. Mel, je te préviens, ce sera d'un tout autre niveau que les entraînements que je te fais jusque-là.
Si à l'annonce du moyen mnémotechnique, Mahat n'était pas rassuré, ici, c'était à Mélandrie de déglutir bruyamment. Elle finissait chacun de ses séances d'entraînement exténuée et s'était plusieurs fois dite qu'il s'agissait d'un miracle qu'elle n'ait rien de cassé.
Son partenaire, lui, ne savait pas vraiment à quoi s'attendre et se mit tout de suite en garde. Anidanya se saisit alors de son épée et commença sa leçon de survie, mais aussi d'humilité.
Comme elle s'y attendait, Mélandrie dut, pendant tout le reste de la journée et sans aucune interruption, combattre pour rien de moins que sa survie. L'ancienne ange ne leur laissait aucun répit, ni aucune chance de contre-attaquer. Ils devaient être constamment sur la défensive à la fois face à elle, mais aussi sur leurs flancs et dans leur dos d'où jaillissaient des sorts mortels.
Malgré la fatigue qui était normalement presque imperceptible sur ce plan mais qu'ils ressentaient déjà bien assez, Mahat et Mélandrie continuaient à esquiver ou parer les attaques tandis que leur assaillante paraissait infatigable. Bien que son attention devait être focalisée sur l'instant présent, la jeune démone ne pouvait s'empêcher de penser à une discussion qu'elle avait eue avec Kimiri. Celui-ci affirmait qu'elle était forte et ça, elle avait déjà pu le remarquer, mais il avait aussi dit qu'elle était plus puissante qu'Amyr et, à présent, elle en était aussi certaine.
Au bout d'un certain temps, les deux partenaires commencèrent à trouver un certain rythme et une certaine alchimie. Plutôt que de ne penser qu'à se défendre, ils se couvraient et évitèrent plusieurs fois à l'autre d'être blessé.
Après des heures et des heures d'affrontement, tandis que le ciel s'était déjà bien assombri, Mélandrie entendit un sifflement d'admiration derrière elle.
— Ça s'entraîne dur à ce que je vois, commenta Amyr. Je remarque cependant que ma très chère Anidanya tien toujours son épée de la main droite.
— Comment ça ? haleta Mélandrie en esquivant une attaque.
— Eh bien... Anidanya est gauchère.
— Quoi ?!
Déstabilisée par cette révélation et par le fait qu'elle ne l'avait, en effet, jamais vu utiliser sa main gauche lors de tous ses entraînements, la jeune démone ne put esquiver l'un des sorts de l'ancienne ange et se prit un rayon d'énergie en plein dans l'épaule.
Avec un hurlement de douleur, Mélandrie tomba à terre. La douleur était insoutenable et avait comme propagé un choc électrique dans tout son corps qui la crispait, dans l'impossibilité totale de bouger.
— Par les quatre rois, tout va bien ? s'exclama Amyr en se précipitant vers elle, stoppant par ce geste l'entraînement.
La faisant s'asseoir et s'adosser contre-lui, Amyr observa la blessure apparente à travers la manche trouée de la chemise de Mélandrie. Dans cette position, la jeune démone put elle aussi tourner la tête et voir ce qui lui causait tant de mal.
Sa peau était totalement noircie et son bras était anormalement en arrière de même que son épaule qui avait une forme étrange.
— Alors c'était ça votre plan ? Grimaça-t-elle alors qu'Amyr lui provoquait un pic de douleur rien qu'en écartant le tissu de la blessure. Me blesser pour que je ne puisse pas venir ?
— Allons, ne fais pas ta petite princesse humaine, ton épaule est juste déboîtée, souffla l'ancienne ange en roulant des yeux.
Prenant le bras meurtri de son élève, Anidanya tira dessus un grand coup. Un craquement se fit alors entendre tandis que Mélandrie hurlait avec les yeux exorbités.
— Arrête d'être aussi douillette, s'exaspéra-t-elle.
— Vous auriez pu être un peu plus douce tout de même ! commenta Amyr.
— Elle s'en remettra. Et pour la brûlure, une nuit avec un baume de tes alchimistes et il n'en restera aucune trace. Tu vois, ça n'est pas un de nos plans pour t'écarter du combat. D'ailleurs, tu as intérêt d'être prête aux aurores ou c'est moi qui viens te lever.
— et pour notre positionnement ? Questionna la blessée.
— Individuellement, vous n'avez presque aucune chance de survie, mais vous deux vous complétez très bien. Agissez comme vous l'avez fait à votre meilleur niveau pendant cet entraînement et vous ne devriez pas avoir de problème. De toute façon, si tu n'avais pas passé ce test, je t'aurais assommée pour que tu ne viennes pas.
