2. Un Agent en Tenue Collante

By LauraScala

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Dans cette mission, deux choses contraries Alix Arsor. La première ? Elle se fait enlever, ligoter, et traîne... More

Prologue
Chapitre 1 : La Mariée Virile
Chapitre 2 : Bas Blancs et Talons Aiguilles
Chapitre 3 : Le Boulet
Chapitre 4 : Vengeance à Tous les Etages
Chapitre 5 : Le Negresco
Chapitre 6 : Kidnappé par un Alien
Chapitre 8 : Retour de Flamme
Chapitre 9 : La Trahison d'une Spirit
Chapitre 10 : Salon de Danse pour Sexagénaire
Chapitre 11 : Braquage en Jupette
Chapitre 12 : Les Mots en "A"
Chapitre 13 : Prisonniers
Chapitre 14 : Le Cri du Goret
Chapitre 15 : Au Travers des Mensonges
Chapitre 16 : Nouvelle Vérité
Chapitre 17 : Les Aveux d'un Fils
Chapitre 18 : Au Palais des Velvet
Chapitre 19 : Les Funérailles d'un Fantasque
Chapitre 20 : Ombre et Lumière
Chapitre 21 : Hallucination
Epilogue
C'est fini !

Chapitre 7 : Menaces Publiques

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By LauraScala

            Organiser une conférence de presse en dix minutes était l'un des privilèges du pouvoir. Lavé du bleu de son déguisement, les bras croisés sur sa chemise noire, Darius avisa la foule de journaliste, derrière l’écran de lumière. Cela lui permettait de voir de l'autre côté tandis que les invités, eux, ne distinguaient uniquement des briques rouges.

            Son chargé de communication tressautait autour de lui, inquiet au possible. Avec ses cheveux rose et ses lentilles de chat, il paressait déplacé dans ce monde guindé. Car ici, nulle place pour les paillettes et les plumes de ses fêtes. Il était rare qu'il fasse une apparition en étant vêtu d'une chemise et d'un pantalon de costume tout simple. Mais pour lors, il n'avait pas vraiment le choix.

            Cela faisait, quoi ? Trente minutes qu'ils avaient récupéré Viktor ? Quarante depuis l'incident dans la suite du Negresco. Darius se frotta la tempe, le cerveau en ébullition. S'il ne se trompait pas, Vik n'était qu'un prétexte pour atteindre Alix. Elle avait passé les dernières années à enfermer les Spirits défaillants, or, Diaz était le plus fêlé du lot. Il lui vouait une haine farouche, qui pouvait bien le conduire à monter un complot aussi sordide. Mais pourquoi Viktor ? Pourquoi mettre ce gosse en plein milieu ? Et comment aurait-il pu connaître les liens entre Ronny Velvet et Alix ?

            Une seule pensée s’imposait à lui : il y avait une fuite dans son camp à elle.

            -Monsieur Trivari ? Vous êtes prêt ?

            -Bien entendu.

           Dès son entrée en scène, les caméras entrèrent en action. Tous les murmures cessèrent, pour laisser place à un silence surpris. Certains firent une drôle de mine en le découvrant en une tenue sommaire. Les femmes le lorgnèrent sans vergogne. Elles n’étaient pas les seules, d’ailleurs. Mais une fois au milieu de l'estrade, sans micro ni pupitre pour se dissimuler, il avait capté l'attention de toute la foule.

            -Mesdames et messieurs, bonjour.

            Ils lui répondirent à l'unisson, ce qui lui arracha un sourire.

            -Comme vous pouvez le voir, je ne fais pas l'objet d'un kidnapping par une quelconque femme peinturlurée en rouge. Néanmoins, je suis dans le regret de vous annoncer que je suis actuellement la cible de tentatives de meurtres.        

            Des exclamations parcourent les journalistes, des questions fusèrent. Il leva la main, en signe d'apaisement.

            -Je n'ai pas fini. Cette menace est la raison de la présence de cette femme en rouge à mes côtés. Le gouvernement m'a fait l'insigne honneur de m'attribuer l'un de leurs meilleurs éléments pour assurer ma protection. Je vous demanderai donc de cesser toutes rumeurs rocambolesques sur cette personne, tout à fait professionnelle.

            Cette fois-ci, un déluge de paroles se déversa sur lui. Il l'essuya avec l'aisance née de l'habitude, répondant du tac au tac à toutes ces questions. Sa façade de sincérité était inébranlable. Cadwall lui disait souvent que s'ils avaient le temps de jouer au poker, il serait le meilleur. Pour cause. Il était l'un des plus grands menteurs de France.

            -Mensonge.

            Le son, haut et clair, stoppa net la conférence. Un hologramme apparut devant Darius, devant les tables des journalistes. Debout, les mains dans le dos, un homme au regard fou lui adressa une expression belliqueuse, en dépit de sa transparence. Ses vêtements noirs, déchirés et ses dreadlocks lui conféraient le style typique des rebelles des vieux films. Darius avait honte pour lui. Que de clichés.

            -Mensonge, répéta-t-il, son grand sourire visible de tous.

