Chapitre Vingt-Cinq

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        Lundi. J'étais assise sur ma chaise en cours, j'étais arrivée pile à l'heure, j'avais demandé à Sophie de ne pas venir me chercher ce matin. À vrai dire, j'avais passé un week-end si morose et déprimant toute seule à regarder des séries d'horreur pour oublier, que je n'avais pas vraiment prévu de venir en cours ce lundi... mais ma mère m'a obligée à sortir de mon lit ce matin... Par ailleurs, elle m'avait trouvé une « punition ». J'étais engagée comme bénévoles tout les dimanches à l'hôpital.... le pied intersidéral !... Je soufflai en y repensant et Sophie à coté de moi me donna une « accolade » épaule contre épaule de quelques secondes. Elle n'avait pas eu tout les fait. Je m'étais tellement effondrée en larmes au téléphone que j'avais été incapable pendant plusieurs minutes de lui expliquer les choses. Quand enfin, j'avais repris mon souffle, j'avais juste réussi à dire que je ne pouvais plus approcher Ely, ordre de sa marraine. Elle s'en était offusquée, mais je l'avais arrêtée. Parce que je m'étais rendue compte d'une chose: Ely était bien dans des situations impossibles à cause de moi. Si il était en retenue, c'était parce que je m'étais battue avec Khaleb... Si il l'avait frappé presque à mort, c'était pour me sauver. Si il avait plongé dans la piscine et déclencher l'alarme, c'était aussi parce que je m'étais endormie et qu'il fallait qu'on sorte de là. Et enfin, si il avait été au poste de police, c'était aussi de ma faute... Bref.
J'étais un problème.
Autant, Sophie n'avait jamais été impacté par ça parce que je l'avais toujours mise sur le côté, autant Ely, lui, s'obstinait à entrer dans ces histoires.... et c'était vrai que si je restais loin de lui alors, il ne pourrait plus être impacté.
Je relevais la tête vers son large dos et eus un pincement au coeur. Je fermai les yeux et m'affalai sur ma table. C'était stupide! Mais stupide! Pourquoi mon coeur se serrait-il si fort en pensant à ça alors qu'au fond j'avais toujours tout fais pour l'éviter ? Bon, ça n'avait pas vraiment marché vu toutes les altercations qu'on avait eues depuis ce jour de décembre mais...

- Emelia !

Je sursautai et laissai tomber mon bic par terre. Le professeur de math venait de frapper sur sa table en même temps qu'hurler mon prénom. Sophie s'était même recroquevillée par réflexe. Tout le monde me regardait, sauf Ely et Jacques devant nous.

- J'en ai marre de vous ! S'exclama le professeur.

Il souffla et se pinça le nez comme pour se calmer.

- Prenez vos affaires et fichez-moi le camp à l'étude... m'ordonna-t-il en me montrant la porte du doigt.

Je ne savais même pas quoi rétorquer. Et comme un robot, je m'exécutai et sortis de la salle. Une fois dans le couloir, la pièce sembla tombée. Je venais de me faire foutre à la porte... mais... pourquoi ? Je grimpai les escaliers vers la salle d'étude quand j'entendis des pas en descendre. J'entrevis la chemise bleu à poids blanc typique de mon parrain. Je fis un demi tour mécanique prête à foutre le camp le plus vite possible et me cacher mais...

- Emelia ? Que fais-tu dans les couloirs ? Ça ne va pas ?

Je me figeai et me retournai sans le regarder. J'allais encore passer un sale quart d'heure...

- Je.... Je me suis fait virée de la classe de math...

Il souffla exaspéré.

- Pourquoi ?

- Je n'en sais rien... marmonnai-je.

Il secoua la tête excédé.

- Bon. Viens avec moi.

Il finit de descendre les escaliers et m'emmena vers son bureau.
Bon, et ben j'étais dans la merde...
Il me fit s'asseoir sur un des fauteuils devant son bureau et s'y assit derrière. Il chipota en silence sur son ordinateur puis se laissa aller contre le dossier et se détacha du bureau pour regarder par la fenêtre. Ça sentait le traquenard ! Mais il ne disait rien... puis...

Nous ne sommes pas AmisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant