1. STÉPHAN

77 12 36
                                    

Stéphan Mkenzie en avait marre de se faire humilier par cette bande d'abrutis. Ce lundi matin, il décida de se faire discret en allant au lycée. Il avait mis un jean bleu foncé, une chemise noire et des baskets couleur blanche. Un style qui lui allait parfaitement bien.

Il jeta un coup d'œil dans la glace et vit que tout était parfait pour débuter cette journée et affronter cette bande d'enfants mal gâtés. Il embrassa sa mère, du moins ce qu'il gardait comme souvenir ;une photo en grand format, sur laquelle paraissait une ravissante femme que l'on pouvait estimer dans les 35ans d'âge. Elle affichait un sourire angélique et était d'une beauté à couper le souffle.

Stéphan posa le cadre puis dévala les marches de l'escalier et descendit au salon afin de voir si sa jeune sœur était déjà prête. Depuis le décès de leur mère, les deux enfants s'étaient promis de veiller l'un sur l'autre. En tant que grand frère, Stéphan avait pris la résolution de protéger sa sœur et ne permettait à aucune brute de s'en approcher.

- Eh ! Julie, t'es prête ?

- Bientôt frérot...

Julie mettait toujours beaucoup de temps pour s'habiller, chose que son frère n'appréciait pas trop car elle les mettait souvent en retard.

- C'est pas vrai ! On va encore arriver en retard par ta faute. Grogna Stéph, dépité par les manigances à répétition de sa jeune sœur.

Il se dirigea vers la cuisine et prit un sandwich au fromage qui était sur le buffet et avala une bouchée. Il ouvrit le frigo et attrapa une bouteille de coca qu'il but rapidement pour accompagner son sandwich. Il n'avait pas d'autres choix, il fallait bien qu'il attende sa jeune sœur pour partir de la maison. C'était devenu presque normal tous les matins.

- Et voilà ! Suis prête. On y va ?

Stéphan soupira et leva les yeux au ciel. Jusqu'à quand cela va-t-il durer ? Il n'avait guère d'autres options que de s'y faire. C'était sa prunelle, sa raison de vivre depuis belle lurette malgré tous ses Caprices. Stéphan aimait sa jeune sœur plus que tout au monde. Il était prêt même à tuer pour elle s'il le fallait.

- Tu ne prends pas de petit déj ? Interrogea Stéphan.

- Non. Je n'ai pas faim. On y va ou pas ?

Stéphan la fustigea du regard puis se mit en marche après elle. Julie avait mis une robe noire avec des petites dentelles blanches en bas. Elle était très belle et avait hérité le visage de sa mère. À chaque fois que Stéphan la regardait, il avait l'impression de voir sa daronne. Il se disait toujours que ce devait être pour cette raison qu'elle était la préférée de son père.

À vrai dire, Martin Mkenzie , leur père, avait beaucoup d'affection pour Julie et la traitait telle une princesse. Pas que cela rendait Stéphan jaloux, mais il ne supportait pas l'idée que son daron se montre aussi dur avec lui. Il était très obligeant envers lui et moins avec Julie. Pour Stéphan, cela n'était que de la pire injustice et rien d'autre. Mais il n'était pas pour autant aigris de sa sœur. Bien au contraire, il l'aimait et la chérissait plus que tout sur terre. De ce côté-là, ils étaient sur la même longueur d'onde avec son père. Tous les deux hommes avaient une affection profonde et une attention particulière pour leur petite perle de la maison, ce qui faisait leur seul point qu'ils avaient en commun. Julie n'avait donc pas besoin de s'inquiéter pour quoi que ce soit car elle avait deux anges gardiens qui veillaient sur elle chaque jour. Le seul problème émanait de l'incompréhension qui régnait entre Martin et Stéphan. Cela rendait par moment la petite fille folle de rage. À chaque fois que ces deux hommes commençaient à se disputer, elle courait dans sa chambre et s'y enfermait en pleurant. Cela était un vrai remède car sa réaction avait le pouvoir d'apaiser la tension dans la maison.

COMME DANS UN RÊVE (DREAMS COUNTRY) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant