𝑶𝒃𝒆𝒓𝒐𝒏 ᯽ 𝐒𝐞𝐮𝐧𝐠𝐣𝐢...

By cielsinverses

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| 2169 . SATELLITE D'OBERON, SECTEUR URANIEN. | -J'aime bien voir n'importe quoi vu d'en haut. Quand on est... More

Prologue - L'univers en haut
I - Élu
II - Un aperçu des étoiles
III - Quelques notes de piano
IV - Le Poisson, la cité et l'univers
V - Équilibre
VI - On réfléchit trop
VII - Le saule
VIII - Violet et bleu azur
IX - Voyager 2
X - Curiosity
XI - Quelques ciels d'aquarelle
XIII - Quand les fleurs fanent
XIV - À l'échelle de l'univers
XV - La jungle de Miranda
XVI - Phantasia
XVII - Ciels inversés
XVIII - Au cœur de la montagne
XIX - Quand le jour se lèvera
XX - L'obscurité et le sublime
XXI - Sora
XXII - Le dernier jour commence ici
XXIII - Les tempêtes
XXIV - Saul
XXV - L'ouragan aveugle
XXVI - L'oubli
XXVII - Autour du même Soleil
Épilogue - Il y a une cité en bas...
Fun facts
À la découverte des OCs

XII - Tombés

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By cielsinverses




 Le sol, circulaire, brillait d'un mélange de blancs et de bleus entrelacés. Il y avait la table dans un coin, le télescope et l'échelle dans un autre, et près du vide, deux feuilles couvertes de peinture, et deux garçons, l'un agenouillé, l'autre allongé. Endormi ? Peut-être pas, car la position n'était pas tout à fait naturelle, et que le second garçon, si on s'approchait bien, affichait un air désemparé.

Je suis peut-être tombé amoureux de toi.

Coincés entre les galaxies, sur ce morceau de satellite, ils étaient aussi immobiles que des poupées de verre. Et quand on se tenait là, à ce point de l'Observatoire, le ciel semblait plus grand. Mais eux, en réalité, étaient tous petits, des poussières à l'échelle de l'univers. Et quelque chose de plus grand qu'eux semblait déterminé à dresser un mur entre leurs deux corps.

Mais moi aussi, putain. Moi aussi, je suis dingue de toi. C'est arrivé de nulle part, ça semble ne jamais vouloir repartir. T'es tombé dans mon univers trop blanc, et maintenant, ton absence est presque une insulte. Mon corps ne tiendra pas la fatigue et le rythme qu'on lui impose, mais mon coeur lâchera en premier si on continue de te maintenir loin de moi. Ces dernières semaines, j'ai eu l'occasion de parcourir des dizaines d'univers, et ça ne me faisait rien. Les étoiles n'ont plus aucune magie quand on est seul à les contempler. Je t'ai si peu vu dans ma vie et t'es devenu essentiel. Si je n'ai pas ton regard sur moi, je ne vaux plus rien. Je sais pas d'où ça sort, tous ces sentiments en vrac, et je m'en fous. Je me fiche de pouvoir contrôler l'univers, si ma propre vie est hors de mon contrôle. On dit que l'univers est ce qu'on a de plus grand, et l'équilibre de plus important. Mais y a pas d'équilibre sans toi, et cet univers dont ils parlent, je ne le connais pas. Les successions de systèmes et les trous noirs, quelle force ils ont ? Si j'ai le pouvoir de faire s'effondrer ces univers, je ne l'empêcherai pas. Parce-qu'il n'ont pas d'importance à mes yeux, parce que j'en ai marre de leurs histoires, que je ne me sens même plus chez moi dans ma propre maison. Je veux simplement fuir cet endroit, n'importe où fera l'affaire. Ils ne savent pas de quoi ils parlent, quand ils parlent d'univers. Moi, mon univers, c'est toi et rien d'autre.

C'était ce que Seungmin aurait voulu répondre. Ces mots qui avaient tourné dans sa tête pendant des semaines, qui s'étaient tenus au bord de ses lèvres quand Hyunjin avait fait sa déclaration. Il voulait lui dire, il n'attendait que ça.

Un jour, Seungmin a appris qu'il y avait deux composantes dans son monde, une cité à la surface et un univers au-dessus. Lui, et Hyunjin, l'équilibre tant recherché. L'harmonie, la complémentarité. Il a voulu croire que les deux composantes pouvaient s'embrasser et ne faire qu'une. Que leur amour pouvait aller au-delà de l'atmosphère, défier la gravité et toutes les lois de la physique.

