— Tu es nerveuse ?
Chris détailla attentivement mon visage alors que je fixai la porte de l'appartement devant nous en me tortillant les doigts. La nervosité était un euphémisme pour décrire ce que je ressentais en ce moment. C'était une combinaison d'angoisse, d'excitation, de joie...
— On peut faire demi-tour si tu veux, continua-t-il.
— Non, je suis prête, Chris. Tu peux sonner.
Il hésita, alors je hochai la tête en lui offrant mon plus beau sourire. Il appuya sur la sonnette et une minute plus tard, la porte s'ouvrit sur un homme d'à peu près la quarantaine. Il n'avait pas l'air froid et intimidant comme je m'y attendais de la part d'un professionnel en BDSM.
— Bonsoir, vous avez une réservation ?
— Oui.
— Au nom de qui je vous prie ? demanda-t-il.
— Chris Warner, répondit mon mari.
— Bien, fit-il en consultant son téléphone. Je vous demanderais de me montrer vos pièces d'identité, comme vous vous en doutez, ce genre d'endroit est interdit aux mineurs.
Nous nous exécutâmes, sortant nos pièces d'identité respectives et il vérifia minutieusement nos années de naissance.
— Tout est correct, vous pouvez entrer.
Il se poussa pour nous laisser pénétrer dans l'appartement. Ce dernier était grand, mais vide. Le peu de meubles qu'il y avait était couvert de draps blancs, le protégeant de la poussière. L'homme nous emmena au fond du couloir et s'arrêta devant une porte verrouillée.
— Vous avez accès à tous les accessoires, sans exceptions. La salle de bain est à votre disposition également. Des questions ?
— C'est vous le propriétaire ? demanda Chris indiscrètement.
— Non, sourit-il. Je ne suis que l'intermédiaire qui est chargé de vous accueillir. Maître Xan ne se présente jamais aux locataires de son donjon, il tient à préserver son anonymat.
Intéressant.
— D'autres questions monsieur ?
— Je vous paye maintenant ?
— Je récupérerai le chèque quand vous aurez fini.
Chris semblait réfléchir, puis posa une dernière question :
— Il y a des caméras de surveillance ?
— Non, votre intimité est préservée. Le donjon est insonorisé, alors même si je reste dans le coin, soyez sûr que je n'écouterais pas à la porte.
Ses paroles me firent sourire nerveusement.
— Très bien. Merci, lui dit mon mari.
— Bonne soirée.
Il nous adressa un dernier sourire avant de déverrouiller la porte à l'aide de sa clé, la laissa entrouverte, et s'en alla précipitamment. Le brun haussa les épaules et poussa la porte, pénétrant à l'intérieur. Je le suivis. Une lumière subtile et tamisée éclairait la pièce et une agréable odeur de cuir et de bois m'accueillit. La couleur des murs était d'un marron glacé qui donnait une chaleureuse ambiance de cocon à ce vaste espace.
Un énorme lit à baldaquin dominait la salle, superposé sur la droite avec des draps noirs, et des oreillers beiges. Je levai lentement les yeux sur la chaîne de fer qui était suspendue au mur, et qui touchait presque les dais du lit. Je déglutis en déplaçant mon regard vers un grand cadre en acajou, accrochées dessus toutes sortes de menottes, de bâillon-boules, de palettes, de fouets, de cravaches et d'instruments à plumes. Des cordes, des chaînes et de cadenas pendaient d'un grillage suspendu au plafond également.
Juste à côté, je reconnus la croix de Saint André, un pilori, un cheval en bois, et une sorte de machine sophistiquée que je ne compris pas à quoi elle pouvait bien servir. Pour finir, un banc étrange en métal était installé avec des parties en cuire rembourrées et des attaches et des anneaux étaient solidement accrochés sur les quatre côtés. Fascinée par ce décor, je sursautai quand la voix de Chris brisa le silence :
— Alors ? Pas trop déçue ?
— C'est parfait, exactement ce que je voulais.
Détaillant les meubles de plus près, je ne remarquai pas tout de suite mon mari qui scrutait les quatre recoins de la pièce en touchant un peu à tout.
— Que fais-tu ?
— Je vérifie qu'il n'y a pas de caméras planquées quelque part.
Oh ! Il se méfiait donc du type qui venait de nous accueillir.
— Je ne suis pas parano, fit-il en tâtonnant le fond d'une table rembourrée, juste prudent.
— Je comprends. On va se mettre à poil et avoir des rapports sexuels chez un inconnu, ça serait stupide de ne pas se méfier.
Chris craignait les sextapes depuis ce qu'Ayden lui avait fait, et moi-même je n'osais pas imaginer ce qui m'arriverait si on me filmait nue et en pleins ébats sexuels sans ma permission.
