Arbre

ARBRE COMPLET

Chapitre 1 : Fuila

Hier, j'ai trouvé une petite boite blanche. Dessus, trois lettres, un U, un S et un B. Je l'ouvre, une sorte de bout métallique avec une encoche sont visibles. J'essaie de l'insérer dans mon bioprocess, ça ne passe pas.

Cette boite, je l'ai trouvé dans la Zone Urban, en zone sud précisément. Plus personne n'y va en Urban, mais moi le béton, la solitude, l'asphalte, j'adore ça. Je m'y ballade parfois pendant des jours, en bivouac.

Du coup, toute la journée d'hier, ce truc m'intrigue. Je n'ai jamais vu un truc pareil, aucun végétal n'y est visible. L'odeur est bizarre, ça me questionne. J'ai une amie, Sophie, qui est au courant de tout, elle saura peut-être ce qu'est ce truc. Je file en voiture chez elle. Son arbre est à 530 km, à Fuila. Du coup, avec les bouchons, je mets au moins 1h à y arriver. Sophie, c'est le genre de nana qu'a besoin d'être au milieu de tout. Femme hyper populaire, hyper connectée, elle vit bien sûr, en plein milieu de la forêt, là où tout se passe, centre de la vie sociale, culturelle, biologique.

J'arrive, je siffle l'hymne de Sophie, le premier buisson s'ouvre. Son allée est la plus belle de tout Fuila. Il y a des plantes rares. La plus belle, c'est l'Oripilus. Cette plante fait 3 mètres de hauteur. En fonction de l'humeur de la personne proche d'elle, elle adapte son odeur, afin de modérer le
sentiment du visiteur. S'il arrive avec beaucoup de haine, il passera devant l'Oripilus avec un léger agacement. En revanche, si il vient avec de l'amour, son passage devant la plante sera légèrement joyeux.

Je décide de prendre l'autre allée, celle des oiseaux. Sophie est accro aux oiseaux, elle a tout l'attirail pour leur confort. Cette passion est dévorante, elle touche le quart de la population de Fuila. Parfois, elle vire même à l'extrême. Un jour, un fou, proche de l'idéologie suburbaine, a voulu les collectionner, il les a mis dans des boites avec des barreaux. Putain quel choc, je m'en souviens encore, on en a parlé pendant des mois. Le pire c'est qu'il n'y avait pas encore de loi contre ça, il est sorti libre cet enfoiré. Deux jours après, il avait disparu, le peuple s'était fait justice tout seul, et la rumeur sur ce qui lui est arrivé n'est pas belle à entendre.

J'arrive à l'arbre, il s'ouvre. Je suis soulagé, il a reconnu mon parfum. La dernière fois, aucune de mes phéromones ne lui était parvenue et je suis resté 1h à attendre que Sophie se rende compte de ma
présence. Je grimpe jusqu'au salon, Sophie, évidemment, est en pleine connexion. Le nez et les mains collées au tronc principal.

« Hé ho ! Sophie !
- Ah ! Salut Archimède tu vas bien ?
- Oui oui, quoi de neuf ? »

Elle me raconte les actualités du jour : Un tremblement de Terre aura lieu demain, au niveau de la frontière entre la Bilive et l'Aphise. Un nouveau livre suburbain est sorti mais son papier n'a pas été fabriqué avec de la bouse, mais du bois, l'enquête en cours doit déterminer si le bois était vivant. Une fête se déroule ce soir suite à la victoire des gladiateurs de la rive Est de Fuila, Sophie aimerait s'y rendre...

« Du bois vivant ? Sérieux ?
- Archimède, ces gars-là ne respectent rien... Bref ! L'arbre me dit que tu voulais me parler ?
- Oui, j'ai trouvé un truc en Urban.
- Ah ah ! Tu vas toujours là-bas toi ? Ringard tu es !
- Oui, arrête avec ça... regarde, USB ça s'appelle, ça à l'air d'une vieille technologie mais aucun végétal n'est apparent, je n'ai pas osé l'ouvrir. D'ailleurs, je ne sais pas si ça s'ouvre.
- Bizarre ton truc, et moche. En tout cas, l'arbre ne le reconnait pas. Ca sent quoi ?
- Baaaah, je n'arrive pas à l'identifier, c'est bizarre, quelque chose que je n'ai jamais senti.

Sophie ne peut pas m'aider, mais elle me parle d'un pote à elle, Vulcain, qui serai expert en non végétal, une sorte de science occulte proche des suburbains.