Point de vue Keren :
J'avais eu du mal à le quitter des yeux, Rosko venait finalement de sortir de notre champ de vision. J'étais toujours dans les bras de Ceylan, incertaine. Lui aussi, je le trouvais étrange. Les pupilles de Ceylan avaient bien cerné quelque chose, comme je le pensais. Seulement, je sentais bien que ce n'était pas le moment de lui demander. Il était préoccupé.
Il posa enfin son regard sur moi et me gratifiait d'un bien faible sourire. Je le lui rendis, l'un des plus beaux et élégant que je pouvais faire. Je refusais de le voir comme ça, ça ne lui ressemblait absolument pas.
Ceylan se détacha de moi et me fit signe de le suivre. J'étais derrière lui et ne délaissais pas ce petit rituel que j'avais, de l'observer bien attentivement. Je souhaitais par-dessus tout, ressentir ses émotions qu'il me cachait toujours. Sûrement par fierté, pour me protéger ou bien par simple pudeur. Néanmoins, cette porte était malheureusement, toujours fermée. Je ne m'inquiétais pas tant que ça. Je savais bien qu'un jour, j'allais être apte à le lui faire ouvrir.
Un sourire déterminé et délicat s'afficha sur mon doux visage, suite à cette pensée. Cependant, lorsque sa voix me coupa court dans celle-ci, je ne pus m'empêcher de m'arrêter.
- Plus je te vois et plus j'en suis sûre, que jamais j'abandonnerais. Keren Dolke.
Je crois que je comprenais désormais cette préoccupation. Ceylan l'avait remarqué bien avant moi, sûrement en le regardant. Rosko, la façon dont il avait prononcé cette simple phrase, que j'aurais dû prendre comme d'habitude. Seulement, la hargne qu'on pouvait ressentir était si.. brûlante et fiévreuse. Il était au bout, et il voulait en finir. Le brasier de cette soif de pouvoir s'était une fois de plus élevé. Sa haine envers Ceylan également..
Celui-ci se tourna vers moi, lorsqu'il remarquait que je ne le suivais plus. On se regardait tous les deux sans aucun mot de partager. Il savait, que désormais j'avais compris. Ce combat avec Rosko, Ceylan avait remarqué que celui-ci était devenue bien plus fort.
- Rosko a gagné en puissance.. Je disais inquiète.
Ceylan souffla grossièrement, semblant légèrement irrité.
- Et alors ? Tu crois que ça va m'arrêter ?
Je fus prise de court, je ne m'attendais pas à une réaction comme celle-ci. L'agacement se manifestait sur son visage, il était contrarié. Mon but n'avait jamais été de le faire se sentir ainsi. Je devais bien admettre, que j'avais du mal à m'orienter désormais.
- Q-quoi ? Mais pourquoi tu réagis comme ça Ceylan ?
- Keren, tu sais que je suis fou de toi. Mais il y a un truc qui me rend dingue à chaque fois que Rosko est dans les parages ou bien dans ta tête. Il se rapprocha de moi lentement, laissant un léger suspens. C'est que tu sembles toujours sous-estimer mes capacités, oui, Rosko est devenue fort et alors ? Tu te méprends, si tu crois que je suis inquiet pour moi.
Je ne l'avais sûrement pas remarqué, étant toujours trop angoissée. Il n'avait pas tort. Je voyais tellement l'évolution de Rosko, que j'en venais à rabaisser involontairement Ceylan à chaque fois. Le regardant avec effroi, comme s'il n'avait aucune chance même si à quelque part, je croyais en lui. Je n'étais pas surprise, j'avais vécu toute ma vie avec des changements d'humeurs. Une fois j'étais sûre de moi, en suite un peu moins..
Sans le vouloir, je le blessais et je m'en voulais désormais. Je me rapprochais donc de lui, et le serrais une fois de plus dans mes bras. Enfuyant mon visage du mieux que je le pouvais contre lui. Il me rendit aussitôt mon étreinte, laissant un doux baiser effleurer le haut de mon crâne.
- Excuse-moi Ceylan, j'ai juste peur. Je le vois s'améliorer et ça m'inquiète.
- Je sais, mais à l'avenir arrête d'avoir peur et fais moi un peu plus confiance. J'ai enfin quelqu'un à ma hauteur, quelqu'un qui va me donner l'envie de me surpasser. Je vais enfin avoir un vrai combat depuis bien longtemps. En plus de ça, Il se recula non sans me lâcher, afin de me contempler. J'ai une motivation qui ne me laisse pas d'autre choix que de gagner. Un trésor que j'ai malmené et dont je souhaite me racheter incontestablement, jusqu'à la fin de ma vie.
Ses mots étaient si motivants. Un sourire malicieux se forma aux creux de ma bouche.
- Ahhh.. Je disais tout en me retirant. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter un idiot aussi adorable que toi.
- Comment ça un idiot ? Il demanda.
Je ne pus m'empêcher de rire comme une hyène puis de me mettre à courir telle une lionne affamée. Ceylan à mes trousses, je riais à gorge déployée, me foutant littéralement de lui. Je voulais profiter de chaque moment et les garder en mémoire pour l'éternité.
J'étais étrangement plutôt agile. C'est seulement maintenant, que je remarquais une nette amélioration en ce qui concernait ma vitesse. Ceylan avait plus de mal à me rattraper et j'en profitais au maximum. Son rire rauque parvenait à mes oreilles et c'était un vrai régal.
L'atmosphère autour avait changé. Elle était moins avenante et brillante qu'avant notre rencontre avec Rosko, mais moins sombre également. Je jonglais entre les arbres et profitais des quelques buissons pour me cacher derrière. Je faisais de mon mieux pour sortir de son angle de vision, et ce fut un succès. Je m'arrêtais dans un creux et guettais silencieusement. Il n'y avait plus aucun bruit qui était émis. Maintenant, il me restait seulement une dernière chose à faire. Je fermais les yeux lentement, et laissais ma peau luire petit à petit.
Ceylan connaissait ce don que j'avais, mais il ne m'avait jamais vu ainsi. Mon débardeur noir, nous donnait une magnifique vu sur mes longs bras qui brillaient désormais. Un bruit attira mon attention subitement. Ceylan se trouvait dos à moi et semblait sentir les alentours. Un semblant de quiétude le prit lorsqu'il ne remarqua plus ma présence.
Je le laissais un instant me recherchait de l'œil un peu partout, et continuais de l'observer discrètement. Il criait mon nom, semblant ne plus trouver cela drôle. Dommage, moi ça me faisait bien rire..
Alors qu'il restait planter droit, le regard à l'horizon, je sortis de ma cachette sans émettre aucun son. Apparemment, je m'étais aussi améliorée dans ce domaine. J'avançais doucement, le cœur battant de plus en plus fort. L'adrénaline était si intense, que j'avais envie de lui sauter dessus et le mordre jusqu'au sang. C'était sûrement mon côté louve qui me faisait me sentir aussi surexcitée.
Je voyais sa délicieuse nuque avec le bout de son tatouage qui sortait de peu. Je levais les mains, savourant d'ores et déjà ma victoire. Puis avec tout l'amour que j'avais pour lui, je me décidais enfin à lui sauter dans le dos, non sans mordre légèrement son cou au passage. Son odeur m'était toujours autant addictive, un peu plus chaque jour.
Il s'effraya aussitôt suite à cela et me plaquait à terre par réflexe. Heureusement, il n'y avait pas mis toute sa force. C'était une douleur supportable, mais je vis bien qu'il regretta d'emblée. Il m'aida à me lever et alors qu'il allait me demander comment j'avais caché mon odeur, il remarqua ma peau.
Je me reculais et décidais de tournoyer sur moi-même.
- Ta-da ! Je disais amusée.
- Wow..
Ses pupilles s'étaient étrangement bien élargi, rendant ses yeux presque noirs. Signe, qu'il appréciait grandement ce qu'il voyait. Je ne pus m'empêcher de sourire d'avantage. Ceylan s'approcha de moi et attrapait l'une de mes mains qu'il observa attentivement. Il ne se priva pas de la caresser avec l'aide de son pouce, provoquant une tornade de frisson partout sur mon corps.
Une fois fini, il saisit mon visage avec l'aide de ses deux mains. Cette tension électrique qu'il créait entre nous, me laissait complètement bouche-bée. Je pouvais sentir des picotements me prendre de partout, mais ils étaient différent de ceux que j'avais pour habitude de sentir lorsque mes pouvoirs se manifestaient. Ma tête était affreusement lourde et d'une minute à l'autre, j'aurais pu m'évanouir tant il se dégageait quelque chose de spectaculaire et profond.
Ceylan approcha dangereusement sa tête, tout en continuant de me fixer. Il s'arrêta ensuite à quelques centimètres de mes lèvres et souffla lentement.
- Je te ferais bien l'amour ici et maintenant, seulement, il y a mes hommes qui sont en train d'arriver.
Au lieu de cela, il embrassa vigoureusement mes lèvres. Gardant une main sur ma nuque, afin de me rapprocher au maximum de lui. Ma bouche était gonflée de désir, je me demandais bien comment quelqu'un pouvait autant me faire ressentir des choses aussi grandioses. L'air était presque irrespirable, se baiser si exaltant et enfiévré. J'étais sur un vrai petit nuage.