Et il aurait énoncé tout ce qu'il avait sur le coeur, s'il l'avait pu.

Amoureux de toi. Je suis... Je crois que je suis... Tombé amoureux de toi.

Il n'avait pas échappé à Hyunjin, ce « moi aussi » silencieux, coincé dans ses yeux brillants, quand Seungmin avait ouvert la bouche pour lui confier tous ces sentiments enfouis en lui. Pendant un instant, une éternité à leur échelle, ils avaient trouvé leur point d'équilibre. Et il aurait voulu le dire, ce n'était pas difficile pourtant.

Je crois... Que je... Je crois que je suis...

« Moi aussi, je crois que je suis tombé amoureux de toi. »
Et pourtant... Et pourtant, l'équilibre s'était disloqué aussi rapidement. Le regard s'était vidé, le corps était parti en arrière. Hyunjin avait écarquillé les yeux, tendu la main et rencontré seulement le vide. Il y avait quelque chose de plus grand qu'eux. Seungmin pouvait n'en avoir rien à faire de l'univers, mais l'inverse n'était peut-être pas aussi vrai. Apparemment, l'univers, lui, avait encore bien des projets pour Seungmin. Et ces projets, Hyunjin en était exclu.

Le corps de Seungmin était tombé, il avait rencontré le sol sans douceur, ses yeux s'étaient fermés. Il ne pouvait défier ni la gravité, ni les autres lois de la physique, et encore moins une volonté supérieure à la sienne. Il l'avait compris, et s'était forcé à le nier. Il était grand temps de le lui rappeler. Son corps, inanimé, se pressait contre le sol dur et froid.

Je crois que je suis tombé.













Deux rires résonnaient dans le jardin, alors que deux jeunes gens le traversaient, l'un suivant l'allée, l'autre en équilibre sur un muret. Le garçon, d'une vingtaine d'années, avait une chemise blanche ouverte sur un t-shirt et un pantalon foncé. La fille, elle, semblait un peu plus jeune, et portait une robe blanche ravissante. Elle souriait de toutes ses dents, elle était belle.

- Tu viendras à l'Observatoire avec moi ce soir ?

Le garçon avait hoché la tête.

- Si tu veux. Qu'est-ce que tu veux y faire ?

- Rien de particulier, j'aime juste me poser et regarder les étoiles.

Il hocha la tête.

- Je pourrai t'apprendre à dessiner une carte du ciel, si tu veux.

- Pourquoi pas ? Mais je préfère peindre.

- Peindre ? Tu sais très bien que la peinture de l'Observatoire n'est pas faite pour ça !

- Je m'en fiche ! C'est bien plus joli que des cartes quadrillées. Vous n'aviez qu'à pas mettre de peinture là.

- Ton père va te tomber dessus un de ces quatre.

- Peut-être, avait répondu la demoiselle d'un ton espiègle.

Ils avaient continué leur route dans le silence pendant un moment, avant qu'elle ne saute de son muret et coure vers un arbre en fleurs.

- T'en peux plus de tes tulipes, toi.

- C'est pas des tulipes, c'est des magnolias.

- Et alors ?

- Elles symbolisent le respect et la fidélité. Et vu comme t'es irrespectueux, tu devrais en manger plus souvent !

- C'est bien un truc de fille, ça, connaître la signification des fleurs.

- Mon pied dans tes couilles, ça ça sera un vrai truc de fille.

Le garçon éclata de rire tandis qu'elle lui donnait un grand coup dans le bras. Il fit semblant de ne pas avoir mal tandis qu'elle lâchait d'une voix forte :

- Paie ta virilité !

Elle s'approcha des magnolias pour les humer et se recula en souriant.

- Tu sais, Saul aussi connaît leur signification. Saul n'est pas une fille.

- Ah bon ? On est sûrs que ça a été prouvé, ça ?

La jeune fille éclata d'un rire clair tandis que le garçon affichait un air fier. Elle le poussa dans l'allée et il leva les yeux au ciel. Elle l'insulta en passant, toute leur complicité était basée sur ce moyen de communiquer, à vrai dire.

- Salaud.

- Comme c'est touchant.

