Bonne lecture 🥂,
Je rigole nerveusement.
Moi : Qu'est-ce que tu racontes encore ?
Elaïjah : C'est pas à moi qu'il faut demander ça.
Il ferme la porte puis s'appuie contre le mur en croisant les bras, un petit sourire aux lèvres.
Jad : T'as du mal entendre.
Elaïjah : Non ! J'ai une bonne audition, j'suis pas un vieux moi j'vous rappelle.
Je lève ma main.
Moi : Tu veux mourir ?
Elaïjah : Non merci !
Il s'approche et tire une chaise face à nous pour s'asseoir. Il se penche ensuite et se met à chuchoter.
Elaïjah : Alors vous aussi vous avez fait un mariage arrangé ? Vous pouvez me le dire je sais garder un secret vous savez.
Je lève les yeux au ciel et attrape une de ses boucles pour la tirer, il lâche un cri et se lève.
Elaïjah : Lâche moi wesh !
Moi : Alors ? Tu vas arrêter de dire de la merde ? On parlait du mariage de papa et maman.
Je me tourne vers Jad.
Moi : Au pire y'a moyen tu l'assommes non ?
Il sourit au coin de ses lèvres avant de regarder Elaïjah d'un air évident.
Jad : Il parait que je met rapidement les gens ko.
Elaïjah cligne des yeux plusieurs fois avant de déglutir.
Elaïjah : C'est quoi votre soucis ! J'ai dit que j'allais rien dire !
Jad : Il n'y a pas grand chose à dire de toute façon.
Mon petit frère tire la moue.
Elaïjah : Ça sert à rien d'essayer de me douiller hein je le savais déjà !
Je lève un sourcil et dans une seconde d'inattention je relâche la pression sur sa boucle ce qui fait qu'il se dégage de mon emprise rapidement en reculant.
Moi : Quoi ?
Elaïjah : Bah ouais, j'savais déjà que vous deux c'était pas du sérieux.
Jad : Comment ça ?
Quoi ? On ne joue pas assez bien notre rôle de "parfait époux" ?
Elaïjah : Le jour où Jad est venu demander ta main là, quand vous vous êtes isolés dans le jardin tous les deux j'étais dans ma chambre, et au cas où tu aurais oubliée Asiyah, ma chambre donne sur le jardin. C'est donc on ne peut plus simple, je vous ai écouté.
J'écarquille mes yeux et tape Elaïjah sur l'épaule.
Moi : Et tu pouvais pas le dire plus tôt ?!
Elaïjah : Aie ! Non ! Déjà parce que je m'en fou et que après j'ai eu quelques doutes !
Jad : Des doutes ?
Elaïjah : Ouais, même si des fois je remarque rapidement que vous faites semblant y'a des fois j'ai vraiment l'impression de voir un vrai couple tout ça.
Je croise mes bras.
Moi : J'sais pas ce qui me retiens de te tuer toi.
Il affiche un sourire idiot sur ses lèvres.
Elaïjah : Si t'essayes de me tuer je raconte tout !
Jad pouffe de rire avant de lui répondre.
Jad : Tu fais du chantage à ta grande sœur toi ?
Elaïjah : Faut savoir avoir ses propres joker.
Je lève les yeux au ciel et lui donne un coup de poing dans le ventre.
Moi : La ferme si tu veux pas mourir.
Elaïjah : C'est bon ! J'vous ai dit je m'en fou de toute façon ! Quoi que...mon silence est payant.
Moi : Si tu veux garder tes boucles, franchement n'essaye même pas de négocier Elaïjah.
Il me tire la langue et se tourne vers Jad avant de s'agenouiller, désespéré.
Jad hoche de la tête négativement avant même d'avoir entendu Elaïjah parler.
Jad : Tu perds ton temps.
Elaïjah : Mais j'ai rien dit encore ?! Allez Jad fais pas comme ta sorcière de femme.
Je fronce des sourcils.
Moi : Sorcière de femme ?!
Jad : Il a pas tord.
Je regarde Jad et lui lance le torchon qui était à ma portée. Il rigole légèrement puis décroise ses bras avant de se redresser.
Jad : Qu'est-ce que tu veux sinon ?
Mon petit frère se redresse en élargissant son sourire. Je lève un sourcil en voyant son air joueur.
Elaïjah : Moi ? Rien de bien ouf hein
[...]
Jad prend le virage à droite et j'arrête de regarder par la fenêtre pour me tourner vers lui.
Moi : Tu sais, j'en reviens pas que tu lui ai fais un chèque. Fallait pas céder !
Jad : C'était un p'tit chèque.
Moi : Un chèque à 3 zéros c'est "petit" pour toi ?
Jad : C'est pas l'argent qui manque.