Avec grand regret, Ceylan se détacha de moi non sans trop s'éloigner. Il déplaça sa main se trouvant sur ma nuque jusqu'à maintenant, et attrapa mon visage avec une certaine brutalité qui était bien autre, que désagréable. Une sauvagerie qui ferait frémir n'importe qui, et qui était assurément très viril. Avec l'aide de son bras entourant mes hanches, il me rapprocha d'avantage à lui et souffla près de mon cou.
- Et lui ? Est-ce qui te fais ressentir toutes ses sensations ? Regarde bien au fond de toi Keren, notre lien n'a rien à voir avec le sien. Jamais il ne pourra te faire toucher les étoiles, comme moi je le fais.
C'est sur cette dernière phrase qu'il me libéra. Phrase, qui m'avait quelque peu secouée. Est-ce que je ressentais les mêmes choses avec Rosko ? Non.. c'était différent, effectivement. Alors que j'étais perdu dans mes pensées, le groupe de bêta arrivait comme Ceylan l'avait prédit. Je discernais également que je ne scintillais plus.
Ceylan me lança un sourire carnassier, qui le rendait si dangereux. J'inspirais un grand coup, afin de me concentrer sur ce que les autres avaient à dire. C'était dur, mais j'en étais capable. Levy s'approcha de moi et me fit une petite étreinte. Elle me lança un regard plein de sous-entendu et se concentra par la suite sur ce que Jackson avait à dire.
- Tous les habitants sont bien arrivés et bien installés. Des hommes sont placés un peu partout afin de les protéger, mais normalement ils ne risquent plus rien. Tout est en place !
- Bien joué les gars ! Petit changement de plan de mon côté également, suite à un événement. Rentrons et discutons-en avec les autres.
- Ok, chef ! Ils répondaient tous en cœur.
...
Nous étions en milieu d'après-midi, lorsque nous étions finalement arrivés au village. Celui-ci était vide et laissait planer une ambiance assez glauque qui nous collait à la peau. On ne sentait plus aucune présence, mise à part celle des alliés que Ceylan avait fait chercher. Désormais, nous étions tous réunis dans la bibliothèque, autour d'une table ronde.
Ceylan leur avait fait part de sa petite altercation avec Rosko, et cela avait légèrement laisser une tension dans ce lieu habituellement si réchauffant. Ils pensaient tous à la même chose que moi, Rosko s'était amélioré à un point inimaginable. Je sentais Ceylan se tendre, automatiquement, je fis glisser ma main sur la sienne. Il me remercia silencieusement et se tourna vers les autres.
- Je ne sais pas quand est-ce qu'il a décidé de venir réellement, il se pourrait même qu'il arrive maintenant. Donc, plus tôt ce sera dit, plus tôt on pourra se mettre en route.
- Se mettre en route ? Que veux-tu dire ? Demandait Gatar, adossé lacement contre sa chaise en bois.
- Ce village, Commençait Ceylan fermement. A été construit de la main de mes ancêtres, j'y tiens énormément et je souhaite le préserver. Si nous sommes ici, ils nous attaqueront ici, alors on va s'en aller.
Pour une fois, je n'étais aucunement surprise par cette nouvelle. C'était du Ceylan tout craché. Si lui n'avait aucun pouvoir de protectrice comme moi, il était d'autant plus très protecteur envers les autres et ses biens. Ce genre de décision lui ressemblait totalement. Un sentiment de fierté me prit rapidement.
Mon regard croisa celui de Jane. Je discernais dans ses yeux comme une sorte de révélation, puis elle se tourna vers Ceylan.
- Tu veux qu'on aille à la colline violacé ? Elle le questionnait subitement.
- C'est ça et tu sais très bien pourquoi.
De mon côté, je ne comprenais pas et à vrai dire, cela m'énervait. Ceylan dut le sentir, car il me jeta un coup d'œil et se moqua non sans se cacher. Je fronçais les sourcils, lui montrant qu'il devait cesser avant que je ne lui fasse grignoter sévèrement cette table sous ses yeux.
Il expira, vaincu par mon regard revolver et se laissait tomber à l'arrière de son siège. Ses yeux se perdirent dans le vide, l'espace d'un instant et un sourire éclatant s'en suivit. Il observa chaque personne présente et répondit finalement à cette question silencieuse que je me posais depuis.
- Là-bas, je pourrais user de mon pouvoir à son maximum, parce que nous serons en hauteur et que le ciel sera plus proche de moi. Ici, même si j'ai accès à une bonne partie, je reste limité pour certaines choses.
