𝕷𝖊𝖎𝖑𝖆: ℭ'𝔢𝔰𝔱 𝔩𝔢 𝔡�...

By iammahera

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Selem aleïkoum. Je m'appelle Leïla, 19 ans, algérienne et je viens de Marseille. C'est mon histoire. Mon pass... More

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Flashback
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By iammahera

•Chapitre 41•

~Leïla~

- Ilyes s'est trouvé un nouveau taff.

Hichem: Oui, je l'ai vu à la salle.

Il avait quitté son travail de hanoutier pour devenir coach.

- Je pense que je vais reprendre le sport.

Hichem: Tu l'auras sur le dos h24.

- Ça me manque un peu d'y aller.

Hichem: Fais comme tu veux, si t'as envie vas-y.

J'étais pas allée à la salle depuis très très longtemps, j'avais envie d'y retourner.

Hichem: Tu l'as toujours pas trouvé ?

J'ai baissé les yeux vers mes pieds.

- Non

J'avais fouillé tout l'appartement de A à Z. Mon sac. La voiture de Kaïs. Les escaliers. L'ascenseur. Chez Layla. Je suis même allée fouiller mes salles de classe. J'avais demandé aux chauffeurs de bus, je suis allée voir dans les tram, les métros que j'avais pris dans la semaine. J'ai regardé devant mon bâtiment, derrière, dans le hall.

Mais aucune trace, j'avais rien trouvé. Il avait disparu.

Hichem: Tu l'as dis à Ilyes ?

- J'ose pas.

Hichem: Il le saura tôt ou tard tu sais.

La vraie raison c'était que j'avais honte.

- Mais imagine sa réaction ? Il va être déçu, je veux pas lui faire de la peine.

Hichem: Dis lui maintenant, c'est mieux que de le faire attendre.

- Oui mais...

Hichem: Mais rien car j'ai raison. T'as regardé dans la machine à laver ? On trouve des trucs de fou dedans apparemment.

- Je suis même allée fouiller dans le four, dans le congélateur, dans le lave vaisselle et pleins d'autres trucs.

Hichem: T'as demandé à ta mère ou ta sœur ?

- Oui, il y a rien. Il s'est envolé.

J'ai passé une main sur mon visage.

- Bref, viens on y va.

Hichem: On bouge où ?

- Je sais pas, t'as pas une idée ?

Hichem: Viens on va chez moi.

- Ok

J'allais me lever quand j'ai été prise par un violent vertige qui m'a fait chanceler un instant. Je me suis appuyée contre le dossier du banc pour m'empêcher de tomber.

Hichem: Ça va ?

- Oui.

Hichem: T'as quoi en ce moment ?

Ça faisait un moment que je me sentais pas bien. J'avais des nausées, des frissons, des maux de tête, des vomissements, etc... Depuis le mariage d'Asmar la semaine dernière.

- Je sais pas, mais c'est bon ça vient de passer.

Hichem: J'ai des raisons de m'inquiéter ?

- Je te dis que ça va.

Hichem: Oui mais toi même avec une balle dans la jambe tu diras ça va.

J'ai haussé les épaules. C'est mieux que se plaindre pour rien. On a quitté le banc pour se diriger chez lui.

L'ascenseur était en panne donc on a prit les escaliers.

Hichem: Sinon, toi et tes exams ?

- Je révise.

Hichem: Ça va payer t'inquiète pas.

- J'espère.

Je commençais à être fatiguée.

- Attends on fait une pause.

Je me suis arrêtée en posant une main sur mon front. J'avais mal à la tête.

Hichem: On a monté six marches, t'abuse.

- Je sais mais vas-y. Je suis fatiguée.

Hichem: Si tu le dis.

On s'est remis à monter les escaliers. J'ai commencé à voir flou. Ma tête a tourné pendant quelques secondes.

J'ai essayé de m'accrocher à la rampe mais j'ai perdu l'équilibre. Mon corps a commencé à basculer en arrière. J'allais tomber s'il m'avait pas rattrapé.

Hichem: Dis moi t'as quoi maintenant.

Il s'était placé devant moi, bras croisés.

- J'ai eu un vertige, ça arrive.

Hichem: Depuis quand tu me caches des choses ?

S'il y a une chose que j'appréciais chez Hichem, c'était qu'il m'avait jamais jugé.

