— Et pour ton entrée aux yeux du monde, tu stresses pas trop ?



   — J'ai l'impression que vous prenez tous un malin plaisir à me rappeler ce qui m'attend à la fin de ce camp d'été, soupira Chikara. Honnêtement, angoisser pour ça ne sert à rien. Je ne serai pas sereine, c'est certain, mais je devrai m'y faire. Les prochaines années aussi je devrai me produire sur scène.



   — Moi en tout cas, j'attends ce moment avec impatience ! s'exalta la fille aux yeux d'émeraude. J'ai déjà vu une de vos représentations, et ma peau était parcourue de frissons tant c'était beau !



   — J'ai gagné, déclara l'écarlate en brandissant fièrement ses deux dernières cartes qui formaient une paire.






                           Insatisfaite, la perdante démarra une nouvelle partie, mais prenant défaite sur défaite, l'étudiante aux cheveux courts abandonna aux neuvième tour, préférant regarder le paysage qui se profilait à l'extérieur plutôt que de se ridiculiser encore et encore. Les secondes A avaient depuis longtemps quitté l'urbanité de la ville. Désormais, ils roulaient sur une route à flanc de montagne. En aval, une forêt dense recouvrait les collines et plaines verdoyantes. Elle jeta un coup d'œil à son téléphone. Une heure à peine venait de s'écouler depuis leur départ. Elle soupira. Ayant le mal des transports depuis son plus jeune âge, rester assise dans un car n'était pas des plus reposant pour elle. Une légère migraine vint s'installer dans sa boîte crânienne, ainsi qu'une nausée peu agréable.



               Une main tapota sur son épaule. Amicalement, Chikara lui tendait un paquet de sucreries au yuzu. Gourmande, elle en prit quelques unes et sentit avec délectation le goût sucré de la douceur s'étaler sur son palais. Soudainement, le bruit des moteurs cessa.






   — On fait une pause, annonça le professeur Aizawa. Tout le monde descend !






                   Kakuri ne cacha pas son ravissement en sentant l'air frais caresser son nez et ses pommettes. L'aire de repos sur laquelle ils s'étaient arrêtés était simplement un renfoncement sur le côté, assez large pour accueillir quatre autres bus. Cependant, ils étaient seuls. Les secondes B n'étaient nulle part. C'était assez étrange, mais elle ne se posa pas plus de questions, prenant le temps qui lui était offert pour dégourdir ses jambes avec Chikara. Mais plus les minutes passaient, et plus elles sentaient que quelque chose se préparait sous leurs yeux sans qu'elles ne voient rien.





𝐈𝐍𝐂𝐀𝐍𝐃𝐄𝐒𝐂𝐄𝐍𝐂𝐄   |   ᵐʰᵃ ᶠᶤᶜᵗᶤᵒᶰWhere stories live. Discover now