- Ce ne sera pas dangereux pour ceux qui seront autour ? Demandait Salazar.
- Je vous protégerais ! Je lançais aussitôt intrépide.
Je sentis une bouffée de fierté me prendre également, sauf que ça ne venait absolument pas de moi. Ce sentiment était si chaud et délicieux à ressentir. Je me tournais instinctivement vers Ceylan qui me fit un clin d'œil. Il avait volontairement entrouvert la porte.. celle que j'espérais voir ouverte. Je ne pus m'empêcher de rougir, heureuse de constater cela.
Une fois remise de mes émotions, je me concentrais à nouveau sur la conversation. L'enceinte de cette bâtisse s'ouvrit sur quelqu'un, mais je ne fis pas attention. J'étais bien trop absorbée par ce que les autres disaient.
- Il y a tout de même quelque chose qu'on ne sait pas Ceylan. Commençait Brent. Quand est-ce qu'il compte tendre son piège ?
- Il n'est plus question de piège Brent. Répondit Mamata.
Celle-ci était notre nouvelle arrivante. Tous nos regards étaient posés sur elle, interloqués par ce qu'elle venait de nous avouer à moitié. Ceylan croisa les bras, il savait tout comme moi, qu'elle n'avait pas terminé et qu'elle n'était pas là pour rien.
Je me levais soudainement, sentant une lourdeur sur mes épaules. Un mal de tête me prit, je me sentais étrange. Je posais les mains sur la table et baissais la tête tout en fermant les yeux. Une image, ou plutôt un flash de Rosko à son bureau apparu. Il avait les yeux fermé et semblait concentré avec un sourire en coin. Aussitôt, je compris.
- Non, va-t-en.
Les pupilles closent, je n'avais pas fait attention que mes mots venaient de sortir de ma bouche. J'étais beaucoup trop concentrée.
- Keren ça va ? S'inquiétait Ceylan tout en me touchant l'épaule.
- Laisse-là Ceylan. J'entendis Mamata lui ordonner.
Autour de moi, il n'y avait plus aucun bruit. Le flash se transforma en image qui resta bien plus longtemps. Je le voyais comme si j'étais en face de lui, c'était perturbant. Je continuais de répéter ses mots dans ma tête, exactement les mêmes.
Au début, ça ne changeait rien, mais au bout d'un moment l'image sembla s'éloigner et s'effacer doucement. Je sentais cette gêne dans mon corps disparaître. Ma concentration était si profonde que rien ne pouvait me déranger. Je n'entendais plus. Je faisais simplement de mon mieux pour éjecter Rosko de mon corps. Comme toujours, il tentait de nous espionner mais cette fois-ci, je ne comptais pas le laisser faire.
En une seconde seulement, tout s'arrêta et tout avait l'air à nouveau normal en moi. C'est pourquoi doucement, j'ouvris mes paupières. J'étais le centre d'attention de tout le monde et c'était compréhensible.
- Tu as réussi Keren. M'affirmait Mamata. Il n'est plus là, tu lui as fermé ton esprit.
J'arrivais pas à croire que cela avait été un succès. J'étais aux anges. Les autres me félicitaient, tandis que je voyais le regard étrange de Mamata. Je ne saurais pas exactement le décrire. Elle semblait suspicieuse, mais dans le bon sens. Comme si, ce succès venait de lui faire comprendre quelque chose.
- Bon, revenons-en là où nous étions ! Explique-toi Mamata. Ordonnait l'alpha.
Celle-ci s'avança et planta son regard dans le sien.
- Il est arrivé à un stade, où il ne se sent plus obligé de te piéger pour t'avoir. Il va venir plus tôt Ceylan Adamé, peu importe où tu seras, demain il sera là. Il me l'a dit lui-même. Elle fit un pause afin de reprendre son souffle et continua. Il faut que vous partiez sur-le-champs !
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Bonsoir tout le monde!!
J'espère que vous allez bien ? Je m'excuse du retard, mais comme je l'ai dit sur mon mur (seulement, j'ai oublié d'envoyer le message à mes abonnés et je m'en suis rendu compte il y a deux minutes).
Je n'ai eu aucun réseau ce week-end chez mon papa (tempête de neige), du coup, je me suis bien énervée hier soir contre la terre entière parce qu'on essaye encore de me foutre des battons dans les roues arggg!!
Enfin bref, vous savez maintenant pourquoi et pour me faire pardonner, vous avez eu le droit à un chapitre bien plus long (presque 3 000 mots!). J'espère sincèrement qu'il vous a plu.
Passez une bonne soirée et une bonne semaine.
Léa.