Fallen Angel (sous contrat d'...

Autorstwa camille_crt

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Erato Carlton, fille du chef d'un des plus puissants gang de Californie, voit sa vie basculer lorsqu'elle dev... Więcej

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Avant que je n'aie le temps de réellement comprendre ce qu'il se passait, Caz s'empara de mon bras et m'entraîna vers la sortie de la grande salle. Quelques hommes accoururent presque aussitôt dans le hall d'entrée, armés jusqu'aux dents et prêts à tout pour défendre leur territoire. Des impacts de balles résonnèrent contre l'acier de l'immense porte blindée, ne faisant qu'accentuer ma terreur. Bientôt, je ne distinguais autour de moi plus que le chaos, me raccrochant désespérément à la sensation des doigts de mon garde du corps agrippant mon épiderme.

Caz s'empara tout à coup de son arme avec une expression impassible. On aurait dit qu'il venait de revêtir son masque en fer forgé, celui du criminel entraîné à tuer pour survivre, qui le rendait si indéchiffrable que je ne parvenais à distinguer aucune émotion sur son visage. Ni angoisse, ni peur, ni colère. Seulement le contrôle. Ce n'était pas ses émotions qui le maîtrisaient mais bel et bien l'inverse. Et je trouvais alors ridicule le tremblement incessant de mes mains frêles...

-Surtout, tu restes derrière moi, m'ordonna-t-il fermement.

-Et mon père ? Il est toujours-

-Marcus saura se débrouiller, me coupa-t-il. Nous, par contre, il faut qu'on sorte d'ici.

Lorsqu'une énième vitre explosa, les débris projetés sur le sol mélangé aux hurlements de surprise entraînant un vacarme à la fois assourdissant et terrible, Caz s'exclama:

-Maintenant !

Aussitôt, il me traîna en vitesse jusqu'au couloir sombre qui desservait le hall d'entrée. La cadence à laquelle nous courrions était telle que je n'étais pas sûre de pouvoir continuer ainsi encore longtemps, chaque respiration s'engouffrant dans ma trachée me donnant l'impression d'une bourrasque enflammée. Au bout du long couloir, j'aperçus une porte en verre. Le voilà, notre seul et unique échappatoire. Tandis que nous nous rapprochions à grands pas, un détail pourtant presque imperceptible capta mon attention. Vers le sol près de la porte, un voyant rouge semblait clignoter de plus en plus vite...

Je m'arrêtai subitement, comme guidée par mon instinct de survie. Et ce dernier ne semblait me crier qu'une seule chose en boucle: fuis.

-Putain mais qu'est-ce qu'il te prend ?! s'écria Caz. C'est pas le moment de-

-Au sol ! hurlai-je en me jetant sur lui.

Soudain, une explosion assourdissante fit voler en éclats la porte en verre. Le souffle chaud et violent nous projeta à terre, mes vertèbres claquant contre le carrelage alors que les murs de la résidence semblèrent trembler sous l'abominable puissance de la détonation.

Les oreilles bourdonnantes, je me redressai en grimaçant de douleur. Je sentis alors deux mains saisir avec vigueur mon visage, m'incitant à ouvrir les yeux pour tomber dans le regard empreint d'un rare éclat d'inquiétude de mon garde du corps. Je compris qu'il me parlait à la vue de ses lèvres qui bougeaient et pourtant, je n'arrivais à entendre rien d'autres que les atroces acouphènes aiguës raisonnant dans mon crâne. Détaillant un instant son visage tiré par l'agitation, je remarquai une chose inhabituelle dégoulinant sur sa tempe. Il saignait.

-T'as rien ? Tu peux te relever ? réussis-je alors vaguement à entendre.

Mes doigts tremblants se posèrent sur sa peau maculée d'écarlate. Il saignait.

-T-tu es blessé, balbutiai-je alors.

Il écarta rapidement ma main, secouant sa tête comme si je venais de prononcer la pire des âneries.

-C'est rien ça. Il faut que tu te relèves Erato. On peut pas rester là plus longtemps.

Je hochai la tête avant qu'il ne passe ses deux mains sous mes bras pour me remettre rapidement sur pieds. Enroulant à nouveau ses doigts autour de mon poignet, nous nous remîmes à courir dans le sens inverse tandis que mon cœur en tachycardie semblait vouloir trouer ma poitrine tant il battait avec violence. M'entraînant vers un large escalier, Caz accentua l'allure de sa course, tirant avec force sur mon bras comme pour m'inciter à faire de même.