— Je crois que c'est bon, il n'y a rien.
Il me rejoignit de l'autre côté de la salle et posa ses mains sur mes hanches, me retournant doucement pour que je le regarde. Ses yeux bleus m'électrifièrent.
— Tu es sûre de vouloir le faire ?
— Oui, mon amour, absolument, confirmai-je avec assurance.
— Tu as des questions ? Des réticences ?
— Oui... la croix. Je respecte ma religion et je ne peux pas...
— Oui, je comprends. Pas la croix. Autre chose ?
— Le banc, là-bas, il est étrange, pointai-je le meuble.
— Le fameux banc à fessées, sourit-il malicieusement.
Ah ! Ça ressemble donc à ça. J'allais forcément y passer.
— Et cette machine, elle sert à quoi ? désignai-je l'instrument.
Un sourire diabolique trôna sur son visage. Je me pinçai les lèvres.
— C'est une fucking machine.
— Quoi ? m'écriai-je, horrifiée.
— N'aie pas peur, je doute qu'on l'utilise. Enfin... on verra bien.
Oh, mon Dieu. Rien que le nom de cet engin me tordait le ventre. Je n'étais pas du tout enthousiaste à l'idée qu'il l'expérimente sur moi.
— Tu te rappelles des safewords dont je t'ai parlé ?
Chris avait passé des heures à m'expliquer comment se passait ce genre de séance, et je l'avais écouté attentivement, ne voulant pas avoir de mauvaises surprises. J'avais aussi fait des petites recherches de mon côté, et les témoignages que j'avais lu étaient impressionnants.
— Oui, le vert pour continuer, l'orange pour ralentir et le rouge pour arrêter.
— Très bien. Au cas où tu seras bâillonnée et attachée, je te donnerai une cloche que tu devras secouer en cas de besoin, j'arrêterais et je t'écouterais.
— J'ai compris, Christopher, m'agaçai-je.
Il roula des yeux, enjoué par mon impatience.
— Je ne serai pas tendre avec toi, Isabella.
— Je ne veux pas que tu le sois.
Son regard commença à s'assombrir. J'avais chaud.
— Est-ce que je dois t'appeler monsieur et te vouvoyer ? demandai-je.
— Tu as mené ta petite enquête à ce que je vois.
— Je suis douée pour ça.
— Tu as envie de m'appeler monsieur ? fit-il sérieusement.
Je pouffai de rire, mais c'était plutôt un rire nerveux.
— Ce n'est pas rigolo, petite insolente. Je ne vais pas te traiter comme mon égale, je vais te rabaisser et te faire pleurer, et tu dois me respecter.
— Oui, bon, explique-moi comment je devrais m'adresser à toi dans ce cas !
— En règle générale, la relation BDSM est strictement formelle, même pour les couples. La soumise connaît sa place, elle doit respecter son dominant, et le vouvoyer. Elle doit dire « Monsieur » ou « Maître » à chaque réplique, et obéir sans discussion. Mais en ce qui nous concerne, je préfère qu'on reste nous-même pour cette première fois. On a beau être dans un donjon, tout ceci est juste un essai.
Je tortillai mes doigts.
— J'ai envie d'être une bonne soumise...
— Chérie, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise soumise. Chaque dominant à ses goûts et ses besoins, sa soumise doit le satisfaire pour espérer être récompensée en retour. Tu comprendras avec la pratique.
— D'accord, acquiesçai-je.
Il inspira profondément, puis recula, s'avançant lentement dans la pièce. Je le fixai, chancelante, attendant impatiemment qu'on commence.
— Déshabille-toi et à genoux près du lit, ordonna-t-il.
Un peu tremblotante, je m'exécutai, ôtant mes talons, ma robe et mes sous-vêtements. Je tressai nonchalamment mes longs cheveux pour ne pas qu'ils me gênent, puis m'agenouillai sur la moquette, les mains sur les cuisses et la tête baissée. Bien que mal à l'aise de me retrouver nue dans un endroit inconnu, mon intimité n'avait jamais été aussi humide.
Mon mari s'approcha lentement de moi, retirant son t-shirt au passage, et une fois à proximité de mon corps, il glissa sa main sur ma joue, la caressa quelques secondes avant de me brusquer en fourrant son index et son majeur dans ma bouche. Je les suçai sans qu'il ne me l'ait demandé, et le vis sourire.
— Enlève-moi mon pantalon.
