Kilidohanas Tome 2 : Les Papillons [FIN]

Chapitre 13 : Bouleversement irréversible

« Ton silence me surprend.

— Ta mièvrerie est hypocrite. » répliqua-t-elle.

Sans qu'elle s'en rende compte, il fondit sur elle, la plaque au mur, sa main sur son cou.

« Tu préfères la torture ? » lui murmura-t-il à l'oreille.

Lidonna respirait fort et n'arrivait pas à parler. Face à son silence, Leeham fit quelques pas en arrière et remis en place la chemise qu'il portait.

« J'essayais d'être cordiale et d'instaurer une bonne ambiance. Mais si tu préfères passer aux choses sérieuses maintenant, allons-y. »

Cette fois, c'est l'ombre qui recula laissant apparaître à genoux les quatre Papillons, tenu en joug, un couteau sous la gorge par quatre Ombres. Lidonna regarda à tour de rôle les prisonniers. Aucun d'eux n'avait l'air effrayé. Ils avaient tous un regard déterminé. Déterminés à mourir ? La rouquine frissonna de peur à cette pensée.

« Alors, est-ce que tu as ce que l'on t'a réclamé ? demanda Leeham. Ne t'avise pas de faire la maligne, lui ajouta-t-il à l'oreille. Tu le regretterais.

— Surtout ne lui donne rien du tout peu importe ce qu'on t'a demandé ! hurla Willôde. Fuis ! Laisse-nous ! Ta vie est plus... »

Elle fut interrompue par un coup. Lidonna eut le réflexe de faire un pas en avant et de tendre le bras pour rejoindre sa tutrice, mais elle fut immédiatement arrêtée par Leeham.

« Non non non. Toi tu restes ici. Tu n'as pas envie de m'énerver hein ? »

Lidonna ne répondit pas mais elle recula d'un pas pour se séparer de la main de l'Empathe. Puis elle plongea ses yeux dans ceux de Willôde. « Fuis » articulèrent ses lèvres. « Jamais » lui répondirent ses yeux émeraude.

« Tu n'as pas été surprise de me voir moi, plutôt que Dæxor. » lui fit remarquer Leeham en lui tournant autour.

Il lui donnait le tournis. Il jouait avec elle, elle le sentait. Mais elle se faisait avoir, il rentrait dans sa tête et il la manipulait.

« Comment tu as su ? C'était une intuition venant de ton intelligent petit cerveau ? »

Il la regarda comme on regarde un chien battu, avec un peu de pitié, mais surtout de la satisfaction. Il s'approcha d'elle, alors Lidonna recula d'un pas mais il saisit violemment son bras et la tira d'un coup sec vers lui. Il se rapprocha de son oreille. Le souffle de la respiration de Leeham dégoûtait Lidonna. Tout en cet homme faisait frémir la jeune femme.

« Comme ramener des amis avec toi ? Ça vient de ton incroyable petit cerveau si intelligent ? »

Lidonna ne put s'empêcher de se figer.

« Quels amis ? » murmura-t-elle aussi calmement que possible.

Mais comment mentir à un Empathe de sa puissance ? Et surtout, comment lui pouvait-il être au courant ?

« Ne me prend pas pour un abruti ! » hurla-t-il.

Lidonna ne bougea pas, figée par la peur. Leeham était si prêt... Elle sentit physiquement la rage de ce dernier quand le souffle de son hurlement lui atteint le visage. Les yeux fermés, la jeune femme n'osait pas les rouvrir.

« Regarde-moi quand je te parle sale connasse ! »

Leeham attrapa Lidonna au cou qui se sentit soudainement prise d'un élan d'adrénaline. Elle rouvrit les paupières et regarda son interlocuteur fou de rage avec un regard sûre d'elle.

« Il n'y a personne d'autre avec moi. »

Sa voix était ferme, assurée. Son regard était fixe. Son cœur était calme et elle tentait de colmater ses émotions. Mais cela ne convainquit absolument pas Leeham. Au moins cet échange lui permettait de gagner assez de temps pour que ses amis atteignent les Ombres et s'en débarrassent. Mais tant qu'elle était trop proche du bras droit de Dæxor, ils ne pouvaient rien faire. La vie de Lidonna était plus importante que n'importe laquelle d'autres, bien que la rouquine ne soit pas d'accord. Alors l'équipe de sauvetage avait ordre de ne rien tenter si cela pouvait mettre Lidonna en danger.