Je lève les yeux au ciel.
Moi : Ouais j'avais remarqué. Tu t'en doutais toi qu'Elaïjah savait ?
Il hoche de la tête.
Jad : Je l'avais vu sur son balcon ce jour là.
Je prends du temps à assimiler la révélation puis me tourne vers lui, choquée.
Moi : Et tu ne me l'as pas dit ?!
Jad : J'étais pas sûr non plus, donc.
J'en reviens pas, je souffle et regarde par la fenêtre.
Moi : Ça y est j'ai comprit pourquoi men are trash.
Il rigole.
Jad : Tu vas encore bouder ?
Moi : J'ai dit que je boudais ?
Jad : T'as pas intêret t'as fais que ça aujourd'hui.
Je tourne ma tête vers lui et il lève sa main pour la poser sur mon front.
Jad : J'pense que c'est une maladie.
Je le foudroie du regard et attrape sa main.
Moi : Concentre toi sur la route.
Jad : Dit la meuf qui n'a pas son permis.
Moi : Mais...pourquoi tu m'attaques gratuitement comme ça aujourd'hui orh !
Je le vois effectuer un rictus au coin de ses lèvres et je souris, merde qu'il est beau, même son sourire est beau, c'est grave de dégager autant de charisme.
Jad : Tu comptes le passer quand d'ailleurs ?
Je comptais répondre inconsciemment comme à mon habitude "Quand Ismaël perdra tous ses points" mais je me rétracte, on est plus en guerre j'ai tendance à oublier.
Moi : J'en sais rien, quand j'aurais le temps.
Il hoche de la tête.
Jad : Demain t'as le temps ?
Je le regarde et lève un sourcil.
Moi : Explique moi pourquoi t'es pressé que j'ai le permis comme ça ? J'te rappelle que j'ai deux chauffeurs personnels !
Jad : Deux ?
Je souris amusée.
Moi : Bien sûr ! Ton chauffeur pour commencer et après j'en ai un personnel !
Il fronce des sourcils.
Moi : Donc ça va chauffeur Jad ?
Il tourne légèrement sa tête vers moi avant de secouer sa tête un sourire aux lèvres face à ma bêtise.
Jad : Lâche la main de ton chauffeur si tu veux qu'il se concentre sur la route.
Je baisse le regard et constate que j'avais toujours sa main dans la mienne, j'avais même pas fait gaffe.
Moi : Non.
Je relève ma tête et lui fais un grand sourire.
Moi : J'ai pas envie.
Il fronce des sourcils avant de se mettre en avant pour regarder je ne sais quoi devant lui.
Jad : Y'a quelqu'un au sol.
Je pouffe de rire.
Moi : Ça sert à rien d'essayer de me distraire j'garde ta m...
J'arrête de parler en voyant effectivement une personne au sol. Assise, je retiens un cri la voyant recouverte de sang.
Moi : Oh mon Dieu, Jad arrête la voiture.
Il obéit rapidement et se gare sur le côté, je détache ma ceinture et sors de la voiture en vitesse pour m'approcher, c'est un jeune homme. Je m'abaisse à son niveau et retire ma veste pour la mettre sur lui avant de me tourner vers Jad.
Moi : Jad appelles l'hôpital le plus proche.
Il hoche de la tête et sort son téléphone de sa poche, moi je me reconcentre sur l'homme.
Moi : Vous allez bien ? Vous êtes blessé monsieur ?!
Lui : Ce...n'est pas mon sang...
Je fronce des sourcils et me relève rapidement.
Moi : Pardon ?
Lui : Non, ne prenez pas peur ! Je n'ai rien fait de mal ! Mais vous devriez repartir rapidement, appelez la police et laissez moi là.
Je m'approche hésitante.
Moi : Qu'est-ce que vous racontez ? On va vous aider.
Lui : Surtout pas ! Fuyez ! Ils vont revenir achever le travail qu'ils ont commencés.
Je me tourne vers Jad en attente de savoir si il a appelé quelqu'un.
Jad : J'ai appelé.
J'hoche de la tête et me tourne vers lui.
Moi : On va vous aider.
Je me met derrière lui pour essayer de le lever mais dès l'instant où je le touche, une voiture se fait entendre en arrivant à toute vitesse vers nous.
Jad : ASIYAH !
Je fronce des sourcils avant de poser mes bras devant mon visages en voyant les phares aveuglants de la voiture, sans que je ne comprenne ce qu'il se passe, en une simple quinzaine de seconde Jad se jette sur moi nous faisant tous les deux tomber loin du champ de la voiture, je tombe sur lui violemment avant de me retrouver à ses côtés sur le sol.
Je gémis de douleur et me relève rapidement pour voir si Jad n'avait rien, il saignait légèrement à la tête et ses mains tout comme moi semblaient s'être éraflées au sol.
Moi : Jad ! Tu vas bien ?
Je me précipite vers lui et l'aide à se mettre en position assise.
Jad : Ça va, t'inq...
Je ne le laisse pas terminer que je le serre dans mes bras, j'agrippe fermement sa veste et enfouie ma tête dans son cou sans prendre conscience de mes propres blessures au visage.
Moi : Ne fais plus ça...jamais, plus jamais de ta vie.
Il attrape mes mains tremblantes derrière son dos et m'oblige à le regarder avant de me sourire légèrement pour me rassurer et d'essuyer le sang sur mon visage avec son pouce.
Jad : Arrête de faire la bénévole partout Asiyah.
J'hoche de la tête immédiatement et il se lève avec difficultés avant de me tendre sa main pour m'aider à me relever, je regarde devant et vois la voiture continuer de rouler au loin comme ci rien ne s'était passer, je me tourne ensuite vers l'homme et le vois tenir sa main, quand Jad nous a poussés vers la droite, lui, a dû rouler vers la gauche.
Lui : Vous êtes blessés ?! Oh mon dieu ! Je suis désolé ! Partez ! Partez ils vont revenir ! Je vous suis reconnaissant d'avoir appelé mais ne mettez pas plus votre vie en danger.
Moi : Qu'est ce qu...
Jad me coupe puis m'attrape.
Jad : J'ai appelé la police et une ambulance, ils ne devraient plus tarder.
Je mords ma lèvre et me tais, il est énervé et l'exprime clairement avec son ton sévère et en se montrant intransigeant sur le fait qu'on ne devrait pas rester.
Jad : Tachez de restez en vie.
L'homme hoche de la tête et Jad me prend la main avant de marcher en boitant légèrement jusqu'à la voiture. Il attend que je sois à l'intérieur pour retourner s'asseoir.
Il démarre aussitôt et je baisse la tête.
Moi : Je suis désolée...
Il expire puis prend ma main.
Jad : Tranquille, j'peux pas en vouloir à ma fausse femme bénévole qui ne peut s'empêcher d'aider les autres.
Je regarde sa main et me mords la joue, ses jointures sont toutes en sang, par ma faute.
Je devrais vraiment arrêter d'aider les mauvaises personnes.
[...]
Je recule en sentant des picotements sur ma blessure à cause du coton imbibée d'alcool que Jad utilisait pour soigner mes blessures.
Moi : Ça pique ! À cette blessure là je peux survivre !
Il me regarde longuement avant de baisser ma main.
Jad : Ferme les yeux.
Je ferme les yeux et je l'entends pouffer de rire avant de panser ma dernière blessure.
Il se relève ensuite et j'ouvre les yeux.
Moi : À ton tour.
Il se tourne vers moi, étonné.
Jad : Même pas dans tes rêves.
Je lève les yeux au ciel et je le mets assis avant de récupérer coton, alcool et tout le tralala.
Jad : Asiyah ?
Moi : Jad ?
Jad : T'es chiante.
Je souris avant de d'abord nettoyer ses blessures et de me mettre à les panser.
Moi : Tu penses qu'il va bien ?
Il hausse des épaules.
Jad : Honnêtement, je m'en fou, t'as faillis crever à cause de lui.
J'arrête tout mouvement et le regarde.
Moi : Tu t'es plus mis en danger que moi.
Il penche sa tête.
Jad : Appelle moi Jad Rogers maintenant.
Je lui donne une petite tape sur le torse mais regrette aussitôt en le voyant étouffer un gémissement.
Moi : T'es blessé ?
Il hoche négativement de la tête et tente de se lever mais je le rassois.
Moi : Jad !
Jad : T'inquiète pas. J'ai rien.
Je fronce des sourcils et regarde son pull.
Moi : Menteur, montre moi.
En voyant mon air sérieux il expire et se lève se mettant face à moi, prenant mon courage à deux mains je ne recule pas du moindre petit centimètre, bien sûr étant largement plus grand que moi je n'ai pas à affronter son regard mais ça n'empêche pas mon cœur de palpiter de plus en plus vite.
Il retire son pull et je recule légèrement en voyant une partie de son torse bleuâtre, je me mords la joue et approche ma main pour toucher mais il me la saisit vivement.
Je lève ma tête et il hoche négativement de la tête avant de saisir son pull pour le remettre sauf que je lui prends son pull des mains et le pose derrière moi.
Jad : Asiyah, c'est ni une fracture, ni une lésion ou je ne sais quoi, c'est rien qu'un ligament déchiré, j'vais survivre.
Moi : Je m'en fiche, tu bouges pas.
Je me décale et récupère un bandage avant de lui passer autour du torse et de prendre de la glace pour lui poser dessus.
Moi : Garde la glace.
J'allais retirer ma main mais il pose sa main contre la mienne pour maintenir la glace et ma main avec.
Je relève ma tête vers lui et avant de commettre quelque chose de regrettable je recule et jette tout le tralala dans la poubelle.
Moi : Bonne nuit, repose toi b...
Jad :...Toi aussi.
J'hoche de la tête et le regarde une dernière fois avant d'aller me coucher. Je reste près d'une heure sans dormir en me tournant et en me retournant dans mon lit sans trouver la bonne position pour dormir. Je souffle et me redresse, j'allume ma lampe de chevet et me lève pour sortir de ma chambre, je m'approche de la chambre de Jad et l'ouvre après avoir hésité un moment.
Il dormait, enfin, c'est ce que je pensais jusqu'à ce que je le vois se retourner.
Jad : Un problème ?
J'hoche négativement de la tête et il se redresse en grimaçant.
Moi : Je voulais voir si t'allais bien...et, j'arrive pas à dormir.
Il me dévisage un instant avant d'expirer et de se décaler.
Jad : Viens.
Voyant que je ne bougeais pas il me tend sa main.
Jad : C'est bon, y'a rien, viens.
Je prends une grande inspiration avant de fermer la porte et d'aller m'allonger à ses côtés en prenant sa main.
Moi : Tu me dis si je te fais mal.
Il grogne puis passe son bras sous ma nuque.
Jad : La ferme et dors.
Je souris légèrement puis ferme les yeux avant de m'endormir quelques petites minutes plus tard.
{///}
Un petit garçon se dresse devant moi puis me tend une sucette.
Lui : Arrête de pleurer, t'es un bébé sinon. Tiens.
J'essuie mes larmes à l'aide de mes petites mains et pointe du doigt les autres enfants qui jouaient dans la cour.
Moi : Je suis pas un bébé moi ! C'est eux les bébés parce qu'ils sont méchants avec moi.
Je relève ma tête et son visage m'est flou, il s'abaisse et j'arrive à percevoir un sourire.
Lui : Tu as raison, maintenant pleure plus !
Il essuie une dernière larme puis me retend sa sucette que je prends avant de le regarder.
Moi : Tu vois je suis pas un bébé j'ai 5 ans je pleure plus maintenant.
Lui : Oui plus maintenant.
Je mets la sucette dans ma bouche.
Moi : Toi aussi t'es un bébé.
Il me donne une tape à la tête.
Moi : Aieuh !
Lui : J'ai pas cinq ans moi, je suis plus grand que toi !
Moi : C'est vrai ! Mon grand père il m'a toujours dit qu'il fallait se marier avec plus grand que soi !
Lui : Ah oui ?
J'hoche de la tête.
Moi : T'es mon super héro tu m'as sauvée.
Lui : Je t'ai juste donné une sucette.
Moi : C'est une sucette de héro !
Je me lève et lui fait face, excitée, avant de lui sourire.
Moi : Plus tard je me marierai avec toi ! Je serai ton amoureuse !
Il hoche négativement de la tête.
Lui : Non je veux pas, tu vas être l'amoureuse de quelqu'un d'autre !
Je tire la moue avant de recommencer à verser des larmes de "crocodiles".
Moi : Noooon ! Je veux être ton amoureuse à toi t'es méchant !!!
Je me remets à pleurer et il souffle avant de poser un doigt sur ma bouche.
Lui : D'accord ! Arrête de pleurer ! Tu seras mon amoureuse !
Je souris directement comme ci je n'avais jamais pleuré.
Moi : C'est vrai ! On se fait promis ! Quand on sera grand on sera amoureux !
Il hoche de la tête.
Lui : Promis
Je souris avant de sautiller autour de lui.
Moi : Je vais être son amoureuseuuh ! Je vais être l'amoureuse de...
Je m'arrête et me tourne vers lui.
Moi : Comment tu t'appelles mon amoureux ?
Lui : Je m'appelle...
{///}
J'ouvre les yeux directement et me redresse en faisant attention à ne pas réveillé Jad. Je me lève de son lit et vais dans sa salle de bain, je me regarde dans le miroir et fronce des sourcils avant d'essuyer mes larmes sans savoir d'où elles proviennent.
Je me passe de l'eau sur mon visage avant de saisir une serviette et de me nettoyer. Je regarde à nouveau le miroir et passe une main dans mes cheveux, dépassée. Comme toujours quoi.
C'était bien moi, à l'âge de cinq ans, avec un petit dont j'ignore encore le visage. C'était un rêve ?
Non.
Un souvenir, c'était un souvenir, mon souvenir.
______________@Queen_BlackSen