J'obtempérai, déboutonnant son jean et baissant sa braguette. Je le lui tirai vers le bas, non sans mal à cause de ses doigts qui allaient et venaient dans ma bouche, me déconcentrant. La bosse qui se formait dans son boxer me ravit et je m'apprêtai à le lui enlever lorsqu'il recula brusquement.
— Je ne t'ai pas dit d'enlever mon boxer, fit-il durement.
Je déglutis.
— Debout.
Sa main quitta mon visage et il se débarrassa complétement de son pantalon et de ses chaussures, le temps que je me redressai. Il pointa le banc à fessées et mon corps se pétrifia. Ça commence fort.
— Chris...
— Tu as tes safewords, à part ça, je ne veux pas entendre un mot.
Relaxe Isabella. Tu savais ce qui t'attendait. Il t'avait prévenu.
Docile, je m'approchai du banc rouge pour m'y asseoir lorsqu'il commanda :
— Allonge-toi à plat ventre, les jambes pliées de chaque côté.
Je fis exactement ce qu'il me dit, en respirant lourdement. Une fois en position, je ne savais pas trop où mettre mes mains. Croisées sous ma poitrine ? Les bras ballants ? Au-dessus de la tête ?
— Arrête de t'agiter, gronda-t-il.
Je me figeai et il attrapa mes poignets pour les enfermer dans les sangles en cuir qu'il attacha fermement. Je restai allongée, ne pouvant plus bouger mes bras lorsqu'il s'attaqua à mes jambes. Il scella mes chevilles à l'identique de mes poignets, mais ne s'arrêta cependant pas là, et je le vis récupérer un martinet et une cravache. Mon cœur tambourina très fort.
— Lequel tu préfères ? me les présenta-t-il.
Quoi ? Il voulait que je choisisse ? Mais je ne savais même pas ce que ça faisait d'être frappée avec l'un de ces trucs. Le martinet était en latex, mais ses lanières paressaient douces, mais assez épaisses, et la cravache - comme celle qu'on utilise avec les chevaux - était moins impressionnante et ferait sûrement moins mal.
— La cravache...
— Ça sera le martinet alors, sourit-il narquoisement.
Putain. Il m'accorda un dernier regard implacable avant de me contourner pour se mettre derrière moi. Je retins ma respiration quand je sentis les lanières chatouiller mes fesses.
— Il y a deux formes de fessées. La première est érotique, comme celle que je t'ai donné la première fois. Elle sert à accroître le plaisir, à exciter. On utilise généralement le martinet, mais je préfère ma main, pour le contact peau à peau.
Ses doigts balayèrent la raie de mon cul et atterrirent entre mes jambes.
— La deuxième est éducative ou punitive. C'est un châtiment, pas un plaisir. Seuls les purs masochistes peuvent jouir en recevant ce genre de fessées. Désobéir, insulter, défier, provoquer... tout cela entraînerait de sévères conséquences. La cravache et le fouet sont idéaux, parce qu'ils font mal.
Je sursautai en sentant une tape légère de sa main sur ma croupe.
— Tu veux savoir quel genre de fessée je vais t'administrer ? Une fessée punitive. J'utiliserai le martinet parce que tu es novice.
— Mais... qu'est-ce que j'ai fait de mal ? protestai-je
— Je t'ai dit de m'enlever mon pantalon, si je voulais que tu me foutes à poils je t'aurais demandé de me déshabiller. Concentre-toi, et apprends à écouter, sinon tu ne pourras plus t'asseoir en sortant d'ici.
Seigneur. Il caressa ma peau délicatement, me laissant prendre goût à cette sensation agréable jusqu'à ce qu'il lève la main et rabattit sèchement le martinet sur mon postérieur. Je criai instantanément. Son coup était précis et maîtrisé, et la brûlure que je sentis sur ma peau fit crisper mes muscles.
Je serrai les dents, attendant le second coup, mais il ne venait pas. À la place, Chris caressa mes fesses désormais sensibles avec sa main, puis les palpa légèrement me faisant soupirer. Sa main libre revint à la hauteur de mon visage et il m'enfonça deux doigts dans la bouche. Sur le moment, j'avais envie de le mordre pour me venger, mais m'abstins de provoquer sa fureur. J'humidifiai à peine ses doigts avec ma salive qu'il les retira et les insinua entre mes fesses.
Mes yeux s'arrondirent et je gigotai sur le banc alors qu'il faisait céder les muscles serrés de mon anus. Il enfonça ses doigts et je subis ses va-et-vient frénétiques lorsqu'un deuxième coup de martinet me fit sursauter. J'étais totalement confuse. Je ne comprenais plus à quoi il jouait. D'un coup, il me frappait, et de l'autre, il stimulait mon anus. À un moment il fallait qu'il se décide de ce qu'il voulait faire de moi ; me torture ou me faire du bien.