            En un instant, un nom se propagea sur toutes les lèvres, avec excitation, avec terreur. Diaz... Il pointa son doigt sur Darius, dont le sourcil se haussa lentement. Mise en scène minable. Il devrait lui donner des cours pour soigner son image.

            -Toi, sale gosse de riche, tu as osé te dresser sur mon chemin. La traîtresse périra. Et tu souffriras.

            L'hologramme disparut sur ces mots. Aussitôt, la sécurité du bâtiment entra en émoi, terrorisée à l'idée d'avoir laissé entrer un tel terroriste ici. Si près de Constance Trivari ! Néanmoins, ce dernier était particulièrement satisfait. Diaz le surveillait. Malgré une conférence de presse organisée en dix minutes, il avait trouvé le moyen de lui laisser ce message.

            Alors que Flaméne arrivait, avec son équipe de policiers de Toulon-Sur-Air, Darius ne put s’empêcher de se féliciter. Si Diaz formulait de tels propos, alors il ne savait vraiment pas dans quoi il venait de se fourrer.

            *

            La pluie me fouettait la peau. Glacée jusqu'aux os, je ne parvenais plus à penser. J’étais tout juste capable de courir. Encore et encore, Viktor serré contre moi.

            Les Spirits avaient attaqué l'appartement de Cadwall, à visage découvert. Pour m'attraper, moi. C'était d'ailleurs la seule chose qui m’avait permis de survivre. Ils me voulaient vivante, tandis que je visais pour tuer.

            Bien décidée à sauver la vie d'Aaron, j'avais pris Vik. Sans avoir le temps d'entrer dans l'unité de transfert, je m'étais ruée dans la cage d'escalier. Tout en priant pour qu'il soit équipé du même dispositif anti-suicide que chez Darius, j'avais sauté entre les marches. Le petit avait hurlé. Mais par chance, c'était une mesure de sécurité standard dans les grands immeubles.

            Puis je m'étais mise à courir. Dans les rues de Toulon-Sur-Air, sous une pluie battante, je me faufilai entre les rares passants, les Spirits à mes trousses. Allant de ruelles en ruelles, je passais par les chemins de traverses, connus de moi seule. J'étais née ici. Nul ne pouvait me battre dans une telle course poursuite.

            Arrivée sur le port, où étaient amarrés les aéronefs de croisière, je pris la direction de la galerie marchande. Là, une foule dense se pressait. J'allais devenir invisible. Ils ne pourraient pas me retrouver sans faire un massacre !

            Le souffle court, je pris enfin la peine de regarder Viktor. Les joues rougies par la pluie et le froid, il ne tremblait pas, il ne pleurait pas. En dépit de son jeune âge, il m'adressa un regard grave.

            -Nous devons aller voir l'agent secret.

           Interloquée, je faillis m’arrêter au milieu des gens. Nous étions au mois de décembre. Les gens se pressaient pour effectuer leurs achats de Noël, dans une bonne humeur souvent mitigée.

            -L'agent secret ? Tu parles de Cadwall ?

            Ce n'était plus un secret pour personne. Avec les événements de l'année dernière, son statut d'ancien agent gouvernemental était connu de tous. Pourtant, il secoua la tête, sourcils froncés. Avec ses cheveux bruns mouillés, il me fit l'effet d'un petit chien qui s'ébroue.

            -Non. Darius Trivari.

            -Darius ? Oh...

            Il n'était pas agent secret, mais il avait raison. En cet instant de panique, il était le seul à pouvoir nous aider. Le seul en qui je pouvais avoir confiance. Oh, bon sang... Il allait adorer m’entendre demander son aide...          

            -Mais... Les messieurs, ils nous ont trouvé à cause de moi.

            -Comment ça, Vik ?

            Il me montra sa petite main, encore touchée par les rondeurs de l'enfance. Elle était rouge, légèrement gonflée. Qu'est-ce...

            -Ils m'ont mis un truc dans la main. Je crois que c'est un traceur, chuchota-t-il.

            Oh non.

            -Je n'y ai pas pensé avant... Je suis désolé...

            -Ce n'est rien, Vik, murmurai-je en regardant autour de moi, soudain anxieuse. Juste...

            Pas de Spirits en vue. Seulement des citoyens soucieux de faire plaisir à leur proche, en choisissant les meilleurs cadeaux pour eux. Je pris une profonde inspiration. Ce que je devais faire ne m'enchantait pas. Cela allait même hanter mes pires cauchemars, je le sentais venir.

            -Juste, tu vas devoir serrer les dents, mon cœur. Surtout ne crie pas.

            Ma main sur la sienne, je ne m’arrêtais pas. Tout en continuant à marcher, en direction de l'unité de transfert la plus proche, je canalisai mon pouvoir dans mes mains. Le crépitement d’électricité se fit entendre, infime dans le brouahaha. Mais pour la première fois, cela me dégoutta. Plus encore lorsqu’une odeur de chaire brûlée se fit sentir. Contrainte par la situation, j’électrocutai le petit Vik, jusqu'à atteindre le traceur dans sa main. Je continuai, pendant un temps qu’il me parut interminable. Tendu contre moi, le petit se mordit les lèvres, sans émettre la moindre plainte. Pourtant, sa souffrance me broya le cœur.

