Mélandrie Tome 2 : Le plan dé...

By sirfalas

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/!\ Attention, ceci est le tome 2 de l'histoire de Mélandrie. Il est fortement conseillé d'avoir lu le tome 1... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25

Chapitre 12

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By sirfalas

 Si la situation au palais avait été tendue entre Mélandrie et Anidanya à cause de ses suspicions, l'arrivée de Bahia avait totalement changé la donne, à tel point que la maîtresse du palais en était méconnaissable. Assise avec elles autour d'un thé, la jeune démone avait l'impression d'être en présence de deux tantes dont l'une, la succube, l'appréciait tout particulièrement.

Si les sujets de conversation étaient divers, ils tournaient majoritairement autour du travail de chacune d'elles. Contrairement à ce qu'elle avait entendu jusque-là, Anidanya était très impliquée dans la gestion des terres. Mélandrie apprit ainsi que le prince était parti régler un conflit entre deux villages. Celui-ci avait débuté avec un simple impayé et s'était envenimé avec le temps.

Pour qu'elle ne se sente pas mise de côté, les deux femmes demandaient souvent à Mélandrie son avis sur le sujet abordé, cependant, elle ne s'y connaissait que très peu dans ces domaines et ses réponses étaient souvent bien naïves. Si cela exaspérait quelque peu Anidanya, Bahia, elle, trouvait cette innocence très mignonne.

Ce comportement amusé et protecteur donnait l'impression à Mélandrie que Bahia l'avait toujours connue. Elle la voyait sans doute encore comme le bébé qu'elle avait du garder jusqu'à ce que sa mère vienne la reprendre.

Toutes trois mangèrent ensemble lorsque l'heure du repas fut arrivée, puis passèrent la journée non pas enfermées dans le petit salon, mais à l'extérieur. La jeune démone y découvrit d'ailleurs un nouveau jardin.

Celui par lequel on y accédait par le chemin du milieu après la fontaine ressemblait déjà plus aux jardins humains. Les parterres de fleurs étaient clairement dessinés et les associations de couleurs réfléchies. Plusieurs petits chemins permettaient de s'y balader et, au centre, un kiosque avait été construit pour accueillir les personnes qui voulaient s'y installer.

Pour cette après-midi, les discussions furent moins sérieuses et axées sur les dernières nouveautés au palais ainsi que chez Bahia, principalement en terme de décoration. Mélandrie s'y sentit d'ailleurs plus à l'aise que pour les sujets tels que la gestion du territoire vu qu'elle pouvait y apporter ses idées et son expérience du plan humain.

Ce n'est que le soir venu que la succube les quitta. La jeune démone et Anidanya la raccompagnant jusqu'à la porte du palais.

— Si l'envie t'en prend, n'hésite pas à passer me voir, tu seras la bienvenue chez moi, annonça-t-elle à l'intention de Mélandrie.

— Je n'y manquerai pas, sourit-elle. J'aimerais discuter plus amplement de ce dont nous avons parlé ce matin.

Après un signe de la main, Bahia fit volte-face et s'éloigna. En peu de temps, elle se retrouva entourée de deux colosses, ce qui inquiéta quelque peu la jeune démone. Malgré tout, elle se rendit rapidement compte qu'ils n'étaient pas là pour lui faire du mal, mais au contraire pour l'escorter. Les passants s'écartaient d'ailleurs lorsqu'elle s'approchait d'eux, signe qu'elle était loin d'être n'importe qui et qu'elle était crainte.

— Je ne sais pas ce qu'elle a fait pour vous, mais vous devez avoir une confiance aveugle en elle, commenta Mélandrie.

— Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

— Tout simplement parce qu'à peu près à la même heure hier, vous tentiez de me noyer et qu'un simple mot de sa part vous a fait changer d'idée sur moi.

— Disons simplement que si ma vie dépendait d'une personne, je la remettrait soit à Amyr, soit à elle. Cela m'est déjà arrivé et, comme tu peux le voir, je suis toujours là. Et toi ? Comment se fait-il qu'elle se soit portée garante ?

— Tout ce que je peux dire, c'est qu'elle connaissait ma mère.

— Je vois... ce monde est petit.

— Je pense surtout que c'est l'influence de Bahia qui est grande. De ce que j'ai compris, sa réputation a fait le tour du plan.