— Pourquoi faire une telle chose ? s'étonna Mahat.
— Parce qu'il se trouve que Mélandrie est très attachée au démon qui va servir de leurre et que je commence à connaître son tempérament. Si je l'affecte sur le flanc du forendyr, elle finira tout de même par aller au niveau de sa tête pour le rejoindre, prendra des risques inconsidérés et mettra inconsciemment la vie de beaucoup de personnes en danger. Mais comme vous formez un bon duo, je n'aurai pas besoin d'en arriver à de telles extrémités.
— Maintenant que je sais ça, je ne vais pas fermer l'œil de la nuit de peur de me prendre un coup de masse, plaisanta la jeune démone malgré la douleur.
— Soi assurée que même éveillée, tu n'aurais pas vu le coup arriver, alors tu peux dormir sur tes deux oreilles. Sur ce, je vous laisse. Je vais aller prendre un bain.
— Ça va aller pour toi ? Questionna son partenaire d'entraînement.
— Mes alchimistes vont la soigner en un rien de temps, ne vous en faites pas, répondit Amyr. Je m'occupe d'elle.
— Dans ce cas, je vais aller me préparer pour demain.
Après une révérence devant son prince, Mahat ramassa ses affaires et repartit en direction de la ville. Tout en faisant attention à ne pas toucher à la brûlure et à bouger le bras de son invitée le moins possible, Amyr aida Mélandrie à se relever.
— Merci, grimaça la jeune démone.
— Allons soigner cette vilaine brûlure. Ma chère Anidanya ne sait pas retenir ses coups.
— Et pourtant, c'est ce qu'elle a fait. Vous avez dit qu'elle était gauchère. Et puis, même si ses sorts étaient puissants, j'ai comme l'impression qu'elle les jaugeait parfaitement pour que nous trouvions ça assez dangereux pour nous forcer à l'esquiver, mais tout de même assez faible pour ne pas nous blesser trop gravement.
— Je suis tout de même certain que tu n'as jamais eu à t'entraîner contre quelqu'un d'aussi rude chez les humains.
— Ça m'est arrivé... une fois, répondit-elle en se rappelant de son entraînement avec son père. C'était quelqu'un de très puissant et qui, lui, ne savait pas retenir ses coups. Tout s'est terminé avant que je n'ai pu bouger et je suis restée inconsciente pendant trois jours.
— Intéressant. Tu devrais en parler à Anidanya, je suis sûr qu'elle apprécierait un combat amical contre cette personne.
Un combat entre elle et Shed? Même si elle ne connaissait pas leur véritable puissance, un tel combat pouvait se révéler intéressant. Malgré tout, elle penchait plus sur une victoire de son père vu qu'il avait réussi à détruire le premier panthéon des dieux à lui seul.
— Et sinon, celui avec qui tu t'entraînais à l'air très gentil. Comment s'appelle-t-il ?
— Mahat. Au début, je pensais qu'il s'agissait encore d'un démon qui juge une personne uniquement sur son apparence, mais il ne faisait que plaisanter. Il s'est révélé être un bon partenaire d'entraînement et j'ai bien vu aujourd'hui que je pouvais compter sur lui.
— Je vois. Il m'a tout l'air d'être quelqu'un de très respectable. Pourquoi ne pas l'inviter à notre table un de ces jours, une fois que le forendyr sera de l'histoire ancienne.
Pourquoi ? Enfin, ça ne la dérangeait pas, mais pourquoi s'intéressait-il ainsi à lui ? Juste parce qu'il s'était entraîné avec elle et qu'ils avaient sympathisé ? Non. À moins que...
— Vous n'essaieriez pas de me trouver un compagnon à tout hasard ?
— Non, pas du tout ! Enfin... Pourquoi ? Il te plaît ?
— Là n'est pas la question ! s'emporta légèrement Mélandrie avant de grimacer de nouveau à cause de sa brûlure.
— Donc il te plaît ! déduisit le prince.
— Mais... Ça n'est pas vos affaires !
— Je ne fais que proposer mon aide pour te faciliter la tâche.
— De un, je n'ai pas besoin d'aide pour ce genre de chose et de deux, ça n'est pas vos affaires !
— Il me semble que les humains rougissent quand ils sont embarrassés par ce genre de discussion, mais que cela cache aussi le fait qu'ils ne sont pas indifférents à la personne dont la discussion fait référence. Tu as la même réaction.
— Le visage des humains rougissent aussi quand ils sont énervés ! Et si vous m'emmeniez voir les alchimistes plutôt que d'essayer de me trouver quelqu'un ? Ça ne m'intéresse pas !