Alors que nous arrivions enfin au premier étage, une seconde explosion retentit suivie d'une rafale de coups de feu nous indiquant alors que nos assaillants avaient réussi à pénétrer à l'intérieur de la villa. Des sueurs froides parcoururent mon échine en entendant la violence de ces bruits. Heureusement, l'adrénaline poussait mon corps à dépasser ses limites et ses craintes, me permettant de réussir à suivre Caz qui ne semblait pas déconcentré par le sinistre tintement des armes à feu juste sous nos pieds.

Il s'arrêta subitement devant une porte et me poussa à l'intérieur. Une chambre. Il m'indiqua ensuite d'un coup de tête la fenêtre coulissante au fond de la pièce adjacente au balcon. Ne cherchant pas à comprendre, je m'élançai à sa suite jusqu'à celle-ci, m'engouffrant sur la petite terrasse. Mais lorsque le Bloody Reaper s'avança jusqu'à la balustrade en verre, je me stoppai dans mon élan.

-Qu'est ce que tu fais ? l'interrogeai-je alors, inquiète.

Il se pencha légèrement par dessus la rambarde avant de se retourner vers moi, m'adressant un regard grave n'augurant rien de bon. Ne me dites pas que...

-On va sauter. Une fois en bas, on n'aura plus qu'à faire le tour et rejoindre la voiture.

Mes yeux manquèrent de s'exhorbiter. Sauter du balcon ? Bordel mais avait-il perdu la tête ?!

-C'est hors de question ! explosai-je alors, prête à faire demi-tour.

-C'est soit ça, soit tu t'assois là et attends patiemment de te faire exploser la cervelle par l'une des balles de ces enfoirés. Alors, à toi de voir mon ange, rétorqua-t-il en croisant ses bras contre son torse avec bien trop de nonchalance pour une telle situation.

Passant en revue toutes les autres possibilités, je venais rapidement à la conclusion morbide que si je ne faisais pas ce qu'il me demandait, nous étions foutus. Mon regard se dirigea presque aussitôt sur mes pieds. Quelle idée d'avoir mis ces ridicules escarpins ! Je m'accroupis alors rapidement et retirai la sangle, n'ayant pas particulièrement envie de mes casser les chevilles lors de ma chute vertigineuse.

-T'en manques jamais une pour nous foutre dans la merde toi...s'énerva Caz.

Alors que j'abandonnai mes chaussures sur le sol, désormais pieds nus, et que je m'avançai pour le rejoindre près de la balustrade, un étrange bruit suivi de quelques coups de feu, semblant beaucoup trop proches, alarma le Bloody Reaper. Avant qu'il n'ait le temps de faire quoi que ce soit, la porte de la terrasse s'ouvrit d'un coup sec tandis qu'une détonation fendit l'air.

Boum.

Caz tira sans attendre sur l'intrus qui nous faisait face lorsqu'une douloureuse sensation me frappa, comme un violent coup, sur le côté de la cuisse. Un cri de souffrance m'échappa tandis que la rambarde en verre derrière moi éclata bruyamment. En baissant les yeux vers ma jambe, je le vis à nouveau. Le rouge. Le sang. L'ennemi venait de me tirer dessus.

Affolée, j'eus tout d'abord le réflexe de presser mes mains sur la plaie sanguinolante alors que Caz se précipita vers moi.

-Putain ! jura-t-il en s'agenouillant face à ma cuisse.

Regagnant un semblant de sang-froid, je ne lui laissai pas le temps d'agir et arrachai d'un coup sec un des pans de ma robe, me permettant ainsi de mieux voir la blessure. J'analysai rapidement l'ampleur des dégâts avant d'enrouler le lambeau de tissu déchiré sur ma plaie sous le regard effaré de mon garde du corps, me retenant de crier lorsque je serrai le noeud le plus possible sur ma chair pour éviter l'hémorragie.

Je rabaissai ma robe en grimaçant tandis que le Bloody Reaper se releva, bien moins sûr de lui qu'il y a quelques minutes.

-Tu vas pas pouvoir sauter avec une putain de blessure par balle !

-Elle ne s'est pas logée dans ma chair mais l'a simplement transpercée alors ça va aller, dis-je comme pour le rassurer. Maintenant allons-y avant que d'autres ne rappliquent ! 

Il ne sembla que peu convaincu mais m'aida toutefois à passer par-dessus la balustrade à moitié brisée avant de me rejoindre. J'inspirai un bon coup, me préparant mentalement: tu vas y arriver Era ! Les humains n'utilisent que 10% de leurs capacités cérébrales alors tu n'as qu'à te servir du 1% supplémentaire et tout ira bien ! 5 mètres, ce n'est pas si énorme après tout...

