Fallen Angel (sous contrat d'...

By camille_crt

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Erato Carlton, fille du chef d'un des plus puissants gang de Californie, voit sa vie basculer lorsqu'elle dev... More

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Caz

Putain !

Je jetai rageusement le bandage dans un coin de la chambre tout en fixant la plaie sur ma main. Contrairement à cette idiote, je n'étais décidemment pas fait pour venir en aide aux gens et soigner leurs blessures... Mais qu'elle aille au Diable ! Je préférais crever comme un chien à cause d'une infection plutôt que d'admettre avoir réellement besoin d'elle pour me refaire ce putain de pansement !

Je me levai du rebord de mon lit d'un coup sec alors que la colère semblait prendre d'assaut chaque parcelle de mon être sans retenue. Il fallait que je décompresse.

Saisissant à la hâte un paquet de clopes et un briquet, je sortis de la pièce et m'élançai vers la porte d'entrée avec la ferme intention de m'en griller une pour tenter de calmer mes nerfs à vif. La nicotine dévalant les parois de ma gorge et venant s'engouffrer lentement dans mes poumons décrispa presque instantanément mes muscles, m'apportant le sentiment d'apaisement que je recherchais tant.

Tout en fumant tranquillement sur le parvis de la baraque, le visage relevé vers le ciel nocturne, mes pensées divaguèrent. Je laissai soudainement le souvenir de cette emmerdeuse de première en train de me soigner quelques jours plus tôt enivrer mon esprit, guérissant ma blessure de ses petites mains habiles, ses lèvres pincées et ses sourcils froncés soulignant sa concentration. Et étrangement, je l'avais laissée faire, car c'était bien la première fois depuis des lustres que quelqu'un semblait prendre soin de moi.

Alors que je tirais une dernière taffe, un détail inhabituel attira mon attention. Quelque chose dans l'allée de l'entrée face à moi semblait différent. J'observais avec attention les environs quand soudain, je compris.

Bordel !

Je balançais sans attendre mon mégot par terre,
l'écrasant du bout de ma chaussure avant de foncer à l'intérieur de la maison.

La voiture avait disparu.

Les poings serrés et le cerveau en ébullition, je me précipitai jusqu'à la porte de la brune et n'aillant pas le temps pour les politesses, assenai un violent coup de pied dans celle-ci qui céda en une fraction de seconde. Je balayai rapidement la pièce des yeux et lâchai un juron lorsque je constatai que les draps défaits étaient vides et que des vêtements étaient éparpillés un peu partout autour de la grande penderie.

Une soudaine panique commença lentement à s'emparer de mon corps quand j'entrepris de faire le tour de la résidence, mon flingue en main. Simple question de sécurité...

Lorsque je me rendis à l'évidence que la fille du chef ne se trouvait nulle part, je saisis aussitôt mon portable et composai le numéro de Knox. Ce ne fut qu'au bout de la troisième sonnerie que ce couillon se décida enfin à décrocher avant de me lancer d'une voix pâteuse :

-Caz ? Putain mon pote, j'espère que t'as vu l'heure, il est-

-Je m'en branle, le coupai-je rapidement. L'emmerdeuse a disparu et ma voiture aussi, tu peux géolocaliser son portable non ?

Malgré que le décoloré soit vraiment une merde en matière de combat, personne ne pouvait nier qu'en informatique, ce type se rapprochait du génie.

-Ok, ok... J'ai compris c'est bon. C'est comme si c'était fait...

Je raccrochai sans plus tergiverser et me précipitai dans ma piaule, attrapant mon casque de moto et mon blouson de cuir. Heureusement pour moi, Marcus avait fait rapatrier dans cette ennuyeuse baraque un moyen de transport rapide et efficace en présage d'un potentiel problème... Je m'élançai vers l'entrepôt où se trouvait la fameuse moto et enfilai ma veste lorsque mon téléphona vibra. Knox venait de m'envoyer les coordonnées GPS d'Erato.

Quand je découvris l'endroit, je sentis une vague de colère me submerger à nouveau.

Qu'est ce que cette petite emmerdeuse foutait dans un putain de club de striptease ?!

...

Les doigts crispés sur le guidon, je fonçais à une vitesse folle au milieu des ruelles de Oakland, seulement éclairées à la faible lueur des lampadaires et des enseignes à néons colorés. Ma rage n'allait qu'en grandissant à mesure que je me rapprochais de ma destination. Mais qu'avait-il bien pu lui passer par la tête bordel ?