— Presque tout le monde sait qu'il faut s'adresser à elle si l'on a besoin de quelque chose et les moyens de se payer ses services, confirma la maîtresse du palais. Elle est si influente que même les rois démons en appellent parfois à elle. Si elle s'est installée ici, c'est parce que le système monétaire instauré par Amyr fait qu'il y a bien plus de demandes ici qu'autre part. Enfin bref, tu devrais aller voir Kimiri. Je pense qu'il s'inquiète pour toi.

— Oui. J'espère qu'il n'a pas fait sauter le laboratoire, se moqua gentiment la jeune démone.

— Une dernière chose. Soit prête demain à la première heure pour ta leçon d'escrime.

— D'accord, je serai là à l'aube, sourit Mélandrie.

Quittant le parvis du palais pour rentrer à l'intérieur, la jeune démone se rendit jusqu'au laboratoire d'alchimie. Là, elle retrouva plusieurs alchimistes en plein travail et, sur un poste au fond, Kimiri qui semblait se débattre avec un ingrédient particulièrement coriace et élastique qui s'aplatissait au lieu de se sectionner lorsqu'il appuyait dessus avec son couteau..

— Alors ? Ta journée s'est bien passée ? questionna-t-elle en s'approchant de lui.

— Mel ! Toi aller bien ? Méchante Bahia pas faire mal à toi ?

— Je vais bien et tout est arrangé, lui assura-t-elle avec un large sourire. Et toi ?

— Moi beaucoup appris et faire cinq potions. Mais dernière potion difficile.

— Tu veux que je t'aide ?

D'un hochement sec de la tête, le petit démon répondit que oui, il voulait bien de son aide. Pour ne pas faire de bêtise, Mélandrie prit un temps pour lire la recette qu'il avait choisie. La potion était d'un autre niveau que celles qu'ils avaient préparées la veille et demandait bien plus d'ingrédients rares.

— Ils t'ont laissé te servir dans leur stock ? s'étonna-t-elle.

— Nous lui avons d'abord donné des potions plus faciles mais que nous devons souvent produire, expliqua un alchimiste qui travaillait à la table d'à côté. Ses préparations vont être utilisées au même titre que les nôtres, donc il peut se servir dans la réserve. Celle-ci est un peu plus complexe, mais nous sommes là s'il a des difficultés.

— Merci de prendre de votre temps pour lui enseigner votre métier, répondit-elle en s'inclinant devant l'alchimiste avant de se tourner vers Kimiri. Bon, où en étais-tu ?

— Là, dit-il en pointant du doigt l'une des étapes inscrites sur le livre.

Après avoir parcouru les étapes déjà passées, la jeune démone aida son ami à la découpe de l'ingrédient récalcitrant en lui montrant comment le couper facilement, puis l'assista pour la suite. Une fois la potion terminée, tous deux l'entreposèrent dans la caisse qui était réservée à ce genre de breuvage, puis quittèrent le laboratoire.

Un instant, la jeune démone s'inquiéta pour sa robe. Heureusement, elle n'était pas restée assez longtemps pour que les odeurs s'y imprègnent. On ne pouvait cependant pas en dire de même pour Kimiri qui y avait passé la journée.

— Tu as des affaires de rechange ? questionna-t-elle.

— Elles dans ma cabane, répondit-il avec une pointe de tristesse dans sa voix.

— Je suis désolée. Et si nous allions en acheter de nouvelles demain ?

— Ça important ?

En considérant qu'il portait les mêmes vêtements imprégnés de l'odeur du laboratoire depuis trois jours et qu'elle n'avait aucune envie de le voir nu à longueur de journée, oui, cela avait de l'importance, pensa-t-elle

— Ça ne te plairait pas d'avoir des habits plus beaux ? Tu essayais mes robes avant-hier, mais imagine-toi dans des vêtements comme ceux du prince.

— Ça plus confortable que robes ?

— Moins contraignant en tout cas, répondit-elle. Des habits comme ceux du prince gênent moins dans les mouvements.

— Alors moi vouloir ça !

Si la perspective de le revoir en robe la faisait rire intérieurement, elle ne pouvait pas non plus s'empêcher de penser que ce genre d'habits féminins ne l'aiderait pas. Il était déjà du genre à se faire bousculer, alors rajouter cela n'allait qu'accentuer les moqueries des autres démons. Des habits masculins étaient définitivement ce qu'il lui fallait.