— On va jouer à un petit jeu, entendis-je.
Encore un de ses jeux tordus...
— Je vais baiser ta petite chatte et je veux que tu repousses ton orgasme au maximum. Pendant cinq minutes, tu ne dois pas jouir. Si tu désobéis, tu seras punie, et si tu réussis à tenir, tu seras récompensée en me suçant. Tu as compris ?
Lui tailler une pipe fait partie des récompenses ? Quelle générosité !
— Oui, confirmai-je.
Sans perdre de temps, je l'entendis se débarrasser de son boxer, puis il saisit mes hanches pour les relever vers lui. Je jurai l'entendre cracher dans sa main et se caresser vite fait avant que sa queue ne glisse dans mon intimité trempée. J'émis un couinement haletant, émerveillée par la puissance de ce premier assaut.
— Chaude et mouillée, comme je les aime.
Il se retira avant de replonger plus loin, sans aucune tendresse, et je m'arc-boutai pour le sentir plus profondément. Il s'agrippa à mes hanches tout en me pilonnant énergiquement. Je fermai les yeux, tentant désespérément de me concentrer pour éviter de jouir rapidement, mais sa vitesse était démesurée, me poussant à gémir trop fort et à perdre la maîtrise de mon corps.
— Doucement... haletai-je.
Il ne m'écoutait pas, si ce n'était qu'il fit exprès d'y aller encore plus brutalement. J'avais l'impression que ça faisait une éternité qu'il ne m'avait pas baisée comme ça. C'était si bon. Si seulement je n'étais pas contrainte de repousser mon orgasme.
Je savais que je pouvais utiliser mes safewords en cas de besoin, mais je ne le ferais pas. Je voulais résister pour que Chris soit fier de moi et qu'il comprenne une fois pour toutes que j'étais apte à pratiquer ce genre de chose. Ce n'était qu'un orgasme après tout, je pouvais le contrôler... ou pas.
Mon bas-ventre se contracta brusquement et je lâchai un cri presque plaintif, dévoilant ma jouissance aux oreilles attentives de mon partenaire. Ce dernier se retira à la seconde, et s'inclina vers moi, caressant ma joue. Mes yeux arrivaient à peine à s'ouvrir pour rencontrer les siens.
— Dommage, encore deux petites minutes et tu aurais réussi, me nargua-t-il.
— C'est de ta faute ! Je t'ai dit de ralentir ! l'attaquai-je.
Son visage se ferma.
— Bravo, tu viens de gagner une punition supplémentaire pour ton insolence.
Merde. Je devrais m'excuser, mais j'étais trop fière pour perdre le peu d'amour-propre qui me restait. Je fus perplexe quand Chris me détacha et m'aida à me remettre sur pieds, bien que frivole. Il me tira au milieu de la pièce, et je restai silencieuse en le voyant remonter son boxer. Son sexe était très tendu, mais apparemment c'était le cadet de ses soucis pour le moment.
Il tira sur l'une des chaînes, la faisant glissa jusqu'à s'arrêter au-dessus de ma tête. Il attrapa mes deux bras, les leva en l'air, les écarta, et enferma mes poignets dans deux sangles accrochées à la chaîne. Il tira légèrement sur cette dernière et je paniquai à l'idée qu'il me suspende dans le vide.
Mes pieds touchaient heureusement encore le sol lorsqu'il coinça la chaîne grâce à l'engrenage mécanique pour qu'elle ne bouge plus. Mes bras m'étirèrent, mais je savais que cette douleur n'était rien comparée à ce qui m'attendait.
Sans m'adresser un regard, mon époux partit fouiller dans l'un des tiroirs de la commode, de l'autre côté du lit, et revint vers moi après avoir trouvé ce qu'il cherchait. Je m'affolai en découvrant deux petites pinces liées par une fine chaîne scintillante. Ciel, où comptait-il m'accrocher ce truc ?
— N'aie pas peur, comprit-il ma frousse, c'est pour tes seins.
— Ça va faire mal...
— Un peu au début, mais tu t'y habitueras.
Bordel non, je ne voulais pas m'y habituer !
Mes jambes se mirent à gigoter dès qu'il s'approcha de moi et prit l'un de mes seins en coupe.
— Ne bouge pas, m'ordonna-t-il.
Un « rouge » me brûlait les lèvres, mais je pris sur moi pour canaliser mes craintes. Chris savait ce qu'il faisait, il ne me fera rien d'insupportable. Il commença à faire rouler mes tétons tendus et sensibles entre ses doigts afin de me préparer à la pression plus accentuée des pinces. Je tentai de me pencher vers lui, appréciant la caresse, mais la chaîne m'en empêchait.