Je me garai rapidement sur le bitume longeant le trottoir et enlevai mon casque alors que devant moi s'érigeait un bâtiment sombre où un nom franchement naze clignotait en rouge, signe que j'étais bel et bien au bon endroit. Ce club me paraissait à première vue tout sauf fréquentable, situé en plein milieu d'un des quartiers les plus malfamés de la ville. Mais au moins, j'étais dans mon élément...

Je pénétrai à l'intérieur d'un long couloir obscur aux murs capitonnés de velours. Au bout, se trouvait une salle aux lumières tamisées rougeâtres donnant à la pièce une ambiance brumeuse assez glauque où tous les péchés semblaient permis. Comme si je venais de pénétrer dans l'antre du Diable en personne. Balayant rapidement les alentours des yeux, je m'avançais vers une table où étaient affalés, sur une banquette en cuir, deux types qui me semblaient bien éméchés.

-Eh ! les interpellai-je. Vous n'auriez pas vu une gamine brune, pas plus d'1m65 les bras levés et franchement casse-couille ici ?

Relevant leurs regards vitreux vers moi, ils mirent un certain temps à réagir, me donnant dès lors la furieuse envie de leur exploser la mâchoire contre le rebord de cette putain de banquette. Ils secouèrent tous deux négativement la tête. Perdant le peu de patience que je possédais encore, je commençai à m'enfoncer un peu plus profondément dans la salle bondée lorsque qu'une main se posa sur mon épaule. Je me retournai pour rencontrer à nouveau les yeux de poisson mort d'un des deux types que je venais de questionner à l'instant. Je dégageais violemment mon épaule de sa prise alors que d'un sourire en coin il me cria par-dessus la musique assourdissante:

-Eh mon pote, j'crois bien que ta copine elle est juste là-bas, derrière toi !

D'un mouvement de tête, il m'invita à me retourner. Les sourcils froncés, je suivis son regard jusqu'à ce que mes yeux se posent sur la scène au fond de la pièce où des strip-teaseuses dansaient lascivement, le corps presque totalement découvert, sous les acclamations de la foule. Mon attention se figea soudainement sur une silhouette qui m'était familière en plein milieu de ce spectacle pervers. Bordel de merde !

Vêtue d'un bout de tissu en satin rouge s'apparentant davantage à une nuisette qu'à une robe, Erato trémoussait son petit cul rebondi en rythme avec la musique, les lumières stroboscopiques éclairants sa peau luisante à chacun de ses mouvements bien trop sensuels.

Ma mâchoire se contracta tout à coup si fort qu'elle aurait certainement pu se briser sous la puissance de ma colère. Je ne pus me contrôler plus longtemps lorsque le type défoncé dans mon dos me balança de sa voix empâtée :

-Putain mec, faut avouer qu'elle est bonne cette p'tite allumeuse, j'me la taperais bien ! En plus j'suis sûr que c'est un bon coup, pas vrai ?

Il n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce soit que déjà, mes phalanges repliées s'abattaient avec violence contre sa gueule, le faisant tomber à la renverse sous la force de mon coup. Libérateur !

Ne perdant pas plus de temps, je me mis à slalomer entre les corps se mouvant sur la piste de danse pour atteindre la scène de spectacle. Me plantant face à celle-ci, je posais mes yeux sur la petite brune qui dansait encore juste au dessus, ne semblant pas accorder d'importance aux porcs qui la sifflaient dans mon dos.

-Era ! l'interpellai-je d'une voix forte.

Comme un violent retour à la réalité, je vis son corps se raidir instantanément. Ses yeux écarquillés balayèrent la piste avant de soudainement tomber dans les miens, furieux, qui la firent pâlir davantage.

-Descends de là. Tout de suite, lui ordonnai-je alors.

Je la vis déglutir tandis qu'une voix gutturale dans mon dos m'interpella. Je me retournai pour faire face à un homme plus âgé, sur la cinquantaine, qui s'exclama dans un rire rauque avant de porter son verre à ses lèvres :

-Tu devrais la laisser continuer mon grand. Une gamine aussi baisable, on en croise pas tous les jours !

Un rictus cynique et malsain vint alors retrousser mes lèvres, mon sang bouillant dans mes veines. C'était vraiment pas le bon moment pour m'énerver, Papy...

Tandis que je m'apprêtais à abattre une énième fois mon poing dans la tronche d'un connard ce soir, je sentis une petite main hésitante entourer soudainement la mienne, me faisant stopper tout mouvement.

Je baissai la tête pour tomber sur une grande paire d'yeux marrons qui me suppliaient presque avec crainte de ne rien faire. Décrispant mes doigts, j'adressai à Erato un regard des plus sombres avant de saisir abruptement sa main et de l'entraîner sans attendre dans la marée de corps suintants qui bondaient encore la piste de danse.

