2. Un Agent en Tenue Collante

By LauraScala

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Dans cette mission, deux choses contraries Alix Arsor. La première ? Elle se fait enlever, ligoter, et traîne... More

Prologue
Chapitre 1 : La Mariée Virile
Chapitre 2 : Bas Blancs et Talons Aiguilles
Chapitre 3 : Le Boulet
Chapitre 5 : Le Negresco
Chapitre 6 : Kidnappé par un Alien
Chapitre 7 : Menaces Publiques
Chapitre 8 : Retour de Flamme
Chapitre 9 : La Trahison d'une Spirit
Chapitre 10 : Salon de Danse pour Sexagénaire
Chapitre 11 : Braquage en Jupette
Chapitre 12 : Les Mots en "A"
Chapitre 13 : Prisonniers
Chapitre 14 : Le Cri du Goret
Chapitre 15 : Au Travers des Mensonges
Chapitre 16 : Nouvelle Vérité
Chapitre 17 : Les Aveux d'un Fils
Chapitre 18 : Au Palais des Velvet
Chapitre 19 : Les Funérailles d'un Fantasque
Chapitre 20 : Ombre et Lumière
Chapitre 21 : Hallucination
Epilogue
C'est fini !

Chapitre 4 : Vengeance à Tous les Etages

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By LauraScala

Darius écoutait les remontrances d'Alix d'une oreille distraite, l'autre étant préoccupée par les « bips » incessants de sa montre. C'était plutôt mauvais signe. Mais en l’occurrence, l’électricité pétillant sur les doigts de la jeune femme l'inquiétait beaucoup plus. Il était parvenu à la faire sortir de ses gonds. Il ne lui restait plus qu’à prier pour que l’inhibiteur de la Spirit l’empêche de les réduire en cendres !

            -Tu m'as volé mon pistolet, appelé un civil pour nous épauler et mis en danger les deux plus grosses fortunes de France ! criait-elle, debout dans la voiture.

Au volant, Cadwall les écoutait avec un sourire particulièrement irritant. Il se délectait de la situation, le fourbe ! Voir Darius en difficulté face à une femme le mettait toujours dans cet état. Heureusement, la chose était rare.

            -Tout le monde est vivant. Où est le problème ?

            -Le problème c'est que tu saignes sur ma banquette arrière, chaton, lança Aaron. Ta montre me vrille les tympans.

            -Si tu crèves, je te tue, siffla Alix, l'air sérieux.

            Avec ses lunettes sur le front, ses cheveux roux en bataille, elle était superbe. Néanmoins Darius ne se sentait pas vraiment de lui tenir tête, en cet instant. Sa montre ne s'affolait jamais pour rien. S’il ne distinguait pas ses blessures, il sentait clairement la moiteur du sang sur sa peau. Par chance, ils arrivèrent rapidement à l'appartement de Cadwall, dans un flux ininterrompu de remontrances. Le véhicule se posa à la verticale sur le toit de l'immeuble. Les folles herbes des jardins se couchèrent tout autour d'eux, agitant la chevelure brune de celle qui les attendait.

            Flaméne, la compagne de son ami, patientait dans une robe noire du plus bel effet avec ses yeux violet. Il était rare de la voir aussi féminine, ce qui lui fit craindre une chose : s’il avait contrecarré ses plans romantiques, elle allait lui faire la grosse tête.

            -Tu as encore décidé de nous pourrir la vie ? Lança-t-elle.

Il laissa Cadwall passer un bras sous le sien pour le soutenir, avant de répondre.

            -Non, non. Juste de sauver la mienne. Oh, et la sienne.

            -Agent Alix Arsor, se présenta la Spirit.

            -Agent Xax. Vous êtes de l'unité d'intervention, n'est-ce pas ? Votre blason ne ment pas.

            Après une laborieuse traversée du jardin sauvage en pleine ville, Cadwall le jeta sur le canapé blanc du salon. Ruiner son canapé blanc avec du sang ne semblait pas lui causer soucis. Il saignait à ce point-là ? Mince.

            -Effectivement. Darius ! l’interpella Alix. Où es-tu blessé, au juste !?

            -Je n'en sais rien, moi.

            Il porta sa montre devant ses yeux, cherchant à comprendre. Ça disait... Oula. Les chiffres dansaient, signe d’une hypovolémie alarmante. Alix s’accroupit devant lui, sourcils froncés.

            -Tu es touché à la cuisse, et ta plaie au flanc s'est rouverte. Tu en as une autre à l'épaule. Bon dieu, Darius ! Un civil n'a rien à faire dans ce type de mission, je te l'ai dit !

            -Je ne suis pas homme à laisser une femme se jeter dans la gueule du loup sans rien faire.

            -Je suis un agent !

            -Tu es morte depuis sept ans ! Tu croyais vraiment qu'en te retrouvant, j'allais te laisser partir si facilement !?

            Ils se défièrent du regard, tandis que Flaméne déposait des araignées-soigneuses sur ses plaies. Elles entrèrent aussitôt en action, sans qu'il ne sente quoi que ce soit. D'un autre côté, il était habitué à ne pas capter la douleur.

            -Tu le connais, Alix, fit Aaron, un bol de céréales à la main. Chaton est une vraie tête de mule.

            -Arrête de m'appeler chaton. Il n'y a pas de camera, ici.

            -Mange et tais-toi.

            Il attrapa la nourriture de mauvaise grâce, pour en prendre une cuillère. Toujours menotté à Alix, il eut droit à son regard assassin, ce dont il n'avait cure, en vérité. Pourtant, il sortit une clé de la poche de son pantalon. Il la libéra de son poignet, lui arrachant un haussement de sourcil surpris.

            -Cadwall, ne la laisse pas sortir, marmonna-t-il entre deux bouchées.

            Diable, il avait une de ces faims ! Heureusement, son ami le connaissait très bien.

            -Pas de soucis, chaton. Viens,  Alix. Tu es blessée toi aussi.

            Dès qu'ils eurent disparu, Flaméne se tourna vers lui, un petit sourire aux lèvres. Avec son air mutin, il avait du mal à croire en la létalité de cette femme. Elle était aussi dangereuse qu'Alix, au final.

            -Elle te prend pour un boulet ?

            -A-t-on avis ?

            -A mon avis, vous êtes deux gros menteurs.

            Ha, oui. Elle ne lui avait toujours pas pardonné. Il avait légèrement drogué ses deux amis pour qu'ils couchent enfin ensemble. Bon, il leur avait fait croire à un jeu de voyeurisme, ce qu'il ne supportait pas en réalité. Du coup, il avait dû leur dire toute la vérité une fois les choses calmées. Mais il avait bien ri. Ha, leur tête, ce jour-là ! Il s’en souviendrait jusqu’à la fin de ses jours !

            -Tu ne sens vraiment rien ? Demanda-t-elle en lui donnant un léger coup de pied au tibia.

            -Hé ! Non, je ne sens rien !

            -Cool...

            -Non pas cool. Je peux me vider de mon sang sans même m'en rendre compte, je te signal.

            Non mais franchement... Si je dois courir encore après Alix, ce handicap risque de devenir très dangereux pour moi, songea-t-il en observant le travail des araignées sur lui. Il allait devoir se montrer beaucoup plus prudent.

            *

            Finalement, non, je n'avais pas été blessé. Juste les coudes et les genoux écorchés, en raison de me diverses chute de la journée. Alors, pourquoi Cadwall, multimilliardaire et génie de son état, m'avait-il traîné jusque dans son atelier ?

            Désuet, plein de bric à brac de fils électriques, de morceaux de robots ou d'appareils de soudure, il était fort loin de la technologie dans laquelle il travaillait d'habitude. Les bras croisés, je fixais ce top modèle étrange. D’après une affaire révélée des mois plus tôt, il avait un passé bien sombre, jalonné de meurtres en tous genres. Une histoire de vengeance, si je me souvenais bien.

            -Darius ne te lâchera pas, fit-il en farfouillant dans un de ses placards. Tu aurais dû voir son état, quand tu as disparu.

            -Vous vous connaissiez déjà ?

            Il sortit une petite boite couverte de poussière, sur laquelle il souffla doucement.

            -Nous sommes de... Vieux amis. Il t'aimait, tu sais ?

            Je détournai le regard. Je savais. Je savais tout ça. Mais les choses ne prenaient pas toujours le tour que nous voulions. Elles n’étaient en réalité pas aussi belles, joyeuses, aussi insouciantes que mes instants avec Darius.

            -Je n'avais pas le choix.

            -C'est ce que j'ai cru comprendre, fit-il en tirant une montre de la boite. Néanmoins, des excuses ne font de mal à personne.

Des excuses ? Je n'y avais même pas pensé. A ma décharge, nous n'avions pas particulièrement eu le temps de penser, nous depuis nos retrouvailles. Nous rejoignîmes les autres, mon estomac horriblement noué. Je n’avais jamais prévu de revoir Darius. Pas maintenant, pas avec ces menaces pesant sur moi. En sept ans, la situation ne s’était pas arrangée. En vérité, tout était plus compliqué.

La nuit était bien avancée, pourtant Flaméne Xax, une Spirit particulièrement connue maintenant, et Cadwall ne semblaient pas incommodés par notre présence. Comme si c'était normal.

            Le temps de notre conversation avait suffi à Darius pour être de nous sur pieds, même si les araignées mécaniques continuaient leur œuvre sur les plaies ouvertes. Il était à nouveau au téléphone, tandis que Flaméne s'amusait à faire léviter les céréales rescapées du bol.

            -Oui, Koll ? Comment ça se passe ? Mmh…Je ne sais plus où j'ai rangé le cadeau de Carla. Tu saurais où il se trouve ? Mmh... Mmmh... Merci. Tu es un ange, Koll. Hé, fais attention à ta santé. Tu sais qu'avec l'hiver, les rhumes sont fréquents. Tchao.

            Koll ? Qui était donc cette personne ? En quoi l’appeler pour un vulgaire cadeau était-il si important, à un moment pareil ? Trivari raccrocha, m'adressa un grand sourire. Bon sang. Avec ses yeux pétillants, il ressemblait à un gosse ayant trouvé un nouveau jouet. Moi, en l’occurrence.

            -Bon. Je sais ce que tu vas me dire : Darius, tu es un civil, tu n'as rien à faire dans cette histoire. Mais d'un autre côté, je sais que tu vas au Negresco. Donc dans tous les cas je te suivrai. Non ! Laisse-moi finir.

            Je serrai les dents, sentant la moutarde me monter au nez.

            -De plus, tu vas dans l'un des endroits les plus sécurisés de Nice, gigantesque, avec toute la discrétion offerte par ta tenue collante soulignant la perte de ton bonnet C.

            -Darius !

            -Oui, je sais, c'est tragique, fit-il avec un soupir. Mais soit heureuse ! Je peux te faire entrer sans encombre au Negresco, tout en t'offrant une diversion de première classe !

            Je me pinçai l’arête du nez, pris une profonde inspiration. Il me tapait sur le système. Vraiment.

-Trivari...

            -Je suis ta seule chance de retrouver Viktor Velvet avant qu'ils ne le déplacent, me coupa-t-il, avec un sourire démoniaque.

            Là. L'argument qui ne pouvait plus me faire refuser. Les mâchoires serrées à m'en faire grincer des dents, je fixai Darius, dont les yeux brillaient d'un éclat mutin. Victorieux, même. Bon sang... Je ne pouvais pas risquer de mettre Viktor plus en danger. Les choses s'aggravaient de secondes en secondes. Car si je ne me trompais pas, les kidnappeurs étaient loin d’être des enfants de cœur.

            -J'accepte ton aide. Mais je prends à témoin les deux inutiles d'à côté ! Si tu meurs, je décline toute responsabilité !

            Flaméne et Aaron haussèrent un sourcil surpris, sans pour autant intervenir.

            -Oh oh, Alix... J'ai juré de te pourrir la vie. Je te promets d’être à la hauteur de tes attentes.

            Et il y parvint à merveille. Une heure plus tard, ses amis intrigués laissés chez eux, nous nous retrouvâmes dans l'un de ses appartements de Toulon-Sur-Air. Son modeste logement prenait tout un étage. Nous avions vue sur la place centrale, entièrement pavée de verre, afin de voir la Terre en dessous. De nombreuses personnes y déambulaient sans se soucier du vide. Personnellement, j'avais toujours était incapable de marcher là-dessus. Trop fragile à mon goût. Bon, un tank pouvait roulait dessus, mais là n’était pas la question.

            La tanière de Trivari, elle, ressemblait à un bunker. Chacune des vitres faisait plusieurs centimètres d'épaisseur, la porte blindée les gardait de l’extérieur, et... Des armes trônaient sur divers présentoirs. Blanche ou à feu, elles étaient rutilantes, bien souvent contemporaines.

            -Je ne te connaissais pas un tel goût pour les armes, lançai-je, en touchant un pistolet à double canon.