Sans réfléchir davantage, je me lançai, retenant mon souffle lorsque je sentis l'air se presser contre mon corps en suspension. J'atterrissai par chance sur mes deux pieds avant de tomber lourdement sur le côté, mon visage s'écrasant dans la pelouse artificielle. Le grand brun à ma suite sembla faire preuve de bien plus d'agilité et se releva sans montrer la moindre difficulté. Était-ce lui qui possédait des capacités physiques hors-normes ou moi qui n'en avait décidément aucune ?

Il se rapprocha de moi alors que je serrai la mâchoire lorsqu'une vive douleur s'éveilla dans ma jambe blessée. Avant que je n'aie le temps de faire le moindre mouvement, Caz me souleva de terre, un bras dans mon dos et l'autre sous mes deux jambes.

-A-arrête ! Je suis parfaitement capable de marcher toute seule !

-Tais-toi. Tu me ralentis, rétorqua-t-il d'un ton sans appel.

Il s'élança alors vers le parking de la résidence où notre voiture semblait nous attendre, intacte.

Me déposant rapidement sur la banquette arrière, il se hâta de claquer la portière avant de grimper sur le siège conducteur. Le moteur se mit alors à vrombir sous la cacophonie infernale du combat acharné faisant encore rage derrière nous...

...

Étendue sur le carrelage froid de la salle de bain, je retirai mon bandage de fortune désormais rougeâtre pour regarder ma plaie. Moche. La balle avait déchiré la chair sur le côté de ma cuisse, déclenchant un saignement assez important qu'il fallait absolument faire cesser. J'allais donc devoir me recoudre. Seule. Je déglutis, tentant de garder un semblant de calme lorsque je me rendis compte que la blessure était constellée de morceaux de verre. Foutue balustrade...

-Apporte-moi la trousse de secours, du désinfectant et ma pince à épiler, Caz.

À mon plus grand étonnement, le Bloody Reaper n'émit aucun commentaire sur mon ton autoritaire et se contenta de faire ce que je lui avais demandé. Mais lorsqu'il me tendit une bouteille d'absinthe, je lui adressai un regard interrogateur.

-Plus de désinfectant, se justifia-t-il brièvement dans un haussement d'épaules.

N'ayant de toute façon pas d'autre alternative, j'attrapai la bouteille et en bus une gorgée avant de déverser son contenu sur ma plaie, me retenant avec difficulté de gémir de douleur lorsque l'alcool glissa sur ma chair à vif. Je me munis ensuite de ma pince à épiler et me contorsionnai presque pour arriver à atteindre les bouts de verre logés plus profondément que ce que je ne pensais. Je les extirpai alors tous, un à un, triturant avec acharnement ma plaie ouverte pour en sortir les derniers micro-cristaux. Pendant ce temps, je pouvais sentir le regard de Caz posé sur moi qui m'observait œuvrer en silence.

Une fois ma tâche minutieuse terminée, je m'emparai du matériel à coudre. À cause de mes mains tremblantes et couvertes de sang, je bataillai pour tenter de rentrer le fil dans l'aiguille, en vain.

-Donne-moi ça, lança soudainement Caz.

En à peine quelques secondes, il me rendit l'aiguille fin prête à recoudre ma chair abîmée. Approchant la pointe scintillante de ma peau, j'hésitai un instant, anxieuse. À vrai dire, je ne m'étais exercée à recoudre que sur des peaux factices en plastique. Mais le faire sur un être humain, c'était tout autre chose...

-Regarde-moi, m'ordonna soudainement le Bloody Reaper, toujours à mes côtés.

Relevant mon visage vers lui, je plongeai sans vraiment savoir pourquoi mon regard dans ses orbes noirs qui me rassurèrent bien plus que je n'aurais pû l'avouer.

-Tu vas y arriver, termina-t-il alors d'une voix à la fois douce et ferme que je ne lui connaissais pas.

J'hochai la tête, déterminée cette fois-ci à lui donner raison avant de me pencher pour planter, sans l'once d'une hésitation, l'embout pointu dans ma peau. M'appliquant à ma tâche, nous restâmes ainsi dans un silence total pendant de longues minutes avant que je n'arrive finalement à refermer la plaie correctement. J'avais réussi !

-Beau travail mon ange, me souffla Caz avant de saisir un coton pour nettoyer ma jambe ensanglantée.

Tandis que je sentais les doigts du Bloody Reaper panser ma blessure, ma tête se mit subitement à tourner. Ma vue se troubla tandis que des points noirs vinrent tâcher mon champ de vision, dansant sous mes yeux à m'en alourdir les paupières. Je n'eus que le temps de sentir les mains du grand brun prendre mon visage en coupe avant de perdre totalement connaissance...

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