Mélandrie Tome 2 : Le plan dé...

By sirfalas

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/!\ Attention, ceci est le tome 2 de l'histoire de Mélandrie. Il est fortement conseillé d'avoir lu le tome 1... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25

Chapitre 6

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By sirfalas

 Continuant la visite du palais, Amyr amena Mélandrie jusqu'à une grande porte qui conduisait vraisemblablement à l'extérieur. En y réfléchissant un peu, la jeune démone ne se souvint pas être passée devant une fenêtre qui donnait sur ce côté du palais. Était-ce un hasard ou bien avait-il fait exprès afin de garder la surprise ?

— Étant donné que vous avez déjà été chez les mortels et côtoyé des personnes importantes, j'en conclu que vous avez déjà vu des jardins.

— En effet. Les humains qui en ont les moyens aiment bien entourer leurs demeures de différentes plantes. Le plus beau dans lequel je me suis baladée était celui d'un roi. Une fois dedans, tous les bruits de la ville disparaissaient et cela me donnait un profond sentiment de sérénité.

— Dans ce cas, j'espère que mon humble jardin sera à la hauteur.

— Rien que le fait d'en avoir créé un sur ce monde ou presque rien ne pousse, vous avez toute mon admiration.

Sans rien ajouter, Amyr sourit et ouvrit la porte, puis se positionna sur le côté pour la laisser sortir la première. À peine avait-elle posé un pied à l'extérieur que ses yeux s'écarquillèrent de stupéfaction.

De toutes les plantes qu'elle avait vu dans sa vie et qui venaient de ce plan, que ce soit dans un marécage ou sur l'étale de Kal en tant que composé alchimique, elles arboraient toutes les mêmes couleurs marron, noires ou d'un vert sombre. De ce fait, Mélandrie fut d'autant plus étonnée de voir autant de diversités.

Lui donner l'impression qu'elle se trouvait sur le plan mortel lorsqu'elle était à l'intérieur était une chose, mais là, même avec le ciel rouge, la jeune démone avait le sentiment de se trouver de nouveau là-bas.

Il y avait absolument de tout. D'un côté, une haie de plusieurs mètres de haut créait un mur vert parsemé de fleurs délicates d'un bleu clair. De l'autre, un parterre d'autres fleurs aux nombreux pétales rouges dont l'extrémité tendait vers le orange.

Le centre, quant à lui, était un chemin couvert par un toit végétal avec, au bout, une fontaine où s'écoulait une eau cristalline. La disposition de tout ceci lui donnait l'impression qu'il ne s'agissait que de l'entrée d'un jardin caché et bien plus grand derrière les haies.

— Ce... Comment avez-vous fait ? balbutia-t-elle.

— J'en déduis que l'entrée vous plaît, sourit-t-il.

— Elle est magnifique.

— Et encore, ça, ça n'est rien. Venez plutôt voir à quoi cela ressemble une fois dedans.

Aussi curieuse et enthousiaste à le découvrir que le prince l'était de lui montrer, tous deux s'engouffrèrent dans l'allée couverte. Après quelques pas, ils arrivèrent au niveau de la fontaine. Celle-ci se trouvait au beau milieu d'une alcôve circulaire d'où partait trois chemins. Autour d'elle, des bancs invitaient à se poser et se relaxer au doux son de clapotis de l'eau.

— Est-ce ?

— Non. Cela y ressemble, mais ça n'en est pas. Tout comme pour le bain, il s'agit d'une préparation alchimique. Elle abreuve et nourrit les plantes qui peuvent ainsi survivre malgré la pauvreté de la terre. Je vous déconseille cependant de la boire. Le dernier à avoir essayé est resté alité pendant un mois entier.

— Ma mère aurait donné tant pour avoir la formule d'une telle préparation.

— Pour cultiver ses propres ingrédients ? Malheureusement, elle ne lui aurait pas été d'une grande utilité. Ce liquide nourrit la plante et lui permet de survivre, mais il les rend aussi inutilisables pour l'alchimie. Même séchées, elles gardent d'importantes traces à l'intérieur qui transforme n'importe quelle mixture en poison qui vous fait tordre de douleur.