            Il pouvait lancer des cartouches paralysantes, à soixante mètres de distance. De l'autre côté, juste au-dessus de l'hologramme, un fusil de sniper était équipé de toutes les options. Incroyable. Où s'était-il procuré des armes militaires ? Quoique, au vu de sa fortune, même le plus intègre des fonctionnaires avait dû céder.

            -Les choses changent, quand on voit sa fiancée disparaître dans les flammes.        

            Je dardai sur lui un regard accusateur. Il me tendit un verre d'alcool comme si de rien était.

            -Je n'étais pas ta fiancée.

            -J'avais prévu de faire ma déclaration ce soir-là, ma belle.

            -Nous ne sortions ensemble que depuis un an !

            -N'est-ce pas suffisant pour comprendre ses propres sentiments ? Rétorqua-t-il. Car après tout, si tu as disparu, c'était pour me mettre à l'abri, non ?

            Gênée, je reportais mon attention sur les doubles canons. La fatigue commençait à m’empêcher de réfléchir. Sans l'adrénaline provoquée par un risque de mort imminente, je sentais la nature humaine reprendre ses droits, me clouant sur place.

            -J'ai fait ce qu'il fallait. Crois-moi.

            -Te croire, c'est une chose. Te pardonner en est une autre.

            Une bonne gorgée d'alcool ne me ferait pas de mal. J’ingérais la moitié de mon verre, manquant me carboniser l’œsophage au passage. Les larmes aux yeux, je toussais désespérément, le gosier en feu. Hilare, Darius me donna une grande tape dans le dos. Cela me soulagea assez pour me permettre de respirer normalement.

            -Merci... Bon dieu, mais qu'est-ce que tu bois !?

            -De quoi me donner du courage, fit-il en m'attrapant par la taille.

            Ses lèvres s'emparèrent des miennes, me prenant au dépourvu. Une main sur ma nuque, il me titilla du bout de la langue, m'incitant bien malgré moi à entrouvrir la bouche... Un torrent de sensations s'abattit sur moi, à l'instant où notre baiser en devint un, un de ceux que j'avais partagé des centaines de fois avec Darius. Un de ceux qui faisait parler les sentiments, un de ceux auxquels je n'avais jamais pu résister. A la fin desquels je me retrouvais agrippée à lui, pantelante, incapable de tenir debout, les joues rougies par une passion perdue depuis longtemps.

            Les mains crispées sur ses biceps, je tentai de reprendre mon souffle, l'esprit embrumé. Cela n'avait rien à voir avec le début de la nuit, où il était en mariée. Rien, mais vraiment rien à voir.

            Son doigt vint me caresser la nuque, déclenchant un frisson langoureux en moi. Car je savais. Je savais exactement où cela pouvait nous mener.

            -Mmh... Bon ! S'exclama-t-il en me lâchant. Il est temps d'aller dormir !

            Privée de son support, je tombai à quatre pattes, surprise. Je l'aurais volontiers invectivé, mais Darius avait d'ors et déjà disparu dans sa chambre, me laissant seule dans le salon. Paupières plissées, je fronçai le nez.

L'immonde cuistre.  

Si sa vengeance portait sur ce genre de chose, je n'avais aucune chance. Car il était bien la seule personne à me connaître parfaitement sur ce point.

            Perturbée, je regardai autour de moi. Trivari avait été claire : pour mettre en œuvre son plan dans « toute sa splendeur », nous devions attendre la levée du jour. Qui était, désormais, dans... Quatre heures. Maudite nuit. Il y avait des moments, comme ça, où elle n'en finissait pas.

            Assise sur le canapé, je fixais Toulon-Sur-Air, s'offrant à mes regards dans son habit nocturne. Quelque part au-delà de ces immeubles se trouvait Viktor, ce petit garçon terrorisé, cerné par des psychopathes patentés. Car je les connaissais bien.

            Les Spirits qui nous avaient attaqué, je les avais enfermé, il y avait des années de cela. Dans la prison de Corse, spécialisée pour les agents détraqués, dangereux, sociopathes ou psychopathes, incapables de contrôler leurs pouvoirs. Moi, l'une d'entre eux, j'avais été chargé de tous les jeter en prison. Et je l'avais fait.