Il était pas du genre à s'énerver dès qu'il apprennait que j'avais respiré à côté d'un gars, contrairement à Ilyes. Il allait plutôt m'écouter et me dire quand je faisais de la merde. C'est pour ça que je pouvais tout lui dire.

Mais ça veut pas dire qu'il était toujours gentil. Il serait capable de m'envoyer à l'hôpital s'il voulait.

Hichem: D'abord t'es souvent fatiguée, t'as mal à la tête tous les jours. Et tu crois que j'ai pas remarqué que t'as perdu du poids ?

- Je crois que je suis malade.

Hichem: Demain tu vas chez le docteur.

- Oui Kaïs.

Il a soupiré.

Hichem: Allez viens.

Il m'a aidée à monter le reste des marches jusqu'à l'appartement.

Nous: Selem aleikoum.

Khalti: Ah, Selem aleikoum Leïla, ça va ?

- Al hamdoulilah, et toi ?

Hichem: Selem, je vais bien aussi.

Khalti: Ah t'es là toi, selem. C'est moi ou t'as maigri benti ? Viens, il reste un peu de mbessess.

J'avais pas trop faim, mais refuser était mal poli. Elle était déjà en train de m'amener dans la cuisine.

Hichem: Assis toi.

- Je suis pas en porcelaine.

Hichem: J'en ai rien à foutre.

Khalti: Laisse la tranquille ya l'hmar.

Hichem: Mais j'ai rien fais !

Khalti: En plus tu réponds ?

Il m'a lancé un regard noir en s'asseyant face à moi.

Khalti: Tiens.

Elle m'a tendue un plateau avec des gâteaux et du thé.

Hichem: Et moi ?

Khalti: C'est pour elle. Si t'en veux tu lui demandes.

Hichem: Ah ze3ma je dois lui demander la permission pour manger chez-moi ?

Khalti: C'est pas chez toi c'est chez moi.

Il a rit.

Hichem: *rires* Et moi j'habite où ?

Khalti: Dans la cave.

Hichem: D'accord. Leïla, je peux manger ?

Il m'a lancé un regard signifiant que j'avais intérêt à dire oui.

Perso j'avais pas d'appétit donc ça m'arrangeait qu'il mange avec moi.

Khalti: YAllah, j'y vais. Restez sage et faites pas de bêtises

Elle est sortie de la cuisine.

Hichem: En parlant de bêtises...

- Oui ?

Hichem: On va faire notre come back avec un plan digne de nous.

- Lequel ?

Hichem: J'ai un pote qui a un chien.

Mon sourire a disparu.

- Je le sens pas.

Hichem: Laisses moi finir. Je suis censé le garder la semaine prochaine.

- Et tu veux faire quoi ?

Hichem: Bah le lâcher chez quelqu'un.

- Ah, bonne idée ! Mais ça sera sans moi. T'as oublié que j'ai peur des chiens ?

Hichem: Mais il aura une laisse. Et je serais là, il t'approchera pas.

- Il est comment ?

Hichem: C'est un berger allemand.

En plus.

Hichem: Vasy, en plus j'sais déjà où on va le lâcher.

- Où ?

Hichem: Si je te le dis maintenant ça sera moins drôle.

- Lâches le dans ma chambre et je t'afficherai au point où tu pourras plus sortir de chez toi.

Il m'a lancé un regard noir.

- Mais je ferais rien si tu fais rien toi aussi.

Hichem: J'allais même pas faire ça, je suis pas sadique à ce point.

- Heureusement. Et tu veux le lâcher où ?

Hichem: Dans la cave.

Je me suis étouffée.

- *rires* La cave ?

Hichem: Avoue c'est une bonne idée

- C'est vrai, pour une fois. Il y aura qui dedans ?

Il a souri.

Hichem: T'inquiètes.

Je crois que je dois m'inquiéter.

- Je vais te laisser gérer finalement. On fait ça quand ?

Hichem: Mercredi ?

- D'accord.

...

J'avais envie d'arracher sa tête.

- Mais c'est pas la peine je te dis. Arrêtes de t'inquiéter.

Hichem: T'as presque rien mangé de la journée, fais pas semblant que tout va bien.

- Ça veut rien dire, j'avais juste pas faim.

Hichem: Pourquoi tu fais du chichi comme ça ?

