Kilidohanas Tome 2 : Les Papillons [FIN]

Chapitre 26 : Ultimatum

« On va te laisser prendre ta décision, déclara Rivel. Ça ne doit pas être facile comme décision à prendre. »

Non effectivement. Ses deux amis lui offrirent chacun une accolade avant de lui laisser un peu de calme. Elle aurait aimé une illumination divine : qu'on lui donne la bonne réponse. Que devait-elle faire ? Qui devait-elle choisir ?

Lidonna se tourna vers son bureau. Elle se prit la tête dans les mains, agacée par le casse-tête de cette décision. Elle avait beau se creuser les méninges pour trouver la solution parfaite, rien ne lui venait et la petite voix de son instinct qui continuait de lui murmurer d'y aller seule. Alors dans un élan d'éreintement extrême, elle attrapa les feuilles en face d'elle, les froissa rageusement et les balança violemment contre le mur derrière elle.

« Bon, eh bien j'ai ma réponse... murmura Rordian.

— De quoi ?

— Tu n'as pas encore décidé qui t'accompagnerait.

— En fait si, répondit-elle sur un coup de tête.

— Ah ? Quoi ?! s'écria le garçon en entendant les pensées de sa petite amie. Hors de question.

— Je ne te demande pas ton avis en fait Rordian.

— Mais... Tu ne peux pas y aller toute seule ! »

Le Liseur n'était pas en colère. Il était juste dans l'incompréhension la plus totale. Et il était particulièrement très inquiet.

« Il veut que je sois accompagnée, certainement pour une bonne raison. Alors j'irai seule.

— Et si c'était justement de la psychologie inversée ?

— Harrgos n'a pas l'air comme ça. Il fait ce qu'il fait. Il n'a pas besoin d'essayer de nous rouler. On se roule très bien tout seul, sans lui.

— Je n'ai rien dit quand tu as contacté Harrgos sans demander l'avis de qui ce soit. Mais là c'est non, ce n'est pas possible !

— Je ne veux pas qu'il ait la possibilité de tuer qui que ce soit ! répliqua Lidonna.

— Et toi ? Tu n'en a rien à faire de ta vie ? Je te rappelle qu'il t'a ôté ton invincibilité !

— Il ne me tuera pas.

— Qu'est-ce que tu en sais ?

— Je le sens. »

Rordian ouvrit de grands yeux face à l'absurdité de l'argument.

« J'irai seule.

— Je ne te laisserais pas faire.

— Je n'ai aucune envie de me battre avec toi Rordian.

— Moi non plus.

— Alors laisse-moi passer. »

Ils se fixaient en chien de faïence. Le cœur de Lidonna se serra d'un coup. Pour s'en sortir elle devait agir vite, en évitant de penser à ce qu'elle comptait faire. Sans tarder, Lidonna commençait à se décaler à gauche, à droite, de plus en plus vite, jusqu'à réussir à le contourner. Mais Rordian se tourna vivement et réussit à entourer ses bras autour de la jeune femme. Elle se débattit. Elle n'allait certainement pas le laisser la retenir. On lui avait laissé le choix et elle avait pris sa décision. Rordian n'était personne pour lui interdire quoi que ce soit.

Elle balança derrière elle un coup de jambe bien placé puis un coup de coude pour faire lâcher le Liseur. Mais ce dernier s'attendait à prendre ses frappes, alors il réussit à endurer malgré la force que la rouquine mettait. Agacée, Lidonna laissa libre cours à son instinct. La lumière autour d'elle commença à s'insinuer à travers les veines de la jeune fille. Elle sentait son pouvoir éclore en elle. Néanmoins, il n'était pas question de l'utiliser. Elle se laissait juste envahir et entourer par la lumière pour que l'intensité lumineuse ou sa chaleur obligent Rordian à la lâcher.