— Elles n'ont donc qu'un but esthétique, déduisit-elle. C'est déjà prodigieux d'avoir réussi un tel exploit. Vos alchimistes sont vraiment doués.

— Je leur ferait parvenir vos compliments. À présent, c'est à vous de décider. Ces trois chemins mènent à des parties totalement différentes. Lequel prendriez-vous instinctivement ?

— Instinctivement ? répéta-t-elle.

— Malheureusement, mes obligations ne me permettent pas de rester avec vous indéfiniment. Je n'aurai le temps de vous accompagner que pour l'une des trois ailes, je vous laisse donc choisir.

Se prenant au jeu, Mélandrie observa les trois chemins qui s'offraient à elle. Rien, de là où elle se trouvait, ne permettait de déterminer ce qui se trouvait au bout de chacun d'eux. Fermant les yeux, la jeune démone chercha ce que lui disait son instinct. Celui-ci avait arrêté de lui hurler de ne pas faire confiance à Amyr et, à présent, lui demandait de prendre un chemin en particulier.

— Je dirai le gauche, répondit-elle.

— Mon préféré. Excellent choix !

Guidé par le prince démon dont l'impatience de lui faire découvrir le jardin était palpable, Mélandrie s'engouffra sur le chemin désigné. Celui-ci était bordé par des haies et un virage empêchait de voir quoi que ce soit avant d'y être arrivé. Il n'était cependant pas très long et, après une vingtaine de mètres seulement, la jeune démone entra dans le jardin à proprement parler.

Celui-ci ne ressemblait pas à ce que les humains faisaient habituellement. Il s'agissait d'une étendue d'herbes parsemée de fleurs de toutes les couleurs. Celles-ci n'étaient pas ordonnées par espèce, mais disposées aléatoirement, comme s'il s'agissait d'une étendue sauvage juste légèrement entretenue.

Le terrain était légèrement bombé, ce qui faisait penser à une colline à fleurs. Au sommet de celle-ci, un arbre massif étendait son ombre sur un banc en pierre. Pour le rejoindre, le seul moyen était de passer par un petit chemin de dalles qui serpentait de l'entrée jusqu'à l'arbre.

— Alors ? s'enquit le prince.

— J'aime beaucoup ce côté naturel, comme s'il s'agissait d'un endroit que l'on pourrait retrouver à l'état sauvage... Enfin, sur le plan mortel je veux dire.

— C'est exactement ce que je voulais faire avec ce jardin ! s'exclama Amyr, ravi.

Se rendant jusqu'à l'arbre pour s'asseoir un instant, Mélandrie découvrit un second banc de l'autre côté du tronc. Celui-ci était déjà occupé par une femme qui, en les voyant arriver, ferma son livre. Et se releva.

D'aspect, elle ressemblait à une humaine aux cheveux noirs et aux yeux verts. Elle n'avait cependant pas l'air de faire partie des servantes. Sa robe était aussi finement ouvragée que celle de la jeune démone et des bijoux, discrets mais délicats et luxueux ornaient ses doigts, ses poignets et son cou.

— Anidenya ! Vous voir aujourd'hui illumine ma journée et votre présence ici sublime ce lieu.

Contrairement d'avec ses concubines succubes, Amyr agit avec beaucoup de délicatesse et de subtilité. Le prince démon prit la main de la femme et se baissa en une profonde révérence pour la lui baiser. Elle ne faisait donc pas partie de ses simples conquêtes, réfléchit la jeune démone. Était-elle, tout comme elle, une invitée ici ?

— Alors votre chère invitée est enfin réveillée, constata-t-elle en la regardant de haut en bas.

— En effet. Je prends un peu de mon temps pour lui faire visiter mon domaine avant de retourner à mes obligations.

— Et comment trouvez-vous cet endroit ? questionna-t-elle.

— Je ne m'attendais pas à trouver un tel endroit sur le plan démoniaque, répondit Mélandrie. J'ai été et je continue à être surprise, en bien, bien évidemment.

— Tant mieux, dit elle en restant distante. C'était un plaisir de vous rencontrer, mais je dois vous laisser. Nous nous reverrons sans doute plus tard.