Je me mis à gémir et à me tortiller, déchirée entre ma volonté d'apaisement et mon envie de plus. Lorsque la première pince se referma sur mon téton durci, je gémis et plantai mes ongles dans les creux de mes paumes. Mon sang se gorgea autour de cet objet infernal et je ne souhaitais plus qu'une chose : l'enlever.
Chris m'observa attentivement, mais je ne le regardai pas, je me préparai mentalement à subit la même torture sur mon sein gauche. Un cri m'échappa quand ce fut le cas. Le brun caressa le contour de mes mamelons, comme pour apaiser ma douleur puis donna une chiquenaude aux pierres qui pendaient de la chaîne et celle-ci se balança, me tourmentant légèrement.
— Non... je t'en prie, le suppliai-je.
— D'accord, je te laisserai du temps pour t'y faire avant de te toucher.
Je soupirai de soulagement, ravalant les larmes qui menaçait d'inonder mes joues. Cependant, Chris ne me laissa pas de répit et récupéra un second accessoire que je ne parvins pas bien à voir, puis s'agenouilla devant moi ; son visage à la hauteur de ma vulve. Il écarta mes cuisses, et les palpa tendrement, me mettant en confiance, avant que je ne sente un métal froid pousser l'entrée de mon vagin.
J'étouffai le cri qui menaçait de m'échapper, et m'agitai, mais mon mari m'immobilisa avec sa main libre. Il continua de pousser en moi, de plus en plus profondément, et mon corps trahissait mon désarroi en s'enflammant et en réagissant favorablement à ce traitement.
Je sentis ses mouvements alternés, lents et circulaires, favorisant l'insertion de cet objet inconnu en moi. Il était long et froid, avec les bords incurvés, me laissant perplexe quant à son but précis. Peu à peu, mes parois vaginales se distendirent et s'écartèrent largement à mesure que Chris manipulait l'objet. Il était probablement équipé d'un mécanisme rotatif, peut-être une sorte de vis ou un dispositif similaire, destiné à m'ouvrir.
L'intimité de la situation éveillait en moi un mélange complexe d'émotions, oscillant entre la curiosité et une certaine vulnérabilité. Ce qui me troublait le plus, c'était que je ne ressentais aucune douleur, seulement de l'inconfort psychologique. Mon regard cherchait celui de Chris, espérant y trouver une réponse à mes questions muettes, mais son attention restait concentrée sur sa tâche. Il finit par se redresser, laissant mon intimité s'habituer à la présence du métal.
— Qu'est-ce que tu m'as fait ?
— Tu le sauras bien assez tôt, sourit-il narquoisement.
J'avais beau baisser la tête, je ne voyais rien et ça m'agaçait et me frustrait terriblement. Je faillis lâcher un râle en le voyant aller chercher autre chose, mais cette fois, cet accessoire ne m'était pas inconnu.
— Ouvre la bouche, bébé.
Une étincelle d'excitation illumina mon regard quand il glissa le plug en acier entre mes lèvres humides. Il était de forme ovale, petit de taille, mais assez large. Le socle à sa terminaison était décoré d'un bijou bleu. Je ne savais pas si c'était par hasard ou si Chris avait fait exprès de choisir cette couleur en particulier ; celle qu'on aimait tous les deux.
Je le suçai avec application et mon mari m'accompagna en manipulant les va-et-vient. On ne se lâchait pas du regard et je voyais ses pupilles se dilater tellement la luxure était à son comble. Il se mordit la lèvre avant de retirer le jouet de ma bouche, et vint s'agenouiller derrière moi. Dès que ses mains écartèrent mes lobes fessiers pour se donner un accès parfait, je me sentais aussi excitée qu'exposée.
Je suçai ma lèvre en gémissant quand il se mit à lécher mon anneau de chair. Ce simple contact m'apporta une décharge électrique des plus violentes. Un frisson agréable me noua le ventre. Il s'exerça un moment, détendant mes muscles, avant de remplacer sa langue par le plug lubrifié de ma salive.
Avec précaution, il l'appuya contre mon orifice. Je me détendis et laissai entrer le jouet qui me pénétra avec facilité. Je ressentis une légère gêne, puis, la sensation exquise de l'intrusion se fit dominante et mon plaisir s'en décupla. Mes parois serrées palpitèrent autour du plug, et l'impression de possession s'accentuera lorsqu'il se frotta contre l'objet inconnu dans mon vagin, seulement séparés d'une fine membrane.
J'étais doublement pénétrée.
— Parfait, l'entendis-je murmurer avant d'embrasser mon épaule.