Ils laissèrent les magnolias en reprenant leur route. Elle s'amusait à chanter un air de musique un peu rock et il sifflota l'air en synchronisation. Puis elle se tourna à nouveau vers lui.

- Au fait, on voulait aller dans le canyon avec Moon demain. Tu viendras ?

- Bien-sûr. Mais alors c'est moi qui fait la bouffe, je vous fais pas confiance.

- Aucun souci !

Leurs deux silhouettes s'immobilisèrent soudain quand une voix retentit à leur intention.

- Hé, les jeunes, on vous appelle au palais !

Ils se retournèrent vers la silhouette d'une conseillère qui arrivait à leur niveau avec un grand sourire. Elle se tourna vers le jeune homme en fronçant les sourcils.

- Tu n'as pas un cours de cartographie, toi ?

Il détourna le regard avec un sourire innocent et la jeune fille à côté de lui lui donna un nouveau coup dans les côtes. Il rit et la femme leva les yeux au ciel en les regardant.

- Tes notes sont certes excellentes, mais ça ne t'autorise pas à sécher ! Garnement !

Puis elle se tourna vers la magnifique demoiselle qui se tenait à côté. Ses cheveux bruns lui fouettait le visage dans le vent de l'après-midi, et son sourire dévoilait ses dents.

- Ta mère t'attend dans tes appartements, tu dois aller essayer ta tenue pour la semaine prochaine.

Le sourire s'évapora, et la jeune fille hocha la tête. La conseillère les salua et repartit. Les deux jeunes adultes échangèrent un regard, et l'amusement qu'ils avaient alors s'était envolé pour laisser la place à deux visages sérieux. Le sien, à elle, pourtant, était déterminé. Ce n'était plus une jeune fille, mais une jeune femme, qui se tenait devant le regard inquiet de l'autre.

- T'en fais pas, ça va aller.

- Je sais que t'as peur. Tout ça, c'est si proche, et tu en sais si peu...

- Aaron.

Le jeune homme releva les yeux et elle lui sourit.

- Arrête de t'en faire pour moi. Quoiqu'il arrive, je les laisserai pas jouer avec moi.

Il hocha la tête, même si son visage laissait toujours transparaître de l'inquiétude. Elle se remit en route, vers le palais cette fois. Comme elle le voyait encore dans ses pensées, et lui tira la langue.

- Vous êtes bien sérieux, M. Sibyl.

- C'est mon métier, Mlle Kim.

Elle rit et passa son bras sous le sien afin de rejoindre le palais, et le sourire sur son visage avait l'air presque sincère. La lumière du soleil baignait son visage, et ses yeux brillaient de vie. Elle se pencha vers lui et gloussa.

- C'est Sora, pour les intimes.













- Sora. Fille du gouverneur de l'époque, l'oncle de Moon ; et donc sa cousine.

- Je ne savais même pas son nom.

- Elle est morte de maladie alors qu'elle avait à peine vingt-quatre ans. Je n'ai pas trouvé quelle maladie exactement, malheureusement ; mais un truc mortel. Elle n'a pas eu d'enfant à ma connaissance.

- Tu t'es bien informée.

- Je voulais savoir dans quoi on embarquait Seungmin.

- Et alors ?

- Alors je n'en sais toujours pas assez pour juger, mais je reste méfiante.

Le vent soufflait doucement en provenance de l'est. Sur son passage, des grains de sable se soulevaient. Les deux jeunes filles étaient assises sur un tronc, leurs scoots posés deux mètres plus loin. Éteints, l'antigravité était désactivée et ils reposaient au sol.

- Méfiante ? Pourquoi ?

- Parce-qu'ils sont tous louches, qu'ils ont trop de secrets et que ça cache quelque chose de pas net.

Ryujin fronça le nez en prononçant ces mots. Ses cheveux détachés frôlaient ses épaules, vêtues d'une veste en cuir gris. À côté d'elle, Yeji était vêtue d'un débardeur noir et d'un pantalon moulant de la même couleur. Une sangle grise, en travers de son buste, retenait un sac informe. Ses cheveux étaient séparés en deux tresses qui tombaient sur sa poitrine. Elle regardait Ryujin, qui avait les yeux perdus dans le vague.

- Et si... Et si on se méfiait pour rien ? Hasarda Yeji. Et si ils ne disaient que la vérité et que Seungmin ne courait aucun danger ?