Alors qu'Anidanya les dépassait et partait du jardin, Mélandrie eut le profond sentiment qu'elle venait de la déranger et que ça présence n'était pas souhaité ici. Elle avait su percevoir la froideur derrière la distance que cette inconnue avait mis dans sa voix et avait même l'impression que ce rejet n'était pas uniquement cantonné au jardin, mais à tout le domaine du prince démon. Elle ne voulait pas la voir ici.

— Ne vous en faites pas, elle est de nature très méfiante avec les personnes qu'elle ne connaît pas. Lorsqu'elle vous connaîtra mieux, elle sera plus chaleureuse.

— Je me demandais justement ce que j'avais bien pu lui faire pour ne pas lui plaire. J'ai senti qu'elle restait cordiale par politesse, mais que cela s'arrêtait là. Peut-être est-ce parce que je l'ai dérangée en venant ici. Après tout, cet endroit donne vraiment envie de s'asseoir et de s'enfermer dans sa bulle pour avoir un moment à soi.

— Sans doute, il est vrai qu'elle vient souvent ici en quête d'un peu de solitude. Mais comme je l'ai dit, ne vous en faites pas, elle ne vous en tiendra pas rigueur.

— En tout cas, cet endroit est vraiment magnifique. Vous avez réussi à reproduire un palais humain, mais aussi une colline verdoyante et fleurie que l'on peut aussi trouver sur le plan mortel. Ça ne fait pas partie du genre de jardin qu'ils font eux même, mais plutôt où ils aiment se retrouver.

En vérité, tout ceci n'était qu'une supposition. Elle n'avait pas véritablement vu de colline fleurie lors de son passage sur le plan mortel. Cependant, c'est ce dont elle pensait que les humains feraient s'ils trouvaient un tel endroit à l'état sauvage.

— De ce que m'ont dit mes serviteurs damnés, les autres sont plus à l'image de ce qui se fait aux abords des palais. Malheureusement, je vais devoir vous quitter ici. Cela m'attriste, mais mes responsabilités me contraignent à vous abandonner là. J'espère que vous apprécierez les deux autres jardins.

— En fait, je pensais plutôt retourner à l'intérieur avec vous et attendre que vous soyez de nouveau disponible pour découvrir les deux autres parties en votre compagnie.

— Vraiment ? s'enjoua-t-il. Votre demande m'honore et je serai ravi de vous les faire découvrir lorsque je serai de nouveau libre.

D'un signe de tête, Mélandrie remercia son hôte. Elle resta encore un instant à observer les fleurs ravissantes du jardin et à s'imprégner de l'atmosphère apaisant de l'endroit, puis reprit le chemin en dalles de pierres en sens inverse pour retourner à l'intérieur du palais.

Pendant ce retour, Amyr en profita pour lui faire continuer la visite, notamment de la partie qui faisait face aux jardins qu'il lui avait caché jusque-là. Devant la salle où ils devaient se séparer, une servante attendait, un plateau à la main. En le voyant approcher, celle-ci vint jusqu'à eux et tendit un verre que le prince accepta avec joie. Sans attendre, la serveuse repartit dans le couloir et disparut de leur vue.

— Très serviable et attentionnée cette petite, remarqua-t-il.

Amyr porta la coupe à ses lèvres, mais le liquide n'avait pas encore commencé à couler dans sa bouche qu'une personne les dépassa et s'en saisit. Anidanya lui avait ravi et se tenait devant eux sans rien dire.

— Allons très chère. Vous savez très bien que vous n'avez pas besoin de me prendre le verre des mains. Si vous l'aviez demandé, je vous l'aurais donné avec joie.

Toujours sans rien dire, la femme renversa le contenu de la coupe par terre. Rapidement, une mousse blanche commença à se créer et un étrange bruit ne disait rien qui vaille. Le sol touché par le liquide se creusa alors et forma des trous d'où s'échappaient la fameuse mousse.

— Mon carrelage ! s'exclama Amyr, horrifié.

— Si vous aviez bu ça... balbutia Mélandrie.

— Mon beau carrelage ! Anidanya, je vous remercie, mais il y avait d'autres façons de me faire passer le message !

— Une personne vient d'essayer de vous tuer et vous vous inquiétez pour votre sol ? questionna la jeune démone dans une profonde incompréhension de sa réaction.

— Parce que vous ne savez pas le mal que j'ai eu à trouver des matériaux convenables sur ce plan pour avoir un carrelage aussi propre ! Il est fichu maintenant !

Mélandrie n'en revenait pas. Il venait de frôler la mort, une personne avait tenté de l'empoisonner et pourtant, la seule chose qui l'outrait était que son carrelage était ruiné. Anidanya ne semblait d'ailleurs pas surprise de le voir réagir ainsi et n'avait fait qu'arquer un sourcil, sans un mot, quand il lui avait reproché d'avoir versé ce qui devait être de l'acide par terre.

— Mais... Et si vous laviez bu ? tenta-t-elle de le raisonner. Vous auriez pu mourir. Cette personne a essayé de vous tuer !

— Que voulez-vous me faire passer comme message ? Devrais-je punir cette servante ?

— Eh bien...

Qu'il lui pose cette question la déstabilisa. Elle n'avait jamais été du genre à distribuer des punitions, mais ce qui venait de se passer était grave ! D'un autre côté, il s'agissait d'une damnée. Si le châtiment allait trop loin, sa mort serait définitive et elle disparaîtrait totalement. Le fait est que cela l'effrayait. Pouvait-elle avoir confiance ou devrait-elle se méfier de tout ce qu'on lui donnerait ici ?

— J'ai reconnu cette petite. Elle est là depuis très peu de temps et doit encore penser qu'il se cache quelque chose derrière ce que je lui propose. Très chère, pouvez-vous la retrouver ? Expliquez-lui bien que je ne lui veux aucun mal. Si vous jugez qu'une punition est nécessaire, je vous laisse faire, mais ne soyez pas trop dure avec elle.

— Très bien. Je vais aller la recadrer, répondit la femme.

Étrangement, en voyant Anidanya s'éloigner, Mélandrie eut soudainement peur pour la parfaite inconnue qui avait tenté cet assassinat à l'acide. La jeune démone avait ce profond sentiment que cette femme était bien plus puissante que son apparence le laissait croire.

— Vous savez ce qu'elle va lui faire ?

— Non, mais j'ai une absolue confiance en elle. Je sais qu'elle saura se montrer juste, bienveillante et qu'elle fera comprendre à cette servante qu'elle n'a pas d'ennemi ici, juste une chance de passer une vie paisible et assez confortable sur ce plan. Je pense qu'une fois qu'elles auront parlé, elle ne tentera plus ce genre de chose. Malgré tout, évitez d'accepter quelque chose venant d'elle, on ne sait jamais. Je ne voudrais pas qu'il vous arrive malheur alors que vous vous trouvez chez moi.

— Je ferai attention. Et si je la croise, j'essayerai aussi de la comprendre. Après tout, je suis aussi nouvelle ici, peut-être qu'elle me parlera plus facilement.

— Excellente idée ! Je vous laisse faire dans ce cas. Je suis désolé, mais il va vraiment falloir que j'y aille. J'ai beaucoup de choses à l'ordre du jour et remplacer le carrelage vient de s'ajouter à cette liste déjà longue.

— Bon courage à vous. Pour ma part, je vais rejoindre Kimiri.

Après qu'Amyr se soit légèrement incliné, une main sur le cœur pour signifier qu'il la saluait et devait la laisser, le prince démon entra dans ce qui devait être une salle de réunion ou une salle du trône. Pour sa part, Mélandrie était encore un peu choquée à cause de la tentative d'assassinat et le peu d'importance que le prince y accordait.

Elle venait de lui dire qu'elle allait rejoindre Kimiri, mais elle n'avait aucune idée d'où le petit démon pouvait être. Il avait pour mission de transmettre une requête aux alchimistes, mais c'était il y a un moment déjà. De plus, elle ne savait pas où se trouvait ce laboratoire où il devait se rendre.

Le fait de ne pas connaître le palais était aussi un inconvénient qui lui fit perdre encore plus de temps lorsqu'elle se mit à sa recherche. Les personnes qu'elle croisa, démons comme damnés, lui indiquèrent volontiers le chemin vers la salle d'alchimie. Étaient-ils ainsi avec tout le monde ou bien ses habits leur indiquaient qu'elle n'était pas un simple visiteur ici ? Quoi qu'il en soit, elle dût demander à plusieurs reprises son chemin pour enfin trouver le laboratoire d'alchimie.

Les odeurs qui se dégageaient de cet endroit n'étaient pas spécialement agréables, au contraire, mais provoquèrent chez elle un profond sentiment de nostalgie. En fermant les yeux, elle avait presque l'impression de se trouver chez elle. Non pas dans sa chambre de l'académie de magie, mais dans la maison où elle avait grandi aux côtés de sa mère.

— Puis-je vous aider ? questionna l'un des démons présents dans la pièce.

— Je cherche quelqu'un qui est passé vous voir pour passer une commande du prince Amyr.

— Kimiri ? Oui, il a passé la commande, puis est reparti immédiatement après sans rien dire.

— Donc vous ne savez pas où il pourrait être ?

— Désolé, s'excusa l'alchimiste.

— Tant pis. Merci quand même.

Toujours sans indices, la jeune démone retourna dans le salon où elle avait longuement discuté avec le prince. Contrairement à Kimiri qui était introuvable, Wisha, lui, n'avait pas bougé d'un millimètre. Voir ainsi le chien démoniaque donna d'ailleurs une idée à Mélandrie.

— Wisha ? Appela-t-elle.

Après un rapide regard dans sa direction, la bête se leva et vint jusqu'à elle. Mélandrie lui gratta alors énergiquement le dos et l'encolure. Au vu de sa queue qui remuait frénétiquement, il avait l'air de vraiment aimer ces caresses.

— J'ai perdu Kimiri, est-ce que tu pourrais le retrouver ? finit-elle par lui demander.

Un instant, la bête regarda Mélandrie et arrêta de remuer la queue. Elle avait supposé qu'il était assez intelligent pour comprendre ce qu'elle disait, mais était-ce vraiment le cas ou bien obéissait-il seulement à quelques ordres ?

Comme pour répondre à sa question, Wisha se mit à renifler le sol, puis partit dans le couloir. Il hésita un instant et finit par choisir une direction tout en continuant à humer les odeurs. Il prenait parfois un couloir et revenait sur ses pas, mais globalement, la jeune démone se doutait d'où il comptait l'emmener.

En ouvrant la porte de la chambre qui lui avait été prêtée, Mélandrie retrouva effectivement le petit démon. Celui-ci se trouvait devant le miroir et s'admirait... dans l'une des robes bien trop grande pour lui qu'il avait pris dans l'armoire.

— Kimi ?

— Mel ! Sursauta-t-il. Ça pas toi ça croire !

— Alors qu'est-ce que c'est ? s'esclaffa-t-elle, pliée en deux devant l'apparence quelque peu ridicule de son ami.

— Ça... Ça... hésita-t-il avant de baisser la tête. Moi désolé.

Après avoir séché ses larmes de rire, Mélandrie s'approcha du petit démon, s'accroupit, puis l'étreignit avant de se reculer et de sourire. Comment pouvait-elle lui en vouloir alors que cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas ri autant.

— Mais... Pourquoi ? Demanda-t-elle, toujours avec un large sourire.

— Ça beau et toi dire ça confortable, alors moi essayer, mais ça trop grand.

— Évidemment, elles sont taillées pour quelqu'un de ma taille.

— Moi ridicule. Moi enlever.

Sans attendre et sans aucune pudeur, le petit démon s'extirpa de la robe dans laquelle il flottait et montra ainsi qu'il ne portait absolument rien en dessous. Si certains démons se baladaient sans vêtements, la grande majorité d'entre eux n'avait pas les parties génitales apparentes. Pour Kimiri, ça n'était pas le cas.

Encore une fois amusée bien qu'un peu gênée, Mélandrie détourna le regard et le laissa se rhabiller avec les vêtements qu'il portait habituellement. Elle qui, quelques heures auparavant, s'inquiétait de ce qu'elle allait advenir aux mains d'un prince démon n'aurait jamais pensé tomber sur une personne aussi gentille et, dans la foulée, voir Kimiri en robe. Cette journée était loin d'être mauvaise finalement.

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