            Or, depuis un an et demi maintenant, la prison avait été éventrée par une force inconnue, libérant ces centaines de Spirits sur la population. Des gens à présent vengeurs, prêts à tout pour prendre le pas sur ce gouvernement qui les avait abandonné après des années de torture.

            Sur moi, qui les avait trahi en prenant leur liberté.

*

            Allongé sur le dos, Darius tentait de dormir. Un vain. Il regarda la nouvelle montre offerte par Cadwall. Moche, faite en les matériaux les plus résistants au monde. Il pouvait la jeter du haut de l'immeuble que les pavés se briseraient à sa place. Sans ce petit bijou de technologie, dont l'heure n'était pas la fonction première, il serait déjà mort depuis longtemps.

            Son soupir résonna dans sa chambre vide. Désespérément vide.

            Il s'assit en tailleur, comprenant qu'il ne dormirait pas aujourd'hui. Jamais, au grand jamais, il n'aurait imaginé retrouver Alix dans de telles conditions. Il y avait pensé, pourtant. Dans un restaurant. Dans une fête de Noël. Dans un musée sur la Renaissance -son époque préférée-. Mais certainement pas au moment où il était grimé en mariée, en plein milieu d'une de ses propres fêtes !

            Néanmoins, son visage choqué avait été jouissif. Elle qui était toujours si sure d'elle, elle en avait eu pour son argent.

Son oreillette, posée sur sa table de nuit, clignota. Un appel, à cette heure-ci ? Intrigué, il glissa l'appareil dans son oreille, avant d'appuyer sur le bouton de réception. Aussitôt, une image holographique se déploya devant lui, affichant l'un de ses chargés de communication jusque au haut du buste. Avec ses cheveux rose rabattus sur le cotés et ses lentilles de chat, il faisait assez superficiel.

          -Constance Trivari ! S'exclama-t-il, visiblement mécontent. Peux-tu me dire ce qui s’est passé à la soirée !? Toutes les chaînes en font leurs choux gras !

            -Pardon ?

            -Regarde les informations !

            Docile, pour une fois, il enclencha son écran d'un claquement de doigt. L’appareil se déploya sur le mur en face de lui, se déroulant tel un parchemin des temps anciens. Une image aussi nette que la réalité lui permit de constater le problème : tout le monde parlait d'une nouvelle compagne, avec qui il aurait quitté sa soirée. Lui, qui restait toujours d'un bout à l'autre de ses événements, était en robe de mariée avec une femme, avec qui il disparaissait derrière la scène. Pour ne pas revenir, selon les journalistes. Forcément, ils n'avaient pas assisté à leur retour mouvementé, puisqu'ils étaient aussi ivres que les autres convives. Enfin... Au vu de l'état de l'immeuble, ce serait aux informations du matin.

            -Ha. Mince.

            -C'est tout ce que tu trouves à me dire !? C'est la crise, Constance ! Tu dois coucher avec tout ce qui bouge, pour garder ton image sulfureuse ! Pas rester avec la... La première greluche venue ! Enfin ! Tu le sais, ça !

            -Espèce de... Ne la traite pas de greluche !

            Son chargé de communication eut une expression choquée. Oups.

            -Tu... Tu es vraiment… Impossible ! Tu ne peux pas me faire ça ! C’est la ruine, si c’est ça, Constance ! Voyons !

            -Darius ?

            La voix d'Alix le fit sursauter sur son lit. Qu'est-ce que... Elle ne dormait toujours pas ? Sans prendre la peine de congédier son employé, il raccrocha, déjà à la porte de sa chambre. Alix lui fit un grand sourire... Avec ses lunettes de soudeur sur le nez. La seconde suivante, une décharge électrique lui foudroyait le corps, se propageant le long de ses nerfs, en une sensation désagréable. Même s'il ne ressentit pas la douleur, il s'écroula, devenu incapable de maîtriser ses membres. Oh la vache ! Songea-t-il en fixant le plafond, une odeur de brûlé dans les narines. Ça lui rappelait ces vieilles histoires, avec les tasers des policiers.

            Ses lunettes sur le front, cette sale petite peste, se pencha sur lui, avec un grand sourire.

            -Désolée, mais je n'aime pas particulièrement être manipulée, Darius.

            Elle vint l'embrasser sur le bout du nez, profitant de son immobilité forcée. Il émit un grognement furieux, frustré, même.

            -Si nous nous revoyons un jour, au moins te tiendras-tu à distance, mon chou. Bye bye !

        

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