— D'accord, d'accord, je n'insisterai pas. Allons-y.
Sur le trajet en direction du laboratoire des alchimistes, Mélandrie jeta plusieurs fois des regards réprobateurs sur le prince. Celui-ci avait un sourire en coin qui trahissait l'amusement qu'avait provoqué cette discussion. Au moins, elle était à présent absolument certaine qu'il ne voulait pas faire d'elle une concubine. Du moins, pas l'une des siennes.
Mais qu'est-ce qui lui avait pris de proposer de telles choses ? De quoi il se mêlait ? De plus, elle n'était en rien attirée par Mahat ! Si elle n'était pas blessée et que sa présence ici ne dépendait pas de lui, elle l'aurait sans doute frappé pour ces insinuations absurdes !
— Je suis désolé, finit-il par s'excuser à mi-parcours.
— Ce n'est rien... souffla-t-elle. C'était juste très intrusif et parfaitement injustifié. Je ne connais Mahat que depuis hier.
— Personnellement, il ne m'a pas fallu deux jours pour me rendre compte qu'Anidanya était la femme de ma vie, celle pour qui je serai prêt à tout abandonner. Je l'ai su à l'instant où je l'ai aperçue. Après, peut-être que ton type est plus du genre humain.
— Qu'est-ce qui vous prend à me demander ce genre de chose ?
— Ou humaine, je ne juge pas, continua-t-il.
— Mais arrêtez à la fin ! Je n'y ai pas réfléchi, je n'ai pas envie d'y réfléchir et ça n'est pas ce qui m'intéresse pour le moment !
— D'accord, d'accord, je n'aborderai plus ce sujet.
— Merci, répondit-elle avec un ton cinglant.
Finalement dans un silence de plomb, Amyr emmena Mélandrie jusqu'au laboratoire d'alchimie. Lorsqu'ils virent que la patiente que le prince amenait était celle qui s'occupait de leurs stocks de matériaux depuis son arrivée au palais, tous se précipitèrent vers elle pour lui venir en aide. Le chef du laboratoire les recadra cependant rapidement, puis s'occupa personnellement d'elle.
Sous le regard attentif du maître des lieux, il appliqua un baume curatif sur la brûlure, puis banda le tout avec des feuilles tressées qui étaient censées accélérer la récupération. l'alchimiste n'avait pas fini son travail que déjà sa blessure la faisait moins souffrir. Son bras s'était rapidement engourdi, si bien qu'elle ne sentit d'abord plus quand elle bougeait ses doigts, puis qu'il lui était impossible de bouger l'entièreté de son bras.
Avoir un membre ainsi anesthésié n'était pas très agréable, mais c'était un prix plus que convenable pour qu'il soit réparé sans aucune marque en une nuit. De toute façon, cela n'allait pas être bien dérangeant au vu de l'heure.
Après le passage par le laboratoire, Mélandrie se rendit dans la grande salle à manger, toujours accompagnée d'Amyr. En attendant Anidanya, tous deux discutèrent, principalement des expériences passées du prince avec les forendyrs.
— Alors, comment va ton bras ? questionna l'ancienne ange en entrant dans la pièce.
— Je ne le sens plus du tout, mais c'est normal.
— Tu vois que ça n'était pas grand-chose, dit-elle en s'asseyant. Pendant que je prenais mon bain, j'ai un peu repensé à ces deux jours d'entraînements. Tu as l'air de bien t'entendre avec Mahat.
— Ah non ! Ça ne va pas recommencer !
— Qu'est-ce que j'ai dit ? s'étonna Anidanya devant une telle agressivité.
— Rien, elle est juste dans une période de sa vie où ses sentiments sont confus, c'est un sujet sensible pour elle et c'est tout à fait normal.
— Mes sentiments ne sont pas confus ! Se défendit-elle. Je ne veux juste pas en parler et je ne veux pas non plus qu'on me force la main comme ça !
— Tu as raison, ça a l'air d'être un sujet sensible, chuchota Anidanya en se penchant vers Amyr.
— Peut-on parler d'autre chose, s'exaspéra la jeune démone.
Heureusement pour elle, le couple de dirigeants décida d'arrêter de la taquiner sur ça et lui permit de passer un repas normalement. Ne pouvoir se servir que d'un bras était assez contraignant, mais elle réussit tout de même à se débrouiller.
Finalement épuisée par sa journée malgré les caractéristiques du plan démoniaque qui inhibait normalement cette contrainte, Mélandrie retourna dans sa chambre et se coucha directement en espérant retrouver, à son réveil, un bras flambant neuf.