*

            En faisant un crochet par son appartement de Toulon-Sur-Air, Darius pensait avoir le temps de passer quelques coups de fils. Au lieu de quoi, il se retrouva nez à nez avec un laser pointé sur lui, Alix derrière. Une odeur de chaire brûlée lui picota les narines.

            -Ok. Tu es hargneuse parce que je ne t'ai pas donné d'orgasme tout à l'heure ?

            -Que... Quoi ? Non ! Darius, je...

            Elle baissa son pistolet, la main tremblante. Il fronça les sourcils. Alix, trembler ? Mince, que se passait-il ? Il la rattrapa juste avant qu'elle ne s'écroule. De profondes cernes sous les yeux, elle semblait épuisée, tant moralement que physiquement. Depuis combien de jours n'avait-elle pas dormi ?

            -Que c'est-il passé ?

            -Nous nous sommes fait attaquer. Ils... Un traceur... Sur Viktor... Je... J'ai... Darius...

            Des larmes roulèrent sur ses joues, le prenant totalement au dépourvu. Il la serra contre lui, ne sachant que faire. Il avait l'habitude des engueulades, des orgasmes, du sexe, des ruptures. Mais pas d'une femme à bout, qui craquait pour la première fois devant lui. Il avait soudain envie de la protéger de toutes les horreurs du monde.

            -Alix, je…

            -La ferme, je n’ai pas fini ! S'exclama-t-elle, en relevant la tête.

            D'accord. Autant pour lui. Les joues couvertes de suie, elle pleurait bien, mais d’énervement. Il hésita à reculer lorsque des éclairs crépitèrent sur ses doigts, à un cheveu de lui. Hum...

            -Ces enfoirés ont touché à Vik ! J'ai été obligé de lui faire du mal ! Je te jure.... siffla-t-elle en l'attrapant par les revers de son costume, que je ferai payer à Diaz sa venue au monde !

            Elle le relâcha, avec un grondement colérique. Darius l'observa, dissimulant bon grès mal grès son demi-sourire. Alix tournait en rond dans le salon, nimbée de la lumière de son don.

            -Ha, il m'en veut parce que je l'ai jeté en prison !? Il va voir ce que ça fait, d'avoir une Spirit en colère aux fesses ! Je vais les réduire à néant, lui et son équipe de psychopathes ! Je vais...

            -Tu sais que tu es excitante quand tu es en colère ?

            Si elle le foudroya du regard, il n'en prit pas ombrage. Bien au contraire. Cela lui rappelait leur première rencontre. Elle l'avait vertement engueulé, ce jour-là. Il avait peut-être un fond masochiste...

            -Vik se trouve dans ta chambre, cingla-t-elle, les poings serrés. Il s'est évanoui, le pauvre. Et Cadwall est vivant, si ça t’intéresse.

            -Oh, je ne m'en fais pas pour lui. Il a survécu à pire. Viens. Tu as besoin d'un petit remontant.

            Tout en continuant à pester contre Diaz, elle le suivit jusqu'au bar. Dans un coin du salon, qui desservait la salle de bain, la cuisine et le couloir menant aux chambres, il permettait de contempler la ville par les baies vitrées. Le canapé y faisait face, en raison de l’absence de télévision holographique dans la pièce. Trivari attrapa une bouteille d'alcool, dans la ferme intention de leur servir un verre. Mais il n'en eut pas l'occasion.

            -Tu as oublié la véritable solution pour me calmer, Darius ?

            Il reposa la bouteille, l'air parfaitement calme. Les yeux vairons rivés sur lui luisaient d'une lueur mutine, sensuelle, qu'il n'avait plus vu depuis longtemps. Depuis sept longues années.

            -Et... Si je n'ai pas envie d'y recourir ?

            Elle pencha la tête de côté, les mains sur les hanches. Sa tenue noire, collante, soulignait ses formes, la rendant sexy en dépit de la perte de son bonnet C. Ses seins… La vision du Negresco lui revint. Il commençait à avoir chaud.

            -Oh... Tu veux que j'aille voir quelqu'un d'autre ?

            Sa main se crispa sur la bouteille. Un autre ? Il en avait cauchemardé, ces dernières années. De la savoir ailleurs, dans des bras qui n'étaient pas les siens. Dans un lit qui n'était pas fait le leur, loin de tout ce qu'ils avaient vécu ensemble. Il plissa les paupières, un instinct de possession faisant surface. Pourtant, il avait pris garde à l'enterrer, depuis sa disparition.

            -Nous allons nous mettre d'accord : je veux bien... T'aider, murmura-t-il d’un timbre rauque. En échange, tu as l'interdiction formelle de disparaître dans la nature.

            Un sourire effleura ses lèvres sensuelles, lui faisant plus d'effet encore que ses propositions grivoises. Portant la main à la fermeture de sa tenue, elle la fit lentement glisser, découvrant sa gorge, la vallée entre ses seins, son ventre... La bouteille gémit entre les doigts de Darius tant il lutta pour se contrôler.

Il prenait ça pour un oui.

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