La bête lumineuse

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Après quelques minutes qui dura une éternité, j'ouvris les yeux et aperçu une petite créature, c'était une petite boule noire possédant juste deux petites pattes fourchues. Sa peau était lisse, elle brillait presque. Quelques points lumineux ressortaient grâce à la pénombre de ma nouvelle habitation. Ces points arboraient des nuances de bleu, c'était hypnotisant. Ce petit être ne possédait pas d'yeux et pourtant je me sentais observée. Deux petites feuilles posées sur le haut de sa tête lui permettaient, je supposais, de se diriger.

Je regardais autour de moi et remarquais que tous mes compagnons avaient disparu. La bestiole était encore là, j'avais beau la pousser, elle revenait toujours. Elle se posa une nouvelle fois sur mon ventre et je soupirais. J'étais encore totalement perdue, entre ce nouveau corps et ses nouveautés assez... particulières. Perplexe et tout de même assez méfiante, je scrutais la bête. Soudainement, ses deux petites feuilles se mirent à bouger et grandir englobant donc le petit monstre.

Je me giflais la joue à plusieurs reprises dans l'espoir que tout cela n'était qu'un mauvais rêve. Je grinçais des dents et pinçais la joue. Ce n'était malheureusement pas un rêve ni une illusion. Elle était toujours là, ses feuilles avaient rétréci mais avaient changé de couleur. Au bout d'un certain temps, elle se volatilisa. Un sentiment mitigé m'envahit, j'étais à la fois soulagée mais également inquiète. Je ressassais tout ce qui c'était passé depuis la veille et surtout m'interrogeait sur la disparition inexpliquée de mes congénères.

J'essayais tant bien que mal de relativiser cette situation, je passais en revue tout ce qu'ils pouvaient faire. Chercher de la nourriture ? Il y en avait assez... De plus, il n'y avait pas besoin de vingt personnes pour prendre des fruits... Peut-être étaient-ils en train de chercher du ravitaillement ? Tel que des vêtements, décorations, ustensiles... À cette idée presque logique, je sortis de ma caverne submergée, dès ma sortie, par les forts rayons du soleil presque brûlants. Je me mis en marche en direction d'un vieux village sûrement déserté, trouvé la veille par les autres.

Malgré le soleil, dès lors que j'entrais dans la forêt, la noirceur reprit le dessus. Le chemin était lugubre. Heureusement pour moi la lumière passait, tant bien que mal, à travers les épaisses feuilles des arbres. C'était très silencieux, oppressant. Pourtant, il fallait que je m'y habitue et que je continue. Tout avait été dévasté. Je dévalais les rivières, les pentes dangereuses tout en faisant attention. Il devait bien rester quatorze kilomètres entre moi et le vieux village.

Étrangement, je me sentais observée et suivie. Je détournais la tête de nombreuses fois, mais il n'y avait rien. Je me mis à repenser à la bestiole de ce matin. Elle avait l'air pourtant si douce. Peut-être y en avait-il d'autres comme elle ? Je repassais en revue tout ce qui s'était passé ce matin, je restais perplexe et confuse face à tout ça.

Prise dans mes réflexions, j'atteignais enfin le vieux village après quelques heures de marche. C'était totalement délabré et qui plus est, il n'y avait personne... Ils n'étaient donc pas ici. Je commençais tout de même ma recherche de ravitaillement, tout était vide. Enfin, presque. Une grande chapelle à moitié brûlée, était encore debout. Elle prenait énormément de place et était très imposante. Malgré les poutres et les briques perdues, elle avait un certain charme. Les briques étaient d'un blanc épuré presque peu commun malgré l 'épaisse couche de cendre, elles ne perdaient pas de cette couleur presque identique à de l'ivoire.

Concentrée à observer les moindres détails des infrastructures, je ne remarquais qu'au bout d'un certain temps que des yeux par milliers, d'un bleu océan, me scrutaient. Alors que je m'approchais de ceux-ci, ils disparaissaient. N'arrivant pas à résoudre cette énigme, je décidais de continuer mon examen des lieux en entrant dans les vieilles maisons délabrées à la recherche de nourriture ou tout autre objet pouvant être utile. Et surtout de mes compagnons.

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