Nous frayant un chemin jusqu'à la sortie je la poussai à l'extérieur du club où l'air frais sembla remettre un peu d'ordre dans mes pensées plus très claires. Je lâchai ses doigts tandis qu'elle me fixait avec une certaine appréhension, attendant certainement le moment où les foudres de ma colère s'abattraient sur elle. Et ça n'allait pas louper...

Attrapant violemment son avant-bras, je la rapprochai de moi et me penchai afin que mon visage déformé par la rage soit plus proche du sien, apeuré.

-Putain je peux savoir ce qu'il t'a pris ?! T'es totalement inconsciente ou tu voulais juste te faire baiser par un de ses vieux pervers ?!

Sa mine sembla se décomposer face à la rudesse de mes mots et c'était exactement l'effet escompté. Je voulais qu'elle culpabilise, qu'elle soit blessée et honteuse d'avoir fait une telle connerie ! Et peut-être qu'après ça, elle retiendrait une bonne fois pour toute la leçon. Alors que je la fixais toujours avec rage, attendant ses explications, je vis soudainement ses yeux se gorger de larmes, baissant aussitôt la tête vers le sol pour fuir mon regard.

Légèrement décontenancé, je desserrai mes doigts de son bras nu et reculai.

-Tu ne vas quand même pas te mettre à chialer là ?

La petite brune ne répondit rien mais je l'entendis renifler alors que ses épaules découvertes tressautèrent. Agacé, je soupirai, retirant rapidement ma veste pour la lui tendre.

Ses yeux rougis par les larmes s'écarquillèrent tout d'abord de surprise avant que, finalement, elle ne saisisse le blouson de cuir trop grand d'un geste hésitant. Une fois la veste enfilée, elle émit en reniflant une nouvelle fois un petit « merci » presque inaudible. Décidément, lorsque cette emmerdeuse buvait, elle était méconnaissable...

Je partis en direction de ma moto garée un peu plus loin sans lui prêter plus d'attention et m'emparai du casque. Lorsqu'elle arriva à ma hauteur, je le lui tendis sans un mot alors qu'elle m'étudiait de ses yeux ronds comme si j'étais un putain d'alien, attrapant le casque avec hésitation.

-Et toi ? C'est dangereux de rouler sans casque, me lança-t-elle d'une petite voix en l'enfilant.

J'attrapai son menton, levant sa tête pour pouvoir lui attacher le casque correctement.

-Pas la peine de t'inquiéter, mon ange. J'ai fait des choses bien plus risquées dans ma vie, rétorquai-je.

J'enjambai ensuite l'engin, indiquant d'un simple signe de tête à Era de m'imiter. Elle hésita quelques instants avant de finalement grimper à son tour sur la selle. Voyant qu'elle restait immobile dans mon dos à l'instar d'une putain de statue, je soupirai en attrapant ses bras pour les placer autour de moi. La sentant se crisper, je ricanai légèrement.

-Je te croyais moins prude pourtant après ce que j'ai pu voir ce soir...

Comme je le présageais, elle entoura avec plus d'assurance mon corps, agrippant même ses doigts au tissu de mon t-shirt. Prévisible, mon ange...

Posant mes mains sur l'accélérateur, je lui conseillais de bien s'accrocher avant de démarrer à vive allure.

...

Lorsque nous arrivâmes enfin, la gamine descendit en premier, enlevant son casque qu'elle me tendit. Étrangement, la colère qui grondait en moi un peu plus tôt semblait s'être presque totalement dissipée et à cet instant, je n'avais plus qu'une hâte : me jeter dans mon lit et dormir d'une traite jusqu'au lendemain. Ça faisait bien trop longtemps que je n'avais pas eu une réelle et bonne nuit de repos.  

Alors que j'entrai à l'intérieur de la baraque, je remarquai la silhouette de l'emmerdeuse allongée sur le canapé. Elle n'était même pas capable de monter quelques marches pour atteindre sa chambre sérieusement ? Je m'approchai alors d'elle en silence, détaillant l'espace d'un instant ses traits apaisés par le sommeil ainsi que son corps étendu sur le sofa, à peine couvert par cette robe qui aurait donné l'envie de lui arracher même au plus saint des saints...

Un juron m'échappa avant que je ne me penche vers la petite brune, passant un bras sous ses jambes et l'autre dans son dos pour la soulever avec une douceur inhabituelle. Je montai les marches précautionneusement jusqu'à sa chambre et la déposai sur le lit. Mes yeux s'attardèrent une fois encore sur son visage angélique et sa silhouette trop peu couverte, me forçant à rabattre rageusement le drap sur elle avant que je ne parte en direction de ma chambre, soudainement agacé.

Cette fille allait vraiment finir par me rendre dingue putain...

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