- Parce qu'il va s'inquiéter pour rien et je pourrais même plus sortir de chez moi après.

Hichem: C'est pour ton bien.

- Mais c'est pas la peine !

Hichem: J'en ai rien à foutre. Il sera là dans quelques minutes de toute façon.

- T'aurais dû me demander avant de l'appeler.

Hichem: T'allais refuser quoi qu'il arrive.

L'interphone a sonné.

Hichem: C'est lui.

Il est allé répondre.

Hichem: Ouai ?

?: Je suis là.

Hichem: Monte.

Il a ouvert la porte.

- Ça servait à rien du tout de le faire se déplacer.

Hichem: T'as failli tomber dans les escaliers tout à l'heure.

- C'était tout à l'heure.

Hichem: Et donc ?

?: Je suis là.

Je me suis retournée vers lui. Il me regardait bizzarement.

Hichem: T'as fait vite.

Lui: J'étais à côté.

Hichem: Ouai, tu l'accompagnes ?

Ilyes: C'est bon. Tu viens ?

J'ai lancé un dernier regard noir à Hichem avant de partir avec mon frère.

Ilyes: Qu'es ce que t'as fait ?

- Rien...

Ilyes: Alors pourquoi je dois venir te chercher ?

- Il s'inquiète pour rien.

Ilyes: S'il s'inquiète c'est qu'il y a quelque chose

- Mais non.

Ilyes: Je finirais par savoir tôt ou tard si tu me mens de toute façon.

~Ilyes~


Leïla: Mais c'est rien. Je suis juste fatiguée en ce moment, c'est tout.

Elle me prenait vraiment pour un con. Il y avait un truc, ça sautait aux yeux.

- C'est que de la fatigue ?

Leïla: Je dois sûrement être malade.

- T'as quoi ?

Leïla: Parfois j'ai mal à la tête, je suis fatiguée, et j'ai l'impression de planer.

- T'as fumé ou quoi ?

Leïla: N'importe quoi. Ça doit juste être du stress et de la fatigue, un truc comme ça.

- Bien sûr. Et moi je suis une pute.

Leïla: Qui sait.

- T'as trop de la bouche.

Leïla: Laisse moi avec mon humour.

Elle parlera pas, ou alors pas tout de suite. Ça allait servir à rien de forcer.

On est rentrés dans le hall de notre bâtiment en silence.

Leïla: On peut prendre l'ascenseur s'il te plaît ?

Elle l'évitait à tout prix d'habitude. Elle détestait le prendre. Ça prouvait à quel point elle me cachait un truc.

Akram: Ilyes tu te poses avec nous après ?

- J'ai un truc à faire.

Bilal: Ah, ya Ahmed qui te cherchait ce matin.

- Lequel ?

Bilal: Le petit.

- Si tu le croise dis lui que je l'appelerai après.

Bilal: Ok

Je suis monté dans l'ascenseur avec ma sœur.

Leïla: Comment tu fais pour connaître tout le monde ?

- Je sais pas, ça se fait comme ça.

Leïla: Je suis sûre que même en Turquie tu connais des gens.

- Je connais quelques gens là bas oui.

Leïla: Jure ? Je disais ça pour rigoler moi. C'est vrai ?

- Oui, pourquoi je mentirais ?

Leïla: Et bah...

Elle s'est adossée au mur en croisant les bras. Elle avait fermé les yeux.

J'ai commencé à l'observer. Elle avait un chignon tout pété et quelques mèches de ses cheveux ressortaient. Elle portait aussi un ensemble survêtement beige.

Elle avait une dégaine de clocharde, mais elle était belle quand même. C'est logique après tout, si je suis beau, ma jumelle elle est obligée d'être fraîche elle aussi.

Mais si on faisait plus attention aux détails, elle avait un peu plus de cernes cette fois. Et sa peau était plus pâle que d'habitude. Et j'étais sûr qu'elle tremblait.

Et elle osait dire "tout va bien".

On est rentrés chez nous, et elle a directement tracé dans sa chambre.

- Il est là Kaïs ?

Chahinez: Dans sa chambre.

Je suis allé le voir rapidement.

- Selem. Il fait qu'on parle de Leïla.

Il a froncé les sourcils.

Kaïs: Qu'es ce qu'elle a ?

- Je sais pas. Elle dit qu'elle est fatiguée mais je sais qu'elle ment.