- Ce n'est pas la maladie qui a emporté Sora, et au fond, on le sait tous. Et puis, quand tu dis ça, même toi, tu n'y crois pas.

Yeji soupira et détourna le regard. Elle leva la tête pour englober de son regard les hauts rebords du canyon dans lequel elles étaient assises ; comme pour chercher des réponses dans le paysage, mais elles ne venaient pas.

- Non, je n'y crois pas, mais j'aimerais pouvoir. J'aimerais ne pas avoir à me faire de soucis.

Ryujin ne répondit rien, mais n'en pensait pas moins. Il y eut un moment de flottement, le silence dans le canyon était total. C'était apaisant, mais les mots qu'elles s'échangeaient rendaient l'atmosphère plus angoissante qu'à l'accoutumée.

- Ils ne nous diront pas, pour Sora, hein ?

Ryujin hocha la tête négativement.

- Non. Ils ne nous diront rien de rien, et c'est pas faute d'avoir tenté. Et de ce que j'ai pu fouiller, je n'en ai pas appris plus. Il faut avouer que Saul n'aide pas.

Yeji fronça les sourcils.

- Saul ?

- Dès que je suis sur une piste ou à deux doigts de découvrir quelque chose, il trouve un moyen de m'en empêcher. Il est détestable.

- Et s'il voulait juste te protéger ?

- Comment ça ? De quoi voudrait-il me protéger ? Ça ne tient pas !

Yeji haussa les épaules.

- C'est qu'il est si gentil avec moi, je ne vois pas pourquoi il agirait comme tu le dis gratuitement...

Ryujin se tourna vers Yeji avec des yeux ronds.

- Gentil ? On parle bien du même Saul ?

- J'en connais pas beaucoup d'autres, pour être honnête.

Ryujin resta un instant dubitative, mais ne chercha pas à creuser plus loin. Si le froid Aaron pouvait être papa gâteau avec son fils, alors cet abruti de Saul pouvait bien avoir ses chouchous.

Le silence revint alors qu'elle examinait attentivement le sol. Elle aurait voulu en savoir plus. Elle aurait voulu tirer Seungmin de là car elle voyait les conséquences, toutes sauf positives, que son entraînement avait sur lui. Elle avait besoin d'en apprendre plus – par exemple, sur cette fichue porte -, et elle en avait besoin vite. Par chance, elle savait qu'elle pouvait faire confiance à Yeji, qui était tout aussi déterminée qu'elle à assurer la sécurité de leur ami. Elle n'avait pas eu besoin de temps pour sonder la jeune fille et se rendre compte qu'il y avait en elle tout ce qui était absent chez la majorité des gens au palais, qu'elle n'avait alors trouvé qu'en Seungmin. Ni hypocrisie, ni mensonges, ni conformisme. Yeji se sentait aussi peu chez elle au palais que Ryujin, elles partageaient cet état d'esprit qui ne faisait que les pousser un peu plus hors d'atteinte du Conseil et de leurs avis.

Elle fut tirée de ses pensées quand la voix de Yeji s'éleva à nouveau.

- Tu crois...

La jeune femme sembla hésiter. Elle mordilla un instant sa lèvre entre ses dents, comme si certains mots ne devaient pas être prononcés. Ceux qui rendraient plus présente une réalité qu'elle aurait voulu chasser.

- Tu crois qu'on réussira à le sauver ? Seungmin ?

Les yeux de Ryujin rencontrèrent le ciel, une lueur orangée s'y alluma, comme si les nuages s'étaient plongés dans ses pupilles. La brume lumineuse de son regard semblait vouloir camoufler une tristesse que Yeji n'avait pourtant pas besoin de voir pour la comprendre.

- On n'aura pas le choix.

Yeji sourit tristement et lui prit la main. Ryujin la regarda, surprise, étant généralement peu adepte des contacts physiques. Mais elle ne dit rien, gardant simplement la main de l'autre femme dans la sienne.












Seungmin plissa les yeux quand il sentit un poids sur sa joue. Il leva la main, tâtonna, rencontra des poils doux. Nebo remua sous ses doigts.

- Qu'est-ce que... Descends de mon visage, monstre !

Ce n'était qu'un grognement peu élevé, sa voix était enrouée. Le kuori ne sembla pas enclin à obéir, il remua simplement sur le visage de son maître comme s'il s'était mis à danser.

- Un jour, je vais jouer au foot avec toi, je te promets.

