*CŒURS BRISÉS :* Chemin périlleux

*_Épisode 34_*

Papa : « En ville ? De quel côté de la ville ? Je viens de rentrer et ta maman me dit que tu es partie de la maison. Que tu es retournée au Ghana. »

Moi : Papa, c’est vrai que je suis partie de la maison.

Papa : « Pourquoi ? Pourquoi partir de la maison ? C’est quoi cette histoire ? Dis-moi où tu es et je viens sur le champ te chercher. »

Moi : Non papa, je ne crois pas que ce…

Papa : « Où est-ce que tu es Jodie ? »

Oui, je ne suis pas en bons termes avec ma mère mais mon père ne m’a rien fait. Il a toujours supporté cette différence entre mère et fille, cette fois je n’ai pas le droit de lui imposer ça. Il n’a pas à subir une inquiétude qu’il ne mérite pas.

Environ trente minutes après avoir communiqué l’adresse de l’hôtel où je réside, le réceptionniste m’annonce une visite par l’interphone, c’est moi père. Je veux descendre, c’est plutôt lui qui va monter et c’est ce qu’il a fait.

Il franchit à peine la porte,

Papa : Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu n’as plus de maison où vivre ? Pourquoi Jodie ?

Moi : C’est à cause de maman.

Papa : Elle me dit que c’est toi et toi tu me dis que c’est elle mais qu’est-ce qui vous arrive à la fin ? Un mois et vous vous comportez comme chien et chat.

Moi : Papa, ce n’est pas de ma faute, cette fois je ne suis pour rien.

Papa : De qui alors ? La mienne peut-être.

Moi : S’il te plaît papa, je vais tout t’expliquer.

Papa : Je n’attends que ça.

Après avoir pris place sur la chaise de la chambre, je me suis mise sur le lit devant lui. Ma relation du passé avec Fred qu’il avait déjà connaissance, la réaction de ma mère lorsque je suis rentrée et son aveu pour ne par dire menaces, j’ai tout raconté à papa mot après mot.

A la fin de mon récit, il s’est levé en passant sa main sur son menton. Je le suis du regard, il fait les cent pas dans la pièce sans me regarder et sans rien dire jusqu’à ce qu’il revienne prendre place.

Papa : ça ne m’étonne pas d’elle et ça ne me surprend pas non plus.

Moi : Papa !!!

Papa : Écoute moi bien ma fille. Maintenant que tu es une grande femme, tu as fais tes expériences dans ta vie, il est temps que saches certaines choses.

Moi : Oui.

Papa : Tu sais que ta maman n’a jamais été comme ça telle que tu la connais moi aussi d’ailleurs. Tu sais qu’avec ta mère on a une fois été séparés pendant cinq ans ?

Moi : Non, je ne le savais pas, aucun de vous ne me l’a déjà dit.

Papa : J’étais un jeune fonctionnaire au ministère avec un avenir prometteur. Je me suis marié à ta mère, une année après on a eu ton grand frère. On est en Afrique et le poste que j’occupais, j’ai fini par me laisser convaincre que la croyance seule ne suffit pas, il faut assurer ses arrières autrement.

Moi : Oui

Papa : Ta mère a été la première à me faire la suggestion et après d’autres personnes, j’ai alors cédé. On a fait ce qu’il faut, le sacrifice n’a pas tardé à faire effet. J’ai été promu seulement deux mois après et la plus grande bonne nouvelle était que ta mère est tombée de nouveau enceinte. Ta grande sœur.