Kaïs: Fatiguée comment ?

- Fatiguée dans le genre qu'on dirait elle va s'endormir debout. Apparemment elle est malade.

Il a hoché la tête

Kaïs: Je vais lui prendre un rendez-vous avec le docteur.

- Tu penses qu'elle a quoi ?

Kaïs: Je sais pas. C'est toi son jumeau, tu devrais savoir.

- T'es le premier à savoir qu'elle montre pas quand ça va pas.

Kaïs: Ça je sais, mais avec toi c'est différent.

- Même à moi elle a pas voulu me dire.

Kaïs: Oui mais elle l'a dit juste parce que j'ai forcé comme un malade. Sinon elle aurait jamais parlé.

- qElle te l'a dit ?

Kaïs: T'étais là, t'es bête ou quoi ?

- Tu parles de quoi là ?

Kaïs: Toi tu parles de quoi ?

- De sa fatigue de maintenant, et toi ?

Kaïs: Moi je parle de Hussein.

J'ai soufflé.

- Je veux même pas parler de lui.

Kaïs: Tu dois pas le détester autant qu'elles je pense.

- Tu sais, je sais même pas si elle le déteste au fond.

Kaïs: T'es fatigué toi. Comment tu veux qu'elle le déteste pas ?

J'ai soupiré.

- Tu comprends pas. Il l'a détruite de l'intérieur. Elle le déteste pas comme nous on le fait. Elle c'est pire, parce que même après sa mort et quatre ans et demi de thérapies, elle a encore peur de lui. Il lui a laissé une marque à vie je te rappelle.

Kaïs: Je sais ça, mais tu vois bien que je peux rien faire. Ça fait quatre ans que je lui paye la meilleure psy de Marseille mais j'ai l'impression que ça sert à rien.

- Si on s'était rendu compte de tout ça avant peut-être qu-

Kaïs: C'est trop tard. On peut pas changer le passé.

- Ça me tue de la voir comme ça.

Kaïs: T'es pas le seul, il nous a pourri la vie à nous tous.

- ...

Sans lui on aurait eu une vie comme les autres. Même si on a eu une enfance "normale", on a quand même vu des choses que la plupart des gosses ne devraient pas voir.

C'est pas normal d'aller aussi souvent aux urgences, de se réveiller sans voix, de changer aussi souvent d'humeur et de comportement quand quelqu'un rentre dans une pièce.

À l'époque on était trop jeune pour voir ce qui se passait sous nos yeux. On pensait que tout le monde vivait comme ça. Que c'était normal pour yemma d'avoir aussi souvent des bleus, et que c'était normal qu'on aille aussi souvent dormir chez khalti Dounia ou khali Ahmed.

On était trop naïfs.

Et je m'en veux d'avoir continué d'être aussi naïf quand ils ont divorcés.

C'est à cause de ça que Leïla a subi la même chose. Même si c'était au moins dix fois moins pire que yemma, ça restait tout aussi difficile. Surtout qu'elle était beaucoup beaucoup plus jeune.

Mais bon. À l'heure qu'il est, il est mort. Ça servait à rien de ressasser le passer à part à se blesser avec des souvenirs tranchants.

Heureusement qu'on avait Kaïs.

Hussein vivait avec nous avant mais il passait ses journées je sais pas où. On le voyait très rarement.

Mais j'avais pas le droit de me plaindre après ce que ma sœur et ma mère avaient vécu, mais j'avais quand même souffert de la situation.

Je voyais les autres garçons parler de leurs père avec des étoiles dans les yeux pendant que c'était à peine si je connaissais le mien.

Je ressentais un manque. Et quand je voyais à quel point le père de Fares était aussi extraordinaire et à quel point il l'aimait, je me suis mis à vouloir la même relation qu'eux.

Une relation père-fils comme les autres.

Mais dès que je lui adressais la parole c'est à peine s'il me reconnaissait. Je voulais voir de la fierté et de l'amour dans ses yeux mais j'y voyais juste de l'indifférence, avec du dégoût.

Alors je me suis résigné à oublier cette idée.

J'avais un père présent mais absent.
J'aurais préféré qu'il parte à notre naissance au lieu de rester et de nous torturer comme ça.

Parce que parfois, l'abscence est une meilleure chose qu'une présence toxique.

A suivre

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