Mais apparemment, Nebo ne parlait pas l'humain, car il ne sembla pas saisir la menace – ou peut-être rêvait-il secrètement d'être un ballon gonflable ? Seungmin se passa la main sur les yeux en se demandant pourquoi ses pensées le matin étaient toujours aussi idiotes. Il finit par se redresser en prenant Nebo dans les mains. Une fois assis, il sourit faiblement à l'animal, qui gardait ses grands yeux braqués sur lui avec tout l'amour qu'une boule de poil pouvait donner. L'Élu sourit un peu plus en constatant que le kuori pouvait toujours reposer sur ses deux paumes.

- Tu grandiras jamais, hein ?

Même s'il ne comprenait pas, Nebo semblait tout heureux que son maître lui apporte de l'attention. Peut-être que sa langue d'humain lui disait des mots d'amour, qui sait ?

Seungmin caressa doucement son pelage avec une affection qu'il n'avait plus la force de cacher. Il était épuisé, mentalement et physiquement, et cherchait juste du réconfort. Pour ce qui était des câlins, avec Nebo, il était sûr d'être servi.

Il leva un instant la tête, fixa le mur sans vraiment le voir. Un ciel étoilé se dessina sur sa rétine, qu'un vaisseau traversa. Bientôt, il devrait se lever et aller à l'entraînement. Il n'en avait plus l'énergie. Et il irait quand même, car il n'avait même pas assez de force pour élever la voix. Mais pendant un instant, il n'y songeait plus. Son visage encore barbouillé de peinture bleue, il pensait à une main sur la sienne et à une voix dans la nuit. Peut-être que quelque part, un pan du monde s'écroulait – ou peut-être n'était-ce que lui. Son regard se baissa, rencontra celui de Nebo, et le kuori sembla vouloir sourire. Il émit un petit bruit quand il fut tiré contre le torse de son maître.

Et Seungmin fondit en larmes.















Hyunjin avait appelé son nom, encore et encore. Il l'avait secoué, avait pris son visage entre ses mains, l'avait serré contre lui. T'es où, Seungmin ? T'es où bordel ? Reviens, reviens Seungmin. Mais ne laisse pas ce garçon seul, en pleurs, dans ce palais trop grand et trop vide, où tu es son seul repère ; et où, pourtant, tu l'abandonnes. Hyunjin l'avait appelé encore, le coeur serré, sans savoir s'il devait attendre un réveil, aller chercher quelqu'un, ou partir, parce-qu'il ne pouvait plus l'ignorer, sa présence était la cause de tous ces évènements. Mais il était incapable d'abandonner ce garçon qu'il aimait, alors il était resté, il avait gardé son corps tout contre lui, avait murmuré encore et encore son prénom.

Seungmin avait lentement rouvert les yeux, rencontré ce regard qu'il aimait plus que tout au monde. Il ne savait plus depuis combien de temps il était évanoui. Sa conscience revenait doucement, il avait levé la main, caressé la joue de Hyunjin, son geste portait en lui toute la tendresse du monde. Et, à contre coeur, il avait fini par se défaire de son étreinte et s'éloigner. Sa tête le lançait, et son coeur se brisait d'avance du mot qu'il s'apprêtait à prononcer. Mais il l'avait quand même dit.

- Pars.

Il y avait quelque chose de plus grand qu'eux, et ce quelque chose ne voulait pas qu'ils soient ensemble. Ils devaient apprendre à vivre loin de l'autre, car les conséquences de leurs rencontres sur Seungmin semblaient prendre plus d'ampleur à chaque fois, et qu'ils ne devaient pas risquer plus. Que parfois, on ne pouvait plus se battre, et qu'il fallait se plier à des volontés supérieures. Et que Hyunjin ne supporterait pas d'être la cause du malheur de Seungmin.

« Pars », c'était tout ce qu'il avait dit. Dans son regard, il y avait l'amour, la tristesse, le regret, mais tout ce qu'il avait été capable de dire, c'était « pars ».

Quand le cosmos gagnait en puissance, un autre univers semblait se briser dans le regard des deux garçons.

Et Hyunjin était parti.





















**

Petit retard sur les updates, j'ai été pas mal occupée ! Deux chapitres devraient arriver dans le week-end pour rattraper cette absence. J'ai terminé d'écrire Oberon il y a trois semaines, mais je garderai la publication régulière le samedi !
Have a nice day ~

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