Je le regardai retourner fouiller dans le tiroir, me laissant m'interroger sur ce qu'il pourrait me faire d'autres, et j'obtins rapidement ma réponse quand il revint avec un gag-ball. J'étirai alors les mâchoires sans riposter et il me glissa le bâillon dans la bouche avant d'attacher les sangles à l'arrière de ma tête.
— Encore une dernière chose et je pourrais enfin te punir comme il se doit.
Tout ça, n'était pas une punition suffisante pour lui ? Rien que les pinces me faisaient un mal de chien ! Sous mon regard surpris, il sortit un grand miroir, dissimulé au fond de la pièce et le posa devant moi, à trois mètres à peine de mon corps attaché. Quand il se décala sur le côté, je hoquetai face à mon propre reflet.
— Regarde comme tu es belle, bébé, susurra-t-il.
Belle, je ne sais pas, mais scandaleusement perverse, oui. J'avais une vue déroutante sur mon corps nu, mes bras attachés, ma bouche bâillonnée, mes seins pincés et finalement... mon sexe. Je ne pouvais toujours rien voir et par conséquent, je m'agitais dans tous les sens en pliant les jambes, mais je ne réussis qu'à avoir encore plus mal aux bras.
— Tu veux voir ta chatte, c'est ça ? comprit-il ma détresse.
Je hochai positivement la tête, et enjoué, il se glissa derrière moi. De ses grandes mains, il souleva mes cuisses et je les écartai moi-même pour avoir un meilleur angle de vue. Et c'était avec horreur que je découvris une sorte d'anneau métallique de largeur importante qui écartait mes chairs vaginales et offrait une vue imprenable sur cette partie profonde de mon corps.
Mon sexe n'était plus qu'un gouffre pourpre, exposé comme jamais, et le bijou bleu entre mes fesses étincelait dans le reflet de la glace. Je lâchai des cris étouffés par le bâillon qui insupportaient mon partenaire et il me lâcha doucement, me laissant reprendre ma position précédente. Je le fusillai du regard.
— Arrête de rouspéter, Isabella, c'est comme un spéculum, ce n'est pas douloureux. Et n'oublie pas que c'est toi qui as voulu tout ça. Ce soir, tu es à moi en tant que soumise et je peux faire absolument tout ce que je veux de ton corps. Je le décore, je l'écartèle et je le torture comme je le souhaite, pour ma propre satisfaction.
Que ça me plaise ou non, il avait raison.
— Est-ce que je me suis bien fais comprendre ? fit-il plus durement.
Je hochai docilement la tête.
— Bien. Je vais quand-même faire quelque chose avec tes jambes, dit-il en balayant mon corps de son regard sévère. Je ne te fais pas confiance pour rester immobile.
Il s'éloigna, et au retour, il m'attacha les chevilles à ce qui semblait être une barre d'écartement. Je ne me débattais pas. Ainsi offerte, je frétillais d'excitation. J'étais impatiente qu'il me fasse toutes les choses obscènes dont il brûlait d'envie.
— Regarde-toi, nue et écartelée. Magnifique.
Son haleine tiède me chatouilla l'oreille et ma peau se hérissa. J'étais incapable de détourner mes yeux de ma propre image que me revoyait le miroir.
— Tous les dominants du monde auraient de bonnes raisons de m'envier.
Sa voix rauque m'envoûtait. Elle était à la fois lascive et tyrannique.
— Parce que tu es à moi.
Je ne voulais appartenir à personne d'autre, de toute manière.
— Tu es faite pour moi, continua-t-il.
Son nez s'enfouit dans mes cheveux et je le sentis inspirer mon parfum. Je mourrais d'envie de l'embrasser.
— Si tu tiens bon jusqu'au bout de cette séance, ça ne fera que le confirmer.
J'espérais de tout cœur pouvoir tenir, car j'étais déterminée à lui prouver qu'on était des âmes-sœurs. On est fait l'un pour l'autre, c'est une évidence.
— Reprenons, fit-il en reculant d'un pas. Pour ta punition, tu auras dix coups de martinet pour avoir joui, et dix autres avec la cravache, pour ton insolence. Tous uniquement sur tes fesses. N'oublie pas de secouer la cloche, comme je te l'ai dit, en cas de besoin.
J'opinai du chef en accrochant ses yeux assombris. Il fit par rompre notre contact visuel en allant récupérer la fameuse petite cloche qu'il glissa dans ma main, ainsi que les deux instruments de torture, qu'il posa par terre, sur la moquette.
Il prit en premier lieu le martinet et vint se placer derrière moi. Je retins mon souffle. Ses grandes mains malaxèrent quelques secondes mes fesses, les écartèrent l'une de l'autre, les palpèrent, les pincèrent, comme s'il était en train d'évaluer une marchandise... puis, plus rien.