— Au fait, tu sais où se trouve Wisha ? Je ne l'ai pas vu depuis hier midi, questionna-t-elle.

— Lui très libre. Des fois, lui partir des jours et revenir sans personne savoir où lui était.

— Et il ne cause pas de problème ? J'ai entendu dire qu'il était plutôt agressif avec les autres personnes.

— Lui pas devoir aller côté ville, répondit-il en haussant les épaules.

Continuant à discuter, Mélandrie et Kimiri retournèrent dans la chambre. La jeune démone expliqua alors à son ami le déroulement de sa journée et surtout sa rencontre avec Bahia ainsi que ce qui en avait découlé.

À chaque fois qu'elle prononçait le nom de la succube, Mélandrie remarqua que le petit démon tirait la langue et faisait une grimace comme s'il avait mangé quelque chose de trop amère. Après ce qu'elle lui avait fait, il n'y avait rien d'étonnant à ce qu'il réagisse comme ça, mais elle ne pouvait pas nier non plus qu'elle lui avait été d'un grand secours.

Kimiri voulait principalement savoir si elle était hors de danger avec les menaces proférées par Anidanya, mais dès qu'il sut qu'elle n'avait plus rien à craindre et qu'elle aborda les sujets plus légers, la jeune démone le vit se désintéresser de leur discussion.

Ne voulant pas parler dans le vent, Mélandrie proposa plutôt de discuter des potions qu'il avait dû faire tout au long de la journée. Son intérêt refit soudainement surface et le petit démon commença à parler avec passion des breuvages qu'il avait concocté. Son récit était confus et il s'emmêlait bien souvent dans ses explications, ce qui amusait son amie. Vu les descriptions qu'il donnait, parlant d'une potion, puis se souvenant que ce qu'il décrivait était en fait l'étape d'une autre, il n'était clairement pas prêt de s'affranchir des recettes.

Au moins, il n'avait pas causé de catastrophe pendant son absence et les autres alchimistes semblaient contents de son travail. La jeune démone avait donc hâte que le prince revienne pour lui faire part de cela et démontrer que Kimiri n'était pas un incapable en alchimie et que les catastrophes qu'il avait commis ne devaient être dues qu'à des malentendus... Du moins certaines d'entre elles.

— Bon, je vais me coucher, annonça-t-elle finalement alors que la nuit était tombée depuis déjà plusieurs heures. Même si le concept de repos n'a que peu de sens ici, je veux être en pleine forme pour demain.

— Pour acheter vêtements à moi ? s'étonna Kimiri.

— Non, rit la jeune démone. Anidanya a accepté de m'entraîner à l'escrime et au développement de mes pouvoirs. Nous irons t'acheter des vêtements demain après-midi.

À ces mots, Mélandrie partit derrière le paravent pour enfiler sa robe de nuit, puis se glissa dans son lit. Malgré les odeurs caractéristiques des laboratoires d'alchimies que dégageait son ami, cela ne l'empêcha pas de trouver le sommeil. Après tout, elle avait passé la grande majorité de sa vie avec une chambre attenante à un tel laboratoire. Ça n'était pas quelques odeurs, bien que désagréables, qui allaient l'empêcher de faire quoi que ce soit et surtout pas dormir.

Contrairement au jour précédent où elle n'avait pas dormi de la nuit, la jeune démone resta plongée dans ses songes jusqu'à ce que le bruit de quelqu'un frappant à la porte ne la réveille. Émergeant difficilement, Mélandrie invita la personne à entrer et vit, une nouvelle fois, Augustin entrer dans la chambre.

— Bien le bonjour mademoiselle. Ma maîtresse m'a chargé de vous amener des affaires pour aujourd'hui.

— Des affaires ? Pour quoi faire ? questionna-t-elle, encore à moitié dans le brouillard.

— De ce que j'ai compris, ma maîtresse vous attend à l'extérieur pour un certain entraînement.

— Ah oui... L'entraînement... posez ça sur la table... Merci.

Tandis qu'elle reposait sa tête sur l'oreiller et n'était visiblement pas prête de se lever, la jeune démone suivit du regard le serviteur avec les yeux à demi-clos. Augustin déposa les affaires sur la table comme elle l'avait demandé, puis se dirigea vers la fenêtre qu'il ouvrit en grand. Cette chose faite, le majordome repartit et referma la porte derrière lui.

Alors que ses yeux se refermaient peu à peu et l'invitaient à finir sa nuit, Mélandrie se sentit être secouée.

— Toi lever ! Dame Anidanya pas contente si toi arriver en retard.

Pour toute réponse, le petit démon n'eut qu'un grognement accompagné d'un simple geste qui avait pour unique but de remonter la couverture sur ses épaules. Y allant à deux mains cette fois-ci, Kimiri la secoua avec plus de force pour la réveiller.

— toi lever ! répéta-t-il.

À force de la secouer avec de plus en plus d'insistance, Mélandrie finit par basculer du lit et, dans un cri de surprise, s'écrasa par terre de tout son long.

— C'est bon, j'ai compris, tu veux le lit pour toi tout seul ! accusa-t-elle en se frottant le crâne.

— Ça pas vrai ! se défendit-il. Moi désolé, mais toi devoir lever !

Tout en grommelant, la jeune démone alla prendre ses affaires sur la table et se rendit derrière le paravent pour se changer. Elle commença à bien émerger de son état ensommeillé en se passant un coup d'eau sur le visage. Pour finir, Mélandrie se brossa rapidement les cheveux, puis se dirigea vers la porte.

— Moi désolé, s'excusa Kimiri depuis le lit.

— Non, c'est moi qui suis désolée. Je n'aurai pas dû te crier dessus. Merci de m'avoir tirée du lit.

— Toi bien t'amuser ! souhaita-t-il.

— Je ne sais pas si je vais m'amuser, j'en doute même, mais merci, sourit-elle avant de sortir.

Sans perdre un instant de plus et ainsi éviter de se prendre de reproches de la part de la maîtresse de maison, la jeune démone descendit au rez-de-chaussée et sortit du palais côté jardins. Devant l'allée qui menait à la fontaine, Anidanya attendait avec deux épées en main. Sans dire un mot, l'ancienne ange fit un signe de tête sur le côté pour lui demander de la suivre.

Leurs pas les menèrent à un terrain de terre rouge sur le côté du palais. Celui-ci était recouvert de traces de pas et présageait que beaucoup de personnes foulaient cet endroit. Bien qu'elle n'y connaisse rien, au vu de certaines d'entre elles, cet endroit devait servir de cour d'entraînement pour les serviteurs du prince tels que ceux qui l'accompagnaient pour régler le conflit entre deux villages.

— Tu as déjà manié une épée ? demanda-t-elle en lui tendant une arme.

— J'ai appris les bases avec un maître d'armes humain lorsque je me trouvais sur le plan mortel, répondit-elle.

— Dans ce cas, nous allons commencer par un combat pour nous échauffer. Comme ça, je pourrais juger de ton niveau.

— Et si je gagne, j'ai le droit à quoi ? rit la jeune démone.

— Tu es bien présomptueuse de tes compétences ma petite.

— Si je gagne, vous me révélez pourquoi le prince me traite avec tant de gentillesse, continua-t-elle avec un large sourire.

— Comme tu voudras. Prête ?

— Prête, affirma la jeune démone en se mettant en garde.

En un instant, avant qu'elle n'ait pu ne serait-ce que cligner des yeux, Mélandrie se retrouva par terre. Son épée avait volé à plusieurs mètres d'elle et celle d'Anidanya était pointée sur sa gorge.

— Leçon numéro une. l'humilité.

— Vous auriez au moins pu faire semblant de me laisser une chance, grimaça-t-elle.

— Faire croire à son adversaire qu'il a ses chances alors que non est un profond manque de respect.

— Comment voulez-vous que je progresse si vous me mettez à terre avant même que je m'en aperçoive ? L'entraînement va se résumer à ça ? Vous qui me mettez à terre ?

— Nous n'avons même pas commencé et tu te plains déjà, souffla l'ancienne ange.

— Je ne me plains pas, contredit la jeune démone. J'expose juste un fait. Et puis, si vous avez fait ça par rapport à ce que je vous ai dit, je plaisantais, évidemment. Je sais très bien que je n'ai aucune chance de vous battre dans un combat réel.

— Au moins tu es lucide, sourit la maîtresse du palais en lui tendant la main pour l'aider à se relever. Et pour ta question, ne t'en fais pas, je vais y aller plus doucement. Pas par manque de respect, mais parce que c'est un entraînement. Par contre, je te préviens, je serai sans doute plus dure et exigeante que le maître d'armes humain qui t'a formé.

Si elle pensait être la plus dure de ses instructeurs, elle se trompait lourdement, pensa Mélandrie. La jeune démone se rappelait encore du soit disant entraînement avec son père où, en une fraction de seconde, il l'avait faite tomber dans l'inconscience pendant plusieurs jours. En la mettant juste à terre, elle venait de prouver qu'elle était moins dure que lui.

— Reprenons plus doucement cette fois-ci, annonça l'ancienne ange une fois Mélandrie relevée.

Contrairement au premier affrontement, Anydania la laissa porter le premier coup, puis se contenta de rester sur une posture défensive pour parer chacun de ses assauts. Quoi que la jeune démone fasse, elle avait l'impression que son adversaire lisait en elle. Pire, avant qu'elle ne se repositionne, la posture d'Anidanya était parfaite pour parer le prochain coup. Elle avait l'impression qu'elle lisait en elle. Même plus. Elle savait avant elle quelle attaque elle allait porter.

— On peut s'arrêter là, décida Anidanya après cinq minutes sans avoir été touchée. Pour ce qui est de l'attaque, tu as un début de base.

Un début de base, mais pas des bases, se désola la jeune démone. Elle qui croyait avoir bien progressé avec le maître d'armes se retrouvait face à la réalité. Elle savait à peu près tenir correctement son épée, mais cela s'arrêtait là.

— À présent, passons à la défense. Je vais y aller doucement et complexifier petit à petit pour voir jusqu'où tu peux aller. Tu as le droit de contre-attaquer, mais uniquement pour me repousser, pas pour tenter de reprendre l'ascendant. Compris ?

— Oui, répondit-elle en se remettant en garde.

Dans un premier temps lents et prévisibles, les coups donnés par Anidanya se furent de plus en plus rapides. À chacun de ses mouvements, les lames s'entrechoquaient, si bien que la jeune démone en déduisit qu'elle n'était pas encore arrivée au niveau de subir des feintes.

Petit à petit, elle se sentit être dépassée par la vitesse de son adversaire et, plutôt que de camper sur ses positions, commença à céder du terrain. Ces échanges durèrent quelques minutes jusqu'à ce qu'un faux pas et un coup plus puissant que prévu ne lui fassent perdre l'équilibre.

Une nouvelle fois, Mélandrie se retrouva par terre, son épée hors de portée et la pointe de celle d'Anidanya juste sous son menton.

— Par les quatre rois démons, mais que faites vous ? s'horrifia une voix au loin.

Accourant vers eux, le prince démon avait les yeux exorbités par l'inquiétude. S'il venait tout juste d'arriver, cela devait lui faire bizarre de voir sa femme pointer une épée en direction de la gorge de son invitée.

— Ma chère, ne faites pas de mal à notre invitée voyons !

— Vous vous méprenez, la défendit Mélandrie. Elle ne s'en prend pas à moi, elle a accepté de m'entraîner à l'escrime.

— Oh... Vraiment ?

— Nous venons tout juste de commencer sa première leçon. J'étais en train d'évaluer ses capacités.

— Dans ce cas, veuillez m'excuser de vous avoir interrompues.

— Ça n'est rien. De toute façon, nous n'allions pas tarder à avoir un autre élément perturbateur.

Suivant son regard, Mélandrie aperçut une masse noire au loin qui grossissait de plus en plus à mesure qu'elle approchait. Rapidement, la jeune démone reconnut le chien démoniaque qui courrait dans sa direction. Plus il approchait et plus elle pensait à une chose. Il ne semblait pas du tout ralentir sa course et fonçait droit sur elle alors qu'elle était encore à terre.

— Wisha... Wisha, non ! Wish...

Trop tard. Elle n'avait pas eu le temps de se relever. Le chien démoniaque s'était jeté sur elle et la barbouillait de bave à grands renforts de coups de langue. Elle avait beau se débattre, la bête posée sur elle était bien trop massive pour qu'elle puisse s'en dégager. Elle ne pouvait pas non plus protester car incapable d'ouvrir la bouche avec les assauts incessants de la bête.

Finalement, vaincue par le chien démoniaque, Mélandrie abandonna le combat et se laissa faire devant l'hilarité du prince et de sa compagne qui ne pensèrent même pas un instant à lui venir en aide.

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