Son corps se détacha du mien, et j'arrivais à peine à inspirer profondément que le premier coup atterrit sur mon cul. Comme tout à l'heure, la brûlure était insupportable au début, m'obligeant à crier à travers la boule. En plus, avec les frottements du jouet anal en moi, c'était pire. Le deuxième coup fut plus intense, le troisième plus violent. Au fur et à mesure que les attaques se succédèrent, la douleur s'apaisa, grâce à ma peau qui chauffait.
Les larmes me piquèrent les yeux et ma gorge devint sèche à cause de mes cris. Je sentais ma salive dégouliner, mais je n'arrivais pas à m'essuyer, ayant les bras engourdis. Mes seins endoloris se trémoussaient et les pinces bougèrent à chaque nouvel assaut. Seul mon entrejambe était tranquille, à part que l'objet inséré en moi me dérangeait psychologiquement.
Néanmoins, j'arrivais à ressentir un certain plaisir en me faisant punir et frapper de la sorte. Mon entrejambe était en feu, et pulsait à un tel point que je sentais du liquide couler entre mes cuisses. Je me sentais honteuse de ressentir cela. Suis-je masochiste, finalement ?
— La cravache maintenant, l'entendis-je dire après qu'il ait donné le dernier coup de martinet.
Il récupéra le nouvel instrument et vint me faire face. En me regardant droit dans les yeux, il passa la claquette froide sur ma joue et glissa lentement sur mes clavicules, puis sur mes seins. Mes yeux s'agrandirent comme des soucoupes, redoutant le pire, mais il ne fit rien, se contentant de me caresser très délicatement. Il descendit sur mon ventre puis sur mon mont vénus. Il frotta l'extrémité contre mon clitoris et je gémis involontairement.
— Tu sais ce que j'ai envie de te faire ? J'ai envie de fouetter chaque petite parcelle de ton corps, de zébrer ta peau de belles marques rouges ensanglantées, et de te voir suffoquer, chialer, crier... jusqu'à tomber dans les pommes.
Oh, mon Dieu...
— Mais ça rentrerait dans la catégorie hard du BDSM et ce soir, on va se contenter du soft. Peut-être qu'un beau jour tu seras prête pour ça, je sais que tu en as le potentiel. En-tout-cas, je te remercie pour ce merveilleux cadeau, bébé ; de t'offrir à moi comme ça. Je n'aurais jamais fait ça avec toi si tu n'avais pas insisté, et heureusement que tu l'as fait... Putain, je prends mon pied, tu n'as même pas idée !
Je ne savais plus ce qui était le plus bouleversant, le fait qu'il désire secrètement me fouetter jusqu'à évanouissement ou bien le fait qu'il soit aussi sentimental après avoir martyrisé mes fesses à coups de martinet ?
— Bref, on continue ?
J'acquiesçai. Derrière moi, il fit scrupuleusement dérouler la cravache sur mon dos, me faisant frissonner, puis s'arrêta sur mes fesses. Il éloigna légèrement le bâton avant de le rabattre sèchement sur ma peau. Je tremblai entièrement sous cette attaque. À la différence du martinet, la cravache était plus ferme, plus plate, plus piquante. La douleur était plus vive et je me sentais conne d'avoir cru que cet instrument était moins impressionnant que l'autre.
Ses mouvements étaient souples et fluides, comme s'il avait fait cela toute sa vie. Il alterna entre mes lobes, qui devaient avoir pris une teinte bien rose à présent. Mon anus se contractait autour du plug par intermittence. Je me tendais et gémissais de plus en plus fort. Les larmes ruisselaient sur mes joues sans que je ne puisse les retenir plus longtemps. Tout mon corps était pris dans un tourbillon infini d'amertume et de volupté. J'éprouvais un bien-être impur en me faisant malmener. La douleur était exquise, la brûlure très stimulante.
La cravache mordit mes fesses plus durement et mon corps réagit de lui-même. Oui, encore. Mon dos se courba, rapprochant encore plus mes fesses de mon partenaire ce qui semblait le surprendre, à en croire son grognement de frustration. Ses chocs furent plus douloureux, brûlant foncièrement mes entailles. Oui ! Plus fort ! La claquette me cingla la peau et il n'était plus question de douleur, mais de manque. J'en voulais encore.
Au neuvième coup, je me crispai, mes yeux s'élargirent, mes muscles se contractèrent et au dixième, quelque chose d'incroyable se produit, me laissant stupéfaite mais pas autant que mon mari : je venais de jouir.
— Putain de merde, l'entendis-je jurer entre ses dents.
Je reprenais difficilement mon souffle, la tête tombante sur le côté, et avec mes yeux demi-clos et floués de larmes, j'aperçus Chris qui se plantait devant moi, la cravache fermement serrée dans son poing. Il avait les yeux exorbités et me fixait comme si je venais d'une autre planète. Son regard descendit indiscrètement entre mes cuisses, et il découvrit la substance naturelle qui s'écoulait de mon intimité à n'en plus finir. Je rougis fortement.
— Tu l'as fait... tu as eu un orgasme !
Pourquoi est-il si choqué ? C'est une mauvaise chose que j'aie joui ?
— Ce n'est pas encore le subspace, mais tu y es presque. C'est incroyable.
Il n'était pas déçu, il était époustouflé. Et fier. Oui, il était fier de moi. Je le voyais dans ses yeux.
J'étais toujours bâillonnée et incapable de faire la conversation, alors mon mari ne tarda pas à baisser la chaîne et j'abaissai les bras difficilement. Il détacha ensuite mes chevilles et mes poignets. Je les massai, et tentai de faire un pas en avant mais perdis l'équilibre et faillis tomber s'il ne m'avait pas rattrapé à temps.
— Doucement mon amour, tu es encore sous le choc.
Il m'enleva le gag-ball, et je me dépêchai d'essuyer ma bouche. Mes yeux se posèrent ensuite sur mes mamelons.
— Les pinces te gênent ?
— Oui, répondis-je d'une petite voix.
— Je veux que tu les gardes jusqu'à la fin de la séance, et si c'est trop dur pour toi, je te les enlèverai quand tu auras dit ton code couleur.
— D'accord, baissai-je les yeux.
Il prit mon visage en coupe, et posa ses lèvres sur les miennes. Je profitai de son baiser qui me calma. Je ne réalisai pas encore ce qui venait de se passer.
— Je t'aime, ne l'oublie jamais, me chuchota-t-il.
— Je t'aime aussi...
Souriant, il recolla nos bouches pendant une longue minute.
— Je suis fier de toi, tu as supporté la cravache et le martinet, et en bonus, tu as joui. Tu as mérité ta récompense.
Aussitôt, il baissa son boxer, libérant son sexe gorgé de sang, et sans me poser de questions, je m'agenouillai devant lui, non sans grimacer à cause de mon postérieur cuisant et du plug qui massait mes muscles internes, sans parler de l'autre truc qui maintenant mon vagin ouvert.
J'enroulai l'une de mes mains autour de sa base pendant que je rapprochai mes lèvres de l'extrémité. Je baisai son gland, le léchai mielleusement, puis l'enfonçai dans ma bouche. Chris empoigna mes cheveux, bloquant ma tête, et grogna quand je le pris entièrement dans ma gorge, me cognant à ses bourses.
— Oh... tu es si bonne...
Sentant l'air me manquer, je me retirai à moitié et il me laissa faire. À peine eus-je inspiré par nez qu'il donna un coup de rein violent, rentrant tout son calibre en moi. Je détendis ma gorge du mieux que je pus, ignorant ma nausée.
— Putain... tu aimes que je te baise la bouche ? Hein, bébé ?
C'était réellement ce qu'il était en train de faire ; il me baise la bouche. Sa queue rentrait et sortait de mon gosier d'une intensité folle. Je fermai les yeux, ravalant mes larmes et le laissant manipuler le rythme. Il était brutal et rapide, mais il n'avait pas perdu le contrôle pour autant. Il m'observait attentivement et cela suffisait à me rassurer.
— Ça suffit, me stoppa-t-il.
Il lâcha mes cheveux et je recrachai sa verge. Je repris mon souffle en la regardant défier la gravité, trempée de ma salive.
— Lèche mes couilles, ordonna-t-il en se caressant et en pointant son sexe vers le haut pour me laisser de la place.
Je penchai la tête et sortis la langue. Je fis rouler la surface chaude et humide sur la peau fripée de son scrotum. Ses bourses étaient gonflées et remplies à ras bord, alors je les lapai et les suçai dans ma bouche. Je gémissais pour lui montrer à quel point j'aimais ça.
J'adore le goûter et le gâter.
— Regarde-moi.
Je levai les yeux vers lui, sans cesser de faire l'amour à son paquet d'une tendresse exagérée. Il se branla plus vite, le regard voilé de désir.
— Je suis très tenté d'éjaculer sur ton visage.
Qu'il le fasse, au point où j'en étais, ça ne serait pas le pire.
— Mais je veux venir dans ton cul.
Tout ce qu'on avait fait jusqu'au-là n'était qu'un échauffement pour lui...